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Restituiri: Claude Karnoouh. Une anthologie bilingue des poemes de Lucian Blaga
Scris la Thursday, April 22 @ 20:58:07 CEST de catre asymetria |
Savons-nous
encore entendre la voix des Muses..?
À
propos de la publication française d’une anthologie bilingue des
poèmes de Lucian Blaga, republié cet article en hommage actuel
à Sanda Stolojan, une grande amie disparue.
Claude
Karnoouh
Savons-nous
encore entendre la voix des Muses..?
À
propos de la publication française d’une anthologie bilingue des
poèmes de Lucian Blaga, republié cet article en hommage actuel
à Sanda Stolojan, une grande amie disparue.
On
ne prête qu’aux riches. Le dicton populaire vaut tant pour les
enjeux économiques que pour les enjeux culturels. La connaissance de
la poésie des petites langues d’Europe centrale et orientale
demeure la spécialité et le plaisir de cercles restreints de
spécialistes. Connaissance qui, en outre, dépasse rarement le stade
d’une analyse — certes fort utile — de la métrique, des
rimes, des rythmes, de la prosodie, des sources, etc. Mais peu de
poètes ont fait l’objet d’une reconnaissance, c’est-à-dire
d’une recréation poétique dans la traduction. La raison de cet
abandon est simple, très peu de poètes français de qualité
connaissent les langues d’Europe centrale et orientale1.
Les poètes polonais, tchécoslovaques, hongrois, roumains, bulgares,
serbo-croates, albanais, n’ont pas trouvé en France leur Jacottet
(traducteur de Hölderlin et de Rilke), leur Bonnefoy (traducteur de
Yeats), leur Guillevic (traducteur de Trakl), tous remarquables
poètes de langue française. C'est une véritable souffrance de lire
Mihai Eminescu, Tudor Arghezi, Nichita Stanescu, Ion Barbu, Endre
Ady, Joszef Attila, dans des traductions approximatives, faites par
de médiocres amateurs. Aussi faut-il louer les éditions de La
Différence et le directeur de la collection Orphée, Claude Michel
Cluny, d’avoir fait appel à Sanda Stolojan pour offrir aux
lecteurs francophones une petite anthologie poétique (bilingue) de
l’un des plus importants poètes roumains de la première moitié
du XXe
siècle2.
En faisant appel à Sanda Stolojan3,
on a enfin permis à une subtile poétesse de langue française (en
fait bilingue) de restituer, autant que faire se peut, la puissance
créatrice de Lucian Blaga. Certes, comme toute traduction d’œuvres
poétiques, celle-ci porte à la critique et au débat — ici
moins sur les choix syntaxiques que sur les options lexicales
adoptées par l’auteur — et si je devine d’autres
possibilités, il n’empêche que l’ensemble se présente
sous le jour d’une belle facture.
Qui,
en France, connaît Lucian Blaga mort en 1961 à Cluj ? A
l’époque, les chantres des droits de l’Homme ne s’intéressaient
guère à défendre un modeste bibliothécaire contraint par le
régime communiste à renoncer, après une brillante carrière de
diplomate, à sa chaire de professeur de philosophie à l’Université
de Cluj. Il ne s’agit pas même de politique, mais tout benoîtement
d’ignorance et d’absence de curiosité. D’aucuns le savent, de
moins grands artistes aux goûts plus à la mode, ont fait l’objet
d’une sollicitude esthétique quelque peu suspecte. Je le dirai
selon mon habitude, avec vivacité, quitte à brutaliser les âmes
sensibles, il n’y a pas de rapport entre la souffrance physique et
spirituelle d’un homme et la présence du génie créateur. Ceux
qui souffrent pour quelle que raison que ce soit, à cause de leurs
idées sociales, politiques ou religieuses, ou par le simple fait que
leur existence déplaît au Prince, tous ceux-là méritent, outre
notre compassion, notre aide sans partage, sans chantage. Ce n’est
pas çà le génie créateur, la souffrance qui lui est échue peut
lui apporter une dimension existentielle renouvelée, toutefois, par
avance, il est habité de l’intuition de cette souffrance et,
parfois, pour les plus grands, comme par prémonition, ils en
devinent l’advenue et vont à sa rencontre comme attirés par
l’énigme de la finitude et de ses révélations possibles… Dans
la décrépitude physique due à l’abus d’alcools ou des
drogues ; dans la démesure humaine d’une quête tendue vers
l’absolu n’ouvrant à d’autre voie que celle de la folie ; dans
l’héroïsme tragique devant la cruelle stupidité des pouvoirs
politiques, économiques et des bureaucraties du savoir qui les
servent ; dans la compromission qui le rabaisse au rang du plus
banal des hommes, voire dans l’acceptation d’un sort modeste,
d’une vie quotidienne sans éclat, le génie créateur, pareil à
un funambule, oscille sans cesse entre la vie et la mort et joue dans
cette zone d’indécision ouverte à toutes les expériences, la
limite.
A
cette ignorance insouciante des intellectuels occidentaux, il
convient d’adjoindre celle de beaucoup d’intellectuels roumains
qui n’en sont pas moins coupables de légèreté (parfois de
servilité) et ne se lassent jamais de flatter les oreilles
complaisantes de ceux qui veulent trouver ici une culture
francophone ! La culture roumaine s’énonce en roumain, et,
lorsqu’il s’agit de poésie, de grande poésie s’entend, et non
d’articles de gazettes, la proximité du français et du roumain
n’est qu’une recette rhétorique des discours de ministres en
visite, de journalistes flagorneurs, autant de propos de
semi-doctes4.
Il suffit d’une minute d’attention portée aux poésies de Lucian
Blaga pour s’apercevoir combien cette langue, de structure latine,
est éloignée de la nôtre ; combien sa plasticité
grammaticale et sa richesse lexicale permettent des modulations qui
l’apparente aux possibilités offertes par l’allemand, l’anglais
ou les langues slaves.
Où
se situe donc la grandeur de Lucian Blaga ? D’abord dans un
paradoxe, dans la limpide simplicité de sa langue et dans la
puissance créatrice (é
poiétiké)
de ses métaphores, ce que certains définissent à tort comme son
lyrisme. Comme on l’eût dit au temps des aèdes et des rhapsodes
grecs, Lucian Blaga fait chanter la langue, il en orchestre la
musique sous une forme épurée qui n’en demeure pas moins riche de
métaphores aux effets révélateurs d’un monde originaire.
Cependant, sa grandeur se tient aussi ailleurs, et c’est pourquoi
je ne saurais suivre certaines interprétations formulées par Sanda
Stolojan lorsqu’elle écrit :
“ […]
sa poésie a été saluée comme un nouveau style lyrique, une voix
plus libre, une parole à la fois ingénue et touchée par la grâce
d’une miraculeuse profondeur poétique, que l’on a pu confondre
parfois mais à tort avec le miroitement des reflets de sa pensée
métaphysique. ”5
Je
suis, quant à moi, convaincu et pense avoir montré que les plus
intenses poésies de Lucian Blaga (bien plus que sa philosophie qui
me paraît mener à une impasse métaphysique6)
nous ouvrent toujours un chemin mystérieux vers une ontologie. Je
n’en veux pour preuve que le formidable poème qui donne le ton à
cette anthologie : Eu
nu strivesc corola de minuni a lumii
où le poète retrouve la force évocatrice des fragments
héraclitéens, où « corola
de minuni a lumii »
n’est rien moins que le kosmos,
la parure, le diadème du monde ; où le génitif a
lumii
(« du monde », nominatif articulé lumea),
est en rapport sémantique avec « a
luminii »,
(nominatif articulé, lumina),
si bien que c’est moins une lumière extérieure qui illumine le
monde, mais bien le monde qui, de par sa propre lumière, force
l’homme à le voir tel qu’en lui-même, tel qu’il se donne, tel
qu’il s’offre à celui qui se laisse surprendre par ce qui se
dresse devant lui : il « est » là le monde, ainsi
et non autrement. C’est bien là une parole originaire du Dasein,
car le poète rassemble en quelques mots (et quels mots !)
l’expérience immédiate et unifiée des hommes, des choses et de
la nature, la physis
comme totalité :
“ […] eu cu lumina mea sporesc a lumii tainà — si-ntocmai cu razele ei albe luna nu micsoreazà, ci tremuràtoare màreste si mai mare taina noptii, asa îmbogàtesc si eu întunecata zare cu largi fiori de sfînt mister si tot ce-i nenteles se schimbà-n ne-ntelesuri si mai mari sub ochii mei — ”
N’est-il
point là l’écho d’un autre fragment héraclitéen, « Cela
que saisit la vue, l’ouïe, l’odorat, c’est cela que, moi,
j’estime le plus. »7
Lisant
Blaga, il faut sans cesse garder à l’esprit cette idée du faire
poétique homérique, du logopoios,
de celui qui raconte des histoires, de celui qui de la parole fait un
chant (l’aède) et de celui qui « coud » les chants (le
rhapsode), et, ce faisant, rappelle la création du monde. Ce faire
poétique, n’est rien moins que le chant de la langue qui, à
partir d’un non-sens (le non-monde du chaos primordial), engendre
le sens (et donc le monde) et abolit la cacophonie initiale par la
prosodie. C’est ainsi qu’il sied d’entendre (et non de
comprendre) la parole blagienne.
Lucian
Blaga a retrouvé et remémoré dans sa langue, le roumain, quelques
bribes de ce qui fit la grandeur inégalée des Grecs : leur
étonnement devant ce qui se présente dans sa simple présence
(ousia) ;
leur perception immédiate dans le dévoilement, l’aléthéia
(la vérité chez Homère impliquant une présence parfaitement
« hors retrait »8)
d’un logos
assumant
le « il y a maintenant » parce qu’auparavant « il
est été » (das
Gewesene)9,
en roumain on serait tenté de dire « va
fi fost fiind » ;
en d’autres mots, l’adéquation entre l’expression et la chose
et non l’adaequatio
res ad intellectum
du sujet triomphant dans l’assomption du cogito
ergo sum
qui, selon la parole de Descartes doit « nous rendre comme
maîtres et possesseurs de la nature »10.
Aussi, le souci (Sorge),
l’étonnement et l’émerveillement sont-ils les substantifs qui
me semblent caractériser le plus simplement la poiétiké
de Lucian Blaga devant la totalité du monde comme physis
inaliénable. Mémoire quasi intemporelle du poète comme le disait
naguère Baudelaire : « J’ai plus de souvenirs que
si j’avais mille ans »11
Car
la Raison et ses prédicats apodictiques réduisant toute expérience
humaine au concept et à la logique des concepts, nous éloignent des
choses produites par les hommes, des hommes eux-mêmes en leurs voies
et manières, et de cette nature dont ils se sont séparés pour la
soumettre à la plus grande productivité. Ici, le sujet ne recherche
pas la confirmation d’aucun sens posé comme a
priori
intellectif (bon ou mauvais). C’est, dès le premier moment, dans
son regard que l’opacité se donne et s’amplifie pour, à travers
ses yeux, sa vue, son odorat, son goût, découvrir dans l’innocence
première, l’ordre et la beauté mystérieuse de la physis
qu’aucun mot ne pourra épuiser jamais. Alors, dans la parole du
poète s’élève un chant d’amour : « Càci
eu iubesc/ si flori si ochi si buse si morminte »
Moi
je vois, oui moi et nul autre ! l’harmonie des odeurs,
des formes, des couleurs se donnant dans les fleurs qui sont là
comme Angélius Silésius parlant de la rose disait « Die
ros’ist ohn’Warum, sie blühet weil sie blühet, / Sie acht’nicht
ihrer selbst, fragt nicht, ob man siehet. »
Le poète n’attribue pas aux fleurs, aux yeux, aux bouches un
pourquoi, mais un « c’est ainsi » sans autre origine
que leur présence à ses yeux, à ses oreilles et, dans le regard
posé sur les tombes, le rappel de la finitude qui est le signe de
l’éternité dans le remémoré poétique. Pourtant, dans cette
contemplation ouverte au mystère dans le mystère lui-même, le
poète nous parle de son amour pour… Amour qui fait apparemment
référence à une sorte de christianisme diffus, quasi panthéiste,
en ce que l’esprit de la divinité se rencontrerait partout, dès
lors qu’on perçoit l’unité primordiale du monde. Ne s’agit-il
pas de l’amour de tout ce qui vit (pantéléien
zoon)
ou mieux de tout ce qui dans mes sens se donne à la vie, ce qu’en
fin de compte, la raison a fini par assassiner. Assomption qui en son
temps rassemblait des poètes aussi différents de Blaga que Tristan
Tzara, jeune dadaïste en colère proclamant au sortir des
hécatombes de la Première Guerre mondiale l’« opposition
de toutes les facultés cosmiques à cette blennorragie d’un soleil
putride sorti des usines de la pensée philosophique » ; plus
proche tel Benjamin Fondane dénonçant comme son maître Chestov
« Le culte des idées générales » car, « notre
mentalité logique s’interpose comme un écran entre nous et le
réel » pour, au bout du compte, prétendre « établir
d’autorité que le réel ne peut pas déborder l’intelligence »,
tant et si bien que l’homme moderne « a perdu l’usage de la
réalité, au point de douter que la réalité soit et de douter de
sa propre existence. »12
N’est-il pas là une vérité poétique regardant tant l’« homme
nouveau », l’homo
politicus
de la démiurgie communiste que l’homo
œconomicus
du capitalisme triomphant comme la double hypostase de la négativité
de la vie humaine13,
ou dans les mots d’Adorno, la double hypostase du triomphe de la
« dialectique négative ». C’est un autre poète
exceptionnel qui nous en chante aujourd’hui l’ontologie :
“ Viendra
le temps où les nations sur la marelle de l’univers seront aussi
étroitement dépendantes les unes des autres que les organes d’un
même corps, solidaires en son économie.
Le
cerveau, plein à craquer de machines, pourra-t-il encore garantir
l’existence du mince ruisselet de rêve et d’évasion ?
L’homme, d’un pas de somnambule, marche vers les mines
meurtrières, conduit par le chant des inventeurs… ”14
Par-delà,
Blaga semble travailler dans la dynamique d’un lent arrachement au
transcendant chrétien ainsi que le suggère le poème
Psaume.
Cheminement s’identifiant à une voie initiatique quand le poète
découvre qu’il ne peut plus éprouver la présence du Dieu vivant
propre à la tradition de l’église orientale dans l’expérience
quotidienne. Cheminement initiatique qui passe par un éloignement
pour s’ouvrir à la redécouverte des quatre éléments
originaires, Terre et feu, eau et air, où demeurent les dieux
majeurs des grandes civilisations de l’antiquité proche-orientale
et grecque. Le poète refusera ainsi de se soumettre à un
transcendant muet, trop grand, trop éloigné des hommes, qu’il
apparente à la mort et non à la vie. C’est là, à coup sûr,
l’héritage grec de Blaga, cette volonté de s’investir dans le
mythe pour dialoguer avec les dieux, et non d’investir le mythe
comme thème, allégorie ou fragment décoratif littéraires, comme
référent culturel érudit, comme schéma tragique devenu drame.
S’investir dans le mythos,
dans la parole qui dit le vrai du seul fait qu’elle dit ce qu’elle
dit15,
voilà le défi du poète. A preuve le vers :
« în
spinii de-aci aratà-te Doamne, »
Le
poète veut donc voir le Seigneur séjourner dans un topos
parmi les hommes, comme chaque dieu grec habitait un lieu repérable
dans l’espace du monde à eux connu. Il s’agit là d’une
formidable métaphore jouant sur la couronne d’épine, attribut du
Christ-roi dans la Passion, pour en déplacer les seules épines dans
le monde d’ici-bas qui, dans la poésie populaire roumaine,
symbolise le malheur de tous les hommes, l’ananké
(le destin déjà tracé) de vies simples soumises à de perpétuelles
épreuves. Lucian Blaga réinvestit ainsi le mythe parce qu’il
quête un dialogue direct, sans médiation aucune, avec Dieu ou le
fils de Dieu :
« sà
stiu ce-astepti de la mine »
Le
poète (comme l’artiste), nouveau et dernier démiurge d’un monde
sécularisé, en vient à instaurer l’ultime dialogue possible,
celui qu’il appelle de ses vœux avec un dieu. Ainsi le dit
Autoportret :
« Lucian
Blaga e mut ca o lebada
în
patria sa
zàpada
fàpturii tine loc de cuvînt
[…]
El
cautà apa din care bea curcubeul
[…] »
C’est
pourquoi, il ose proclamer dans un Epilog
authentiquement tragique :
« Ingenunchiez
în vînt. Mîine oasele
au
sà-mi cadà de pe cruce.
Inapoi
nici un drum nu mai duce.
Ingenunciez
în vînt :
lîngà
steaua cea mai tristà. »
Mais
cet écho divin se répercutant à travers la parole de Lucian Blaga
répond à celui des grands romantiques, à de celui de Novalis qui,
en sa langue, chantait en la nuit la lumière de
toujours : Zugemessen
ward dem Lichte seine Zeit ; aber zeitlos und raumlos ist der
Nacht Herrschaft16.
écho où résonnera, plus tard, ces vers de Trakl : Den
nächtigen Weiher, / Den Sternenhimmel./ Immer tönt der
Schwester mondene Stimme / Durch die geistliche Nacht.17
écho, qu’en une autre voix, Heidegger renvoie à « la nuit
claire de l’aléthéia »,
le non-oubli et la prémonition du futur antérieur.
Poète
de l’être, Lucian Blaga l’est assurément, et quelques poèmes
de cette anthologie l’expriment avec une parole bien plus forte que
sa philosophie, laquelle me paraît bien en-deçà de son verbe
poétique. Partant, je sais qu’affirmer cela à Cluj, heurtera la
sensibilité de mes amis roumains. Mais c’est là le gage de
liberté que je conserve pour lui reconnaître sa grandeur poétique
inégalée telle qu’il nous l’offre dans ces vers extraits de, De
mînà cu marele orb :
« Tata
orb, fii linistit, în jur nu e nimic.
Doar
sus o stea
de
cerul ei c-o lacrimà de aur se desparte. »
Comment
ne pas entendre ici la voix des dieux incarnée dans celle de
l’aède ?
Claude
Karnoouh
Ce
texte a fait l’objet d’une première publication dans la Revue
d’études slaves, Paris, 1993-1994, puis en roumain, le 8 février
2000 dans la revue Familia
(Oradea). Il s’agit maintenant d’une version revue et corrigée.
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