Asymetria - revue roumaine de culture, critique et imagination

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    Polemici: Aurora Mihacea. L'honneur perdue d'un sociologue
    Scris la Tuesday, July 10 @ 12:41:08 CEST de catre asymetria
    Lecturi critice
    Sous le titre L’honneur perdu d’un sociologue [:Mihai Dinu Gheorghiu], Aurora Mihacea a envoyé, le 29 juin 2007 au journal Le Monde, dans la rubrique courrier des lecteurs, le message suivant, message resté sans reponse : Bonjour, Je réagi à propos d’un article (L’honneur perdu d’un dissident roumain) signé par Mihai Dinu Gheorghiu dans le numéro 30 mai 2007, article que j’ai lu intégralement. Je suis professeur de philosophie à Pitesti – Roumanie. Source : http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item = ART_ARCH_30J & objet_id = Veuillez avoir l’obligeance de publier mon article, qui dépasse la simple réplique, pour aider les lecteurs de votre journal à comprendre le contexte et la nature réelle de la polémique. Veuillez me communiquer la position de la rédaction concernant mon article. Mes salutations distinguées. Aurora Mihacea.
    Face au silence de la rédaction, notre collaboratrice nous a demandé de publier sa réaction critique. Toute réaction critique est "une des manières d’arriver à la réalité", de choisir des valeurs, de modifier la réalité, comme affirmait, le 10 juillet 2007, Luc Boltanski, dans une émission dédiée, sur France Inter, a l’ouvrage collectif — "Affaires, scandales et grandes causes. De Socrate à Pinochet", édité chez Stock, sous la direction de Luc Boltanski.
    Le sous-titre de notre publication est "revue de culture, critique et imagination". Publier des réflexions critiques, proposer des valeurs et des choix, essayer de modifier la réalité fait partie de notre programme.
    Asymetria



    L’honneur perdue d’un sociologue [:Mihai Dinu Gheorghiu]

    Plusieurs fois j’ai pensé à ce paradoxe : nous, les gens de cette époque, bien que possesseurs de la Parole, nous vivons, la plupart de nous, dans le monde de ceux qui ne discourent pas. Voila, si nous prenons le verbe « discourir » strictement dans le sens de parler devant et au nom de grands groupes de gens, circonstance réservée à nos leaders situés non seulement de point de vue politique, mais aussi spatialement plus en haut que nous (dans une tribune ou sur un écran), alors nous, ceux devant la tribune, ceux d’en bas, nous somme ceux dont on discourt et qui supportent les conséquences des mots dits au notre nom.
    „Du monde des non parlants”, des millions des gens qui ne sont ni des politiciens, ni des journalistes, je me suis décidée à sortir environs 2003, lorsque j’exprimais le désaccord envers les déclarations ahurissantes de Ion Iliescu au sujet de la tragédie vécue par les Juifs roumains pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Je cite de mon matériel publié à cette date-là : « Le Holocauste (…), ce fléau terrifiant qui est tombé sur la population juive de l’époque, est sûrement la preuve d’une regrettable involution sur l’entortillée échelle de l’histoire de l’humanité. Rien et personne ne peut plus être comparé à ce qui s’est passé pendant ce temps-là, avec les souffrances endurées par les hommes, les femmes et les enfants du peuple juif. Une population entière traquée, chassée et exterminée systématiquement avec des appareils et avec une précision d’horloge - les chambres de gazage de Auschwitz en font la preuve – montre jusqu’ à quelles profondeurs de la bestialité peut descendre l’homme « civilisé ». (Lumea Liberã, no.776 15- le 21 août 2003).
    Je maintien cette opinion, avec un seul amendement : les comparaisons sont possibles et doivent être faites, parce qu’on en apprend que des horreurs comme le Holocauste et le Goulag représentent une abdication si totale des principes de l’éthique judéo-chrétienne qu’on puisse dire qu’ils sont uniques par leur atrocite, étant inaptes d’être hiérarchisés.
    Aujourd’hui, la démarche de M. D. Gheorghiu m’oblige à nouveau à sortir de l’anonymat d’un simple professeur pour expliquer par l’appel aux connaissances que j’enseigne à mes élèves adolescents – logique, psychologie, éducation civique, philosophie – qu’on ne peut pas accuser gravement quelqu’un en entortillant les lois de base de la logique, ne tenant pas compte des connaissances élémentaires du domaine des autres sciences socio – humaines et, après tout ça, que tu demandes, comme M.D.Gheorghiu., que tu sois pris au sérieux par le publique français, le pays qui a donné les grands logiciens et philosophes de notre monde moderne et contemporaine…

    Cinq thèses fausses

    Dans le texte de M. D. Gheorghiu, sociologue de l’institut Wiesel, il y a plusieurs informations fausses. Je vais les résumer en cinq thèses présentes explicitement dans son texte, thèses dont je me propose à démontrer la fausseté dans les lignes suivantes en utilisant les connaissances existantes dans le programme scolaire pour l’enseignement pré - universitaire en Roumanie en ce qui concerne les sciences socio - humaines ; donc monsieur M. D. Gheorghiu ne peut pas prétendre qu’il n’a pas fait leur connaissance…
    Voila, dans mon résumé, certaines des thèses fausses soutenues par le texte de DMG :
    Paul Goma est négationniste ;
    Paul Goma est antisémite ;
    Paul Goma transgresse la loi sur l’infraction de négationnisme et antisémitisme, et l’Etat roumain, membre de la Communauté Européenne n’assure pas la mise en pratique de cette loi ;
    La lettre de motivation pour attribuer le titre de citoyen d’honneur à Paul Goma avance comme argument important l’action militante de Paul Goma contre les Juifs ;
    Toutes les opinions des signataires de la respective lettre sont des copies identiques des opinions de P.Goma…

    Les raisons des signataires

    J’affirme aussi que pour signer la lettre de motivation pour accorder le titre de citoyen d’honneur à P.Goma ont été décisifs : depuis des décennies, l’activité anticommuniste de P.Goma ; le maintien d’une mesure punitive prise contre l’écrivain roumain P.Goma (le déposséder de la citoyenneté roumaine), mesure prise par le régime de N. Ceausescu déclaré récemment « illégitime et criminel » et maintenue, faute de son annulation, par les mêmes autorités de l’Etat roumain qui ont condamné le régime communiste comme « illégitime et criminel » ; la fausseté des thèses soutenues par M.D.Gheorghiu, tout comme par les auteurs des protestes envoyés à la Mairie de la ville de Timisoara.
    En plus, à tout cela s’est ajouté le geste totalement déplacé de madame l’ambassadeur Rodica Radian – Gordon qui formule dans un acte adressés aux autorités roumaines des sentences et des jugements de valeur comme ces-ci :
    « Paul Goma a choisi, dans les dernières années, de prendre des positions qui caractérisent les sociétés d’extrême droite. Paul Goma falsifie l’histoire récente de la Roumanie (…), nie le Holocauste de Roumanie, fait incriminé par la législation en vigueur (…), nie le droit à l’existence d’une minorité nationale ».
    Voila donc un vrai réquisitoire fait envers une personne particulière, fait incompatible avec le statut de madame Gordon. Elle est un diplômat accrédité dans un état étranger (…) En agissant de cette manière, madame l’ambassadeur a transgresse d’un bout à l’autre toutes les normes de conduite dans les relations diplomatiques, qui sont une vrai loi pour tout diplômé (…) deux paragraphes (de l’article 41) de la Convention de Vienne (le 18 avril 1961) en ce qui concerne les relations diplomatiques : (Les diplômés accrédités) « ont le devoir d’obéir les lois et les règlements de l’état accréditaire. Ils ont, aussi, le devoir de ne pas se mêler aux affaires internes de cet état. Tous les problèmes officiaux traités avec l’état accréditaire, confiés à la mission par l’état accréditaire, doivent être traités avec le Ministère d’Affaires Etrangères de l’état accréditaire ou par son intermède, avec tout autre ministère sur lequel on est tombé d’accord. » (Valerian Stan, New York Magazin, nr. 21 martie 2007 )
    Tout ça ont été des raisons plus que suffisantes pour tous ceux qui ont honnêtement désiré à signer en faveur de l’attribution du titre de citoyen d’honneur à PGoma, même si les opinions des signataires sur la politique du monde ou, voila, de l’Israël ne coïncident pas totalement avec ceux de P.Goma, ou même elles peuvent être différentes, car en Roumanie, l’opinion est encore libre.

    M. D. Gheorghiu / Laszlo Alexandru

    Comme j’ai déjà écrit au sujet de l’inexistant « négationnisme » de Paul Goma et, par conséquent, sur l’impossibilité d’appliquer une loi à des faits qui ne sont pas sous son incidence, je vais me citer à nouveau avec une partie du texte intitulé « La faute du négationnisme » (New York Magazine, no. 505)...
    Le texte est adéquat pour démontrer la fausseté des thèses soutenues par M; D. Gheorghiu, étant adressé à un universitaire qui a oublié ses connaissances de logique et de philosophie du collège et de l’université. Justement, dans le fragment intitulé « L’âne de Buridan et Al. Laszlo », le lecteur est prié de remplacer le nom de Laszlo Alexandru avec celui du chercheur de l’Institut Wiesel, Mihai Dinu Gheorghiu...

    LA FAUTE DU NEGATIONNISME

    La loi, on ne marchande pas : la definition

    Cette année-ci, en instance, il y aura le procès par lequel Paul Goma essaye de se rendre justice contre ceux qui lui ont apporté les accusations de négationnisme et d’antisémitisme. Dans les lignes ci-dessous, je propose aux lecteurs d’analyser le bien-fondé de ces accuses. Donc, je commence premièrement avec l’accuse de négationnisme : en Roumanie, la négation en public du Holocauste est sanctionnée pénalement par l’Ordonnance 31/2002, approuvée par la Loi 107/2006. Mais pour comprendre qui est ou non coupable de nier le Holocauste, il faut premièrement tirer bien au clair la signification du terme Holocauste et rien ne peut être plus utile qu’une définition de ce terme ; voila, la Loi 107/2006 met à notre disposition une définition du terme Holocauste, que je reproduis ci-dessous :
    « d) Par Holocauste on comprend la persécution systématique appuyée par l’Etat et l’annihilation des Juifs européens par l’Allemagne nazie, tout comme par ses alliés et ses collaborateurs dans la période . Egalement, dans la période de la Deuxième Guerre Mondiale, une partie de la population romanichelle a été soumise à la déportation et à l’annihilation. » (1)
    Comme on ne marchande pas la loi, même si la définition a de grandes lacunes de point de vue logique (que je vais exposer dans cette série d’articles), tant qu’elle est la loi, les magistrats jugeront à travers elle si l’accusation apportée par Paul Goma à ceux qui l’ont étiqueté pour négationniste est réelle ou non. Comme la logique nous enseigne, nous y avons, offerte par la Loi, une définition stipulative : ça veut dire une définition qui précise la signification d’un terme. Alors, conformément à cette définition, quand un magistrat jugera une personne incriminée pour négationniste, il aura en vue qu’il résulte des déclarations publiques de cette-ci qu’elle nie les persécutions et l’annihilation de la population juive dans la période , tout comme les déportations et l’annihilations des romanichels. Voila donc trois autres termes : persécution, annihilation, déportation (de la population juive et de celle romanichelle), par lesquels la définition de la Loi 107 décrit le terme de Holocauste ; une personne sera sans doute négationniste, conformément à cette loi, si elle nie les persécution, l’annihilation, les déportations auxquelles le peuple juif a été soumis à l’époque, et, bien sur, les romanichels…
    Est-ce que Paul Goma nie une chose pareille ? Nulle part dans les pages de son essai « La semaine rouge » Goma ne nie, mais, par contre, il reconnaît les persécutions, les pogromes, les déportations de la population juive. Et pourtant, tous ceux appelés par Goma en instance pour rendre compte pour sa calomnie l’ont accusé de négationnisme ; ils sont tous des hommes de culture, journalistes, écrivains…Comment sont-ils arrivés à la calomnie ? Voila la question à laquelle j’essaie à répondre…

    Les trois plans

    Selon la définition du terme Holocauste, la deuxième condition qu’on doit accomplir pour savoir qui est négationniste ou non, et, par conséquent, qui calomnie qui, est notre capacité de distinguer très clairement entre les trois plans suivants :
    1. Le plan de ceux qui nient la Réalité de la tragédie appelée Holocauste, par lequel est passé le peuple juif pendant la Deuxième Guerre Mondiale, soit qu’ils la nient intégralement, concernant toute l’Europe, soit qu’ils la nient « sélectivement », concernant que leur pays – conformément à la terminologie de M. Shafir (2) ;
    2. Le plan de ceux qui reconnaissent la réalité douloureuse par laquelle est passé le peuple juif à l’époque au niveau de toute l’Europe, tout comme la réalité des persécutions, des pogromes, de la déportation d’une part des Juifs Roumains, en assumant la faute pour ce que leur compatriotes de cette période-là ont fait, mais qui rejettent le terme de Holocauste, qui nient le terme et non pas la réalité désignée par le terme suivant la Loi 107/2006 (les persécutions antijuives, l’annihilation par des déportations, des pogromes de ceux-ci), en considérant le terme comme inadéquat du point de vue de son contenu propre à la réalité historique respective. Paul Goma est représentatif pour ce point de vue ;
    3. Le plan de ceux qui confondent le terme de Holocauste avec la réalité même vécue par le peuple juif à l’époque ; ceux-ci considèrent que ceux qui n’acceptent pas le terme de Holocauste, bien qu’ils reconnaissent la réalité des persécutions, des déportations et des pogromes antijuifs de l’époque et qu’ils assument en tant que Roumains la responsabilité et la faute de la communauté pour ces faits, nieraient pourtant cette réalité.
    Bizarrement, bien qu’ils désirent de souligner la réalité de la tragédie vécue par le peuple juif à l’époque respective, cette catégorie, ce plan de ceux qui confondent le terme avec la réalité à laquelle le terme renvoie conformément à la loi, réussissent à « trivialiser » la réalité de la souffrance du peuple juif par sa minimisation, par la réduction de la plus affreuse réalité à un seul mot/nom. En plus, comme si cela ne suffisait pas, en mettant la dénomination, le mot avant la Réalité désignée par le mot, ils finissent par être négationnistes ; pour eux, en fait, la Réalité n’existe pas (les persécutions, les déportations antijuives de l’époque), pour eux il y a seulement le mot/nom qui devrait la designer (Holocauste), car nier le nom, le mot Holocauste est considéré par ceux-ci comme la négation même de la Réalité que tu reconnaîtras et en assumeras la faute vainement. Pratiquement, pour cette catégorie, réelle est seulement la dénomination de la tragédie vécue par le peuple juif et non pas la tragédie même. Comment pourrait-on considérer autrement ceux qui croient que la négation de la concordance entre le sens propre d’un mot et la Réalité à laquelle le terme devrait renvoyer est équivalente avec la négation de la Réalité, surtout lorsque tu reconnais cette Réalité et tu assumes sa responsabilité, comme Paul Goma le fait ?

    La violation du principe de la non-contradiction : Le nonsense dans le Rapport Wiesel-Iliescu

    J’inclus dans ce troisième plan premièrement les auteurs du Rapport Wiesel – Iliescu ; ceux-ci, à cause de la confusion entre le terme et la réalité décrite par le terme – confusion permise par l’inexistence de quelques élémentaires connaissances de logique et de sémiotique – produisent dans ce Rapport une grave violation d’un principe de base de la pensée, respectivement le principe de la non-contradiction.
    Ce principe soutient une chose d’ailleurs élémentaire, faute de laquelle tout discours devient inintelligible, à savoir : « deux phrases où une affirme et l’autre nie (implicitement ou explicitement) la même chose (la même propriété) sur le même objet ne sont pas vraies en même temps et sous le même rapport.(3). Pour cette raison, j’affirme que le Rapport Wiesel – Iliescu est construit sur un nonsense, parce que dans ce Rapport on fait au sujet de la même personne (Paul Goma), considérée en même temps et sous le même rapport (en tant qu’auteur de l’essai « La semaine rouge »…) des affirmations qui se contredisent d’une manière flagrante : premièrement on affirme que Paul Goma reconnaît dans «La semaine rouge » la responsabilité de la Roumanie et « la faute de la communauté pour l’abominable Pogrome de Iasi, pour les déportations de Transnistrie » (et y on indique les pages où Paul Goma assume la faute de la communauté pour cette dure réalité, des pages où Goma reconnaît aussi les persécutions et les crimes antijuifs), et ensuite on soutient que « La semaine rouge », l’essai de Paul Goma, « est une synthèse du négationnisme et de l’antisémitisme comme rarement on peut rencontrer dans la littérature de langue roumaine ». (4)

    L’âne de Buridan et Laszlo Alexandru, des scholastiques perdus entre le terme et sa référence

    Dans cette catégorie des négationnistes qui confondent le plan subjectif, gnoséologique au fond (du terme), avec le plan ontologique (de la réalité à laquelle le terme devrait renvoyer), est inscrit aussi Al. Laszlo. Ce qui arrive à Al. Laszlo en lisant l’essai « La semaine Rouge » me rappelle l’histoire de l’âne de Buridan. Mais à la différence de l’âne de Buridan, Al. Laszlo ne se permet pas de réfléchir une seconde, il n’est pas désorienté par le fait qu’il lit avec ses propres yeux les textes où Paul Goma assume la responsabilité pour la faute de sa communauté (des persécutions, des déportations, des pogromes) ; la rejection du terme de Holocauste lui est suffisante pour stigmatiser Paul Goma comme négationniste, par conséquent il se rue à décréter la Terme de Holocauste comme ayant réalité avant la réalité assumée par Paul Goma, donc… en niant, sur le plan ontologique, la Réalité même ; par conséquent, pour Al. Laszlo, le Terme, la dénomination des faits existe « ante rem » ! Comment pourrait-on considérer celui qui, aveuglé par le fait que Paul Goma ne reconnaît, nie le terme, ne tient (5) pas compte du fait que Paul Goma reconnaît ce qui s’est réellement passé, la Réalité de la tragédie des Juifs Roumains ? Assumer une faute signifie premièrement reconnaître l’existence des faits décrits par la faute assumée ; bien sûr, cela est valable pour un contemporain et non pas pour un scholastique trouvé en pleine « querelle des universalies », un scholastique qui ne sait pas encore si ce qui existe vraiment, ce sont les notions, les universalies ou ce sont leur références, respectivement les choses, les faits qui devraient être désignés par les notions !
    C’est extrêmement bizarre la manière dans laquelle un intellectuel comme Laszlo Alexandru - le même qui s’est efforcé à lier son nom au célèbre dissident anticommuniste par des articles appréciatifs à l’adresse de celui-ci – se précipite maintenant à revendiquer, d’une manière féodale, le droit du « premier » en ce qui concerne la découverte de l’antisémitisme/négationnisme du même Paul Goma, en fonçant à affirmer que celui-ci, et je cite, « ment violemment, en niant frontalement le Holocauste »(5) et il fait cette affirmation dans des conditions où il fait la preuve d’avoir lu l’essai dans lequel Paul Goma écrit noir sur blanc :
    « En tant que Roumain de la Basarabie, j’ai été parmi les premiers à assumer les péchées de ma communauté roumaine ; la persécution, le martyre, pendant la guerre, commençant du 22 juin 1941, des Juifs et des Romanichels (déportés en Transnistrie seulement pour être des Juifs et des Romanichels). Quelques circonstances atténuantes pourrait-on évoquer – invoquer, en faisant la comparaison avec les Allemands par les actes « d’humanité roumaine » des soldats, des gendarmes, nous ne pouvons pas nier : en Transnistrie, des gens innocents – ils n’étaient ni des « cadres » bolcheviques : ceux-ci avaient été vite évacués par les soviétiques ; ni attrapés l’arme à la main, en luttant contre l’Armée Roumaine : ceux-là avaient été fusillés sur place – ont été pillés, humiliés, tourmentés, affamés, et, hélas, assassinés. Des faits par lesquels les Roumains participants se sont humiliés, dégradés par eux-mêmes et ils ont dégradé - humilié notre communauté entière » j’ai cité de l’essai de Paul Goma « La semaine rouge », pages 20 -21. Comme on voit, l’âne de Buridan, grâce à son caractère dubitatif, a fini au moins honorablement…sans des certitudes dogmatiques ; par comparaison, sûr de soi, Laszlo Alexandru effectue un pathétique retour dans le temps, en finissant dans une « ère » pleinement scholastique.

    La session des magistrats

    Surprise par le tragi-comique de la situation (Comme ça ! Ce qu’on n’a pas réussi à faire pendant la dictature communiste – l’antisémitisation de Paul Goma- on peut le faire maintenant, dans le postcommunisme), j’ai lu et relu « La semaine rouge », l’essai qui a apporté ces accuses à Paul Goma, avec l’espoir de m’édifier : est-il possible que l’homme qui a enduré tellement de souffrance en demandant inébranlable de la justice dans la Détention Communiste (car cela a été sa vie pendant les plus beaux ans et même dans les périodes de « liberté » de l’époque) fasse cette injustice ? Qu’il nie la tragédie vécue par le peuple juif dans notre pays aussi, environ les années 40 ? Mais, en lisant, j’ai compris : Paul Goma ne nie pas les persécutions, les injustices, l’éloignement des Juifs de la vie économique et sociale par des déportations, dans un mot, la manière de laquelle les Juifs ont été opprimés, les souffrances endurées par eux dans la Roumanie de l’époque, qui sont une réalité, une tache qui n’est pas honorable dans notre histoire…
    Mais Paul Goma nie le terme utilisé pour designer cette réalité. Et nier le mot, l’étiquette mise à la réalité historique respective et nier cette réalité historique même sont deux choses différentes ; il est étonnant que des intellectuels comme ceux qui sont cités par Paul Goma, spécialisés dans l’art de la lecture du texte, des sens sur posés et sous posés et qui paraissent…habitués à la logique, ne saisissent pas cette vérité.
    D’ici naît la question : les magistrats sont appelés par Ordonnance pour juger la faute de ne pas être d’accord avec l’utilisation du terme Holocauste pour décrire la situation tragique des Juifs de Roumanie des années 40 ou la faute de nier l’existence réelle de la tragédie du peuple juif de Roumanie de ces ans-là ? Je demande, parce que, comme je vais démontrer, il y a des personnes comme Paul Goma qui reconnaissent la destinée dramatique des Juifs de l’époque, mais qui n’acceptent pas l’utilisation du terme Holocauste, parce qu’il est considéré impropre à la situation respective, tout comme il y a des personnes qui acceptent et imposent même l’utilisation du terme Holocauste, comme Andrei Oisteanu (6) et Laszlo Alexandru (7), mais, par la manière même dans laquelle ils recommandent d’utiliser le terme de Holocauste (à savoir, seulement « au figuré» - Andrei Oisteanu), ils « trivialisent », par …minimisation, la réalité des Juifs de la période de la Deuxième Guerre Mondiale, en se situant de cette façon loin sous la modalité de Paul Goma d’aborder la situation respective ; certaines de ces personnes semblent même nier cette réalité, tel que Al. Laszlo, qui montre clairement qu’il identifie le terme de Holocauste à la réalité même, en identifiant la négation du Terme avec la négation de la Réalité ! Finalement, lorsque j’ai appris sur ce procès, je me suis rendue compte d’une autre chose : les magistrats seront, par l’intermède de ce dossier, en pleine session avec des examen difficiles, tout comme pendant les années à l’Université, n’ayant pas la possibilité de délibérer en connaissance de cause qu’après avoir passé leurs examens pour Logique, Philosophie, Sémiotique, Psychologie et, pas dernièrement leur spécialité, Sciences Juridiques. Voyons quelles connaissances de logique sont nécessaires à tous ceux qui désirent comprendre quelle est la différence entre le terme et la réalité décrite par celui-ci, et, bien sûr, comprendre s’il s’agit du négationnisme de Paul Goma ou du négationnisme de ceux qui l’accusent de négationnisme ?

    Termes, notion, contenu (intension) et sphère (extension)

    Donc… quelques connaissances de logique. Comme on sait, l’homme protège ses actions, il essaie de différentes variantes pour elles, il les « voit » même dans leur déroulement prochain et à peine alors les met-il en action…Ce miracle est possible grâce au fait que l’homme est capable de reproduire le monde dans son esprit à l’aide des mots et même de créer des variantes pour des mondes possibles à l’aide des mots… D’où on voit que le mot utilisé et la réalité du monde ne sont jamais la même chose ! Plus loin : du trésor de mots dont l’homme dispose, une partie signifiante est formée par les termes.
    Qu’est-ce que les termes ? Réponse : « ensemble formé par un nom et une notion ». J’ai cité du manuel de Logique du professeur Petre Bieltz, qui comprend par « nom » un mot ou un groupe de mots, plus exactement : « la forme linguistique qui matérialise et communique une notion » (8). Par exemple, le terme mammifère ; on identifie facilement le mot, mais aussi sa signification, celle de vertébré qui donne naissance à ses rejetons et les nourrit avec du lait, la signification étant la notion même. On rencontre à tout pas la notion…
    Qu’est-ce que la notion ? Réponse : « La notion est la plus simple forme logique qui représente au niveau de la pensée tout objet ou classe d’objets au sujet desquels on connaît quelque chose » (9). Toute notion a deux composantes dans sa structure : la première composante est le contenu, nommée aussi intension, formée par les propriétés des objets représentés par la notion dans le plan idéal (dans notre exemple, la propriété des mammifères de naître des rejetons et de les nourrir avec du lait). Les propriétés, les traits représentés par le contenu (nommés aussi des notes) sont ceux qui forment la signification propre du terme et, à la fois, ceux qui sont prises en considération dans la connaissance scientifique et, surtout, lorsqu’on veut évaluer correctement une certaine situation. La deuxième composante de la notion est la sphère nommée aussi l’extension de la notion ; cette-ci représente le reflet dans notre esprit de la totalité des objets qui possèdent les traits donnés par le contenu (dans notre exemple, les exemplaires des espèces de mammifères). Dès le commencement, on observe que les deux composantes de la notion « sont des éléments corrélatifs, et leur interdépendance réside dans un type spécial de symétrie qui devient évident par la simple comparaison de définitions des deux éléments de la structure de la notion :
    1. Contenu = élément dans la structure de la notion composé par les propriétés des objets qui forment la sphère de la notion ;
    2. Sphère = élément dans la structure de la notion composé par les objets dont les propriétés forment le contenu de la notion ;
    La dépendance réciproque – l’un de l’autre – de ces deux éléments dans la structure de la notion, évidente après la comparaison de ces deux définitions, porte le nom de rapport de dualité » (10).

    Qu’en résulte-t-il ? Il en résulte qu’on ne peut pas avoir dans la sphère d’une notion un objet qui n’aie pas les propriétés décrites par le contenu…Ca veut dire qu’on peut faire des placements erronés si on ne tient pas compte des sens propre des termes (des notes du contenu propre aux notions respectives), mais cela provoque toujours des confusions. Ça veut dire qu’on ne peut pas appeler un mammifère oiseau…bien sûr si on se situe dans le domaine de la science, qui impose l’utilisation des termes au propre, et non pas sur le terrain de l’art ou des conte de fées ou une jument charmée peut te mettre dans le pétrin, car elle peut avoir des ailes, elle peut voler, et, si l’écrivain l’ordonne, elle peut aussi avoir des poulains sortis des œufs d’or.

    Andrei Oisteanu sur le contenu et la sphère de la notion de Holocauste

    Dans son article intitulé « Holocauste – essai de définition » (11), Andrei Oisteanu fait un court historique du terme de Holocauste ; parce que de ce bref historique ressortent exactement les notes englobées dans le contenu de Holocauste, je cite : « Dans la Bible on parle des règles pour réaliser les diverses ‘sacrifices’ (La sortie, XIX, Lévitique, VI). Entre ceux-ci, il y a le sacrifice de la crémation totale : ‘Brûler le bélier entier sur la table de sacrifices car c’est le brûlement total de Dieu’ (La sortie, XIX, 18) (…). Les traducteurs de la Bible dans la langue grecque – des Juifs hellénisés de l’Alexandrie du 2e siècle avant notre ère – ont fait une équivalence entre le syntagme ‘brûlement total’ par le grec holo (‘tout’) + causton (‘brûlement’) » – j’ai fini la citation. Donc, des dites de A. Oisteanu, il est évident que dans le contenu de la notion de Holocauste, depuis il y a deux millénaires (jusqu’à la nouvelle définition de la Loi 107/2006) on comprend deux note définitoires en ce qui concerne la quantité de la destruction (destruction totale) et la modalité de production de la destruction (par brûlement).
    Mais c’est une compréhension au propre de la notion de Holocauste, car c’est un rapport strict aux notes du contenu. Du texte de A. Oisteanu, j’ai détaché donc le contenu de la notion de Holocauste, et comme la sphère de la notion est corrélative au contenu, symétrique à celui-ci (voir la citation de P. Bieltz), il s’en suit qu’au long du temps, jusqu’aux années de la Deuxième Guerre Mondiale, on a compris dans la sphère de cette notion ces objets (des populations, des animaux) qui auraient réuni les deux notes. Mais en commençant des années 40, le terme de Holocauste est utilisé au figuré, nous dit A. Oisteanu, premièrement par les Juifs, ensuite, dans les années 60, par l’intellectualité américaine. Je cite du même article de A. Oisteanu : « Les termes bibliques de ‘Shoah’ et ‘Holocauste’ ont été utilisés par les Juifs, dès le commencement des années 40, pour dénommer le massacre auquel ils étaient soumis. (…) Evidemment, le terme de Holocauste – imposé dans les années 60 par les sociétés intellectuelles américaines – a été utilise au figuré pour designer le massacre auquel ont été soumis les Juifs européens dans les années 30/40. » Ensuite, continue A. Oisteanu, en montrant que le terme de Holocauste ne doit pas être utilisé proprement parce que …cela produirait des confusions et des erreurs ! Je regrette, mais ici je dois le contredire : quand des millions de Juifs sont morts dans les fourneaux des camps nazies, on ne peut pas affirmer, la langue reste clouée lorsqu’on essaie de dire que le Holocauste doit être considéré… au figuré. A-t-il, A. Oisteanu, ouvert le DEX pour y lire ce que signifie dans la langue roumaine le syntagme « au figuré » ?

    Aurora Mihacea

    Bibliographie :

    * 1 - www.cdep.ro/proiecte/2005/100/80/3leg_pl183_05pdf
    * 2 - M.Shafir « Intre negare si trivializare prin comparatie : negarea Holocaustului in tarile Postcomuniste din Europa Centrala si de Est », Polirom, 2002, pag 33, 87 ;
    * 3 - Petre Bieltz, manuel, 9e classe au lycée et 10e classe pour les écoles normales, Editura Didactica si Pedagogica Bucuresti, 1994, pag 10 ;
    * 4 - RAPORTUL COMISIEI WIESEL - ILIESCU: www.paulgoma.free.fr/paulgoma_pdf/pdf/LRP_Jurnal_2006_intreg.pdf
    * 5 - Laszlo Alexandru, “Paul Goma antisemit”: www.eleonardo.tk nr 5 /2004
    * 6 - A. Oisteanu, “Holocaust-încercare de definire, “Lumea Libera” nr 770, 4 iulie 2003, p.7 ;
    * 7 - Laszlo Alexandru, “Paul Goma antisemit”, http://www.eleonardo.tk nr 5 /2004
    * 8 - Petre Bieltz, manuel, 9e classe au lycée et 10e classe pour les écoles normales, Editura Didactica si Pedagogica Bucuresti, 1994, p. 16 ;
    * 9 - Idem;
    *10 - Idem, p. 17;
    *11 - A. Oisteanu, “Holocaust-încercare de definire, “Lumea Libera”. nr. 770, 4 iulie 2003, p. 7
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