Sanda Cordos. Une littérature pour nos inquiétudes
Data: Tuesday, June 05 @ 23:34:02 CEST
Topic: Lecturi critice


À l’exception de la première période d’après l’institution du régime communiste (en particulier les années ’50), quand la littérature a, en général, un caractère propagandiste en exhibant la marque de l’optimisme officiel, dans les périodes qui lui succèdent, la littérature s’est efforcé de gagner et de garder une certaine autonomie par rapport au pouvoir en essayant de se soustraire au triomphalisme spécifique de l’homme nouveau et de parler le langage plus riche de l’homme de toujours.


Une littérature pour nos inquiétudes
Considérée, pendant le régime communiste en Roumanie, une des manifestations de l’idéologie d’État et un moyen efficace d’en faire la propagande, la littérature a été sans cesse revendiquée par le pouvoir politique, en lui exigeant d’être progressiste et optimiste. À partir même des fameux rapports d’Andrei Jdanov (dont les idées ont eu une influence décisive sur la doctrine roumaine en matière d’art), on dit que « L’enthousiasme et la passion de l’héroïsme imprègnent notre littérature. [...] Elle est optimiste dans son essence, parce qu’elle est la littérature de la classe ascendante, du prolétariat, la seule classe progressiste, d’avant-garde » .

Les allocutions de Gh. Gheorghiu-Dej ainsi que ceux de Nicolae Ceauºescu évoquent les mêmes attributs (tout autant d’exigences) de la littérature. Dans les soi-disant Thèses de juillet de 1971 (qui marquent un tournant, un retour en force à l’idéologie staliniste et jdanovienne en matière d’art), N. Ceauºescu exige la mise au ban de la littérature des maisons d’édition et des librairies parce qu’elle « empoisonne l’âme de notre jeunesse », notamment de ces livres (des traductions, en leur majorité) « qui font l’apologie du mode de vie bourgeois, et même l’apologie du crime». Tout cela parce que « l’art doit se mettre au service d’un seul but : l’éducation socialiste, communiste ». Un an plus tard (comme, d’ailleurs, dans tous les textes qui vont suivre) lors d’un discours prononcé à la Conférence Nationale des Écrivains, le chef d’État souligne (avec des volutes d’orateur) le grand rôle de l’écrivain : « Quel objectif est-ce plus haut, quelle mission est-ce plus noble pour ceux qui se servent de la plume que de mettre leur talent, leur fantaisie et leur inspiration au service de la création de l’homme nouveau de l’époque du socialisme et du communisme ! Il est impossible que cette grande voie que la littérature et l’art sont appelés à servir n’anime pas les vrais créateurs de beautés, sensibles aux idéaux humanitaires de leur époque ». En revanche, on réprimande les écrivains insensibles à la grande cause et qui puisent leurs sujets « aux événements menus, banals, des existences rongées en marge de la société, dans les cafés, dans l’atmosphère de la vie de boulevard » ainsi que ceux qui deviennent « les prisonniers de leur propre imagination maladive qui ne peut engendrer qu’une littérature stérile, faible, sans force émotionnelle, sans audience au grand publique, qui n’est pas au service de l’homme, de la prospérité, du bonheur et de l’élévation spirituelle».

Dans les années qui ont succédées, Nicolae Ceauºescu a agit de sorte que l’optimisme et le solennel soient les constantes, politiquement surveillées, de la vie nationale. Si en 1973, le Comité Exécutif du Comité Central du Parti Communiste Roumain, émet une Décision prise en vue de la réglementation de la périodicité de l’anniversaire de certains événements spéciaux de l’histoire de notre pays et de notre parti, en 1976, Ceauºescu fonde le Festival National Chanter la Roumanie, c’est-à-dire « une grande fête de notre peuple entier ». Le festival entraîne des milliers de gens (plus nombreux d’une année à l’autre), des amateurs et des professionnels, parce que, le dit Ceauºescu en personne, « il ne faut pas que ce soit une seule commune, école, institution, entreprise sans ensembles artistico-culturels, sans ateliers de créations dans les différents domaines de la création ».

Certains écrivains participent à cette fête continue, en publiant, dans la presse ou en volumes d’hommage, des textes qui résolvent les grands thèmes dictés par le Parti, soit-il le passé glorieux, le présent révolutionnaire et héroïque ou l’avenir lumineux. D’autres, dans une duplicité qui représente la marque spécifique de cette époque-là, font le mélange entre l’optimisme officiel pratiqué par la presse (notamment aux environs des dates dorées du calendrier) avec une inquiétude présente dans les volumes personnels, particulièrement en ceux de fiction. En dépit de la pratique de leur écriture, bon nombre d’écrivains ressentiront comme un poids l’éloignement entre l’optimisme de l’ordre officiel et leur état intérieur. Voilà ce que Victor Felea note en 1958 dans son journal personnel : « Le plus difficile, c’est d’écrire des poésies "optimistes" quand vous ne voyez autour que la crainte et la désolation, quand le mécontentement est devenu le thème fondamental de l’existence. Pourtant, quand "l’optimisme" est le seul moyen de survie, vous devez l’avoir à tout prix, en suant plus acharnement que les esclaves des pharaons. Malgré tout, même si vous ramez à la galère, on vous dit que cela ne suffit pas, qu’il y a encore du travail à faire». Felea note, presque 30 ans après (en 1987), le même contraste, cette fois-ci, rendu à l’échelle nationale : « Une somptuosité criante et infatigable s’efforce de cacher l’image d’un peuple appauvri, dans la dèche, et totalement obéissant ». Les deux côtés antithétiques de la vie obligent les écrivains à parler du monde où ils vivent comme « d’une mascarade monstrueuse » (Mircea Iorgulescu), le Cirque totalitaire ou « le pays du carnaval sans carnaval» (Norman Manea).

À l’exception de la première période d’après l’institution du régime communiste (en particulier les années ’50), quand la littérature a, en général, un caractère propagandiste en exhibant la marque de l’optimisme officiel, dans les périodes qui lui succèdent, la littérature s’est efforcé de gagner et de garder une certaine autonomie par rapport au pouvoir en essayant de se soustraire au triomphalisme spécifique de l’homme nouveau et de parler le langage plus riche de l’homme de toujours. Dans une tablette d’après 1990, Ana Blandiana avoue le dilemme qu’elle a vécu dans la période totalitaire : « si, éventuellement, ce n’est plus honnête de ne rien publier du tout, même les pages les plus héroïques, dans les conditions où nous publiions. Nous écrivions des livres audacieux, publiés par des rédacteurs audacieux à leur tour, et nous nous sentions coupables même pour notre courage, car nous n’étions pas sûrs que ce courage ne serait pas manipulé et employé comme un argument pour démontrer une liberté d’expression qui, au fond, n’existait pas, et qui, pouvait être accomplie, seulement de temps en temps, par le risque des individualités séparées et de quelques solidarisations tacites, après des luttes prolongées et épuisantes». Elle s’est assumé, pourtant, le risque de renoncer au silence pour se ranger toujours « du côté de ceux qui inscrivent leur candidature à la défaite ».

On peut trouver cette façon d’assumer un rôle non seulement dans les pages publiées dans les années post-communistes, mais aussi dans certaines professions de foi développées à l’époque. Lors d’une interview en 1976, Dumitru Radu Popescu exprime, de manière duale qui frise même l’hilarité, son choix pour le filon tragique : « La tragédie est nécessaire a l’époque actuelle aussi. Elle est optimiste, mais non pas d’un optimisme facile». De façon constante, Marin Preda considère que l’écrivain doit « exprimer l’inquiétude morale des foules » et de se rallier non pas du cote de l’Histoire (l’un des grands principes souverains de l’idéologie communiste), mais du cote de l’individu, se demandant par ses écrits « quel est le sort de chaque individu, car l’individu n’a qu’une seule vie a vivre, tandis que l’histoire est lente et indifférente».

Constantin Þoiu exprime, à son tour, la même idée : « Les bons écrivains sont solidaires avec le bon sens et avec cette marche obstinée, sûre, des individus que l’on appelle, communs, vers le mieux-être ». En se situant du côté de la marche obstinée des gens ordinaires (et non pas du côté de la marche héroïque des « grands hommes » des prétoires officielles), les écrivains parlent, dans leurs livres, non pas d’un passé glorieux, mais d’une mémoire outragée, non pas d’un présent héroïque, mais d’un présent gris, coupable, inquiétant. Ils parlent, également, d’échec, ratage, inadaptation, injustice, peur et malheur. Malgré tout, Ion D. Sirbu (l’un des écrivains, peu nombreux, qui ont travaillé des livres destinés au tiroir) adresse, en 1987, une lettre à un ami : « Mais, il y a, chez nous, une énorme inflammation de souffrance, une souffrance jamais articulée ou racontée, on n’a pas le droit de traverser la vie comme des esclaves sans confession. Toute la littérature que j’ai écrite tout au long de ces années s’inscrirait dans la formule de Panait Istrati […] c’est-à-dire : Les confessions des vaincus ! ».

Mais, selon les dires de Nicolae Ceauºescu, lors de l’allocution déjà citée, de 1972, « le rôle de dirigeant et d’organisateur du Parti et d’État est justement celui de protéger l’organisme sain de la société de ces influences nocives, d’en faire le ménage, pour lui permettre de grandir vigoureusement et à l’aise », celui-ci a sans cesse essayé de boucher la voie du malheur vers l’expression publique. Un compte-rendu de la censure des années ’50 montre que le recueil des Comtes de ªtefan Luca « peint notre réalité en couleurs sombres », et pour cette raison « le recueil ne peut pas paraître sous cette forme ». Des notes semblables accompagnent, entre autres, dans les années ’60 (à une époque, qu’on voulait, de libéralisation) les manuscrits des recueils de poésie Viaþa deocamdatã [La vie en attendant] de Ion Alexandru (« le recueil entier dégage une atmosphère pesante, de pessimisme et de tristesse ») ou Moartea ceasului [La mort de la montre] de Marin Sorescu : « L’ensemble du recueil dégage une vision sombre, sceptique de la vie, de la poésie. On y trouve l’idée de l’impossibilité de la connaissance humaine et du progrès, le monde étant, pour le poète, "un immense cercle noir", "un monde de billes et de cercles manipulés par un jongleur", "une maison des mystères", où l’on répète "quotidiennement le même mouvement de servante", en sachant "que les plus nombreux des nœuds où l’on s’est cassé les dents et perdu la tête sont restés attachés". Certaines de ces poésies peuvent engendrer des interprétations erronées du point de vue politique ».

Dans les années ’80, la censure se préoccupe des mêmes problèmes. Dans un compte-rendu d’un censeur bienveillant, on écrit sur le manuscrit du roman Plicul negru [L’enveloppe noire] de Norman Manea : « Le roman configure une vision unilatérale, éminemment négative, sur les réalités de la vie environnante ». Par la suite, on recommande au prosateur : « D’inclure obligatoirement des personnages secondaires (pourquoi pas un personnage central aussi ?), comme des images positives de la vie ».

En cela même qu’elle a tenté de se soustraire à l’optimisme officiel, la littérature a joué un rôle de telle importance pendant le totalitarisme. Elle a été, pendant des décennies, le seul langage avec une circulation publique dans lequel on a écrit de malheur, d’inquiétude et de souffrance et auquel le lecteur a pu s’identifier en sa propre vie intérieure. Une bonne explication offre, en ce sens, Matei Cãlinescu, dans Amintiri în dialog [Souvenirs en dialogue], le livre autobiographique écrit avec Ion Vianu : « Lire dans un monde totalitaire est presque la même chose que lire dans une prison - quand les gardians le permettent. La lecture qui en résulte est, en même temps, rigoureuse, attentive (les livres dignes d’être lus, relativement peu, sont soumis à une lecture profonde, intensive) et projective - en ce sens que le lecteur projette dans le texte ses propres aspirations secrètes, ses désirs, ses pensées et ses théories. L’intérêt pour ce type de lecture découle de cette tension entre attention et projection, entre le respect de la lettre et l’enclin à voir dans le texte une expression allégorique du drame du lecteur. […] Mais la projection à laquelle je pense n’est ni simple ni arbitraire, car le lecteur ne force pas le texte, il ne lui impose pas, de manière brutale, ses propres fantasmes; au contraire, il approche le texte avec timidité, il crée tout le temps un réseau de complications et il prend en compte, avec beaucoup de scrupules, les contraintes, afin d’obtenir une victoire (allégorique), en dernière instance, une victoire difficile et purificatrice ». Pendant la lecture, le masque triomphaliste pouvait tomber pour rendre visible, dans la lumière inquiète du livre, les rides profondes, creusés par une trop longue condamnation au bonheur.

Sanda Cordoº

NOTES

Le caractère idéologique de la littérature est explicitement affirmé, à maintes reprises, tout comme dans cette allocution de Gheorghe Gheorghiu-Dej : « L’un des genres de la création artistique, la littérature fait partie, en même temps, du domaine de l’idéologie, l’un des plus importants encore, grâce à son pouvoir d’influence. Notre littérature est appelée à avoir un rôle encore plus actif dans la formation de la conscience socialiste, dans l’éradication des influences de l’idéologie, de la morale et des habitudes héritées de l’ancienne société». (Cuvîntare rostitã la Conferinþa organizaþiei de partid a oraºului Bucureºti [Allocution prononcée lors de la Conférence de l’organisation de parti de Bucarest], le 15 février 1961, Bucureºti, Editura Politicã, 1964, p. 21).
Andrei Jdanov, Sur la littérature, la philosophie et la musique, Paris, Les Éditions de la Nouvelle Critique, 1950, p. 8.
Nicolae Ceauºescu, Expunere la Consfãtuirea de lucru a activului de partid din domeniul ideologiei ºi al activitãþii politice ºi cultural-educative [Allocution prononcée lors de la Consultation de travail des membres de parti dans le domaine de l’idéologie et de l’activité politique culturelle-éducative], rapport republié dans « Vatra », XXIX, no 8, août 2001, pp. 42-44.
Nicolae Ceauºescu, , Cuvîntarea la Conferinþa Naþionalã a Scriitorilor din Republica Socialistã România [Allocution prononcée lors de la Conférence Nationale des Écrivains de la République Socialiste Roumaine], dans « Viaþa româneascã »], XXV, no 5, mai, 1972, pp. 6-9. Pour illustrer la persistance de ces idées (prononcées avec une véhémence de plus en plus acharnée par rapport à la corporation des écrivains incommode et difficile à rendre obéissante), j’ai choisi un extrait de Cuvîntarea tovarãºului Nicolae Ceauºescu la Congresul al III-lea al Educaþiei Politice ºi al Culturii Socialiste [l’Allocution du camarade Nicolae Ceauºescu auIIIe Congrès de l’Éducation Politique et de la Culture Socialiste] de 1987: « La Littérature doit créer des œuvres qui rendent, d’un style et d’une forme d’autant plus variés, les grandes réalisations qu’on a obtenues, de peindre l’épopée de la transformation révolutionnaire du pays, de refléter la lutte des révolutionnaires communistes et démocrates pendant les années de l’illégalité, la lutte de notre peuple entier pour l’édification d’une société nouvelle - œuvres qui soient à la base de l’éducation patriotique, révolutionnaire, de la jeunesse de notre pays. [...] Nous avons besoin des pièces de théâtre et de films dans lesquels les héros ne représentent pas ces individus, pas trop nombreux, qui essaient de se soustraire à la responsabilité par rapport à la collectivité dont ils font partie ou ceux qui ne respectent pas la morale et les normes sociales. Ces gens-là, ce ne sont pas les héros de notre pays ! Ces gens-là ne doivent pas trouver leur place dans des pièces de théâtre et dans des films – comme, d’ailleurs, dans aucun domaine de la création - mais ces héros, des milliers, des dizaines, voire des centaines de milliers, qui font tout pour assurer l’élévation du pays sur de nouvelles cimes de progrès et de civilisation ! » (« Viaþa româneascã », LXXXII, no 8, août 1987, p. 12). Hotãrîre în vederea reglementãrii periodicitãþii aniversãrii unor evenimente deosebite din istoria patriei ºi a partidului nostru, a unor unitãþi economice, instituþii de învãþãmînt, ºtiinþã, culturã, aniversãrii ºi comemorãrii unor personalitãþi cu mari merite în istoria poporului, în construcþia socialismului [Décision prise en vue de la réglementation de la périodicité de l’anniversaire de certains événements spéciaux de l’histoire de notre pays et de notre parti, de certaines unités économiques, institutions d’enseignement, de science, de culture, de l’anniversaire et de la commémoration de certaines personnalités de grand mérite dans l’histoire du peuple, dans la construction du socialisme], que l’on a consulté dans l’Archive de l’Inspectorat de Culture Cluj. Le Document prévoit (et je ne retiens que les jours fériés) les dates suivantes : 1 mai, 9 mai, 23 août, 30 décembre, 24 janvier, 16 février, 6 mars, 31 mars, 8 mai, 11 juin, 10 novembre, 1 décembre, 13 décembre. J’y rajoute l’anniversaire des classiques du marxisme-léninisme et - avec toute sorte de cérémonies régionales – la fête des mères, de la jeunesse, des pionniers, de la récolte et de l’armée. Sans être mentionnés dans cette décision (qui s’en réfère à quelques dizaines d’autres), les anniversaires de Nicolae et Elena Ceauºescu bénéficieront de célébrations fastueuses.
Nicolae Ceauºescu, România pe drumul construirii societãþii socialiste multilateral dezvoltate. Rapoarte, cuvîntãri, interviuri, articole [La Roumanie sur la voie de la construction de la société socialiste multilatéralement développée. Rapports, allocutions, interviews, articles], Bucureºti, Editura Politicã, 1977, vol. 13, p.533.
Ibidem, p. 504.
Victor Felea, , Jurnalul unui poet leneº. Ianuarie 1955-Martie 1993 [Le Journal d’un poète oisif. Janvier 1955-Mars 1993], éd. soignée par Lidia Felea, Bucureºti, Editura Albatros, 2000, p. 24.
Ibidem, p.691.
Mircea Iorgulescu, Între apatie ºi exasperare [Entre apathie et exaspération], texte publié en exile, en l’automne de 1989 et repris en tant que postface du volume Scrisori de la capãtul zilelor[ Lettres de la fin des jours ] de Florin Mugur, Bucureºti, Editura Compania, 2001, p.99.
Norman Manea, Întoarcerea huliganului [Le retour de la racaille], Iaºi, Editura Polirom, 2003, p. 223 et p. 262.
Ana Blandiana, Spaima de literaturã [La peur de littérature], Bucureºti, Editura Humanitas, 2006, p. 114.
Dumitru Radu Popescu, interview accordée a George Arion, inclus dans le Romanul românesc în interviuri [Roman roumain dans des interviews], une anthologie d’Aurel Sasu et Mariana Vartic, vol. II, IIe partie, Bucureºti, Editura Minerva, 1986, p. 1042.
Marin Preda, Imposibila întoarcere [L’impossible retour], Bucureºti, Editura Cartea Româneascã, 1971, p. 43 et p. 24.
Constantin Þoiu, interview accordée a Constantin Coroiu, inclus dans le Romanul românesc în interviuri [Roman roumain dans des interviews], vol. IV, Ie partie, Bucreºti, Editura Minerva, 1991, p. 348. Ion D. Sîrbu, Scrisori cãtre bunul dumnezeu [Lettres à Bon Dieu], éd. soignée par Ion Vartic, Cluj, Editura Biblioteca Apostrof, 1998, p. 166.
Nicolae Ceauºescu, Cuvîntarea la Conferinþa Naþionalã a Scriitorilor din Republica Socialistã România [Allocution prononcée lors de la Conférence Nationale des Écrivains de la République Socialiste Roumaine], op. cit, p. 9.
Marin Radu Mocanu, Cenzura comunistã (Documente) [La censure communiste (Documents)], Bucureºti, Editura Albatros, 2001, p. 170.
Marin Radu Mocanu, Literatura românã ºi cenzura comunistã ) [Littérature roumaine et censure communiste )], Bucureºti, Editura Albatros, 2003, pp.56-58.
Norman Manea, Despre clovni : dictatorul ºi artistul [De clowns: le dictateur et l’artiste], Cluj, Editura Biblioteca Apostrof, 1997, p. 83 et p. 87.
Matei Cãlinescu, Ion Vianu, Amintiri în dialog [Souvenirs en dialogue], Iaºi, Editura Polirom, 1998, pp.305-306.






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