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LA LITTERATURE ROUMAINE EN FRANCE
Scris la Friday, March 01 @ 14:27:15 CET de catre asymetria |
Nous rappelons aux membres et amis de la La Maison Roumaine que la prochaine conférence de notre association aura lieu le samedi 16 mars à 16h30 dans la salle de conférence Rainbaux/Darboy des Apprentis d'Auteuil, 40, rue Jean de la Fontaine 75016 Paris. Métro Jasmin.
Alexandre Herlea, président LMR
Bernard Camboulives, professeur d’histoire, Belfort
Conference «LA LITTERATURE ROUMAINE EN FRANCE»
Maison Roumaine de Paris
Samedi 16 mars 2013 à 16h30 Résumé
La littérature roumaine en France est la littérature écrite par des auteurs Roumains qui sont traduits en français ou qui écrivent directement en français ayant une thématique liée à la Roumanie. Ainsi, pour donner un exemple connu, Eugène Ionesco n'intéresse, dans ce cadre, que par sa production roumaine d'avant guerre. C’est le cas de l’ouvrage écrit en 1934 en roumain qui traite de la vie littéraire roumaine (Nu). Plus tard, le Ionesco d'après-guerre, devenu dramaturge, écrit en français autour de thématiques plus universelles et appartient à la littérature française, donc ne concerne pas cette conférence. Autre exemple, Marthe Bibesco. Née princesse en Roumanie, elle fait inscrire sur sa tombe Ecrivain français. L'un de ses plus beaux livres, Isvor - Le pays des saules, est écrit en français mais traite du rapport de l'aristocratie roumaine à la paysannerie de Roumanie. Il entre donc dans le cadre de cette conférence. Plus récemment, deux jeunes auteurs roumains installés hors des frontières roumaines ont livré des romans directement écrits en français. L'un est Terre des affranchis de Liliana Lazar qui vit en France, et les autres sont de Marius Daniel Popescu (La symphonie des loups notamment) qui vit à Lausanne et exerce le métier de chauffeur de bus. A noter que tous deux figurent au catalogue de deux maisons d'éditions prestigieuses de France (Actes Sud et José Corti) et que tous deux évoquent la Roumanie dans leur œuvre. J’évoquerai donc ces deux écrivains.
Evidemment, ainsi défini, le travail est considérable. La conférence d’aujourd'hui ne présente pas une liste exhaustive des auteurs roumains. J'évolue, dans mes lectures d'auteurs roumains, selon des critères variés. Il peut s’agir de l'intérêt que suscite en moi tel auteur (ainsi certains ouvrages me tombent des mains et je remets leur lecture à plus tard) ; du temps qu'il me faut pour cerner une œuvre (l'œuvre romanesque d'Eliade ou celle d'Istrati, œuvres qui nécessitent du temps). Reste l'ultime critère qui couvre tous les autres et qui est la raison même du travail que je mène : le plaisir. Le plaisir en toute liberté. Le plaisir d'appréhender un pays dans toute sa complexité. Et la Roumanie est un pays complexe. Fait d'ombres et de lumières. La Roumanie mérite qu'on lève le voile sur elle pour qu'elle puisse enfin assumer son potentiel qui est grand dans tous les domaines (notamment intellectuel). La tâche est immense, c'est vrai! La conférence se proposera dans un premier temps de faire une sorte d'état des lieux de la littérature roumaine en France. Existe-t-il une politique de publication cohérente? Quelles sont les maisons d'éditions qui publient des auteurs roumains? Les anciens sont-ils réédités? Qui sont les traducteurs? Quels sont les impacts de manifestations littéraires comme Les Belles Etrangères ou Le Salon du Livre de Paris au cours desquelles la Roumanie a été mise à l'honneur (2005 et 2013) en France.
Dans un deuxième temps, j'aborderai plus spécifiquement mes découvertes d'auteurs roumains. Quelles sont les difficultés qu'un lecteur francophone (en l'occurrence français) rencontre pour lire les auteurs roumains? Difficultés d'ordre matériel, tout d'abord, pour se procurer les traductions anciennes des grands comme Eminescu, Sadoveanu, Rebreanu, etc. Difficultés de lecture ensuite. La prose roumaine n'est pas la prose française. Elle a ses caractéristiques propres. Elle a aussi son cheminement intellectuel qu'il est parfois difficile de suivre. Je pense ainsi à des auteurs comme Augustin Buzura qui ont œuvré sous la dictature, ou juste après, encore imprégnés des contraintes d'un tel régime. La prose est là, dense, compacte, à la limite de la lisibilité. Mais l'effort s'avère parfois récompensé par des pages d'une grande pureté et par la complexité abordée. Le rôle du traducteur est dans ces cas-là essentiel. Tout traducteur n'est certainement pas apte à entrer dans ce genre de prose. Marily le Nir y parvient avec Buzura comme avec la toute jeune romancière Florina Ilis qui présente, dans son excellent roman La croisade des enfants (publié en France en 2010), des aspects de ce genre de littérature (pas de points dans la ponctuation sur plus de cinq cent pages)...
J'expliciterai aussi, chemin faisant dans la conférence, mes coups de cœur et mes déceptions dans la littérature roumaine. Je dirai pourquoi tel auteur présente de l'intérêt à mes yeux et pourquoi tel autre me paraît surestimé (il en existe de ceux-là en France, me semble-t-il). J'assumerai donc complètement ma subjectivité et mon incomplétude. Je livrerai la vision que porte un français sur la littérature (telle qu'il peut la lire) d'un pays qu'il affectionne.
Bernard Camboulives, professeur d’histoire, Belfort
Bernard CAMBOULIVES – CV
Né en 1960 en Ardèche, sud de la France, il est aujourd'hui enseignant d'histoire dans le secondaire à Belfort. Il s’intéresse de bonne heure à la Roumanie, à son histoire, sa culture et sa situation sociale et politique. Cet intérêt se renforce après 1989 et se manifeste également par de nombreux voyages et séjours dans ce pays. Bernard Camboulives est marié avec Marina Andreescu depuis 1996.
Il publie en 1999 Journal de Roumanie – La richesse sous les gravats chez Anako, ouvrage dans lequel il relate ses impressions de voyages dans ce pays au cours des années 90.
En 2005, il publie sur Internet (Manuscrit.com) La Roumanie littéraire, ouvrage qui présente, à l'usage des lecteurs francophones, les grands moments de la littérature roumaine et des études sur quelques uns des grands auteurs roumains (Eminescu, Sadoveanu, Rebreanu, Sebastian, Cartarescu, etc.).
En décembre 2012, ce dernier ouvrage est repris dans une version actualisée et publié aux Editions Vaillant sous le titre Sur les pas des écrivains roumains, Bernard Camboulives a donné de nombreuses conférences en France et en Roumanie autour de ses ouvrages, a écrit de nombreux articles d'histoire et de littérature pour la revue Les Nouvelles de Roumanie ; a été actif dans le cadre des Belles Etrangères en 2005, en présentant notamment Anna Blandiana au public belfortain.
Il a été membre du conseil d'administratoin d'OVR (Opération Villages Roumains) ;
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