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Roata vremii: Radu Dragan. S'effondre le monde ?
Scris la Monday, December 05 @ 18:57:25 CET de catre asymetria |
S’effondre le monde ?
Il
y a trois semaines, l’élection de Donald Trump à la présidence
des Etats-Unis a été suivie avec beaucoup d’incrédulité en
Europe. L’ambassadeur français aux USA, Gérard Araud, s’est
même fendu d’un tweet vite effacé : « un monde
s’effondre devant nos yeux » a-t-il écrit, oubliant au
passage la traditionnelle réserve diplomatique. En France même, le
président Hollande a semblé aussi désemparé, pas moins que la
chancelière allemande. Le président Obama lui-même, après avoir
fait campagne pour Madame Clinton et supplié ses concitoyens de ne
pas voter Trump, a choisi l’apaisement et une courtoisie de façade
en l’invitant à la Maison Blanche.
S’effondre le monde ?
Il
y a trois semaines, l’élection de Donald Trump à la présidence
des Etats-Unis a été suivie avec beaucoup d’incrédulité en
Europe. L’ambassadeur français aux USA, Gérard Araud, s’est
même fendu d’un tweet vite effacé : « un monde
s’effondre devant nos yeux » a-t-il écrit, oubliant au
passage la traditionnelle réserve diplomatique. En France même, le
président Hollande a semblé aussi désemparé, pas moins que la
chancelière allemande. Le président Obama lui-même, après avoir
fait campagne pour Madame Clinton et supplié ses concitoyens de ne
pas voter Trump, a choisi l’apaisement et une courtoisie de façade
en l’invitant à la Maison Blanche.
La presse ensuite, qui
avait trouvé que l’élection de Trump serait inimaginable et une
vraie catastrophe pour le pays, ne cesse depuis de chercher des
explications : l’élection de ce fasciste répugnant et magnat
véreux de l’immobilier, un clown qui avait acquis une célébrité
de pacotille avec une émission de téléréalité, ce prédateur
sexuel digne de mépris n’aurait jamais été possible sans le vote
des petits Blancs minables de la Rust Belt (ceux que outre-Atlantique
sont appelés avec un terme très péjoratif « the white
trash », version peu glorieuse des « sans dents »
de Hollande), et sans l’appui du Ku-Klux-Clan et de Breitbart News,
site d’informations de la droite radicale, xénophobe et raciste.
Depuis, des
manifestations de gauche ont éclaté dans des nombreuses grandes
villes américaines et même dans quelques capitales européennes,
des éditorialistes et hommes de culture ont commencé à imaginer
des moyens de « résister » (verra-t-on le rondouillard
réalisateur Michael Moore prendre le maquis ?), on a contesté
le principe des Grands Electeurs (fondement du système électoral
américain, imaginé par les Pères Fondateurs pour contrebalancer la
puissance des Etats plus peuplés et prospères des côtes), avec
l’argument que Hillary Clinton avait gagné le « vote
populaire » (ce qui est vrai, mais c’est justement ce que le
principe des grands Electeurs était censé empêcher).
Bref, on n’est pas
encore prêt à accepter la victoire des conservateurs américains,
même si M. Trump a depuis mis de l’eau dans son vin et renoncé,
au moins pour le moment, à certaines de ses revendications les plu
outrancières.
Cependant, il me semble
que l’émotion planétaire suscitée par ce qui est en train de se
passer outre-Atlantique ne fait qu’occulter le vrai problème :
s’agit-il d’un accident de l’histoire, d’un reflux provoqué
par le désenchantement de la présidence Obama, élu avec tant
d’espoir il y a huit ans, mais qui n’a fait que ruiner le
prestige et le pouvoir de l’Amérique, tout en étant incapable de
mettre un frein au déclassement de sa classe populaire, d’un
événement malheureux de l’histoire américaine donc, ou bien
s’agit-il d’un phénomène qui s’inscrit dans un mouvement plus
ample, une lame de fond qui agite depuis longtemps les eaux profondes
de l’histoire des hommes et qui, en remontant brusquement à la
surface, menace de déplacer les failles tectoniques de l’histoire
visible, bien après son déclenchement ? J’ai peur que ce
soit bien le cas.
Les révolutions (de
velours ou pas) qui ont provoqué la chute du communisme dans
l’Europe de l’Est ont été vues à l’époque comme le clap de
fin de l’histoire. Avec Francis Fukuyama, on a célébré le
commencement d’une nouvelle ère de paix et prospérité sous la
férule de l’Amérique toute-puissante, garant et gendarme éclairé
du monde, dans un siècle que Zbigniew Brzezinski voyait comme une
« siècle américain » dont l’Amérique sera la seule
puissance globale.
Le doux rêve n’a duré
même pas deux décennies. La Russie, humiliée sous Eltsine, a pris
sa revanche avec Poutine, moins bolchevique qu’on veut le croire,
mais nationaliste, conservateur et autoritaire, qui ne manque aucune
occasion de critiquer la décadence de l’Occident, et qui est prêt
à tout pour restaurer la puissance de son pays dont il a vu
l’effondrement, avec la chute de l’empire soviétique, comme la
plus grande tragédie du XXème siècle. Malgré son passé, Poutine
semble avoir réussi le tour de force d’être plutôt le nouvel
tsar d’une Russie renouant avec son passé de nouveau Byzance,
puissance protectrice des valeurs chrétiennes traditionnelles, qu’un
dirigeant bolchevique, ce dont les Russes semblent lui savoir gré.
Economiquement, la Russie
est plus faible que l’Espagne mais, grâce à Poutine, elle a un
siège au G20 (ce que l’Espagne n’a pas). Poutine a réussi son
pari : restaurer la puissance de la Russie, parler d’égal à
égal aux grands de ce monde, intimider le démocraties occidentales,
munichoises toujours, trop faibles quand elles sont menacées, cédant
hier à Hitler, aujourd’hui à Erdogan, incapables d’autre chose
que de cris d’orfraie quand Poutine a ordonné à son armée
d’envahir la Crimée et l’Est de l’Ukraine, et qui aujourd’hui
assiste, impuissante comme toujours, au conflit syrien ou seul
Poutine, car il en a les moyens, a clairement choisi son champ, là
où l’Amérique, à force de jouer sur deux tableaux, est en train
de perdre sur les deux.
La Chine aussi, s’est
réveillée, comme dans la prophétie d’Alain Peyrefitte ;
d’autres « dragons », asiatiques ou non, profitent du
faible coût de leur main d’œuvre bon marché et de l’absence
des réglementations draconiennes et du régime social du monde
occidental pour l’envahir avec ses produite bon marché, des
T-shirts et de l’artisanat d’abord, des produits de plus en plus
technologiques ensuite, car la cupidité des grandes entreprises
occidentales les a fait expatrier leurs usines et provoqué par cela
même l’appauvrissement de leur classe ouvrière, la disparition de
leurs industries et l’émergence de nouveaux centres de pouvoir
politique et économique qui contestent désormais, de plus en plus
ouvertement et avec de plus en plus de raison, la suprématie de
l’Occident.
La mondialisation et son
corollaire, le multiculturalisme, ont été vus comme inexorables et
source de progrès et émancipation pour le Tiers-Monde (ce qui s’est
avéré un succès inespéré). Mais on a cru en même temps que cela
fera s’épandre aussi les valeurs et le système idéologique de
l’Occident : la démocratie, les droits de l’homme, la
liberté individuelle et la consolidation de l’état de droit. Or,
il est de plus en plus évident que cela a été un échec patent.
En envahissant l’Irak,
à part des desseins moins avouables, le président Bush imaginait
apporter la démocratie au Moyen Orient ; il n’a apporté
qu’une guerre sans fin, avec son cortège de destructions, et
l’émergence de l’islamisme radical qui avait, tant bien que mal,
été tenu au respect par les dictatures qu’on abhorrait tant.
En miroitant à la
Turquie l’adhésion à l’Union Européenne, on, a pensé qu’elle
va adopter sans tarder son système politique. On a encouragé
Erdogan à se débarrasser du pouvoir militaire, garant de
l’héritage kémaliste laïque ; chose faite, et maintenant
Erdogan la nargue ouvertement et se tourne vers la Russie pour
acheter son matériel militaire, tout en chantageant l’Europe avec
ses trois millions de refugies prêts à prendre la route des Balkans
vers le paradis européen, comme l’autre million avant eux. A
chaque fois, l’Occident agit avec un aveuglement tellement
constant, qu’on arrive à se demander si, aveuglé par une
idéologie mortifère, il ne va consciemment à sa perte.
La liste est longue,
entre le renversement de Kadhafi qui a mis fin à une dictature aux
portes de l’Europe, mais qu’on l’a remplacé par un chaos
institutionnel qui a fait le lit des islamistes et un déferlement de
nouveaux boat-peoples venus du fin fond de l’Afrique, à l’Egypte
où on a fermé les yeux (et ouvert les rênes de la bourse) face à
la nouvelle dictature de l’ancien général Sissi, jugée
préférable à l’emprise des Frères Musulmans, et l’actuelle
tragédie syrienne où, à nouveau, l’Occident n’a pas su
choisir son champ, tiraillé entre l’idéologie bien-pensante qui
voit en Bachar al-Assad un tyran sanguinaire, et la peur des
islamistes le combattant, parmi lesquels on a vainement cherché des
« modérés » qui n’existent que dans son imagination.
Peu à peu, le système
idéologique de ce qu’n France on nomme « l’élite
germanopratine », ce curieux mélange entre une vision
angélique du monde teintée d’un gauchisme plus ou moins violent
et un reniement de soi pathologique, prêt à renoncer à toutes ses
valeurs au nom d’un universalisme dont les Lumières n’ont jamais
rêvé, vision partagée par toutes les élites embourgeoisées de
l’Occident, idéologie qui voit l’histoire commencer avec la
traite d’esclaves, prête à toutes les repentances devant les
minorités religieuses, culturelles et sexuelles et heureuse de céder
devant toutes les revendications identitaires, et pour lesquelles le
déclassement de l’Occident est vécu avec la délectation
suicidaire d’une Götterdammerung inexorable, ce système au bout
de souffle, mais qui s‘accroche obstinément à ses utopies, cède
sous la pression du réel.
Car il ne s’agit pas
juste des « petits Blancs » d’Amérique, ni des
chômeurs de Calais rebutés par les « migrants » campés
à leur porte, en fait des pauvres du Tiers-Monde à la recherche
d’un meilleurs sort économique, et affublés pudiquement sous le
titre de « refugiés ».
C’est une lame de fond
qui vient de soulever une vague en train de balayer l’histoire de
l’Occident.
Elle fait la majorité
silencieuse d’Occident essayer, avec les moyens qu’elle a, de
reprendre le pouvoir. Les votants de Trump, pas moins que les tenants
du Brexit, ne sont pas seulement des racistes xénophobes (il y en a
aussi, mais ils ne sont pas une majorité). Il s’agit de gens
normaux, qui pendant longtemps ont hésité devant la pensée unique
qui leur avait asséné la litote de sa bien-pensance envahissante,
en leur prêchant qu’il n’est pas convenable d’être raciste,
xénophobe, qu’il faut respecter les minorités, quelles qu’elles
soient, les accueillir et leur faire une place dans la société.
Longtemps ils ont cru ; agir autrement aurait été pire que le
pêché, dans ce monde des petits gens qui ne vont que rarement ou
jamais à l’église, mais dont la pensée reste imprégnée de
vingt siècles de christianisme, et qui se sentent donc obligés de
tourner l’autre joue.
Cependant, cela n’a
duré qu’un temps. Ce qu’on voit aujourd’hui est un phénomène
tellement général, qu’il serait impossible d’en minimiser la
portée. Ces gens, nombreux mais qui ne font pas partie des élites
et qui donc ne peuvent faire écouter leur voix, aspirent au retour à
une normalité qu’on peut appeler conservatisme, si on s’entend
pour enlever au mot toute connotation péjorative.
Cela peut aboutir à des
résultats paradoxaux parfois, comme pour les Roumains l’élection
du socialiste Igor Dodon, un ancien économiste à la solde de
Moscou, à la présidence de Moldavie. Avec cette élection qu’ils
redoutaient et qu’ils se sont empressés de contester, les
unionistes des deux côtés du Prut voient s’éloigner leurs
espoirs de réunification avec la Roumanie en 2018, mais je crois que
ceux qui ont voté pour lui l’ont fait moins que contre le
rapprochement de l’Occident, que les partis unionistes défendaient,
que contre la corruption dont ces mêmes avaient fait preuve dans
l’administration des fonds européens. Il est vrai que le
rapprochement avec la Russie, que Dodon défend, est lourd de
dangers, mais je crois que, paradoxalement, la détente à venir
entre la Russie et l’Amérique de Trump, en encourageant la
désescalade, rendra les Russes moins méfiants vis-à-vis des
intentions belliqueuses de l’Occident à leur égard (vieille
antienne de la propagande soviétique, qui a transmis aux Russes la
peur d’encerclement et une méfiance atavique face à leurs voisins
de l’Ouest). Cela pourrait, à terme, et à condition que la
Roumanie joue intelligemment sa carte, comme en 1859, contribuer à
la réunification mieux que montrer ses muscles et accuser les
Moldaves de tous les maux. Qu’on se le rappelle, il y a un siècle
et demi beaucoup de Moldaves, parmi lesquels des intellectuels de
premier ordre, ne voulaient pas d’Union avec la Valachie, en
craignant le déclassement de leur pays, ce qui est d’ailleurs
malheureusement arrivé. Ce pour quoi les Moldaves ont voté, c’est
moins pour le rapprochement de la Russie et l’éloignement de
l’Occident (Dodon se trompe lourdement en jouant cette carte), que
pour préserver un statu quo rassurant devant un changement (le
rapprochement de l’Occident), trop rapide pour cette population
rurale et conservatrice et, surtout, mal maitrisé.
Pour rester aux ex-pays
de l’Est, on a vu en Bulgarie l’élection à la présidence du
socialiste Roumen Radev, un ancien pilote prônant le rapprochement
avec la Russie, ce qui ne met pas en cause, aux dire de cet ancien
général, les engagements occidentaux du pays, mais témoigne du
même conservatisme, qui ne veut pas mettre en cause le lien
historique et culturel des Bulgares avec la Russie.
Je pense qu’on pourra
appliquer la même grille de lecture à la popularité d’Orban en
Hongrie, qui joue à fond la carte nationaliste, de l’emprise du
PIS (le parti conservateur Droit et Justice) en Pologne, au succès
électoral des partis conservateurs au Danemark, aux Pays-Bas et même
en Suède, vieux bastion de la social-démocratie la plus libérale
d’Europe. Bientôt, la reprise du processus électoral en Autriche
nous dira si ce pays deviendra le premier pays européen dirigé par
une extrême-droite authentique.
Bien évidemment, il y a
la France : l’élection de François Fillon comme représentant
de la droite aux élections présidentielle de mai 2017 témoigne,
si besoin est, de la même lame de fond. Fillon est un gaulliste,
mais il représente la droite traditionnelle de province, rétive aux
sirènes de la mondialisation, très portée sur les valeurs de la
famille classique, bref, tout ce que le microcosme germanopratin
déteste.
S’effondre le monde,
comme tweetait le malheureux ambassadeur de France ? On peut
penser, au contraire, qu’avec les balbutiements et erreurs
inhérentes, le monde cherche simplement son souffle, après avoir
vécu une mondialisation envahissante, une emprise inconsidérée des
minorités bruyantes de tout genre sur la majorité silencieuse,
assisté impuissant à la mises en cause toutes ses valeurs, au nom
d’une idéologie droitdel’hommiste qui a fini par montrer ses
limites. L’Occident se plait à se considérer libre-penseur et
athée, mais il vit mal la brusque accélération d’une immigration
mal contrôlée, avec sa prétention de lui imposer sa façon de
vivre, et le reniement par ses élites des valeurs chrétiennes qui
ont jadis formé son socle.
Et je pense que, loin de
représenter un danger et un retour en arrière, ce mouvement, qui
touche tout l’Occident, est le dernier soubresaut de sa vieille
civilisation. S’il échouera, il ne restera que la tentation de
l’extrême, qu’elle soit de gauche ou de droite, devant le reste
du monde qui s’avère déjà impitoyable à son égard.
Radu Dragan
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