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Editoriale: Claude Karnoouh. Faut-il en finir avec la philosophie en Roumanie?
Scris la Thursday, June 18 @ 17:34:27 CEST de catre asymetria |
Le propos tenu par le président Bãsescu sur l’enseignement de la philosophie à l’université et le système éducatif a choqué à coup sûr un certain nombre d’intellectuels, mais a, simultanément, engendré un silence que je présuppose fort gêné de la part des boierii minții qui, comme tout domestique, doivent se tenir cois dans l’impossibilité qu’ils sont de s’opposer au maître qui assure leur pitance quotidienne et plus encore.
Faut-il en finir avec la philosophie ?
Le propos tenu par le président Bãsescu sur l’enseignement de la philosophie à l’université et le système éducatif a choqué à coup sûr un certain nombre d’intellectuels, mais a, simultanément, engendré un silence que je présuppose fort gêné de la part des boierii minții qui, comme tout domestique, doivent se tenir cois dans l’impossibilité qu’ils sont de s’opposer au maître qui assure leur pitance quotidienne et plus encore. Malgré le démenti tardif du président lors de sa visite de la Foire aux livres, il n’empêche, les mots ont été lancés, et les balourdes justifications de Liiceanu ne pourront changer quoi que ce soit à l’intentionalité qui gît dans les premières paroles présidentielles.
De fait, je pense que le président Bãsescu a dû faire une erreur d’interprétation des informations que lui ont été fournies par ses conseillers en charge de l’éducation nationale et plus précisément de l’enseignement universitaire. Á l’évidence, le pays manque d’artisans et d’ouvriers qualifiés dans bien
des branches techniques et dans le tourisme. Cela se comprend aisément
puisque les plus compétents et les plus entreprenants, comme les
meilleurs ingénieurs et les meilleurs étudiants sont partis exercer leurs talents à l’étranger où la corruption est moindre et les chances de promotion un peu plus méritocratiques. Toutefois, soyons justes, l’enseignement supérieur roumain ne « fabrique » pas des philosophes en masse. Depuis une quinzaine d’années
les universités roumaines tant privées que publiques (quoique la
différence publique/privé soit de plus en plus difficile à discerner
avec l’application maffieuse de la loi organisant l’autonomie
universitaire), « fabriquent » de moins en moins de philosophes. En revanche, depuis plus de quinze ans les universités roumaines se sont mises à « produire »
des spécialistes en nullité, des spécialistes du simulacre du savoir,
pour la plupart incapables de combiner deux arguments et cinq détails
empiriques avec deux phrases cohérentes, en bref, chaque année le
marché du travail roumain est submergé d’une cohorte de pseudo-diplômés
en sciences politiques, journalisme, communication, études européennes,
management culturel et autres fadaises dont l’inculture, le vide conceptuel et pis, le vide spirituel engendrent des affirmations
qui atteignent parfois les sommets d’un humour involontaire digne des
meilleures proclamations dadaïstes. Tristan Tzara n’eût jamais imaginé
la possibilité de tels disciples !
En
effet, nous touchons-là du doigt la grande escroquerie universitaire.
Pour gagner de l’argent, et donc afin de gérer une université comme une
entreprise commerciale quelconque, les mandarins postcommunistes ont
flairé de juteuses affaires dans le développement de disciplines au
titre ronflant, en apparence très en phase avec
le discours postmoderne, prenant le contre-pied du pesant classicisme
petit-bourgeois prôné par le communisme national en phase terminale,
sans jamais réfléchir au contenu ni, au nom d’un libéralisme mimétique
et imbécile, à l’avenir professionnel des adolescents. Il s’agit de
disciplines qui, dans les cursus des universités sérieuses, sont autant
de spécialités choisies seulement après un très solide enseignement de base. Et pour cause, on ne fabrique pas des spécialistes en sciences politiques sans une excellente
formation en droit public et privé international, en histoire
diplomatique, non seulement en histoire européenne mais simultanément
en histoire économique mondiale (parce que la mondialisation
généralisée des relations entre états est une réalité tangible et non
plus la vision utopique de quelques penseurs politiques)[1], en anthropologie aussi, parce que des phénomènes culturels singuliers influencent la manière de concevoir la politique et construisent les fondements de certains mouvements sociaux aux répercussions internationales…
En
Roumanie, ces diverses facultés d’humanités postmodernes qui enseignent
l’ignorance (les étudiants des Beaux-Arts en savent parfois bien plus
sur la politique internationale que des étudiants en journalisme ou en
études européennes !)
ne sont, au bout du compte, que des usines à fabriquer des chômeurs,
non pas parce qu’ils refuseraient d’accomplir des emplois sous
qualifiés par rapport au niveau de leurs études, mais, parce qu’ils
sont incapables de faire autre chose que les métiers les moins qualifiés : chauffeur-livreur, vendeurs et vendeuses de fringues et d’autres
fariboles, téléphonistes, gardes malades ou d’enfants à domicile, femme
de ménage, et, pour les plus belles filles et les plus habiles,
hôtesses d’accueil, etc. En effet, pour être carrossier, mécanicien,
monteur en chauffage central, plombier, électricien, maçon,
charpentier, couvreur, ferronnier, menuisier, ébénistes, tailleur,
couturière, fourreur, infirmier et infirmière, horloger,
il faut posséder un vrai savoir-faire qui suppose un authentique
apprentissage, ainsi que des connaissances techniques qui ne
s’improvisent pas… Un bon artisan est homme hautement respectable, bien
plus qu’un semi-docte qui se prend pour un savant et qui ne sait que
répéter ad nauseam les clichés politiques à deux sous dont nous abreuvent les médias et dont se gavent des masses de crétins, ou les échos des vies plus que stupides des « peoples » qui ont un rapport existentiel au peuple comme moi à la pratique de la mystique tibétaine.
Je suppose que le président Basescu a voulu dire cela, mais il l’a très mal dit. à
l’évidence, il s’est trompé de cible. Erreur peut-être volontaire parce
la cible véritable, l’enseignement des pseudo-humanités recèlent de
trop puissants intérêts économiques auxquels, à la veille d’une
élection présidentielle, il n’est guère rentable de s’affronter. Car ce
n’est pas la philosophie en tant que telle qu’il eût fallu viser,
dût-elle, hormis quelques rares enseignants, se montrer sous un jour
plutôt médiocre en Roumanie. Car, malgré tout, les
diverses matières de l’enseignement de la philosophie de base forment
les esprits à la réflexion rationnelle, que cette rationalité s’appuie
sur la logique des propositions (forme suprême de la métaphysique), sur une herméneutique
phénoménologique, sur les jeux de l’argumentaire scolastique ou sur
ceux de la déconstruction. De plus la philosophie, la grande
philosophie s’entend et non de quelconques ersatz locaux (la philosophie roumaine, bulgare, sénégalaise ou patagonienne pour rappeler une célèbre remarque de Cioran !), n’a pas besoin de claironner son européanisme puisqu’elle est d’abord une création propre et irréductible à l’Europe en son lieu inaugural, dans sa version grecque et hellénique ;
puis, à partir la scolastique médiévale déployée grâce à l’effort sans
égal des platono-aristotéliciens arabes, en Europe occidentale ;
enfin, comme forme de l’autoréflexion moderne et postmoderne par
excellence, propagée depuis Descartes, Spinoza, Hobbes, les Lumières
françaises, anglais et germaniques,
l’idéalisme allemand, Nietzsche, Marx, Kierkegaard, Adorno et Heidegger
dans le monde entier, prouvant ainsi, que l’Europe, en de multiples
guises, s’est, comme une tache d’huile, étendue partout, donnant sens
au monde moderne en même temps qu’elle imposait sa puissance par le
fer, le feu, le FMI, la Banque mondiale et, last but least,
par sa capacité inédite de phagocyter toutes les cultures... Tant et si
bien que vouloir supprimer la philosophie des enseignements, cela reviendrait à se
couper de la source la plus fondamentale de la pensée européenne après
laquelle toutes les élites roumaines courent depuis plus de deux
siècles. En effet, il n’est pas de sciences exactes ou de « sciences »
humaines qui ne proviennent, d’une manière ou d’une autre, directe ou
par dérivation, de la philosophie… Ainsi, avec un enseignement de la
philosophie digne de ce nom, auquel doit impérativement s’ajouter un
sérieux adjuvant d’histoire universelle, il n’est pas difficile de « fabriquer » des spécialistes :
des journalistes, des analystes politiques, des diplomates, des
analystes financiers, etc… mais une telle option rapporterait beaucoup
moins d’argent que la multiplication des fausses filières fondées sur
la promotion de la pire médiocrité et qu’une publicité mensongère
dirigée vers des parents totalement ignorants des réalités du temps,
présente comme autant d’enseignements et de diplômes ouvrant les
possibilités de je ne sais quelles carrières mirobolantes…
Qu’il
faille par ailleurs des artisans de qualité, cela me paraît
indiscutable à condition de ne pas faire accroire les élèves que le
travail manuel est une activité méprisable. Car, en dernière instance,
mieux vaut un artisan et un ouvrier qualifié compétents, capables et
fiers de son travail que cette masse informe d’incapables, de
semi-doctes qui ne savent rien faire, sinon s’agiter le soir dans les
discothèques au son de musiques ineptes. Rappelons-le-nous, il fut un
temps où les philosophes et non des moindres savaient aussi travailler
de leurs mains et parfois risquer leur vie avec courage :
soldat comme Platon, simple reître comme Descartes ou polisseur de
lentilles et verres de lunettes comme Spinoza. à ces époques, la pensée
à son sommet et les activités manuelles ne semblaient pas participer de
sphères conflictuelles.
Si comme le « chante » un rappeur français (Kore), « La vie d’un homme ne se résume pas à son métier »,
soyons assurés que garçon de café ou universitaire philosophe, cela
n’implique aucune valeur éthico-practique immanente qui définirait a priori, avant tout agir dans la Cité, la grandeur ou la médiocrité d’âme d’un homme.
Claude Karnoouh
Bucarest juin 2009
[1] Ainsi il ya de cela quelques jours, des révoltes d’Indiens au Pérou dirigées contre l’extension d’exploitations pétrolières dans la jungle, ont mis le pays à feu et à sang, obligeant le gouvernement de Lima à reculer. Ces actions qui mettent en jeu et la quête de nouvelles ressources pétrolières et le droit des indigènes (les premiers habitants du pays)
à disposer des richesses de leur sous-sol, peut avoir des conséquences
mondiales en ce que ce problème vaut pour une grande partie du
continent américain, mais aussi pour l’Australie, pour certains
peuples de la fédération de Russie, de Chine, du Vietnam… L’indigénisme
est devenu l’une
des formes du combat politico-économique contre le néocolonialisme,
comme l’illustre parfaitement le mouvement zapatiste du Mexique ou,
d’une manière moins violente, mais tout aussi déterminée en Australie,
le mouvement pour les droits civiques des Aborigènes. Et, ne nous le cachons point, il y a de l’indigénisme anticolonial dans le combat des Palestiniens. Un journaliste, comme un diplomate doit connaître et comprendre ces phénomènes-là.
Nota: (Din opiniile Paratraznetului Fanica,pe tema scolii românesti de pe blogul lui Andrei Badin)"Problema de fond nu ar fi ca scoala produce tâmpiti, ci cã orice tâmpit poate absolvi o școalã, ceea ce inseamna cu totul altceva. Școala pare a fi un element care nu perturba in vreun fel prostia celor proști și, mai ales, nu prea stimuleazã inteligența celor cu potențial."
Aș adãuga : școala, oriunde în lume, produce școliți, dar nu reduce numãrul de proști și nu mãrește numãrul de deștepți, fiindcã aceste calitãți sau defecte sunt native. Democratizarea accesului la școlarizare, care a fost o cucerire a secolului al XIX-lea, a produs un efect pervers; se crede acum cã absolvirea unui ciclu școlar și diploma obținutã astfel, mai mult sau mai puțin pe merite de naturã intelectualã, include insul în categoria transetnicã și trans-socialã a intelectualitãții creatoare, adicã cea care nu este doar reproductivã. Falsul este profund și are consecințe care instaureazã și mențin confuzia. Ceaușescu, un om neșcolit, era un om inteligent, coana Leanța, tot neșcolitã, era mai degrabã proastã, Comunismul, cu rãdãcini printre deștepți, a promovat prea mulți proști, tocmai fiindcã intelectualii care l-au inventat aveau nevoie de slugi și de executanți, pe care i-au recrutat, cu disprețul tipic al inteligentului pentru prost, din categoriile sociale nu doar defavorizate, neșcolite ci din categoria brutelor proaste dar șirete, iar firoscoșii inventatori sau propagandiștii idealului au devenit victimele propriilor creaturi, frankensteinii revoluției sociale și manevrelor politice.
Dan Culcer
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