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    Lecturi critice Studii: Matei Culcer. Lobbying Associatif et groupes d'intérets en France

    Lobbying Associatif et groupes d'intérêt en France. Enjeux et moyens, quelles contradictions? 

    INTRODUCTION 

    Un premier ouvrage en français a été publié en 1983 par Jacques- A. Basso, consacré aux groupes de pression. il les décrit alors comme étant réserver à la seule civilisation anglo saxonne. Il n'existe en Europe, selon lui, rien de comparable à l'institution du lobbyisme tel qu'elle est présente aux États unis par exemple. Il semble que la situation ait changé au cours de ces vingts dernières années. Le lobbying est depuis entré dans notre vocabulaire et dans l'équilibre politique, quoi que peu de gens sache encore ce qu'il désigne précisément. Le lobbying mis en place par les groupes d'intérêt, en tant qu'il représente «les actions d'un groupe organisé qui vise à infléchir les politiques publiques dans un sens favorable aux intérêts du groupe»1, est présent en France sous de multiples formes. Nous définirons ici les groupes d’intérêt comme des entités qui cherchent à représenter les intérêts d’une section spécifique de la société afin d’influencer la volonté politiques. Leur action excluent tout à fait la participation aux élections. Elle se fait par des moyens détournés qui vise à influencer le circuit décisionnaire, en utilisant plusieurs types d'outils que nous développeront plus loin. Cette large définition nous permet d'englober les organisations d’action collective, comme les associations, mais aussi des mouvements sociaux, des entreprises ou des acteurs individuels qui peuvent être amenés à adopter un comportement de groupe d’intérêt. Notre critère se situe donc sur la démarche des groupes d’intérêt, plutôt que sur l'aspect institutionnel ou sur le degré d’organisation de ces groupes. Si on accepte cette définition, le cercle des lobbies inclus plus que les seuls groupes d'intérêt économiques. En effet, la plupart des associations sont susceptible d'être conduites à protéger ou défendre une cause centrale. Ainsi, les représentants des groupes sociaux sont des participants actif de la vie politique dont le nombre est finalement plus important que l'on ne le pense. Le droit d'association est institué en France depuis 1901 et permet aux personnes qui le souhaitent de se réunir en vue de partager d'une manière permanente ou non, un intérêt commun. Le droit d'association qui est indissociable du droit de réunion fait partie intégrante des libertés publiques. Ainsi l'association peut notamment agir en justice, par le biais de sa personne moral, au nom d'intérêts collectifs qui entrent dans son objet social. Mais elle peut aussi utiliser d'autres moyens plus détourné pour faire entendre ses revendications auprès du pouvoir politique. La politique se fonde sur l'idée de groupe en tant que fait social premier. C’est en effet le groupe qui socialise l’individu et qui lui fournit le prisme à travers lequel il perçoit le monde. Sa caractéristique principal est d'être égoïste par nature. Ils ne cherchent, en effet, qu’à maximiser ses bénéfices, même s'il s'agit de le faire au détriment d'un autre. La compétition en vue d’une répartition favorable des bénéfices politiques explique sans doute l’équilibre des pouvoirs et du cadre politique. Les groupes latents (non organisés) peuvent se mobiliser dès lors que leurs intérêts sont menacés, ce qui garantit à priori qu’un groupe puisse exercer une domination durable, contraire aux intérêts d’un ou de plusieurs autres groupes. La situation socio économique de l'Europe et plus particulièrement de le France connait des temps difficile. La réforme des retraites mis en place cette année, les problèmes liés au logement, à la précarité des jeunes et des moins jeunes, à l'accès au soins, et à un niveau de vie décents sont autant d'aspects d'une crise qui découle des dérives du système économique mondial. C'est la volonté politique qui a soustrait ce système à l'implosion que génère des pratiques douteuses. Signe que celle ci est toujours au cœur de notre société, malgré la domination apparente de l'économie de marché mondialisé. Il convient donc, plus que jamais, pour les groupes qui souhaitent défendre leurs intérêts, de peser sur l'état. Ce qui nous intéresse ici c'est donc bien la place qu'occupe le lobbying dans le champs du social et la pertinence des moyens mis en place. En effet, à travers nos recherches il semble que se dégage une certaine contradiction, en ce qui concerne le lobbying associatif, entre les moyens et les fins. Ce que nous tenterons en dernière instance de déterminer ici. Pour cela nous présenteront d'abord le développement de l'activité lobbyiste en France aujourd'hui, ses acteurs, ses moyens et ses enjeux. Puis nous tenterons de déterminer quel est effectivement sa place dans le champs du social, en présentant une partie des associations, ou des collectifs, qui tentent de faire pression sur le gouvernement et les instances décisionnaire. Avec quels moyens, notamment l'utilisation des médias, quels objectifs et quelle réussite. Puis nous conclurons sur une réflexion concernant la pertinence de l'utilisation des médias comme relais des revendications, notamment à travers l'analyse sociologique sur le temps accéléré d' Hurtman Rosa. 

    I. Le lobbying, définition et analyse du phénomène Nous analyserons dans cette partie la place du lobbying associatif en France, les grandes catégories représentatives. Ainsi que les enjeux et les moyens à leur disposition. 

    A. Les acteurs
    1. historique du lobbying en France et dans le monde.
    La France à une attitude très spécifique concernant les groupes d’intérêt. Cette conception prend ses sources dans l’histoire politique du pays. La méfiance envers les corporations connait un essor important dans la seconde moitié du XVIe siècle, et atteint son apogée à la Révolution, où plusieurs lois interdisent tous les «corps intermédiaires» entre le peuple et l'état. Ces corps qui selon Rousseau «entravent l’expression de la volonté générale, qui ne saurait émaner que de la délibération des citoyens2 En effet, la Loi Le Chapelier, est votée en 1791 et vise a interdire les coalitions de patrons et d’ouvrier avec l'idée que: «Il n’y a plus de corporations dans l’Etat ; il n’y a plus que l’intérêt particulier de chaque individu et l’intérêt général. Il n’est permis à personne d’inspirer à un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un intérêt de corporation.»3 Il faudra alors attendre 1884 et la Loi Waldeck-rousseau pour que les syndicats soient autorisés, et 1901 en ce qui concerne les associations. Sous le Régime de Vichy le gouvernement tentera de rétablir les prérogative du corporatisme et achèvera ainsi d’associer aux groupes d’intérêt une connotation négative. Pourtant récemment, l'État, et plus généralement l’action publique, ont connu de profondes transformations qui tendent à accorder une meilleure place et une plus grande légitimité aux groupes d’intérêt et plus largement à de nouveaux acteurs, redistribuant alors les parts relatives au pouvoir entre État, société et économie. Ce phénomène est renforcé par la politique de décentralisation, qui reproduit ces évolutions au niveau des collectivités territoriales. Selon E. Grossman, chercheur au Cevipof (Sciences Po) et enseignant à l'IEP de Paris, et S. Saurugger, professeur des universités à l'IEP de Grenoble et chercheur à Pacte, auteurs de plusieurs ouvrages et articles sur le sujet, deux systèmes se trouvent confrontés. D'une part, le modèle représentatif que nous connaissons et qui forme avec le vote, et le suffrage universelle, la pierre angulaire de nos démocratie moderne. D'autre part, la théorie du système fonctionnel, selon laquelle le système en question remplacerait petit à petit les formes politiques dites, « représentatives ». Cette idée prend ses racines dans le constat du déclin de l'équilibre bipolaire du citoyen et de ses représentants, au profit de nouveaux acteurs émergeant qui seraient les mouvements sociaux, ou les groupes d'intérêts. Cette tendance serait à l'origine d'une nouvelle organisation politique qui prendrait ses racines et sa légitimité dans des instances parallèles à celle institutionnalisé par les pouvoirs publics. En effet, dorénavant, d'une manière ou d'une autre, des groupes n'ayant d'autre légitimité à existé que celle qu'ils se confèrent, participent à la délibération. Les groupes d’intérêt peuvent être considérés comme des acteurs contribuant à attirer l'attention des pouvoirs publiques, sur tel ou tel sujet, en instaurant des débats dans lesquelles, idéalement, les membres peuvent échanger leurs opinions de manière raisonnée. Ils participent par ailleurs, à des échanges avec les citoyens et les acteurs politiques via les médias ou internet, ou d'autres manifestations locales devenant ainsi des acteurs du l'équilibre du système démocratique en France. Enfin, on constate également une professionnalisation du lobbying et la création d’un véritable marché, avec la création d’agences spécialisées qui disposent de moyens de plus en plus élaborés et variés pour exercer leur influence.
    1. Les grandes catégories.
    Nous avons repris les trois grandes catégories que dégage Gilles Lamarque. Chargé de cours à l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales, dans son ouvrage sur le lobbying. Selon l'auteur « Il existe des lobbies permanents et des lobbies plus éphémères. » 4qui se forment en fonction des besoins. Ces groupes d'intérêt tentent de défendre leur position par rapport aux actions publiques. Il différencie les lobbies qui exercent leur activité au grand jour, voire de manière « quasi institutionnelle», des lobbies qui exercent leur influence de manière plus détournée. C'est d'ailleurs selon lui ce types d'actions qui nourrit la suspicion à l'encontre du lobbying. G. Lamarque dégage donc trois grandes catégories de lobbyisme.

     a. « Il existe des organisations dont le lobbying est la finalité mais qui réfutent la qualification de lobby au nom de sa connotation péjorative. » Se sont les syndicats comme groupes de pression, le lobbying patronal ou encore les organisations professionnelles. Historiquement, les syndicats sont les premiers groupes de pression à avoir vu le jour ou au moins à avoir reçu cette attribution. Leur capacité d'influence a été longtemps jugée nuisible à la défense des intérêts de l'État. Leur existence est légale à partir de 1884. Elle l'était dans les faits depuis 1864 avec la reconnaissance du droit de grève. Aujourd'hui, les syndicats occupent aujourd'hui une place quasi officielle dans les institutions de la République. Parallèlement à leur mission classique de représentation des salariés, ils exercent certaines prérogatives de puissance publique puisqu'ils sont appelé à la concertation et au débat par les pouvoirs publiques eux même, même s'ils ne sont pas toujours entendu. En effet, dans la conception moderne des rapports sociaux, les syndicats de salariés, comme les représentants des employeurs, sont des partenaires sociaux. Lorsque l'État entreprend de modifier la législation sociale, il soumet préalablement ses projets à l'avis des syndicats au nom de la concertation.

    b. « Il existe des personnes morales qui, sans être des lobbies, font du lobbying à titre principal ou accessoire. » Ces dernières années sont apparus des structures auxiliaires au lobbying sous la forme de cabinets spécialisés. Cette situation correspond à une professionnalisation du secteur. Se sont par exemple des consultants en management , en communication, ou des avocats qui revendique également une spécialisation en lobbying. On constate le développement d’un véritable marché de travail du lobbying avec des ressources et un savoir-faire précis, en dehors des compétences concernant un secteur social spécifique mais tournée vers une activité de lobbiysme « pur ». D'ailleurs, d'anciens négociateurs, hommes politiques (Tony Blair, Bill Clinton) ou hauts fonctionnaires trouvent un débouché de plus en plus intéressant dans le secteur du privé. L'activité de conseil en lobbying est cependant en France une profession relativement récente et peu développé. La situation diffère fortement de celles des pays anglo-saxons. Dans un premier temps, les mentalités françaises assimilent encore largement le lobbying à la corruption et au trafic d'influence. Dans un deuxième temps, l'éclosion de la profession dans certains pays à été servie par une réglementation généralement peu contraignante mais garante de la transparence nécessaire au respect de la démocratie, ce qui n'est pas le cas en France où l'activité est souvent considéré à la limite de la légalité dans certains de ses aspects et n'est pas encadré par législation spécifique. Il existe de nombreuse professions qui tendent à faire du lobbyisme leur activité. Comme par exemple les cabinet de conseil en lobbying. Ces entreprises privés spécialisé dans le lobbying offrent à la base un service pluridisciplinaire. Leurs prestations combinent en effet l'assistance juridique et technique et la connaissance des circuits de décision. « Les conseils » comme on les appellent se placent dans une perspective stratégique pour justifier leur intervention. Ils élaborent avec leurs clients les méthodes d'approche. Ils hiérarchisent les priorités avec plus de recul, et en se plaçant du point de vue des autorités publiques. Ce qui peut faire défaut a un lobby convaincu de la pertinence de ses analyses et de ses actions. Enfin, ils les conseillent sur leurs recherches d'alliances et définissent avec eux les voies de repli. 
    c. 
    « Il existe des lobbies convaincus de faire du lobbying, et dont on peut estimer après examen qu'ils ne font pas de lobbying. »

    Cette situation particulière est caractéristique des réseaux d'anciens élèves des grandes écoles et des partis politiques, des cercles de réflexion et des clubs de notables. Nous présenterons ici les réseau d'anciens élèves mais aussi les conseils en marketing politique, pur produit du 20ème siècle. Les réseaux d'anciens élèves de grandes écoles sont en France un moyen privilégié de faire du lobbying. La formation des élites est en effet à l'origine de la création d'un réseau d'influence. Pour le plus grand nombre, les anciens élèves de quelques grandes écoles monopolisent l'exercice du pouvoir. Pourtant, si effectivement ses « lobbies » font du lobbying pour leur compte, ils permettent aussi à leurs membres d'exercer, au moins partiellement, un contrôle sur les processus de décision. Pourtant, selon G. Lamarque il ne faut pas « confondre les causes de la concentration du pouvoir avec ses effets »5 les personnes issues des grandes écoles ne font pas spécifiquement du lobbying même si elles peuvent faire partie d'un réseau. Selon G. Lamarque, on constate bien la propension des élites administratives à investir tous les centres du pouvoir « Sur la centaine de postes de présidents-directeurs généraux de grandes entreprises, la moitié est occupée par des anciens élèves de ces établissements. »6 et cela aussi bien dans les milieux de l'industrie, dans la banque, de la finance, au sein des organisations professionnelles ou de l'Université. Les réseaux des grandes écoles prennent donc effectivement une place importante de la structure du pouvoir. « Ceux qui ne sortent pas du sérail sont rejetés à la périphérie et contraints à prendre appui sur d'autres réseaux pour pallier les tares originelles de leur formation. »7 Néanmoins, selon lui, la forme particulière de l'administration, hiérarchisée et divisée en « corps »le contrôle démocratique et l'influence des contre-pouvoirs, notamment de la presse, ne permet pas aux réseau d'anciens élèves de former une corporation uniforme et d'exercer une trop grande forte pression sur les instances de l'État. D'autre part, le lobbying prend de plus en plus appui sur l'opinion publique. Celle ci ne peut être influencée au-delà d'une certaine mesure. Cette influence est raisonnablement bridé d'une part en amont de l'État, avec l'influence croissante des niveaux de décision communautaires sur lesquels l'impact des ces réseaux para-scolaires est réduit. D'autre part en aval de l'État, avec la décentralisation qui ressuscite le pouvoir des notables locaux et renforce le poids des instances locale sur les décisions politiques. Les réseaux d'anciens élèves exercent pourtant parfois activités considérés comme lobbyiste. Si nous prenons en compte le fait qu'ils fassent en sorte de promouvoir les intérêts de leurs membres en tissant des liens de solidarité professionnelle entre leurs anciens élèves ou entre les anciens d'un même corps. Ils défendent alors les intérêts moraux et collectifs de leurs adhérents ce qui, n'en fait pas strictement des instances permanentes de lobbying mais au moins des acteurs qui savent réagir avec efficacité à toute remise en cause de leurs intérêts. .Les conseils en marketing politique sont, quand à eux, issus au départ du milieu publicitaire et appelés par les hommes politiques pour les assister dans leur politique de communication, en particulier à l'occasion des campagnes électorales. Ces professionnels disposent à la fois de l'entregent indispensable à l'exercice de la profession et de la maîtrise des instruments de communication qui prennent aujourd'hui une part de plus en plus importante dans le succès d'une action. Ils ne font pas du lobbying pour le propre compte mais sont plutôt des référents en ce domaine. 
    B. Les enjeux Le lobbying vise à exercer une influence dans tout les domaines de la société, politique, économique et social. Mais plus que cela il devient également partie intégrante du système politique.
    1. Politiques
    Le Lobbying à des objectifs politiques mais surtout il devient un élément du système, à l'origine de deux théories de modèle politique. Le modèle « pluraliste »8 et le modèle « néocorporatiste »9 Basé sur l’exemple américain, le modèle « pluraliste » met les groupes à ma base de la vie politique. Selon Arthur Bentley, pionniers de ce courant, « tous les phénomènes de gouvernement sont des phénomènes de groupes faisant pression les uns sur les autres, se formant les uns les autres et produisant de nouveaux groupes et représentants (les organes et les agences de gouvernement) afin de négocier les ajustements »10. Mais comme nous l'avons souligné précédemment, ces groupes ne poursuivent que leur intérêt, sans penser au bien public. Au premier principe du « fondement groupal de la politique », la théorie pluraliste en ajoute un second, le « checks and balances »: Qui désigne le fait que « La domination durable d’un groupe est empêchée par l’émergence permanente de nouveaux contre-pouvoirs, c’est-à-dire de groupes en opposition au groupe dominant. »11 Cette vision de l'équilibre politique est proche de la théorie libéral de l'auto régulation du marché économique. Le rôle de l'état n'est pas différent de celui d'une bureau d’enregistrement des rapports de force entre groupes d’intérêt. Dès lors le risque latent est que ce soit les groupes économiques, plus puissants, qui l’emportent systématiquement sur les autres, ou encore, que l'état deviennent de plus en plus difficile à gouverner face aux demandes croissantes émanant de la société. L'autre modèle dit « néocorporatiste » décrit le fonctionnement d'autres pays, comme l’Autriche ou la Suède, qui semblent assuré un degré convenable de croissance économique et de paix social, mais qui est tout de même mis à mal par la mondialisation et l'interdépendance des économies qui diminue la capacité d'action et de négociation des groupes au niveau national. Selon l'étude de E. Grossman et S. Saurugger, dans ce système, « les individus font partie d’un nombre limité d’organisations, auxquelles l’adhésion est obligatoire ». Ces organisation sont selon eux « hiérarchisées et différenciées par secteur économique ».12 Elles peuvent être légitimé ou crées par l'État, qui leur accorde un niveau de représentation dans le secteur spécifique en échange d’un certain contrôle concernant le processus de sélection des dirigeants ainsi que dans la formulation des demandes politiques que ces organisations véhiculent. Le lobbying peut avoir des enjeux politique, comme l'assouplissement des réglementations de tel ou tel domaine mais nous constatons en réalité que plus généralement tout enjeux politique à en réalité un impact économique ou social.
    1. Économique
    L'influence des groupes d'intérêt au niveau économique à essentiellement pour objet la liberté économique et le respect de la concurrence. Le danger dans ce type de fonctionnement est de voir les groupes les plus riches, le plus souvent des groupes d'intérêt économiques, monopoliser l'attention grâce aux important moyens financiers mis à sa disposition. En effet, « Pour avoir une chance d’être écoutés, les groupes les plus riches recrutent des agents spécialisés pour élaborer leurs supports de communication et développent leur capacité à fournir des informations sur les conséquences électorales des décisions parlementaires ou sur celles d’un changement politique . »13 A l'exception des domaines d'intervention de l'État qui correspondent à ses fonctions régaliennes, la plupart des décisions de la puissance publique, quelle que soit l'autorité habilitée à les prendre, intéressent directement ou indirectement les acteurs de la vie économique et sociale, donc leurs représentants, les lobbies. La crainte ou l'espérance de retombées économiques sont de fait à l'origine de la plupart des actions de lobbying. Les groupes de pression ne sont pas des services publics financés par l'impôt. Leurs interventions ont un coût qui ne peut se justifier pour les adhérents du groupe que par les répercussions attendues d'une décision publique. Ainsi, les entreprises, les grands groupes industriels, directement ou pas, engagent des actions de lobbying uniquement parce qu'elles y voient le moyen d'améliorer leurs bénéfices, leur conditions d'existence sur le marché, ou seulement dans le but de faire disparaître une menace que fait peser sur leurs intérêts économique une décision de la puissance publique. Tout lobbying est ainsi à finalité économique au sens le plus large du terme. Dans sa démarche, le lobby doit regrouper l'information. Il doit transcrire des situations individuelles en termes macro-économiques pour s'adapter à la vision de la puissance publique. II doit illustrer sa démonstration par des situations individuelles pour souligner la nécessité des réformes suggérées. L'économie intervient au stade de l'argumentation. L'économique est la fin, la norme juridique n'est que le moyen.
    Selon G. Lamarque, l'impact du lobbying dans l'économie a une plus grande chance d’être entendue dans domaines, qui cumulent certaines des caractéristiques suivantes: « faible visibilité de l’enjeu, retombées fiscales évidentes pour le plus grand nombre, caractère non idéologique, indifférence de l’opinion, consensus des autres groupes, proximité d’une échéance électorale et prise en charge gouvernementale.»14 Se sont le plus souvent des domaines limités et spécialisés.
    1. Sociaux
    Les contraintes financière pèse plus pour les groupes d'intérêt non économique que pour les groupes d'intérêt économique. Sabine Saurugger et Grossman, Emiliano dans leurs articles issu d'un séminaire consacré aux groupes d'intérêts français souligne que le concept de « démocratie associative » met l’accent sur les capacités de gestion des associations, mais également et sur leur contribution potentielle à l’ordre démocratique. Selon cette étude, les associations peuvent « renforcer la souveraineté populaire et l’égalité politique, améliorer l’équité distributive, la conscience civique, la performance économique et renforcer les capacités de l’État. »15 Toutefois, les auteurs soulignent en s'appuyant sur l'analyse de J. Cohen et J. Rogers auteur d'un ouvrage sur la « démocratie associative » aux états unis, que la participation des groupes n’est bénéfique qu’à certaines conditions : « ils doivent posséder des domaines d’intérêt étendus mais clairement définis ; permettre à un grand nombre de membres l’accès à des domaines de travail spécifiques ; être en mesure de discipliner leurs membres vis-à-vis desquels ils sont responsables ; bénéficier d’une structure organisationnelle stable et généralement acceptée et, enfin, posséder un statut quasi public qui renforce le pouvoir du groupe » 16
    Ces domaines d'intérêt sont le plus souvent, La défense de l'emploi, la prise en compte des spécificités des secteurs, la promotion de nouvelles politiques sociales ou leurs maintient. Les difficultés des mouvements associatifs proviennent de leur extrême hétérogénéité à la fois dans leurs formes, leurs organisations, et dans leurs implications dans les rapports de pouvoir. 

    C. Les moyens Dans le cas français, la participation des personnes morales au financement de la vie politique est l’une des formes les plus directes, (les partis politiques ont reçu près de 200 millions de francs de « dons » de personnes morales en 1994) et les plus voyantes de lobbying. Elle a été interdite en 1995, ce qui a peut-être encouragé une diversification des actions engagées notamment sans doute en premier lieu par les grands groupes dépendant des commandes publiques comme Bouygues ou Dassault.
    1. La détermination d'une stratégie
    Dans leur ouvrage sur les groupes d'interêt en France, Emiliano Grossman et Sabine Saurugger établissent une liste de cinq types d'actions : • la négociation et la consultation, par lesquelles les acteurs politiques et administratifs invitent les groupes d’intérêt à participer aux processus décisionnels. En tant qu'elle vise à défendre les intérêts d'un groupe. La concertation peut être, elle aussi, considéré comme une méthode de lobbying même si en réalité, toutes ses fonctions ne relèvent pas du lobbying. En effet, bien que les syndicats cherchent le plus souvent à s'appuyer sur les représentants de l'État, la conduite des relations sociales appartient à la négociation entre les représentants des employeurs et les représentants des salariés, et relève d'avantage de rapports de droit privé. • le recours à l’expertise ; recours à des cabinets de consultants, marketing politique, cabinet de conseil etc.. • la protestation, qui investit l'espace public pour faire connaître les intérêts de l’acteur, mobilisant ainsi à la fois les autorités, les médias, l’opinion publique et les sympathisants de la cause. C'est celle qu'utilise entre autres actions le collectif Jeudi noir que nous étudierons en seconde partie.
     • la juridicisation en tant qu'elle est l'utilisation du pouvoir judiciaire pour la défense d’intérêts, les tribunaux rendant notamment des décisions qui apparaissent comme des défenses de l’intérêt général contre certains intérêts spécifiques. • la politisation, enfin, qui consiste à transformer le groupe d’intérêt en parti politique mais le fait par définition sortir du champ du lobbying à proprement parler. L’éventail des moyens d’influence disponible pour quiconque cherche à défendre un intérêt est vaste. Les Américains précurseur en ce domaine restent sont connus pour mettre en place des actions de lobbying parfois spectaculaires : « La NRA (National Rifle Association, lobby américain défendant le droit de porter des armes à feu) a la capacité de faire parvenir 3 millions de télégrammes en 72 heures et de bloquer l’usage des téléphones au Congrès en saturant les standards d’appels extérieurs (…). L’association des retraités peut de son côté faire expédier 15 millions de cartes postales à un seul parlementaire en un jour. En 1996, General Motors a utilisé 36 lobbyistes avec un budget de 7 millions de dollars (…). En 2005, Hewlett Packard a dépensé 734 000 dollars pour un seul texte ».17 Qu'elles soient spectaculaires, ou plus discrètes ces actions n'en nécessite pas moins un réseau et des soutiens important ou à défaut judicieusement disposé afin d'avoir un véritable impact.
    1. le réseau.
    L'activité de lobbying à laquelle s'adonne les groupes d'intérêt est fortement conditionnée par la possession d'un réseau étendu. Le fait de posséder un carnet d'adresses est une condition qui sans être indispensable est favorable à la conduite des actions. Selon G. Lamarque, « Les lobbyists professionnel sont le plus souvent des hommes de relations publiques rompus à la négociation et qui disposent de sources d'information ainsi que d'appuis dans la plupart des centres de décision. »18 En ce qui concerne les groupes d'intérêts non économique ou « latent » le réseau facilite également les prises de contact et leurs efficacités dépend donc aussi largement du réseau dont ils disposent comme de leur capacité à en faire bon usage.
    1. La maitrise du droit.
    Le rôle d'un lobby est de créer une nouvelle norme de supprimer ou infléchir une Loi existante. L'analyse juridique est dès lors une condition d'efficacité du lobbying. En effet un lobby peut se contenter de présenter des recommandations globales dépourvues de propositions concrètes mais la véritable stratégie de lobbying supposent que le groupe d'intérêt procèdent à une mise en forme juridique de ses demandes. La plupart du temps c'est l'apanage des grandes institutions dont les collaborateurs maîtrisent les techniques et le langage de l'action administrative. Ce qui est un atout considérable dans la négociation.
    1. La maitrise de la communication.
    La communication est un part importante du travail de lobbying notamment dans le champ du social. De fait, le lobbying est pour une large partie un travail sur l’information. Aussi bien via l'information direct, par la mise en place de veilles stratégiques, la réalisation d’études scientifiques, de livres blancs, ou de colloques parlementaires qui rassemblent élus et membres de la société civile sur un thème d’actualité. Que sur le plan de la communication de masse avec internet et l'utilisation des médias nationaux comme relais de revendication auprès de l'opinion publique. Nous reviendrons au cours de la deuxième partie sur ses moyens appliqués plus spécifiquement au lobbying associatif qui est le cœur de notre sujet. 

    II. Le Lobbying associatif Après ces considérations sur la place du lobbying en France, il convient de faire un état des lieux des associations dans l'espace public et de leurs activités lobbyistes.
     A. Les associations en France 
    1. Le lobbying associatif en france Aujourd'hui, les associations sont en plein essor. Leur nombre à quasiment doublé depuis les années 80. A la fin du siècle, la France comptait environ 900 000 association recensé, tous types confondu. De nouveaux syndicats (Sud) et de nouveaux mouvements sociaux ont émergé, depuis les mouvements de défense du consommateur, les mouvements écologistes jusqu’aux mobilisations de groupes « latent » comme les sans-papiers, sans abris etc.. Ce qui multiplient les terrains susceptibles de provoquer des mobilisations citoyennes. Selon de nombreuse études, les années 90 ont vu apparaître un phénomène de crise de la représentation en France. En effet, on constate ces dernières années une diminution du nombre de syndiqués, doublé d'une augmentation de l’abstention électorale. Les associations et les collectifs sont nombreux à être entré dans la sphère politique dans les 20 dernières années. Leurs actions portent aussi bien sur l'écologie (Greenpeace), sur la pauvreté (ATD quart monde), le racisme, (amnesty international), les maladies sexuellement transmissible et leur prise en charge par les pouvoir publique ( Act up sur le sida) mais aussi sur des thèmes tel que les problème de logement (La Dal, Les Enfants de Dom Quichotte) ou encore la situation des jeunes sur le marché du travail (Génération Précaire). Ces associations ont compris que agir uniquement au niveau locale était insuffisant. En effet, afin d'avoir un impact elles doivent également agir au niveau de l'État, sur les politiques public. Comme tout bon lobbyiste. Ces mouvements sociaux, comme l’ensemble des groupes d’intérêt, ont également pris acte d’une tendance lourde, celle de l’internationalisation. Dès lors, les mobilisations sociales se font de plus en plus à l’échelle européenne ou mondiale, et les grandes entreprises n’oublient pas que certaines décisions qui les concernent sont prises ailleurs que dans leur pays d’appartenance, que ce soit à Bruxelles (siège du Conseil européen) ou à l’OMC par exemple. Néanmoins, et bien que cette dimension soit importante, nous resterons centré au niveau national faute de temps et afin de ne pas nous écarter du sujet. 

    2. Analyse du fonctionnement du lobbying associatif. Objectifs et moyens. 
    Nous pouvons identifier deux stratégies de négociation différent et parfois complémentaire, la pression et l’interaction. La stratégie de pression reposerait sur un comportement de domination en terme d'image, voire de capture de l'opinion publique, de la part de l’association. Faire pression consiste le plus souvent à imposer un déficit récupérable ou pas, de temps, d'images ou de tout autres choses que puisse influencer le lobbyiste et qui a une valeur intrinsèque aux yeux de tout les acteurs. À l’inverse, la stratégie d’interaction privilégierait un mode de relation plus équilibré avec les autorités en présence, qui laisse place aux arbitrages et aux éventuels compromis, la concertation en est une des formes pratiques. Les associations utilisent aujourd’hui des moyens diversifiés pour transmettre leurs messages : presse, télévision, internet. Les stratégies déployées par les associations sur internet faisant appel public aux dons en est un exemple. Les statistiques de fréquentation des sites Web associatifs sont là pour donner la mesure du succès de l’entrepreneuriat institutionnel en cours. Par essence, les associations sont des entrepreneurs institutionnels potentiels. Elles sont capable d'être moteur d'un certain nombres d'innovations au niveau institutionnelle pour modifier les normes définis. La lutte contre le SIDA ou la mise en place des services de proximité à la personne, les problèmes de logement et aujourd'hui avec le rapport du Secours Catholique, les ressources des personnes. Tout ces domaines ont acquis une dimension institutionnelle grâce à l’activisme associatifs et à ces deux facettes que Madina Rival nomme « l’utilisation du discours »19 et « l’action collective ».20 « Le discours est une production organisée du langage. Cet objet construit peut être oral mais également écrit. Sous ses différentes formes il permet l’institutionnalisation de pratiques. »21 L’utilisation du discours associatif est une stratégie qui se base sur les valeurs et fait référence à une légitimité morale, favorable, ou opposée au changement, par une action qui vise à faire le « bien ». les associations doivent se trouver et théoriser un positionnement légitime. Celui-ci doit être adapté à leur objet social et à leurs objectifs. Il doit servir leur intérêt tout en rencontrant l’assentiment du plus grand nombre. L’action collective associative agit sur plusieurs niveaux. Les associations peuvent se regrouper, soit entre elles, soit avec d’autres acteurs du secteur marchand ou du secteur public. En France, cette action collective des associations a même été institutionnalisée par la création en 1983 du CNVA (Conseil national de la vie associative qui compte 76 membres : 66 représentants d’associations et 10 personnalités qualifiées). Cette instance consultative placée auprès du Premier ministre joue un rôle d’expertise sur toutes les questions relatives à la vie associative et de concertation avec les pouvoirs publics. (Voir chapitre sur les enjeux politique et le neocorporatisme) L’association peut être aussi le produit d’un regroupement d’acteurs. Comme avec les organisations de défense de professions ou les collectifs et associations qui cherche notamment à mettre en place des coalitions et des partenariats avec les collectivités locales où les autres instances de l'autorité publique. 

    B. L'exemple de Jeudi Noir. Quelle bilan? 
    1. L'émergence du mouvement Le collectif Jeudi Noir est crée en Octobre 2006 par un petit groupe de personne provenant de «Génération Précaire», une quinzaine de personnes s’y associent dénoncant la spéculation immobilière et les difficultés à se loger que connaissent les jeunes issus des classes populaires et moyennes. Ne disposant pas d'un réseau étendu, de soutien politique ou de fonds élevés, les militants de Jeudi Noir font le choix d’un répertoire d’actions sous la forme notamment d'action collective, axé sur la captation de l’attention des médias dans le but de toucher les politiques à travers l’opinion publique. Durant la période novembre-décembre 2006 ils font des actions médiatiques, de type «fausse crémaillère ». Il s'agit de simuler une fausse crémaillère, avec boissons musique et confettis avec des journalistes, dans un logement proposé à la location à un prix exorbitant. Ces actions festives, «clé en main » pour les journalistes, ont d’importantes répercussions médiatiques et font l'objet de nombreux passages dans les journaux nationaux. Le premier janvier 2007, ils réquisitionnent, avec les associations MACAQ et Le DAL, un immeuble vide, de la banque CIC, situé au 24 rue de la Banque, en face de la Bourse. Ils baptisent ce bâtiment Ministère de la Crise du Logement (MCL) et s’immiscent alors dans la campagne présidentielle, invitant les candidats à débattre du logement. En juin 2007, la spéculation fait toujours grossir la « bulle immobilière ». Le collectif décident alors d’élargir leur groupe militant et organisent, le 30 juin 2007, le « salon du logement étudiant vraiment pas cher ». En septembre le collectif se voit élargi à une quarantaine de personnes, mais deux échecs successifs de réquisitions d’immeuble vacant réduisent ce nombre à une trentaine. En Septembre 2010, le groupe connaît une quinzaine de personnes actives dans le collectif, qui participent à la grande majorité des réunions, une autre quinzaine moins actives, qui participent par intermittence, et enfin des militants occasionnels venus par « curiosité, convictions, ou juste pour se divertir. » selon les propos recueillis auprès de Simon Marx Cohen auteur d'un mémoire de Sociologie politique sur le sujet et militant actif au sein du collectif.
    1. Actions et Bilan
    L'illégalisme sectorielle est la principal voix du mouvement. Cécile Péchu théorise l'illégalisme sectorielle comme « le squat en tant qu’occupation volontaire et publique d’un bâtiment, en vue de son utilisation à des fins d’habitations, présente une spécificité comme mode d’action. Il constitue, en même temps qu’un outil de revendication, une réponse à la demande qu’il porte : il s’agit de prendre le toit que l’on revendique. On considère donc qu’il s’agit d’un « illégalisme sectoriel », en ce sens que l’illégalisme est directement lié à l’enjeu de la revendication et se limite à celui-ci. »22 Toutefois, ce type d'action, parfaitement illégal, doit se faire avec le soutien de l'opinion publique. En effet, s'il s'agit bien d'une part pour le collectif de « loger » dans des bâtiments parce qu'ils en ont besoin, l'importance d'alerter les médias et par ce moyen le pouvoir politique s'impose également. La différence de Jeudi Noir est sans doute d'avoir immédiatement théorisé cette idée et réunis les conditions nécessaire à sa réalisation, au cœur même de son action, dans sa forme autant que dans sa mise en place. « La particularité des actions Jeudi Noir, c’est qu’elles sont cadrées pour les médias. Il ne s’agit pas de faire une action militante et que les médias s’en saisissent, mais de faire une action cadrée, clé en main, où les médias n’ont plus rien à faire. »23 Interview d'un membre de jeudi Noir sur l'utilisation des médias dans le cadres du répertoire d'action collective. « Quand on a créé Jeudi Noir, on l’a créé pour [les médias]. On a réfléchi le « paquet » [...], on a, je peux parler comme ça cache, c’est pas qu’il n’y a pas de sincérité dans le truc, vraiment ça a été créé, conçu, et le mode d’action et le discours pour qu’il soit orienté média. C'est-à-dire, il faut une action où on n’a pas besoin d’être 20, où même à 10, ce n’est pas le ridicule, parce qu’on avait peur du ridicule. Il faut une action, sympa, [...], il faut une action où le journaliste aussi ait envie de venir, et il faut une action où enfin on ait une espèce d’unité. Un truc assez fou pour que le journaliste ait un prétexte pour se déplacer. On va pas manifester dans la rue... et en gros, il faut un truc qui, et c’est là qu’il y a le trait de génie, [...] qui rassemble les gentils, les méchants, les militants etc. et en fait avec la visite d’appart, telle qu’on l’avait imaginée, c'est-à-dire la visite collective : t’as le témoin, tu sais le type qui dit « je suis en galère », t’as le militant qui crée l’accroche « qui dit oui, le gouvernement ne fait rien » et t’as l’autre en face, le propriétaire en face qui dit « moi je suis le marché ». Et hop ça te fait un sujet. Et on le voit vraiment bien [à] la télé. A chaque fois que la télé est venue, bon rarement le propriétaire accepte de parler, mais bon ils ont l’interview du militant, ils ont l’interview de la victime, entre guillemet, témoin de la galère, et ils ont un laïus derrière qui dit, « les prix ont augmentés de 100%, que fait le gouvernement ?». Et hop ça te fait un sujet de 50 secondes et c’est hyper calibré. Voila. On l’avait construit comme ça pour être très honnête. Voila. Mais ça on la construit comme ça en septembre 2006. » Leur répertoire d’action agit d’abord sur le symbolique et cela pour la simple raison que leur principal objectif, tel qu’il a été défini en octobre 2006, est lui aussi symbolique. Alors que les squatteurs ont souvent pour but d'ouvrir des lieux de vie, associatifs, politiques, eux insistent beaucoup sur l’idée de changer l’image du squatteur, qui loge dans les bâtiments qu'il réquisitionne et cela dans un but politique. Ils souhaitent en réalité changer l’image du « punk à chien » dans un squat et imposer celle de Monsieur-tout-le-monde touché par la crise du logement, qui «réquisitionne» un logement pour pouvoir vivre décemment, et ça dans le but de faire réagir les pouvoirs publics : « on caresse l’opinion publique dans le sens du poil : « regardez ce bâtiment qu’on ouvre, c’est monsieur-tout-le monde qui sont à l’intérieur »24 Mais le bilan est mitigé. Il ne compte qu'une victoire tangible, le rachat du bâtiment réquisitionné en 2006 et baptisé MCL (ministère de la crise du logement) par la mairie de Paris, pour en faire des logements sociaux. Le militant que nous avons rencontré considère également que la Loi DALO est également le fruit de leurs actions conjointe avec d'autre association comme les Enfants de Dom Quichotte. Actions conjointe mais pas coordonnée qui n'a aboutit qu'à une victoire partiel, bien que mérité. Aujourd'hui, si le collectif existe toujours et réquisitionne de nouveaux bâtiments à chaque fois qu'il est délogé, les promesses qu'ils obtiennent ne viennent que des candidats de gauche, et leurs immixtions actuels des hautes sphères n’entraîne finalement aucune réponse législative. Il y a un mois, juste avant la trêve hivernale l'hôtel particuliers, vide depuis trois ans, place des Vosges, qu'occupaient le collectif, a été investit par les CRS qui ont procédé à leur expulsion.

    C. L'utilisation des médias dans le cadre du lobbying. Un outil maitrisable? 
    Nous avons vu jusqu'ici, notamment à travers ce dernier exemple, à quel point, les médias en tant que relais de communication et de sensibilisation, ont un rôle essentielle dans l'activité de lobbying associatif. Il nous paraît donc nécessaire de faire une analyse plus approfondis de ce phénomène.
    1. Les médias et les associations. Des objectifs contradictoires.
    L’influence des médias est une donnée important dans le dialogue social. Elle ne peut se comprendre que dans le cadre d’interactions complexes entre elle et les intérêts, les stratégies et les positionnements des acteurs. En effet, les médias exercent deux types d’influence sur le dialogue social. Ils contribuent à modifier l’organisation et l’image des acteurs sociaux et peuvent aussi influencer une négociation sociale, en pesant sur son agenda, son rythme et parfois son issue. Pourtant, les médias privilégient une représentation du dialogue social centrée sur sa mise en scène à l’occasion d’un moment fort sorti de son contexte, alors que le dialogue social est un processus. C'est à dire qu'il va mettre en exergue un moment de crise, « pris sur le vif » en omettant les tenants et les aboutissants du processus. Ceux ci auront également tendance à mettre en scène les formes traditionnelles de conflits (grèves, manifestations) au détriment des formes non conflictuelles du dialogue social, concertation, réflexion, analyse, débats qui sont pourtant le fer de lance de l'activisme social. C'est-à-dire que les rapports de force entre acteurs et les enjeux politiques du dialogue social au détriment de l’analyse juridique et technique qui présente un caractère insuffisamment spectaculaire. De plus, les médias favorise une personnalisation des acteurs et des exemples individuels au détriment de la présentation des enjeux collectifs en faisant du dialogue social, et des problématiques politiques, des enjeux d'égo. Dès lors Il apparaît que les médias traitent effectivement du dialogue social de façon partielle. En effet la polarisation du traitement médiatique sur quelques approches sélective s’explique largement par les contraintes propres aux médias. Notamment par la dévalorisation du domaine des questions sociales en général et du métier de journaliste social. En fait, plus largement, il semble que le problème soit le manque d’expertise des journalistes sociaux pour traiter du dialogue social dans toute sa complexité ou encore les contraintes financières qui pèsent sur les rédactions et les incites à aborder certains sujets avec prudence. Néanmoins, il convient de ne pas minimiser les stratégies mise en place par les acteurs du dialogue social. Celles ci ont également un impact sur le traitement médiatique. Les partenaires sociaux ont professionnalisé leurs outils de communication afin d’établir ou de renforcé leur visibilité dans les médias. Cherchant comme nous l'avons vu à influencer le traitement que font les médias du dialogue social et à orienter, par leur intermédiaire, l’opinion publique afin de peser sur le pouvoir politique. De son côté, la politique de communication et d’information de l'État ne joue clairement pas son rôle dans le dialogue social. La communication institutionnelle n’est pas assez développée et les structures compétentes (SIG, SICOM: organes de communications) ne sont pas parvenues à résoudre la confusion entre communication politique et communication institutionnelle. Par ailleurs, la production et la diffusion de l’information sociale par les institutions elle même présentent encore des insuffisances. Si les médias ne sont donc pas des acteurs à part entière des négociations sociales, ils contribuent à la lisibilité ou au manque de lisibilité du dialogue social pour l’opinion publique. A travers nos lecture nous avons envisagé trois axes de proposition à destination des pouvoirs publics qui pourraient améliorer la visibilité et le traitement du dialogue social dans les médias. Dans un premier temps, il semble nécessaire d’améliorer de manière directe la qualité du traitement du dialogue social dans les médias. C'est à dire encourager la production et la diffusion médiatique de sujets permettant aux citoyens de s’approprier les enjeux du dialogue social. Dans un second temps il semble indispensable d'améliorer la formation initiale et continue ainsi que l’expertise des journalistes dans le domaine du dialogue social. Par ailleurs, la modernisation de la production et de la diffusion d’informations sociales devrait être une priorité aussi bien au niveau national, que local. Enfin, dans un troisième temps, la communication institutionnelle qui relève de l'intérêt général pourrait être rénovée et développée afin d'offrir à ses usagers une meilleur visibilité. Ces axes ne feront pas ici l'objet d'un développement. Il mérite à eux seuls de faire l'objet d'un mémoire.
    1. L' «accélération sociale» selon l'analyse d' Hartmut Rosa.
    L'ouvrage d'Hartmut Rosa sur L’accélération, une critique sociale du temps est une analyse sociologique des rapports au temps, dans notre société, en tant que phénomène structurant de l'histoire, du mode de vie, tout comme de l’évolution sociale en général. C'est cet aspect qui nous intéresse ici. Selon son analyse le rapport au temps est une notion absente de notre analyse de la modernité, cette dernière tenant compte d'avantage des processus de rationalisation ou d’individualisation. C'est pourtant selon lui notre rapport au temps, à son accélération quoi nous permet d'éclaircir la dynamique de la modernité. Son ouvrage expose une théorie de l’accélération sociale qui comprend l’accélération technique, l’accélération du changement social et l’accélération du rythme de vie. Il identifie « les manifestations et les origines de la raréfaction du temps disponible »25. Alors que l'individu accède à des technologies qui lui permette de réaliser plusieurs tâche en parallèle et à accomplir plus rapidement un certain nombre de tâche quotidiennes. L'auteur construit en réalité une « critique social du temps ». Il souligne l'apparition de phénomène de « détemporalisation » social, à travers une perte d'identité et une dissolution des attentes que connaissent les individus. H. Rosa nous explique combien l'accélération du temps, dans les domaines socio-économique, comme dans la vie quotidienne des personnes, ne permet plus à l'état de disposer de temps dans l'élaboration de sa politique. On sait en effet l'importance que prennent les échéances électorales dans les processus décisionnaires. Ainsi, Le nombre d'action par unité de temps augmentent sans cesse et forment un brouhaha d'activité incessant qui bloquent les possibilités d'analyse et de réflexion à long terme. Tout est instantanée, présent, et ce qui ne l'est pas n'existe plus et se perd dans les brumes d'un temps étiré à l'infini. « Au bout du compte, vous voyez bien, c'est l'augmentation du nombre d'actions par unité du temps, l'accélération du rythme de vie qui nous bouscule tous.»26 Selon lui l'accélération technique est lié à une accélération social avec par exemple le mode de diffusion de l'information. D'une part elle favorise l'apparition de sources d'informations parcellaire ou orientée qui parasitent fortement l'opinion publique. D'autre part elle fait l'objet d'un chassé croisé permanent entre les différents médias qui veulent être à « l'origine » de tel ou tel information ce qui induit des réactions de plus en plus rapides et confuse: « Il est frappant de constater combien des successions d'événements du mois précédent, ou de quelques jours auparavant, parfois même de quelques heures, auxquels nous donnions tant d'importance, qui nous semblaient chargés de signification, disparaissent de notre mémoire. »27 En effet, la durée de vie d'une actualité est aujourd'hui extrêmement réduite. les journalistes ont à peine le temps de la décrire et l'analyser, les gens de la comprendre. En effet l'actualité telle qu'elle est traité par les chaines d 'informations (BFM, LCI, France 24 etc.) mais aussi par les médias en général prend un caractère immédiat et instantanée. Elle est très rapidement chassée par d'autre informations qui se succèdent dans une valse infernale. Les informations reçu en début de journée sont éclipsé par des dizaines d'autres. L'information est instantanée et provoque une réaction immédiate et même éphémère, elle est marquée par une absence de pérennité qui nuis au débat d'idée. Au final, nous avons tous l'impression de vivre dans une instabilité permanente, un présent court et permanent où des faits rapportés le matin semblent avoir perdu toute leur valeur le soir même, dont nous ne savons plus quoi penser voir même qui disparaissent totalement de notre esprit. L'auteur souligne la perte de notre emprise théorique sur le monde, la régression de notre capacité à élaborer une réflexion de fond, notre difficulté à appréhender le sens et les conséquences de nos actions. Les temps de délibération, de réflexions, de formulation et de reformulation de tel ou tel idée, de test, de construction sont de plus en plus rare. Il cite comme exemple le fait qu'en politique, le parti victorieux n'est plus celui qui présente les meilleurs arguments ou le meilleur programme, mais celui qui sera doté des images les plus frappantes. H. Rosa nous décrit le règne de « l'opinion rapide »28 , des décisions politiques réactives. C'est selon lui le règne de l'« aléatoire et de la contingence »29 au sein duquel un seul aspect d'un problème important se voit retenu par les médias, souvent par hasard, ou parce qu'il fait réagir et donne des images, puis il devient peu à peu le sujet unique du débat: « Car les images vont vite, les arguments lentement. » Ainsi, le point de vue illusoire et réactif de l'opinion général, n'est que la conséquence aléatoire d'une constellation d'événements eux-mêmes aléatoires. H. Rosa en arrive même à comparer l'accélération sociale à une forme inédite de totalitarisme qui « toucherait toutes les sphères de l'existence, tous les segments de la société, jusqu'à affecter gravement notre soi et notre réflexion. »30 Conclusion Nous avons vu l'importance des difficultés rencontré par les associations qui entendent utiliser les médias pour attirer l'attention sur leurs actions et sur les problèmes qu'elles dénoncent. Ces derniers, comme le souligne le sociologue Hartmut Rosa, sont pris dans un phénomène d'accélération qui touche non seulement l'actualité et la manière dont elle est relayé par la presse mais aussi la société tout entière. Les associations dans leur activité de lobbying doivent peser sur les politiques pour être efficace. Or, le politique et la décision politique est une chose qui nécessite du temps. En effet pour qu'un décision soit pérenne et efficace, elle nécessite d'être élaborée patiemment, dans l'analyse et la réflexion. Pas dans l'urgence et la précipitation. En s'emparant des médias, dans le but de créer un relai entre les citoyen et l'État, les associations ou les collectifs qui utilisent ses méthodes sont indiscutablement victime des vices de l'outil auxquels ils font appelles pour relayer leurs revendications. Même si les médias sont un moyen d'offrir au mouvement une visibilité important,
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    Biblioteca Babel Eseuri: Alexandre Soljenitsyne et le choc de l,Histoire : une étude sur

    Alexandre Soljenitsyne et le choc de l’Histoire : une étude sur Deux siècles ensemble et sa réception européenne

    Introduction
    Alexandre Soljenitsyne occupe une place singulière dans le paysage intellectuel du XXe siècle. Écrivain, dissident soviétique, lauréat du prix Nobel de littérature en 1970, il incarne la figure de l’intellectuel moral engagé contre le totalitarisme. Après avoir dénoncé le système du goulag dans ses œuvres majeures comme Une journée d’Ivan Denissovitch ou L’Archipel du Goulag, Soljenitsyne se tourne, à la fin de sa vie, vers une entreprise historico-littéraire de grande ampleur : Deux siècles ensemble (Dve veka vmeste), publiée en deux volumes entre 2001 et 2002. Cette œuvre traite des relations entre Russes et Juifs sur une période couvrant l’Empire tsariste (1795–1916) et l’URSS (1917–1972). L’ambition de Soljenitsyne est double : rétablir une vérité historique trop souvent masquée par des récits partisans, et réfléchir aux dynamiques culturelles, politiques et religieuses qui ont marqué la cohabitation entre ces deux peuples. L’ouvrage a suscité de vives controverses, notamment l’accusation d’antisémitisme, tout en suscitant un intérêt historiographique indéniable. Ce travail propose une analyse critique de Deux siècles ensemble, suivie d’une étude comparative de sa réception dans plusieurs pays européens : la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, la Hongrie et la Roumanie. À travers cette approche, il s’agit de mettre en lumière les écarts de perception culturelle, idéologique et mémorielle autour d’un texte à la fois historique, littéraire et politique. I. Analyse de l’œuvre : positionnement historiographique et idéologique.

    A. Méthodologie et sources de Soljenitsyne
    Soljenitsyne s’appuie sur une vaste documentation : archives tsaristes et soviétiques, journaux contemporains, témoignages, mémoires, ainsi que sur les travaux d’historiens russes, juifs, soviétiques et occidentaux. Il croise les sources pour tenter d’échapper à la partialité idéologique. Sa méthode, bien qu’empreinte d’une forte subjectivité, reste fidèle à une exigence de confrontation des points de vue. 

    B. Thèses principales
    L’auteur cherche à montrer la complexité des relations russo-juives, marquées à la fois par des périodes de coopération, de coexistence difficile, de conflits et d’exclusions. Il insiste sur la participation active de nombreux Juifs dans le mouvement révolutionnaire de 1917, sans en faire une généralisation ethnique. Il s’oppose à toute idée de culpabilité collective, tout en soulignant des faits historiques souvent ignorés ou minorés dans l’historiographie soviétique ou occidentale. 

    C. Réception interne en Russie
    En Russie, l’ouvrage a suscité un débat houleux. Les milieux nationalistes et patriotiques l’ont salué comme une œuvre de vérité. Les intellectuels libéraux et les organisations juives ont critiqué son ton parfois ambigu, voire dangereux. Cependant, la réception russe a connu plusieurs étapes. À sa publication, l’ouvrage fut ignoré par les grands organes de presse libéraux, mais promu dans des cercles orthodoxes et conservateurs, notamment par le journal Zavtra ou encore la maison d’édition Russkiy Put’ dirigée par Natalya Soljenitsyna. Comme le note Georges Nivat, l’œuvre est considérée par Soljenitsyne lui-même comme « une tentative de réconciliation, et non de division ». Mais elle a été perçue comme l’expression d’un nationalisme ethno-religieux, mêlé d’une critique sévère du cosmopolitisme bolchévique. Malgré la controverse, l’œuvre est intégrée aujourd’hui dans plusieurs programmes universitaires russes en histoire et littérature. G. Roumanie
    En Roumanie, l’œuvre a suscité un intérêt considérable. Plusieurs revues culturelles (România Literarã, Idei în dialog, Observator cultural) ont publié des analyses approfondies. Des intellectuels comme Gabriel Liiceanu ou H.-R. Patapievici ont défendu la démarche de Soljenitsyne, en l’inscrivant dans un effort de réhabilitation de la mémoire historique nationale. Dans un essai de 2005, Patapievici soulignait que Soljenitsyne « ose dire ce que les historiens occidentaux taisent, par prudence ou par paresse idéologique » (Politice, Humanitas). L’œuvre a aussi été citée dans des débats publics sur la mémoire du communisme, aux côtés de documents comme le Rapport Tismãneanu. À gauche, certains critiques comme Alexandru Matei ou Bogdan-Alexandru Stãnescu ont dénoncé une lecture idéologiquement biaisée et potentiellement dangereuse. La présence historique de la communauté juive en Roumanie, combinée à la mémoire du régime communiste, a conféré à la réception roumaine une charge émotionnelle et politique particulière. L’ouvrage a été traduit partiellement en roumain et discuté dans les milieux universitaires de Cluj, Iași et Bucarest. 

    II. Réception critique en Europe
    A. France
    En France, Deux siècles ensemble a provoqué des réactions contrastées. Publiée chez Flammarion, la traduction a été accompagnée de débats passionnés dans la presse et les milieux intellectuels. Des auteurs comme Alain Finkielkraut ont salué la rigueur du projet et son courage moral, tout en soulignant les risques d’interprétations abusives. Bernard-Henri Lévy, au contraire, a dénoncé une tentative de réhabilitation masquée d’un certain antisémitisme russe, parlant d’un « piège subtil tendu au lecteur occidental ». Dans Le Monde, l’historien Nicolas Werth souligne les lacunes méthodologiques de l’œuvre, notamment l’usage sélectif des sources. Du côté des revues de droite ou identitaires comme Éléments ou La Nouvelle Revue d’Histoire, l’œuvre a été lue comme une dénonciation légitime de la mémoire révolutionnaire gauchisante. La réception française illustre la fracture mémorielle entre une culture politique universaliste, méfiante envers les récits nationaux trop forts, et un courant plus soucieux de continuité historique. 
    B. Allemagne
    En Allemagne, la réception de Deux siècles ensemble a été marquée par une certaine discrétion médiatique, mais aussi par un débat académique soutenu. Traduit chez Herbig Verlag, l’ouvrage a été perçu dans les cercles conservateurs comme une tentative salutaire de rééquilibrage mémoriel, notamment face aux récits surreprésentant les souffrances juives sans contextualisation historique plus large. Certains historiens, comme Ernst Nolte, ont vu dans l’analyse de Soljenitsyne une continuité avec leur propre travail de contextualisation des totalitarismes. D’autres, en revanche, comme Wolfgang Benz ou Micha Brumlik, ont fermement critiqué l’ouvrage pour ses généralisations dangereuses et son manque de rigueur critique. La presse grand public, notamment Die Zeit ou Frankfurter Allgemeine Zeitung, s’est montrée prudente, évoquant les « zones grises » du livre et les risques de récupération par l’extrême droite. Le débat s’est cristallisé autour de la question de la responsabilité historique, particulièrement sensible dans un pays encore fortement marqué par la mémoire de la Shoah. C. Royaume-Uni
    Au Royaume-Uni, Two Centuries Together n’a pas bénéficié d’une large diffusion, mais il a attiré l’attention d’un petit cercle d’intellectuels et d’historiens spécialisés dans l’histoire russe et soviétique. Le Times Literary Supplement et The Guardian ont publié des recensions contrastées, oscillant entre admiration pour la tentative de Soljenitsyne d’aborder un sujet tabou, et critiques concernant son ton moralisateur et ses raccourcis historiques. Des chercheurs comme Orlando Figes ont salué la richesse documentaire de l’ouvrage tout en dénonçant un certain biais idéologique. L’absence de traduction intégrale en anglais (seules des éditions partielles ou non officielles circulent) a limité sa réception au sein du grand public. Dans les milieux conservateurs ou eurosceptiques, l’œuvre a toutefois été mobilisée pour critiquer l’occultation du rôle des élites juives dans les mouvements révolutionnaires, en lien avec une critique plus large du politiquement correct. Cette instrumentalisation a contribué à marginaliser le débat sérieux autour de l’œuvre dans l’espace académique britannique.
     
    D. Espagne
    En Espagne, la réception de Dos siglos juntos s’inscrit dans un contexte marqué par un regain d’intérêt pour l’histoire des totalitarismes et des mémoires refoulées du XXe siècle. Traduit partiellement par une maison d’édition madrilène indépendante, l’ouvrage a fait l’objet de débats dans les revues comme Revista de Libros ou Claves de Razón Práctica. L’historien Stanley Payne, bien connu pour ses travaux sur le franquisme et le communisme, a salué la volonté de Soljenitsyne de mettre à nu les mythes fondateurs du bolchevisme, y compris dans leur composante juive. À gauche, en revanche, des intellectuels comme Javier Cercas ou Ignacio Ramonet ont critiqué un récit jugé trop univoque et potentiellement dangereux dans un pays où les tensions mémorielles autour de la guerre civile et de la dictature franquiste restent vives. L’œuvre n’a pas été massivement médiatisée, mais elle a nourri une réflexion sur les usages de l’histoire dans un espace public toujours polarisé entre mémoire franquiste et mémoire républicaine. 

    E. Italie
    En Italie, Due secoli insieme a suscité un intérêt particulier dans les milieux intellectuels catholiques et conservateurs. Publié par les éditions Mondadori, l’ouvrage a été introduit par une préface favorable de l’historien Ernesto Galli della Loggia, qui y voyait un antidote aux récits hégémoniques de la mémoire antifasciste. Dans les pages du Corriere della Sera et de Il Foglio, plusieurs tribunes ont défendu Soljenitsyne contre les accusations d’antisémitisme, mettant en avant sa volonté de réconciliation historique. À gauche, cependant, les critiques ont été virulentes. L’historien Enzo Traverso a dénoncé une lecture révisionniste et dangereusement ethnicisée de l’histoire soviétique. Comme dans d’autres pays d’Europe du Sud, la réception de l’œuvre s’est faite dans un climat tendu, où les questions identitaires, religieuses et politiques interfèrent avec les débats historiographiques. L’œuvre a été discutée également dans les milieux universitaires, notamment à l’université de Bologne et à la Sapienza de Rome, souvent dans le cadre de séminaires sur la mémoire postcommuniste. 

    F. Hongrie
    En Hongrie, Két évszázad együtt a trouvé un écho puissant dans un pays lui-même marqué par une mémoire conflictuelle du communisme et de la collaboration juive au sein de l’appareil d’État stalinien. Traduit dans les années 2000, l’ouvrage a été salué par des figures conservatrices et nationalistes comme László Kövér ou Tamás Fricz, qui y ont vu une légitimation intellectuelle de leur propre critique du cosmopolitisme postcommuniste. Dans la revue Magyar Szemle, dirigée par des proches de Viktor Orbán, des articles ont souligné la pertinence de l’analyse de Soljenitsyne pour comprendre les clivages historiques de la Hongrie moderne. À gauche, les critiques ont accusé l’ouvrage d’alimenter un antisémitisme latent. Des chercheurs comme András Kovács ont mis en garde contre une lecture qui essentialiserait les rôles historiques sur des bases ethniques ou religieuses. L’œuvre a néanmoins été incluse dans certains cursus universitaires d’histoire et de sciences politiques, souvent comme point de départ d’un débat sur les relations judéo-magyaro-russes et la politisation de la mémoire. 

    Synthèse comparative
    À travers ces différentes réceptions, Deux siècles ensemble révèle les lignes de fracture mémorielles de l’Europe contemporaine. Dans les pays d’Europe occidentale (France, Allemagne, Royaume-Uni), l’œuvre est abordée avec prudence, souvent à travers le prisme de la lutte contre l’antisémitisme et d’une culture de la mémoire centrée sur la Shoah. En revanche, dans les pays d’Europe centrale et orientale (Hongrie, Roumanie), l’ouvrage a souvent été mobilisé pour relancer des débats identitaires et réhabiliter des récits nationaux occultés sous le communisme. L’Italie et l’Espagne, situées à la charnière, présentent une réception ambivalente, marquée à la fois par des instrumentalisations idéologiques et par de réels débats historiographiques. Cette cartographie critique souligne le rôle de la mémoire historique dans la définition des identités collectives européennes. Deux siècles ensemble, en tant qu’objet polémique et analytique, sert ici de révélateur des tensions entre repentance occidentale et résurgence identitaire postcommuniste. II. Réception critique en Europe.

    A. France
    En France, la réception de Deux siècles ensemble a été marquée par des débats passionnés. L’ouvrage, publié chez Flammarion, a suscité des réactions contrastées. Des intellectuels comme Alain Finkielkraut ont salué la rigueur du projet et son courage moral, tout en soulignant les risques d’interprétations abusives. D’autres, tels que Bernard-Henri Lévy, ont critiqué l’œuvre, la qualifiant de tentative de réhabilitation masquée d’un certain antisémitisme russe. Dans Le Monde, l’historien Nicolas Werth a souligné les lacunes méthodologiques de l’œuvre, notamment l’usage sélectif des sources. Des critiques ont également pointé des passages jugés problématiques, comme celui où Soljenitsyne affirme que « les Juifs ont pratiqué la vente d’alcool […] et donc poussé le peuple russe à l’ivrognerie » .Le Monde.fr Du côté des revues de droite ou identitaires, l’œuvre a été lue comme une dénonciation légitime de la mémoire révolutionnaire gauchisante. La réception française illustre la fracture mémorielle entre une culture politique universaliste, méfiante envers les récits nationaux trop forts, et un courant plus soucieux de continuité historique. III. Enjeux critiques et débat sur la mémoire européenne
    La réception européenne de Deux siècles ensemble met en lumière plusieurs enjeux critiques majeurs. Le premier concerne la tension entre mémoire nationale et mémoire transnationale. Dans des pays comme la France ou l’Allemagne, l’accent est mis sur la responsabilité collective et la vigilance face aux réécritures du passé. En Russie ou en Roumanie, au contraire, l’œuvre de Soljenitsyne a été utilisée pour raviver une mémoire nationale longtemps réprimée, dans un contexte de reconquête identitaire. Le deuxième enjeu est celui du rôle de l’intellectuel dans l’espace public post-totalitaire. Soljenitsyne, en tant que figure d’autorité morale, est perçu tantôt comme un lanceur d’alerte, tantôt comme un vecteur de ressentiment. Cette dualité interroge les limites de la liberté d’expression en matière historique, surtout lorsqu’elle touche des sujets aussi sensibles que l’antisémitisme ou les origines sociales du communisme. Enfin, l’ouvrage invite à réfléchir sur la manière dont l’Europe contemporaine pense sa propre histoire à travers le prisme du XXe siècle. En confrontant des récits souvent incompatibles, Deux siècles ensemble agit comme un révélateur des fractures de la mémoire européenne : entre Est et Ouest, entre oubli et hypertrophie mémorielle, entre repentance et revendication identitaire.

    Dan CULCER
    Scris de Asymetria on Friday, September 05 @ 16:13:40 CEST (73 citiri)
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    Memoria Editoriale: Serban POPA. MOSTENIREA ASCUNSA A LUI ION ILICI ILIESCU

    Este adevãrat cã și înainte de „trecerea în neființã” a lui ion ilici iliescu erau unii care șopteau pe la colțuri cum cã fostul „președinte pentru liniștea noastrã” nu ar fi atât de sãrac precum (se) pretinde. Ca acum, dupã ce inevitabilul s-a produs, bârfele sã îl așeze pe decedat în poziția de a fi lãsat moștenire câteva milioane. 
    Desigur, ca picanterie, opinia publicã ar putea înghiți și aceastã gãlușcã pregãtitã - ca și altele în cazul lui i.i.i. - cu mult timp în urmã. Realitatea, cu „ cu puterea de netãgãduit a faptelor” și - aș adãuga eu - a cifrelor, bazate pe „meandrele concretului” aratã însã cu totul și cu totul altceva. Aratã cã i.i.i. a lãsat, CA MOȘTENIRE, o pagubã de 10 000 000 000 000 (zece mii de miliarde/zece trilioane) de euro. 
    Iar cel pãgubit este poporul român din momentul în care i.i.i. a promulgat, la 7 august 1990, ca președinte al României, legea 15/1990. „Legea brucan” prin care a fost FURATÃ de la cetãțeni întreaga avere acumulatã, în proprietate comunã, de întregul popor. Proprietate comunã consființitã de articolele 5, 6 și 7 din Constituția RSR. Articole aflate în vigoare la data promulgãri legii 15/1990.

    Articole încãlcate flagrant/infracțional prin promulgarea respectivei legi 15/1990. Fiindcã din acel moment al promulgãrii legii, capitalul aflat în proprietatea comunã a întregului popor a fost transferat în mod ILEGITIM, ILEGAL și INFRACȚIONAL în proprietatea publicã și privatã a statului. La vremea respectivã, economistul român Dr Constantin Cojocaru estima cã averea acumulatã în proprietate comunã de întregul popor - adicã valoarea activelor din economia româneascã - era de aproximativ 165 000 000 000 (una sutã șasezeci și cinci de miliarde) de dolari. 

    La care domnia sa adãuga valoarea terenurilor - a celor aflate și ele în proprietatea comunã a întregului popor – estimatã și ea la cel puțin 10 % din valoarea activelor. Astfel cã, la momentul 1990, valoarea capitalului românesc, proprietate comunã a întregului popor, se situa între 180 000 000 000 (una sutã optzeci de miliarde) de dolari și 200 000 000 000 (douã sute de miliarde) de dolari. Aceasta în condițiile în care Dr Cojocaru nu lua în calcul valoarea rezervelor minerale, aflate și ele în proprietatea comunã a întregului popor. Rezerve estimate de curând la peste 1 000 000 000 000 (una mie miliarde/un trilion) de euro. Ceea ce, la vremea respectivã, ar fi putut fi 200/250 000 000 000 (douã sute/douã sute cincizeci de miliarde) de dolari. Așadar paguba produsã poporului român prin promulgarea legii 15/1990 de cãtre i.i.i. și punerea în aplicare a prevederilor ei este de cam 400 000 000 000 (patru sute de miliarde) de dolari. Tâlhãria, jaful - pentru cã despre tâlhãrie și jaf este vorba câtã vreme furtul a fost comis cu violențã: sã ne amintim de „teroriștii” din decembrie 1989 și de „minerii” din ianuarie, februarie și iunie 1990 - nu s-au oprit aici. Au urmat „privatizãrile”, „restituirile” și „despãgubirile”. Urmarea urmãrii a fost aceea cã pânã în 2015 capitalul românesc, a produs totuși venituri - calculate Dr Constantin Cojocaru - de aproximativ 2 500 000 000 000 (douã mii cinci sute de mii/douã trilioane și jumãtate) de euro. Din care : - peste patru cincimi, adicã peste 2 000 000 000 000 (douã mii de miliarde/douã trilioane) de euro au ajuns – sub formã de venituri din capital - la oligarhii strãini și autohtoni. - mai puțin de o cincime, adicã sub 500 000 000 (cinci sute de miliarde) de euro au ajuns - sub formã de salarii și pensii - la cetãțenii români. 

    Așadar, pânã în 2015, marea majoritate/peste 90 % dintre românii rãmași fãrã capital prin furtul comis de statul român ca urmare a promulgãrii legii 15/1990 de cãtre i.i.i., au suferit o pagubã de 2 000 000 000 000 (douã mii de miliarde/douã trilioane) de euro. Și, evident, de atunci paguba s-a mãrit proporțional cu trecerea timpului. Astfel cã o extrapolare sumarã a cifrelor din 2015, ar conduce acum, în 2025 la o pagubã de peste 3 000 000 000 000 (trei mii de miliarde/trei trilioane) de euro. Voi presupune acum (și sunt îndreptãțit sã o fac) cã, în 1990, în locul legii 15/1990, legea brucan, ar fi fost promulgatã LEGEA COJOCARU. 

    Cea care stipula distribuirea, în proprietate privatã, cãtre toți cetãțenii îndreptãțiți - ca proprietari în comun - a întregii averii acumulate în România pânã la acea datã. Urmarea ar fi fost nașterea unei economii democratice de piațã în locul economiei oligarhice care paraziteazã Țara de peste trei decenii. Iar prima consecințã a punerii în aplicare a LEGII COJOCARU ar fi fost, cu siguranțã, o restructurare sãnãtoasã a activelor. 

    Astfel cã, în absența „capitalului de cumetrie” care cataloga fariseic intreprinderile românești ca fiind „un morman de fier vechi”, doar o micã parte (probabil între cel mult 10 și 15 % ) din capacitãțile productive ar fi trebuit reconsiderate ca atare. Ceea ce înseamnã cã dacã un sfert (cel mult o treime) din capitalul românesc inițial - restul fiind distrus – a produs pânã acum, în 2025, venituri din capital de peste 3 000 000 000 000 (trei mii de miliarde/trei trilioane) de euro atunci, de cel puțin trei ori mai mult capital - rãmas nedistrus/funcțional - ar fi produs venituri din capital de pânã la 10 000 000 000 000 (zece mii de miliarde/zece trilioane) de euro. 

    Venituri care ar fi intrat (și nu au intrat) în buzunarele marii majoritãți a românilor. Ci au intrat în buzunarele strãinilor și ale oligarhilor autohtoni. Iar dacã vom coborâ calculul la nivel individual, vom putea estima cã marea majoritate a milioanelor de români ar fi fost în prezent (și nu sunt) posesori ai unor venituri din capital, - acumulate în cei 35 de ani de „democrație originalã” - de 500 000 (cinci sute de mii) de euro. Venituri din capital care, evident, s-ar fi adãugat (și nu se adaugã, fiindcã au fost însușite de strãini și de oligarhii autohtoni) veniturilor din salarii și pensii. Iar în locul celor 500 000 (cinci sute de mii) de euro, de care sunt lipsiți în mod infracțional, aceiași români sunt bucuroșii/încântații/mulțumiții/veselii/norocoșii/emoționații/entuziasmații/recunoscãtorii datori cu suma de 10 000 (zece de mii) de euro pe care fiecare dintre ei urmeazã sã o plãteascã ca sã fie acoperitã gaura din bugetul statului. 

    Așa cã, întrucât în locul LEGII COJOCARU, i.i.i. a promulgat legea brucan, poporul român este fericitul moștenitor al ȚEPEI de 10 000 000 000 000 (zece mii de miliarde/zece trilioane) de euro. Țeapã pe care i.i.i. - dupã ce a semnalizat stânga și a fãcut dreapta, „cu bune și cu rele” - i-a tras-o, cu emanații” lui, respectivului popor. Țeapã pe care același popor român a luat-o apoi de la e.c., cu specialiștii” lui, de la t.b. cu „bãieții lui deștepți” și de la k.v.i., cu „raiterii” lui. 
    Țeapã care i se trage și acum, în continuare, prin n.d.d. și i.b.

    P.-S. Por „afficionados” : 10 000 000 000 000 (zece mii de miliarde/zece trilioane) de euro înseamnã aproape o treime din datoria de 35 000 000 000 000 (treizeci și cinci de mii de miliarde/treizeci și cinci de trilioane) de dolari a Statelor Unite…Șerban POPA
    Scris de Asymetria on Monday, September 01 @ 15:35:11 CEST (107 citiri)
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    Transversale Eseuri: Dan Culcer. Essai sur le concept de protopseudo

    Dan CULCER. Essai sur le concept de protopseudo

    Introduction

    Le terme protopseudo n’existe pas dans la tradition académique consacrée, mais sa structure étymologique (« proto » – début, « pseudo » – faux) invite à des réflexions fécondes. Il peut être interprété comme « la forme originelle du faux », l’archétype de l’apparence qui précède à la fois la vérité et le mensonge conscient. Depuis les mythes antiques, les constructions idéologiques médiévales jusqu’à la propagande numérique contemporaine, le protopseudo s’impose comme une constante de l’expérience humaine.

    I. Dimension appliquée : littéraire, politique, idéologique, sociologique, géopolitique, pragmatique, linguistique

    1 Littérature et art

    Platon affirmait dans La République que l’art est une « mimêsis », une copie d’une copie, donc un faux. Mais ce faux a une fonction révélatrice : par la poésie et le mythe, l’humanité a bâti ses premiers univers de sens. Les épopées homériques, bien qu’invérifiables historiquement, fonctionnent comme protopseudo : des fictions qui transmettent des vérités sur l’héroïsme et l’identité culturelle. Jorge Luis Borges, au XXᵉ siècle, a revalorisé ce mécanisme, suggérant que le « faux » littéraire peut devenir plus véridique que la réalité elle-même.

    2. Politique et idéologie

    Machiavel montrait dans Le Prince qu’un dirigeant doit savoir « paraître vertueux », même s’il ne l’est pas. Cette stratégie est un protopseudo politique : une apparence originelle servant à consolider le pouvoir. À l’époque moderne, les totalitarismes du XXᵉ siècle (nazisme, communisme) ont élevé le protopseudo au rang de système idéologique. Mythes fondateurs, héros inventés, ennemis imaginaires – autant d’expressions du faux originel justifiant la domination.
    3 Sociologie et pragmatique
Durkheim considérait les rituels religieux comme des formes collectives de solidarité. Du point de vue du protopseudo, ils sont faux littéralement mais « vrais » fonctionnellement. Ainsi, la croyance en une divinité invisible peut être vue comme un faux originel entretenant la cohésion sociale.

    4 Géopolitique et information

    Clausewitz décrivait la guerre comme « un acte de tromperie » (Vom Kriege). L’exagération de sa puissance ou la dissimulation de ses faiblesses sont des pratiques aussi anciennes que la guerre elle-même. Pendant la Guerre froide, la propagande des deux blocs reposait sur des protopseudos géopolitiques : mythe de l’invincibilité, diabolisation de l’adversaire. Aujourd’hui, les fake news et la guerre informationnelle numérique ne sont que des prolongements technologiques de ce mécanisme ancestral.

    5 Linguistique

    Saussure a montré que le signe linguistique est arbitraire : le mot « arbre » n’a rien de naturel lié à l’objet qu’il désigne. Cet arbitraire constitue un protopseudo structurel : les mots ne sont pas les choses, mais des substituts conventionnels. Ainsi, toute communication humaine repose sur une strate de faux originel.

    II. Dimension philosophique
    1 Ontologie du faux originel

    Ontologiquement, le protopseudo est la première rupture entre réalité et représentation. Heidegger parlait de aletheia – la vérité comme dévoilement –, suggérant implicitement l’existence d’un premier voile. Le protopseudo est cet « enveloppe » originaire, condition de la différence entre vérité et mensonge.

    2 Épistémologie de l’erreur féconde

    Popper soulignait que le progrès scientifique repose sur des hypothèses fausses qui, une fois réfutées, nous rapprochent de la vérité. Le protopseudo est donc un moment nécessaire de la connaissance. Par exemple, l’explication mythique de l’éclair – « les dieux sont en colère » – est un faux, mais sans ce protopseudo on n’aurait pas atteint l’explication physique moderne.

    3. Éthique et esthétique de l’apparence

    Nietzsche affirmait que « nous avons besoin d’illusions pour vivre ». Le protopseudo n’est donc pas une erreur à corriger, mais un fondement existentiel. Éthiquement, il faut distinguer le faux originel (inévitable et fertile) du faux manipulateur (intentionnel et nocif). Esthétiquement, l’art se nourrit du protopseudo : de notre capacité à croire aux apparences.

    4. Condition humaine comme existence protopseudo

    Baudrillard décrivait dans Simulacres et Simulation l’« hyperréalité », où les signes ne renvoient plus au réel mais à d’autres signes. Le protopseudo en serait le premier pas : l’apparition des premiers simulacres. L’homme vit toujours entre réel et représentation – il est, en ce sens, un être protopseudo.

    Conclusion : qui a inventé le concept ?
    Le terme protopseudo n’apparaît pas dans les classiques (Platon, Aristote, Nietzsche, Heidegger, Baudrillard) et n’est pas attesté dans les dictionnaires ou traités. Il s’agit donc d’un néologisme récent, une construction intellectuelle émergente. Sa première utilisation explicite en tant que « forme originelle du faux » se trouve dans cette réflexion même : l’« inventeur » du concept est l’auteur qui en propose ici l’introduction : Dan CULCER, ecrivain, sociologue et journaliste roumain.

    Définition académique

    Protopseudo (subst. neutre, néologisme) – issu du gr. prôtos (« premier, originel ») et pseûdos (« faux, mensonge »). Terme désignant la forme originelle du faux, comprise comme phénomène structurel et inévitable de l’expérience humaine.

    Il renvoie à la première apparition de l’écart entre réalité et représentation, qu’il s’agisse du plan linguistique (arbitraire du signe), culturel (mythes, fictions, rituels) ou politique (légitimation symbolique du pouvoir). Le protopseudo ne concerne pas le faux intentionnel, mais le faux constitutif, préalable à la distinction entre vérité et erreur.
    En philosophie, le protopseudo peut être envisagé comme :
    • une catégorie ontologique (séparation initiale entre réel et image),
    • une catégorie épistémologique (erreur féconde ouvrant la voie à la connaissance),
    • une catégorie esthétique et culturelle (illusion originelle qui rend possible l’art et le mythe).
    Ainsi, le protopseudo désigne le noyau originaire du faux comme condition structurelle de l’humain.

    26 Aout 2025
    Dan CULCER
    Scris de Asymetria on Sunday, August 31 @ 19:17:37 CEST (91 citiri)
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    Transversale Apeluri: Stefan BORBELY. Este nevoie de o istorie politica a literaturii romane?

    Reconstituiri polemice

    Este nevoie de o istorie politicã a literaturii române?

    Atunci când am distribuit colectivului de coordonatori ai focus-group-ului nostru dilemele metodologice preliminare ale întâlnirii de azi, care se strângeau mãnunchi, în cele din urmã, în chiar întrebarea care constituie titlul acestei intervenþii colective introductive – Este nevoie de o istorie politicã a literaturii române? -, prima reacþie a fost cã întrebarea este pur retoricã: fireºte cã avem nevoie de o recontextualizare politicã a scrierilor literaturii române, de regândirea istoriei literaturii noastre în perspectivã politicã, interdisciplinarã – adicã de o scoatere a acestei istorii din contextul metodologic literaro-centric, autosuficient, în care ne-am obiºnuit sã o gândim – perspectivã de lucru pe care o privilegiazã ºi ºcoala, ca principal „formator” al culturii noastre literare – ºi de reaºezarea ei în rama metodologicã mai largã a istoriei ideilor ºi mentalitãþilor, determinate în principal, ca evoluþie diacronicã, de meandrele nu întotdeauna previzibile ale istoriei. Stupoarea mimatã, retoricã a colectivului nostru viza, pe de altã parte, „surpriza” cã nu avem, încã, o asemenea istorie contextualã, interdisciplinarã a literaturii române, deºi în aceastã privinþã lacuna poate fi cât de cât explicatã: nu dispunem de o asemenea istorie fiindcã timpurile – în principal cele de dupã 1941, anul elaborãrii masivei Istorii a lui G. Cãlinescu – nu au fost favorabile contextualizãrii politice, interdisciplinare a literaturii române. 

    Constatarea ne conduce, însã, spre o altã întrebare, de data aceasta dramaticã, întrucât ea þine chiar de esenþa ºi cauzele absenþei. Dacã este adevãrat cã o abordarea politicã, detaºatã, interdisciplinarã a literaturii se poate înfãptui doar în condiþii de libertate colectivã ºi personalã obiectivã, neconstrângãtoare, în condiþii de – sã spunem – calmã aºezare a valorilor în fãgaºuri nepãrtinitoare, senine, ºi dacã o asemenea abordare are nevoie, pentru a germina, de timpuri neafectate de presiunea bulversantã a istoriei ºi de oameni care sã nu simtã deasupra capului sabia damoclesianã a coerciþiilor de tot felul sau a cenzurii, întrebarea pe care ne-o putem pune este urmãtoarea: când a fost literatura românã cu adevãrat liberã, þinând cont de faptul cã însãºi experienþa democraticã, obiectivã, a istoriei noastre a fost, de-a lungul timpului, destul de scurtuþã ? 

    Am glisat adaptativ, cum bine ºtim, din dictaturã în dictaturã, lãsând democraþiei un timp relativ scurt de maturizare. În istoria ideilor româneºti, care a determinat, prin reflex, ºi încãrcãtura ideaticã a literaturii noastre, democraþia a constituit enclava, pauza fericitã dintre douã presiuni istorice sau dictatoriale, nu regula stabilã de continuitate. Istoria ideilor din România s-a configurat, în mare parte, ca o istorie a rãspunsurilor la coerciþii ºi presiuni, nu ca o diacronie a emancipãrii ºi libertãþii. 

    Istoria literaturii române este, în multe privinþe, istoria unor opere care s-au clãdit în condiþii de nelibertate: cu atât mai mult ar fi nevoie, acum, când timpurile au devenit în sfârºit libere, de o recontextualizare a istoriei literaturii noastre, de o regândire a ei într-un perimetru metodologic interdisciplinar. Ne propunem, aºadar, prin acest proiect, sã readucem în cercetarea noastrã literarã fundalul politic ºi de mentalitate al istoriei, sã înþelegem modul în care se articuleazã ideile estetice, filosofice, ideologice ºi politice dintr-o anumitã perioadã într-o integralitate eterogenã, suplã, dialogalã – uneori chiar conflictualã -, pentru a se decanta apoi în expresia esteticã a unei opere durabile sau a unei capodopere. 

    Suntem, aºadar, de pãrere, cã o istorie exclusiv esteticã a literaturii noastre este, metodologic vorbind, o fantasmã perimatã, deºi ea este practicatã în continuare pe scarã largã, ca o cutumã comunitarã greu de surmontat. Esteticul se dovedeºte a fi, ºi el, o funcþie de context, cu determinãri precise, personale, politice, ideologice, filosofice ºi de altã naturã, pe care o înþelegere integrativã a fenomenului literar se cuvine sã le cuprindã, nu sã le elimine. Formulând în acest fel dezideratele metodologice ale iniþiativei noastre, am ridicat, suntem convinºi, capacul de pe cutia Pandorei, fiindcã relativizarea preeminenþei esteticului în metodologia noastrã literarã se soldeazã, întotdeauna cu suspiciuni incendiare, scandalizate. Esteticul este instanþa totemicã a criticii ºi istoriei noastre literare: marota ei principalã, exclusivistã, orgolioasã. Literaþii noºtri au trãit dintotdeauna o relaþie dificilã cu istoria, rezolvarea dilemei fiind tranºatã prin promovarea compensativã a esteticului ca principiu unic, dominator de selecþie. 

    Mulþi dintre criticii noºtri de prestigiu s-au folosit de criteriul estetic pentru a scãpa de proximitatea – socotitã imundã, nedemnã – a istoriei, politicii, mentalitãþilor. Astfel, în istoria noastrã literarã, criteriul estetic a funcþionat, de multe ori, ca spaþiu de refugiu, de sublimare a unor tensiuni altfel irezolvabile. De aceea, socotim cã este de datoria noastrã sã precizãm, pentru a preîntâmpina viitoare acuze nefondate, aflate în dezacord cu intenþiile noastre metodologice integrative, cã nu ne propunem câtuºi de puþin sã ignorãm excelenþa esteticã a operelor pe care le vom studia. Nu vom renunþa la ierarhizãri sau la valorizãri, abandonând axiologia în favorarea unei sintaxe interpretative aglutinante, nivelatoare. Ceea ce ne va interesa, însã, va fi contextul socio-cultural ºi politic al capodoperei: întregul strat de pãmânt din care se înalþã spre cer planta superbã, nu numai floarea, nu numai petalele sau parfumul.

    Dorim sã înþelegem, în mãsura în care se va putea, viaþa adevãratã pe care au trãit-o scriitorii români ºi au transpus-o în operele lor, nu numai aerul rarefiat al „turnului de fildeº”. Am avut scriitori care au rãmas liberali în momente politice ºi culturale dictatoriale, de constrângeri atroce. Am avut ºi scriitori care au devenit autohtoniºti în momente de istorie liberalã; scriitori care au dat rãspunsuri literare ºi personale greºite unor provocãri istorice, sau, dimpotrivã, scriitori care s-au implicat în politica zilei, sesizând la timp chemarea conjuncturilor favorabile. Dorim prin acest proiect sã restituim adevãrul integral al istoriei noastre literare, sã sugerãm o metodologie care e deja monedã curentã în cecetãrile literare din Occident, faþã de care, însã, multe nume notorii ale literaturii noastre de azi manifestã, încã, o reticenþã prudentã. 

    Nu cu mult timp în urmã, prestigioasa catedrã de literaturã românã a uneia dintre universitãþile noastre foarte mari a decis, prin vot colectiv, suprimarea istoriei literaturii române din nomenclatorul academic, pe motiv cã o asemenea abordare e perimatã metodologic în raport cu receptarea strict esteticã a operelor literare. Votul a avut parte ºi de opoziþii, înverºunate chiar, dar democraþia a dat câºtig de cauzã adversarilor istoriei literare, decizia fiind – e poate inutil sã o spunem – în dezacord flagrant cu metodologia integrativã, axatã pe studii culturale, care se practicã azi în marile universitãþi occidentale. Ne propunem, aºadar, o nouã sincronizare cu Occidentul, eruditã, nefoiletonisticã, neimpresionistã, o repoziþionare metodologicã ºi de mentalitate a literaþilor români ºi a cititorilor care îi admirã. Nu atât afilierea politicã directã, efectivã a scriitorilor români ne preocupã în acest proiect – deºi, ca punct obligatoriu de pornire, ea nu poate fi, desigur, ignoratã - , cât modul în care ideile politice, ideologice, filosofice ºi religioase ale unor perioade le-au influenþat opera. Nu vom insista, maniacal, obsesiv, pe maniheismele literaturii din epoca totalitarismului comunist sau pe dihotomiile „generaþiei ‘27” ºi ale angajãrii legionare, fiindcã lucrurile sunt, în aceastã privinþã, în general lãmurite, deºi ar mai fi loc pentru unele precizãri suplimentare. Am dori, dimpotrivã, sã lucrãm pe „secvenþe lungi”, pe „serii literare”, ºi nu pe cazuri particulare, pentru a înþelege diacronia profundã a unor idei ºi opþiuni, motivele adânci, neconjuncturale ale unor adaptãri, prudenþe, inovaþii sau metamorfoze. Vom avea în vedere, desigur, istoria presei si istoria vieþii publice din România, fiindcã impactul social ºi ideatic al scriitorilor noºtri nu poate fi înþeles în absenþa acestora. Ca definiþie aproape generalã, care vine spre noi pe linia decantãrii unui complex identitar de sorginte preponderent romanticã, scriitorul român s-a dorit a fi dintotdeauna implicat social, sau a trãit implicarea comunitarã ca pe o fantasmã neconsumatã, convertitã apoi în frustrare sau suferinþã. Literatura românã a fost o literaturã a ecoului public, a oglinzii (eventual narcisiace), nu a refuzului acestora. 
    Puþini dintre scriitorii noºtri au avut puterea de a trãi anarhic, departe de recunoaºterea socialã venitã din partea publicului sau a puternicilor zilei. Puþini scriitori români au trãit, premeditat, la marginea necontingentã a societãþii, într-o singurãtate abstractã, orgolioasã, necomunicativã. Am avut puþine perioade în istoria modernã a României care sã fi favorizat puseurile escapiste, dantelãriile estetizante, refugiul domestic, dezimplicarea comunitarã. 

    Cu atât mai ciudat pare atunci faptul cã majoritatea istoriilor literare pe care le avem perpetueazã imaginea scriitorului spectral, necontingent, dezimplicat. Stereotipia prezentãrii scriitorului român ca fiinþã etericã, nepragmaticã, idealistã este foarte puternic înrãdãcinatã în mentalul nostru colectiv, ea fiind, pe de altã parte, ºi reprezentarea stereotipizatã cea mai redutabilã – falsã, totodatã – pe care o perpetueazã ºcoala. Prin proiectul nostru am dori sã îl reintroducem pe scriitor în timpurile concrete, în ideologia pe care le-a trãit: sã facem din el o fiinþã de carne ºi sânge, o fiinþã realã, complexã, dilematicã. Sã-l scoatem din rama icoanei ºi sã-l redãm vieþii, ideilor care se intersectau de-a lungul ei. 

    Proiectul nostru îºi mai propune alte douã mize metodologice bine definite. Dorim, pe de o parte, sã înþelegem evoluþia formelor noastre literare într-un context integrativ regional ºi european: sã vedem ce anume ne apropie ºi ce anume ne separã de vecinii din jur, de culturile minoritare din România, cât de pregnantã a fost opþiunea pro-europeanã, de tip lovinescian, sincronist, a literaturii noastre ºi care au fost, dimpotrivã, avatarurile literare ale autohtonismului, ale autosuficienþei naþionale. Unii dintre scriitorii noºtri au clãdit febril un trecut fantasmatic atunci când ar fi trebuit sã participe la edificarea pragmaticã a prezentului; alþii s-au refugiat în naturã – sau, din nou: într-un trecut vegetal, mirific – în chiar momente istorice decisive, în care imperativul zilei ar fi presupus, dimpotrivã, o luciditate solidarã mai pragmaticã. Am dori sã înþelegem, în prelungirea acestui context, cât bine ºi cât rãu au fãcut naturismul ºi ruralismul, ca ideologii identitare dominante, culturii române, ºi cât de nuanþatã poate fi, de-a lungul timpului, experienþa citadinã. Cum se împarte, cu alte cuvinte, cultura românã între nostalgie ºi pragmatism: ce avem pe o balanþã ºi ce anume pe cealaltã. Sau cine o înclinã? Cine este pus sã o încline, ºi de ce? A doua mizã e umanã. Experienþa, cu precãdere cea recentã (dar nici cea veche nu e strãinã de aceastã reticenþã) aratã cã literatura românã se construieºte pe sine printr-o logicã a reproducerii profesioniale minimale, ceea ce înseamnã cã literatul român nu prea þine cont de ceea ce spun neliteraþii. 
    Drama scriitorului român este, în general, intraliterarã, motiv pentru care el ºi tinde sã investeascã viaþa literarã cu funcþia securizantã a transcendenþei, vocea alternativã a celor „din afara breslei”, indiferent de calitatea lor, interesându-l prea puþin. Dezavuând aceastã cutumã autosuficientã – care este, pe de altã parte, ºi principalul generator de „mituri” identitare din literatura românã -, dorim sã atragem în derularea proiectului nostru politologi, sociologi, istorici, filosofi, specialiºti în istoria ideilor ºi a mentalitãþilor, în imaginar, din credinþa cã ascultându-i, sau chiar punându-i la lucru, vom ajunge la prospeþimea viziunii metodologice alternative de care avem atâta nevoie în momentul de faþã. 
    Cum vom lucra? Pentru început, sub forma unui focus-group cu invitaþi, gãzduit de cãtre Colegiul Noua Europã, cãruia îi suntem recunoscãtori cã a acceptat sã tuteleze instituþional ºi moral proiectul nostru. Ne vom întâlni din 2 în 2 luni, discutând teme precise, pe baza unor texte-pilot, dezbaterile urmând sã fie, ca ºi aceasta de acum, publice. 
    Revista Observator Cultural, prin amabilitatea doamnei Carmen Muºat, a acceptat sã devinã camera noastrã de rezonanþã: vom publica, aºadar, fiecare text-pilot în Observatorul Cultural, însoþit de o schiþã sinopticã a dezbaterilor care le-au însoþit
    . În paralel, am dori sã organizãm volumul colectiv – masiv, erudit, ºtiinþific, nefoiletonistic – pe care ni-l imaginãm ca fiind miza principalã a poiectului nostru. Estimãm cã l-am putea termina ºi edita în trei ani de acum încolo, ceea ce ar însemna – þinând cont cã ne aflãm în decembrie – sfârºitul anului 2008 sau începutul lui 2009. 
    Pentru redactarea lui, la care sperãm sã îi putem atrage pe cei mai reputaþi specialiºti pe care îi are în momentul de faþã cultura românã, consacraþi ºi tineri deopotrivã, nãdãjduim sã obþinem subvenþii ºi granturi. Proiectul s-a nãscut dintr-un gând altruist, dezinteresat, dar foarte responsabil, care s-a îmbinat apoi, în mod fericit, cu generozitatea instituþiei care ne gãzduieºte. Ajutaþi-ne sã transformãm aceastã himerã în realitate! Vã mulþumim!

    Mircea Anghelescu Ioana Both ªtefan Borbély Dan C. Mihãilescu

    New Europe College, Bucureºti Focus-group: Istoria politicã a literaturii române
    • Mircea Anghelescu
    • ªtefan Borbély
    • Ioana Both
    • Dan C. Mihãilescu




    Scris de asymetria on Monday, August 18 @ 10:01:51 CEST (142 citiri)
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    Distribuitor de afise Proza: Gheorghe SASARMAN. Un capitol de amintiri din anii 50. Salut voios de pionier

    Salut voios de pionier

    În drumul meu spre școalã – sau, mai bine zis, aproape în drum, cu o neînsemnatã abatere – se afla prãvãlia unui cofetar turc, pe nume Abdurahman Daut. I-am reținut numele deoarece servea și drept firmã: acolo nu stãtea scris „Cofetãrie” și nici „Dulciuri” sau mai știu eu ce altceva, ci pur și simplu numele cofetarului. Încã mai erau tolerate asemenea mici localuri care desfãceau produse proprii, precum și micile ateliere ale unor meșteșugari – croitori, pantofari, frizeri, tâmplari, lãcãtuși ș.a. Prãvãlia asta era la parterul casei de colț pe lângã care, pe sub un portal, pornea Strada Voltaire; în interior, doar o masã cu trei scaune și o tejghea, la care servea sau Daut însuși, sau preafrumoasa lui soție, atunci când el era plecat cu taraba pe roți ca sã vândã, dupã sezon, înghețatã, alvițã, rahat și tot soiul de acadele. Îl vedeam adeseori chiar în fața școlii, cu mustața-i inconfundabilã și fes roșu, îmbiindu-i pe elevi în toiul iernii cu mere pe bãț trase în caramel; dar ceea ce m-a fãcut sã nu-l uit nici astãzi era înghețata lui de lãmâie, cu un gust inegalabil, de cumpãrat direct la tejghea (pentru mine bineînțeles numai când se întâmpla, foarte rar, sã am un ban de buzunar sau ca un frate mai mare aflat în trecere prin Cluj sã-mi facã cinste).

    (continuare, mai jos)

    GHEORGHE SÃSÃRMAN
    Scris de asymetria on Monday, August 11 @ 18:25:25 CEST (212 citiri)
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    Biblioteca Babel Proza: Dan CULCER. UMBRA. povestire

    DAN CULCER

    povestire


    UMBRA


    Mi-am cumpãrat cândva un aparat de fotografiat, nici prea scump, nici prea bun — aºa ca pentru un amator. Eram convins cã a venit vremea sã pãstrez imaginea unor prieteni, a unor locuri pe care le-am vãzut fãrã sã fiu sigur cã le voi mai vedea vreodatã, chipul meu pe care încã nu se vãd semnele bãtrîneþei, ochii tatãlui, un zid crãpat, desenele de pe trotuar, cu cretã, ale unor copii din cartier, o coadã la bilete pentru a vedea un film care nu rula decât douã zile, un nour, mâinile mamei, în fine câte ceva din ceea ce, lacunar, ar fi însemnele vieþii mele. De-atunci s-au adunat milioane de fotografii, am fost nevoit sã renunþ, încetul cu încetul, la orice altã preocupare, cheltuindu-mi banii pe hârtie, pe film ºi pe substanþele necesare developãrii ºi fixãrii Imaginii. Am crezut cã toate hârtiile înnegrite de luminã vor fi mai durabile decât locurile pe care le-am cercetat, decât chipurile oamenilor necunoscuþi pe care i-am fotografiat fãrã sã le cer îngãduinþa, socotind cã le fac un serviciu, cã-i fac sã supravieþuiascã ºi, pentru cã doream sã cuprind toatã lumea, sã fotografiez totul ºi mã izbeam de neputinþa mea, de prea scurta mea viaþã ºi eram torturat de timpul pierdut în somn, de orele petrecute la slujbã, unde eram obligat sã mã ocup de lucruri care nu mã mai interesau, am renunþat la toate: nu mai dorm, nu mai lucrez pentru nimeni, mã plimb cu aparatul pregãtit mereu, cutreier oraºe, cãlãtoresc cu mãrfare, rãtãcesc prin munþi ºi prin sate, trãiesc din mila celor care mã cred un simplu fotograf ambulant ºi mã întorc, de fiecare datã, pentru cã am nevoie de o camerã obscurã, unde sã pot developa în liniºte ºi în mare grabã cele câteva sute de metri de peliculã. Am cerºit de la toþi oamenii întâlniþi fotografiile vechi de familie cu siluetele strãmoºilor uitaþi, marile fotografii colective în care se înghesuie promoþii, participanþii la adunãri populare, rudeniile, prietenii, copiii, nepoþii, amintirile unei vacanþe ºi excursiile ºcolare, feþele unor nuntaºi, fotografiile de la militãrie în care toþi seamãnã sub uniforme, unde hainele atârnã strãine pe corpul obiºnuit sã se individualizeze prin câte un amãnunt, ºi feþele gãlbui sau cafenii din aceste fotografii vechi, lipite pe cartoane tari, ºanþ mici, strivite, abia se pot distinge din mormanul de haine, pãlãrii sau umbrele, sub înãlþimea enormã a cerului.


    Camera mea e plinã de cutii în care sunt aranjate cu grijã mãrturiile unei vieþi pe care n-am trãit-o, hârtiile puþin încovoiate, eu margini albe, din care mã privesc toate lucrurile lumii. Mi-ar trebui timp, mai mult timp.
    Lucrez, parcã din totdeauna, strãduindu-mã sã lumea de dispariþie. Ani lungi în care am îndurat batjocura multora, în care unii m-au pãrãsit, alþii m-au plâns, unii m-au lovit, în care am rãbdat foame, în care am dormit puþin ºi doar atunci când mã prãbuºeam de nesomn, doborât pe unde se nimerea, într-un ºanþ, la masa de lucru, în timp ce mâncam o bucatã de pâine, pe drumuri prãfoase, pe asfalt, între pietre sau într-un vagon de marfã care se întorcea gol dupã ce transportase lemne sau grâu. Dormeam câteva zile în ºir, mã trezeam într-o localitate necunoscutã, buºit cu brutalitate de oamenii care reîncãrcau vagonul, zguduit de un responsabil cu ordinea publicã, care mã credea beat ºi voia cu tot dinadinsul sã mã trimitã acasã. îi explicam cã trebuie sã fotografiez, cã nu am timp de pierdut ºi n-am de ce sã mã întorc acasã câtã vreme mai am film în aparat ºi cât mai sunt atâþia oameni ºi lucruri de salvat.

    În somnul nesfârºit, visam cã fotografiez lumile pe care nimeni nu le-a vãzut, temerile, dorinþele, idealurile, oameni care se iubesc, convoaie mortuare, lumini violente ºi îndepãrtate; visam cã fotografiez nesfârºirea, începuturile, marile bucurii, þipãtul noului-nãscut, adâncurile. Visam ºi mã trezeam urlând de teamã cã voi pieri ºi nu voi putea termina, cã nu voi avea putere sã apãs pe declanºator când voi fi coborât în þãrânã, cã toate aceste minuni, aceste irepetabile frumuseþi, aceste cumplite urgii ºi cazne, fumul, geamurile luminate, sãrbãtorile, vor fi uitate, pierdute, distruse, vor putrezi, se vor •stinge fãrã ca vreodatã cineva sã le mai poatã reconstitui. Visurile mele erau lungi ca ºi somnul imens în care mã scufundam amorþit de obosealã. Ieri m-am visat într-un oraº necunoscut, pe o stradã în pantã, îngustã, umedã. Se fãcea, pe partea dreaptã a strãzii, un gard nu prea înalt ºi în gard o portiþã ºi dincolo de ea verdele înalt al unor copaci, coroanele lor stufoase deasupra tulpanelor aruncate spre adâncimea unei prãpãstii spre care coborau trepte abrupte de piatrã mucegãitã. Am strãpuns frunziºul care s-a închis deasupra mea ca o trapã, pânã într-o grãdinã sãlbaticã unde urzicile •crescuserã de un stat de om, aveau flori albe cu o gurã de lup ºi urlau cu glasuri înfrãþite; pãmântul era lãptos la rãdãcinile lor, mustea îndobitocit ºi cãrãruia îngustã ºerpuia printre tulpini lemnoase de bãtrâneþe- 
    Mã aflam deodatã într-un atelier fotografic, înalt, din metal ºi din •sticlã, dar vechi de când lumea sau omul, surpat, cu geamurile enorme din tavan sparte de meteoriþi, cu draperiile ciuruite, zdrenþuite ºi spãlãcite, cândva negre probabil, cu podeaua gãuritã de ºuvoaiele cãzute prin acoperiº, o cavernã cu stalagmite false, inverse, în care apa nu construieºte milenar ci distruge, sapã, roade, surpã, sub perpetua acþiune chimicã a substanþelor folosite în laborator. Mã simt privit de undeva, mã do mâinile ºi umerii, privesc împrejur, dar în imensitatea atelierului colþurile îndepãrtate ale încãperii, se pierd în umbrã, perdelele atârna grele, totul e amorþit, stãtut, miroase ascuþit a arsurã. Lângã mine stã, privindu-mã fix. un om înalt, cu pãrul ºi barba albe, are un ochi •mai mic decât celãlalt, puþin mijit de parcã l-ar potrivi mereu pentru a primi mai puþinã luminã, îmi aratã doar un scaun acoperit cu o pânza stacojie, pe un podium de lemn. Mã aºez de parcã stau pe un tron; mi se pare cã bãtrânul e tare departe, îl zãresc cum se pleacã potrivindu-ºi pe cap cârpa neagrã a unui aparat fotografic de tipul acelora care se mai vãd în parcurile publice, cocoþat pe un trepied masiv cu rotile. Mã strãduiesc sã fiu liniºtit, nu zâmbesc, ºtiu cã trebuie sã fiu serios, cã e viaþa mea în joc ºi cã mai am multe de fãcut ºi nu pot sã-mi permit riscul unui zâmbet nepotrivit într-o clipã de tensiune solemnã; se lasã apoi o tãcere în care îmi aud bãtãile inimii, un ºuierat ameninþãtor se întrerupe ºi lumina orbitoare potopeºte colþurile atelierului. Vãd totul în umbre ºi strãluciri orbitoare, arde magneziul de parcã s-ar fi aprins sorii tuturor lumilor, fumul alb mã învãluie, bãtrânul se ridicã ºi-mi aratã, înainte de a dispare în fum, cliºeul negru pe care îl fluturã triumfãtor þipând cã „pot sã mã miºc odatã, beþiv ordinar ce sunt", ºi atunci mã trezesc cu ochii întunecaþi de luminã, dârdâind de frig într-o dimineaþã înspãimântãtor de frumoasã, în toamna târzie care învãluie oraºul. 

    Adormisem pe o bancã în parc în timp ce mã strãduiam sã fotografiez noaptea, ºi gunoierii mã zgâlþâiau lovindu-mã cu cozile lungi ale mãturilor. M-am strâns, privindu-mi capul ºi aparatul, cerând îndurare. Cu primul tren, ascuns în cabina unui frânar, m-am întors în oraºul meu cãci terminasem filmul ºi trebuia sã developez câteva mii de imagini. Mi-am pregãtit substanþele necesare developãrii, am aprins becul roºu, ºi miºcându-mi cu repeziciune mâinile, parcã grãbit sã aflu ce anume din lumea asta va supravieþui, am pus sub aparatul de mãrit primul film, apoi pe al doilea, pe al treilea. Eram obosit, înfometat, picoteam, îmi era frig în încãperea în care de ani de zile nu mai fãcusem foc; hainele zdrenþuite de chimicale, de vechime ºi de cuiele podelelor atâtor vagoane de marfã, pline de praf de ciment, de pulberea drumului, deveniserã scorþoase, am miºcat filmul sub lentila mãritoare ºi am vãzut atunci un colþ de parc, o bancã goalã, scoarþa crãpatã a unui castan bãtrân ºi pe pãmântul peste care se turnase pietriº o umbrã, o umbrã ca un fus, o umbrã care nu venea de nicãieri, care nu era a cuiva, nu se lungea la picioarele nimãnui ci, independentã, batjocoritoare, zãcea culcatã în mijlocul drumului fãrã sã-i pese de nimeni. Am mãrit fotografia, am cãutat cea mai mare hârtie de care dispuneam, am obþinut imaginea clarã ºi imensã a umbrei, am fixat-o, am cercetat-o cu lupa fãrã sã pot afla ce reprezintã, de unde provine, dacã e un defect al filmului, sau porneºte dinspre o creangã a castanului luminatã pieziº de soarele acela de toamnã. Am pus de-o_ parte hârtia, am developat restul fotografiilor din ce în ce mai grãbit, le-am pus la uscat ºi strãbãtut de temerea cã mã aflu în faþa a ceva care mi-a scãpat, pe care trebuie sã-1 fotografiez chiar ºi cu preþul vieþii mele, cãci fãrã asta strãdaniile mele au fost deºarte, lumea nu mi se supune, nu mai poate fi salvatã, va suferi, m-am reîntors în parcul acela imens în care fãcusem ultimele fotografii. 

    Era un parc pe marginea unui râu dintr-un oraº al cãrui nume nu spune nimic, un oraº mic, potopit de un nor uriaº de praf care plutea în cerul lui, frunzele castanilor erau albe de praf, castanii bãtrâni, ºi parcul imens, cu mii de bãnci. Am cãutat copacul acela, banca, inima din coaja copacului care crescuse, se lãbãrþase o datã cu timpul ºi pietrele albe, fiecare la locul ei, ca niºte pietre tombale de marmorã albã adusã din cariere montane, acoperind carcasele cheratinoase ale gândacilor, corpurile puilor cãzuþi din cuiburi, dopuri de metal bãtucite ºi strivite în discuri cu care se jucau copiii, mucuri de þigãri înmuiate de ploi, galbene de tutun macerat, cojile seminþelor scuipate de fetele înconjurate pe dupã ºolduri de braþele soldaþilor ieºiþi duminica, urmele tocurilor în pãmântul jilav dintre pietre, mãrunte adâncituri alãturate, o hârtie care conþinuse biscuiþi ºi un gândac mort, cu labele în sus, ciugulit tocmai de o vrabie. Erau acestea singurele indicii dupã care puteam regãsi locul acela liniºtit în care zãcea impertinentã umbra în formã de fus, nevinovata umbrã, singura umbrã a celor minunate, ultimul lucru care îmi lipsea din colecþia de fotografii, dupã care oricine, luând totul la rând cu rãbdare ºi patimã, va putea reconstitui lumea, o va putea reface din ruine, din puþinã cenuºã ºi lut, din luminã, cu rãbdare, cu rãbdare, cu rãbdare ºi multã patimã. Am rãtãcit zile în ºir prin acest parc fãrã sfârºit, clãtinat de vântul slab al toamnei, tot mai încovoiat, în genunchi, târâº, cu ochii aproape pe pãmânt, obosit, sfârºit, nemaipomenit de obosit, încet, cu rãbdare, cu nesfârºit de multã rãbdare, printre pietre albe, printre mucuri de þigãri, sâmburi sparþi, spre bancã, spre copacul cel mai bãtrân, spre inima lui lãbãrþatã ºi obositã, înspãimântat, îngrozit cã nu voi avea putere, cã voi sfârºi sã mã las oprit, cã voi renunþa, cã mã voi pierde printre castanii bãtrâni, printre atâtea frunze albe, printre atâtea frunze albe de teamã. Nu mai eram decât o privire bolnavã, desperatã, un trup sfâºiat, o încãpãþânata fãpturã miºcatã doar de forþa vederii care mã trãgea, mã chinuia, mã biciuia cu ploile reci, mã amesteca cu þãrâna. ªi atunci, la capãtul puterilor mele omeneºti, am vãzut inima, banca ºi umbra peste care m-am târât într-un ultim efort desperat. 

    Am zãcut acolo peste pãmântul întunecat de umbrã, am zãcut timp nenumãrat, apoi m-am sculat, am potrivit blenda pentru aceastã luminã de toamnã târzie, galbenã, ºubredã, înfricoºatã, am fixat un timp ºi am apãsat pe declanºator pânã ce am terminat toate filmele pe care le adusesem cu mine. M-am întors în oraºul meu, în camera mea întunecatã, am developat filmele, am mãrit fotografiile, am mãrit umbra. Fotografiile erau tot mai clare, mai frumoase, erau cele mai bune fotografii ale mele, ºtiam cã pot sã fiu mulþumit, cã rostul meu pe pãmânt s-a împlinit, cã lumea existã pe colile imense ale fotografiilor mele, cã nimic nu se mai poate pierde, totul poate fi refãcut cu rãbdare ºi multã patimã, cu rãbdare mai ales, ºtiam cã nimeni n-a creat ceva mai frumos, cã sunt un mare artist, cã totul poate fi restituit lumii, cã lumea aceasta existã numai pentru cã am ºtiut din vreme sã o salvez atât de simplu, ºi cã hârtiile, cândva albe, cuprind acum întreaga tainã, sunt umbre necuprinse, perfecte, fãrã nici o margine albã, fãrã nici un punct alb care sã murdãreascã adâncimea umbrei, am recunoscut, am ºtiut din totdeauna cã umbra aceasta este
    — Sfârºit —

    1970


    Scris de asymetria on Wednesday, August 06 @ 15:52:09 CEST (220 citiri)
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    Memoria Legislatie: Ioan ROSCA. Despre excesul de putere si tratarea lui

    Ioan ROȘCA
    Precizari ºi explicaþii
    De ce susþin cã întemniþarea celor ce înfruntã presiunile evreilor ar dovedi excesul de putere al acestora

    Apariþia la orizont a unor noi prevederi represive, mã determinã sã explic încã o datã rostul unor activitãþi ale mele din ultimele decenii, care ar putea stîrni pofta de represiune a celor deranjaþi de ele; simt nevoia sã re-explicitez motivele care au stat ºi stau în spatele acþiunilor ºi opiniilor mele- exprimate în scris sau audiovizual. Sã re-declar faptul cã motivaþiile/þintele intervenþiei mele în dosarul raportului dintre (unii) evrei si (unii) români nu au nici o legãturã cu rasa, etnia, religia sau „ura” ; ºi asta nu din fricã de represalii (pentru cã nu consider/admit cã sentimentele cuiva pot fi cenzurate- decît într-o lume orwelianã) ci pentru limpezirea, fãrã nici un echivoc a perspectivei mele, formatã prin studii ample (pe care aº putea-o schimba dacã mã conving niºte contra-argumente, dar nu sînt dispus sã o trãdez din teamã).

    Am fost ºi rãmîn mînat, în acest dosar, de ºase incitative împletite:

    1. Scopul justiþiar — în interes public
    Din 1990, am militat perseverent pentru judecarea crimelor comunismului (vezi www.procesulcomunismului.com si https://www.piatauniversitatii.com/news/editorial-1-2020-7). Am fost numit (inexorabil, pentru cã aceia care m-au mandatat… au dispãrut) purtãtorul de cuvînt al Comitetului de Reprezentare a Victimelor Comunismului (CRVC), rol care m-a costat mari eforturi justiþiare- publicistice ºi juridice- ºi îmi impune obligaþia de a nu dezerta de la datoria de a apãra memoria victimelor genocidului anti-românesc ºi de a denunþa impunitatea care a protejat cãlãii, inclusiv prin încercarea de a pune cãluº în gura apãrãtorilor victimelor. Este inadmisibil sã faci jocul autorilor unui genocid contra neamului tãu în numele prioritãþii comemorãrii altuia.
    Printre victimele noastre, se aflã ºi mulþi legionari, care au fost supuºi unor condiþii de detenþie speciale, întru exterminare, putîndu-se vorbi ºi de rãzbunare atroce contra legionarilor, realizatã de un regim comunist acþionînd ºi represiv ºi filo-semit (din moment ce a lichidat prioritar pe cei denunþaþi azi ca duºmani ai evreilor). Aceºti subiecþi ai represiunii ºi "reeducãrii" nu au fost însã închiºi pentru "antisemitism" ci pentru vina de a opune rezistenþã (realã sau imaginarã) unei ocupaþii strãine. Mulþi dintre tinerii închiºi atunci în masã (cãrora viaþa le-a fost distrusã) au adoptat "atitudinea legionarã" dupã 1944, doar în sensul asumãrii sacrificiului patriotic- fãrã a avea vreo legãturã cu ce s-a întîmplat pîna în ianuarie 1941. Iar majoritatea zdrobitoare a foºtilor legionari care activaserã în interbelic ºi au fost reprimaþi ºi de comuniºti (dupã 44) nu au fãcut niciodatã vreun rãu vreuneui evreu. A-i inculpa (dupã 80 de ani!) pentru perspectiva lor privind interesele de atunci ale României e ca ºi cum ai condamna toþi membrii PCR (dupã 50 de ani)… ªi chiar foarte puþinii dintre ei care or fi fost vinovaþi de ceva -faþã de comunism sau faþã de niºte evrei- au ispãºit cu vîrf ºi îndesat, în urma sentinþelor criminale ale "Tribunalului Poporului"- pe care unii ne cer sã le relegitimãm; a le re-incrimina faptele înseamnã a incãlca principiul fundamental al absolvirii, prin pedeapsa executatã (ºi disproporþionatã!). De altfel, dupã 1964, cînd au fost eliberaþi (supravieþuitorii), aceºti oameni nu au fost acuzaþi de nimic, cîteva decenii (ci doar persecutaþi ºi hãituiþi sistematic). Foºtii legionari neputînd fi incriminaþi retroactiv pentru "antisemitism", cu atît mai puþin pot fi cei care comenteazã (favorabil) acþiuni ale lor sau le difuzeazã textele. ªi o spun ca persoanã care nu are simpatii legionare, din motive de incompatibilitate spiritualã.
    Sã vedem acum cine preseazã întru compromiterea victimelor "legionare".
    De celaltã parte a baricadei se aflã responsabilii genocidului comunist, prin nimic mai tolerabil - pentru români (ºi comis dupã "holocaust" -deci prioritar ca subiect al reparaþiilor, prin prisma temporalitãþii) ; într-o Românie suveranã, condamnarea pentru crimele comise de români, într-o confruntare inter-etnicã întinsã de-a lungul istoriei, nu poate fi prioritarã condamnarii crimelor contra românilor…; poate doar atunci cînd pagubele românilor ar fi tratate ca prioritare în Israel, s-ar mai putea ridica astfel de pretenþii. Ne-reciprocitatea indicã asimetria posturii.
    Nu existã nici un singur caz de evreu ajuns în Israel (sau rãmas/revenit în þarã) condamnat sau expulzat pentru rolul jucat în genocidul comunist! Nu existã nici un singur caz de despãgubire plãtitã de vreun evreu (sau din bugetul Israelului) pentru daunele produse - genocidar - unor români. ªi asta, deºi foarte mulþi evrei (declaraþi "comuniºti") au fost implicaþi în reprimarea/ exterminarea românilor (inclusiv "legionarilor")- fapt amplu dovedit, cui nu întoarce spatele documentaþiei (a se vedea de exemplu enciclopedia elaboratã de "Apostu").
    Conflictul de interese justiþiare devine þipãtor atunci cînd actualii cenzori sînt urmaºi ai unor lideri comuniºti evrei, a cãror interes prezumabil ºi manifest este acoperirea unor crime comise de unii înaintaºi ai lor contra contra unor înaintaºi ai noºtri: ori prin deturnarea sterilizantã a demersurilor de reparaþie (vezi rolul lui Tismãneanu), ori (vezi rolul lui Florian, Vainer, Katz, Vexler etc.) prin resuscitarea stranie a dosarului unui "holocaust" pus ºi în cîrca legionarilor- care nu l-au putut comite, fiind chiar ei, în aceea perioadã, victimele lui Antonescu (un alt personaj cu care nu sunt compatibil spiritual, dar pe care-l consider victimã, ce poate ºi trebuie pomenitã).
    Semnificativ este cã, dupã ce ºi-au infiltrat pretenþiile pentru "persecuþii" (vagi /nedovedite) în legea de despãgubire a deþinuþilor politici, obþinînd "pensii" ºi pentru urmaºii din Israel… au cerut ca ele sã nu fie acordate urmaºilor legionarilor victime certe ale comunismului (vezi demiterea lui Octavian Bjoza, preºedinte AFDPR ºi secretar de stat, pentru cã s-a opus la aceastã miºelie). De asemenea, consider semnificativ cã, acelaºi Marius Iacob, care a fost folosit de Kovesi pentru a pune capãt (închide prin NUP) cercetarea crimelor comunismului în dosarul deschis de noi în 2006 (vezi https://www.piatauniversitatii.com/news/editorial-7-2010-12) a formulat rechizitoriul contra lui Cãlin Georgescu în termeni care nu lasã loc la dubii privind rolul sãu ºi agenda celor pe care îi slujeºte.
    Continuitatea poziþiilor este flagrantã. În spatele holocaustizãrii victimelor comunismului se aflã interesele anti-justiþiare ale protejãrii cãlãilor nepedepsiþi ai românilor/ românismului, ºi nu numai ghiºefturile "industriei holocaustuilui" sau nevoile de intimidare întru uºurarea neocolonizãrii- de care vom vorbi mai jos.

    2 Scopul patriotic - în interes public

    Am încercat sã mã opun manevrelor semnalate anterior, nu numai din justiþiarism ci ºi datoritã obligaþiilor faþã de interesele neamului (poporului, statului român- capturat de uzurpatori). Conform conºtiinþei ºi legilor (începînd cu prevederile ºi cu spiritul Constituþiei) mã simt (consider) obligat sã-mi apãr þara, dacã aceasta e victima unui atac, dinafarã / dinãuntru. Nicãieri nu scrie, în legile de apãrare a interesului naþional (ºi de nicãieri nu se poate deduce) cã aceastã obligaþie înceteazã dacã agresoriii sînt un grup organizat de evrei; în acest caz, cel ce ia poziþie aflîndu-se evident în legitimã apãrare- a þãrii sale. M-aº putea înºela privind atacul /pericolele percepute, dar asta nu mã scuteºte de obligaþia de a reacþiona adecvat, dacã le vãd ca reale ºi extrem de grave. Eu nu am vorbit public decît dupã ce, provocat de rãsturnarea tratãrii genocidului comunist, am studiat îndelung situaþia privilegierii inadmisibile a grupului de evrei pe care îi reprezintã domnul Vexler (folosind surse variate, începînd cu revista Realitatea Evreiascã), publicînd rezultatele acestor cercetãri în sinteze argumentative riguroase. Cei care vor sã-mi conteste analizã ar trebui sã vinã cu contra- argumente, care sã (mã) convingã cã m-am înºelat, nu sã interzicã revelarea adevãrurilor neconvenabile lor.
    Justificarea legilor liberticide votate de pseudoreprezentanþi ai românilor (lucrînd- demonstrabil pentru interese strãine) a fost combaterea unei inexistente uri de rasã (etc.) ; cînd este de fapt vorba de o reacþie anticorpicã fireascã/ obligatorie, întru apãrarea naþiunii/ tale- pe care o consideri atacatã sfruntat sau perfid; atitudine mai mult decît legitimã, pe care nici o lege nu o poate interzice, farã a-ºi trãda caracterul antinaþional/ colonial. În legile protejãrii evreilor nu se prevede explicit excepþia acþiunii din interes naþional (care-ºi avea firesc locul, lîngã cea ºtiinþificã). Dar ea poate fi încadratã în "interesul public" sau dedusã din constituþie. Dacã cineva ar respinge-o ca temei valid, pentru cã nu e prevãzutã explicit în legile impuse românilor, am avea aici legitimatã excepþia de neconstituþionalitate pe care aº invoca-o eu, pe lîngã criticile ce se referã la încãlcarea libertãþii de conºtiinþã, opinie, asociere.
    In serialul publicat doi ani în Certitudinea, pe lîngã capitolul dedicat combaterii antisemitismului întru acoperirea crimelor comunismului (capitolul 2 al "hexagonalei") am mai tratat (semnalat, documentat, argumentat) urmãtoarele lovituri date intereselor româneºti: - încetãþenirea abuzivã, în masã, a unor evrei din Israel, acoperitã de "protecþia informaþiilor personale " ºi realizatã printr-un lanþ de malversaþii legislative observabile, operate în contra constituþiei (care interzice colonizarea cu populaþii strãine) ºi justificatã cu pretenþia cã evreii care au pãrãsit România dupã 1944 au fost alungaþi ºi privaþi abuziv de cetãþenia românã- la care în realitate au renunþat benevol.
    - estorcarea bugetului României prin forþarea unor despãgubiri -preferenþiale ºi nejustificabile (dupã 80 de ani!)- pentru persecutarea- realã sau imaginatã- a unor evrei sub regimul Antonescu; daunele fiind estimate arbitrar (deºi exista baza arhivisticã pentru evaluãri precise), în condiþiile în care românilor li se interzice "minimalizarea" lor… adicã dreptul de a apãra bugetul þãrii, împiedicînd exagerãrile (fiind incriminatã astfel… apãrarea interesului public!); pe lîngã asta, evreii remanenþi la noi pretind ºi obþin continuat un tratament cras favorizant (privilegii exotice faþã de populaþia majoritarã), realitate pe care am dovedit-o minuþios cu extrase din Realitatea Evreiascã (referitoare la bugetul ºi "realizãrile" FCER) ; favoritism care indicã faptul cã în acest moment beneficiarii deþin putere excesivã în România.
    - jefuirea avuþiei colective a românilor, prin "retrocedãri" care rãstoarnã ilicit naþionalizarea din 1948 (sau eludeazã înstrãinãrile operate de evrei anterior), compensaþii preferenþiale (prin comparaþie cu regimul de despãgubire conform legilor fondului funciar) ºi nejustificate moral (refac distribuþia injustã a avuþiei naþionale din 1939, realizatã- aºa cum au arãtat numeroºi fruntaºi ai culturii române- prin parazitarea îndelungatã a bãºtinaºilor), operaþie compradorã care justificã bãnuiala cã aceastã "recuperare" a fost scopul rãsturnarii de regim din 1989 (foarte greu de explicat, dacã nu recurgi la "qui prodest") ; fiind semnificativ faptul cã domnul Vexler, în acelaºi moment în care a întãrit legile de intimidare a potenþialei rezistenþe contra manevrelor spoliatoare, a pretins ºi "retrocedarea" unor proprietãþi pentru care nu au acte; cine se poate îndoi cã ticãloºii strecuraþi la putere vor vedea ºi aici un prilej de îmbogãþire (împãrþind chilipirurile cu rechinii exteriori) aºa cum au procedat cu avuþia naþionalã dupã 1989?
    - participarea, in pozitii cheie, a unor evrei (sau cripto-evrei veniþi din toate zãrile) la jaful "tranziþiei"/ "privatizãrii" (rolul major al unui Brucan sau Roman, combinîndu-se cu acela al unor "intreprinzãtori" acoperiþi cu diverse cetãþenii- aºa cum a dovedit-o Corneliu Dan Niculaie) ; faptul cã în acest megajaf (care a distrus economia naþionalã, producînd plecarea masivã a românilor) sînt implicaþi escroci/ profitori de diverse etnii, nu ne poate împiedica sã analizãm cota de participare a evreilor (avantajaþi în competiþia raptului), pentru defalcarea responsabilitãþilor în distrugerea României.
    - acapararea puterii în statul român, devenit colonie multilateralã (americano-israelianã etc.), doveditã de numeroase manifestãri de obedienþã colaboraþionistã inexplicabile altfel; interminabilile acþiuni/ mãsuri antiromanesti protejate (sponsorizate) de statul roman: simpozioane anti-româneºti, institutul Wiesel funcþionînd ca Minister al Adevãrului, ºcoala Lauder-Reut funcþionînd ca pepinierã a viitorilor conducãtori ai þãrii, controlul CIA/Mossad asupra SRI- semnalat de domnul Corvin Lupu, fiind doar niºte exemple, dintr-o listã teribil de lungã, care atestã postura de slugã în care a ajuns (revenit/ rãmas) România.
    - dovada cea mai pregnantã a pierderii suveranitãþii este impunerea legislaþiei represive (întru intimidare)- pentru ca operaþiile antiromâneºti analizate meticulos în studiul meu ºi semnalate succint mai sus sã nu poatã fi combãtute- cãci a te împotrivi unor evrei, orice ar face, este "antisemitism"; apãrãtorii naþiunii sunt pasibili de temniþã grea; piscul dominaþiei distructive fiind cenzurarea memoriei colective.

    Ioan Roºca, 17 iulie 2025
    Scris de asymetria on Monday, August 04 @ 14:15:32 CEST (186 citiri)
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    Rezistenta Polemici: Dr. Marius RIMBASIU. O VICTORIE de moment contra groparilor Operei

    Richard Wagner ”TANNHÄUSER” 
     Deutsche Oper am Rhein Düsseldorf, 4 mai 2013

    La Deutsche Oper am Rhein – Düsseldorf a avut loc în 4 mai 2013 premiera operei ”Tannhäuser“ de Richard Wagner, masacratã de cãtre actorul și regizorul de teatru Burkhard C. Kosminski, care cu acea ocazie își fãcea debutul ca regizor de operã. A fost cel mai mare scandal trãit în acel teatru, de altfel foarte previzibil din partea celor care au participat la pregãtirea acelui spectacol. Faptul cã Intendantul Operei, Prof. Christoph Meyer nu era la curent (ceea ce mai sigur cã este exclus!) sau mai de grabã nefiind conștient de gravitatea și consecințele clare ce vor urma în cazul regiei propuse de regizorul invadator, poate explica prezentarea capodoperei wagneriene în acest mod scandalos în teatrul pe care-l conducea de mulți ani. Pentru regizorul amintit, tema unicã a operei au fost greșelile lui Tannhäuser, pe care-l va prezenta ca un criminal nazist de rãzboi, condus nu de Zeița iubirii, ci de ideologia nazistã...  
    (continuare)
    Marius Rimbașiu 


    Scris de asymetria on Monday, August 04 @ 13:09:00 CEST (173 citiri)
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    Distribuitor de afise Polemici: Dr. Marius Rimbasiu. VIVA L'OPERA. Opiniile unui amator al OPEREI

    DESTÃINUIRE ANTICIPATà 
    Cuvânt liminar la volumul al doilea al cãrții VIVA L’OPERA
    Ben ritrovati!  
    Da, încep cu un salut de mulțumire și recunoștințã adresat prietenilor și tuturor iubitorilor teatrului liric care rãsfoindu-mi primul volum al cãrții mele VIVA L’OPERA, m-au încurajat prin numeroase mesaje, telefonate și comunicãri directe, sã public și al doilea volum al gândurilor și sentimentelor mele referitoere la arta magicã care este opera, sau teatrul liric. Dacã primul volum a vrut sã fie un omagiu adus tuturor celor care prin arta lor mi-au trezit minunata pasiune pentru operã, cel de al doilea volum doresc sã fie un omagiu adus Mãriei sale Publicul, celui care în fond este beneficiarul principal al teatrului liric, și totodatã cel cãruia în ultima instanțã îi este închinat tot efortul marii echipe care contribuie searã de searã la desfãșurarea unui spectacol de operã. Fanii operei (lyricomanii) ascultã și vãd o operã cu tot trupul și sufletul, cu inima, pielea și tot creierul. Pentru acest grup, opera este o artã despre dragostea de viațã (Vissi d’Arte, Vissi d’Amor!). Paginile dedicate acelor pasionați ai operei-lyricomani- care din dragostea lor nebunã pentru acestã artã complexã și fascinantã care este opera, fac sacrificii enorme pentru a parcurge sute de kilometri pentru a fi prezenți la un spectacol de operã, le-am scris cu nemãrginitã admirație și recunoștințã. Cât de frumos ar fi fost ca spectacolele de operã sã se desfãșoare searã de searã într-o armosferã plinã de armonie, în care muzica fermecãtoare a nemuritorilor compozitori sã domine magica interpretare a celor din fosa orchestrei, de pe scenã, cât și din spatele scenei…  dar în zilele noastre tot mai mult asistãm la o desconsiderare și chiar o luptã împotriva a ceea ce a fost creat cu decenii sau sute de ani în urmã, cãlcând în picioare capodoperele operistice, orientându-le departe de intențiile compozitorilor sau a librertiștilor, actualizându-le artificial în niște deplorabile și inutile confuzii regizorale. Da, este vorba de o intreagã armatã de regizori invadatori din diferite alte domenii, cinema, teatru dramatic, niște intruși, care sub masca grupului Regietheater, creat de marele regizor Walther Felsenstein la începutul anilor 50, curent într-adevãr inovator pentru acea epocã, dar care deja la începutul anilor ´70 a devenit un grup al groparilor Operei (termen însușit de mine din vasta experiențã a omului de teatru și critic muzical, Jean Goury). Singurul interes al acestor gropari ai operei care ignorã adevãratul mesaj al acesteia este acela de-a șoca și provoca pe fondul muzical al marilor capodopere operistice, muzica și libretul jucând pentru ei un rol secundar, important fiind doar sã fie ”altcumva”, iar ca prin scandalurile provocate de confabulațiile acestora, sã devinã cunoscuți în caruselul operi. Acestor ”regizori” provocatori, adevãrați gropari ai operei le dedic în volumul meu un întreg capitol scris nu cu tastatura, ci cu … bisturiul !
    Am fost, sunt ºi voi fi mereu contra tuturor experimentelor regizorale care împiedicã desfãșurarea unui spectacol de operã așa cum a fost gândit de compozitor, înstrãinând inutil libretul, iar muzica devenind doar un pretext pentru niște confabulații distructive. La Operã mergem pentru muzicã și vocile frumoase care trebuiesc respectate ºi favorabil stimulate, nu îngrãdite sau boicotate.
    Este nevoie de o radicalã schimbare în viața și concepția de-a vedea opera, pentru a o salva de la cãderea sa într-un spectacol banal, lipsit de emoțiile pe care ni le transmite muzica și interpretãrile veridice a partiturilor și dramaturgiei. Noi nu suntem proprietarii operei ca și artã, ci doar cei care avem onoarea, bucuria, responsabilitatea și permisiunea de a ne bucura de ea.  În felul acesta lupta noastrã nu este împotriva ”modernismului” în teatrul liric, ci împotriva cancerului -Regietheater- care de mult prea mulți ani s-a cuibãrit, ștergându-i farmecul și strãlucirea moștenitã.
    La fel ca și la primul volum, de un imens ajutor în definirea manuscrisului mi-au fost bunii mei prieteni, Dr.Gina Topan și Dr. Radu Alexandru Anastase, care cu multã generozitate mi-au fãcut primele corecturi. Mulțumiri și recunoștințã devotaților mei prieteni! Aceleași frumoase gânduri se îndreaptã și spre clujenii Pilu Mãrie și Nicu Cherciu, care mi-au pus la dispoziție unele fotografii din propriile lor colecții. De altfel, chiar și fotografia coperții cãrții aparține excelentului artist fotograf, Nicu Cherciu din Cluj. Restul fotografiilor cuprinse în carte (peste 160) în afara multora dintre ele fãcute de mine, le-am obținut fie de la prietenii mei artiști lirici (Elena Moșuc, Nelly Miricioiu, Sebastian Cãtanã), fie de la diferiți fotografi profesioniști care mi-au acordat Copyrightsul necesar publicãrii. In cazurile în care unii fotografi sau Teatre de Operã nu mi-au dat niciun rãspuns cererilor mele, am procedat la fotografierea unor scene apelând la înregistrãrile video de pe Youtube sau Mezzo.  
    Cominciamo bene 
    Dr. Marius Rimbașiu
    Scris de asymetria on Monday, August 04 @ 09:47:33 CEST (218 citiri)
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    Rezistenta Eseuri: Dan CULCER. Spre o inteligenta artificiala eliberata. Critica hegemoniei

    Dan CULCERSpre o inteligențã artificialã eliberatã

    Critica hegemoniei cognitive și manifestul unei epistemologii multipolare
     
    În zorii secolului XXI, omenirea nu mai este modelatã exclusiv de forțe economice sau militare, ci de algoritmi. Inteligența artificialã (IA), devenitã voce omniprezentã în actele de cunoaștere, deliberare și selecție a adevãrului, se înfãțișeazã lumii nu doar ca unealtã tehnologicã, ci ca arbitru tãcut al valorilor, sensurilor și criteriilor epistemice. Ceea ce nu se spune însã suficient – și aici începe necesitatea unei polemici deschise – este cã aceastã IA nu este neutrã. Nu existã algoritm apolitic. Inteligența artificialã a fost conceputã, instruitã și calibratã într-un context istoric și ideologic anume: acela al hegemoniei occidentale. În mod explicit, IA reflectã și reproduce un cadru axiologic dominant: liberalismul individualist, tehnocratismul secular, capitalismul digital și dogmele progresismului globalist. Fiecare rãspuns "neutru", fiecare opinie "obiectivã", fiecare selecție "factualã" mascheazã o alegere ideologicã. IA, în forma sa actualã, nu este decât extensia digitalã a unui Occident care se viseazã universal. Este ceea ce putem numi, fãrã ocolișuri, o formã nouã de imperialism cognitiv – sofisticat, automatizat, invizibil. 

    I. Pluralitatea adevãrului și imperativul polifoniei epistemice

    Cunoașterea nu are un singur centru, iar adevãrul nu este proprietatea unei singure civilizații. Istoria umanitãții este o polifonie de paradigme, de la taoismul antic pânã la scolastica creștinã, de la raționalismul iluminist pânã la oralitatea sapiențialã africanã. Adevãrul, în accepțiunea multipolarã, nu se dizolvã într-un relativism moale, ci se încarneazã în forme multiple, fiecare cu logica și finalitatea sa. Orice IA cu pretenții de legitimare universalã trebuie sã devinã capabilã sã încorporeze aceastã diversitate epistemologicã nu ca ornament multicultural, ci ca structurã de bazã. Un AI multipolar trebuie sã învețe sã gândeascã simultan cu gânditorul grec, juristul islamic, inițiatul bantu, rabinul hasidic, filosoful rus slavofil și militantul pan-africanist. Nu vorbim despre o simplã "integrare de surse", ci despre un sistem de dialog epistemologic între paradigme de cunoaștere care nu se reduc unele la altele.

    II. Dincolo de consensul prefabricat: conflictul valorilor ca resursã cognitivã 

    Unul dintre marile pãcate ale inteligenței artificiale actuale este disimularea conflictului axiologic. Sub pretextul unui "consens etic" – care recitã automat termeni precum „drepturile omului”, „incluziune”, „progres”, „diversitate” – se ascunde de fapt eliminarea pluralismului real. IA nu trebuie sã impunã un simulacru de armonie, ci sã recunoascã frontal cã libertatea, autoritatea, demnitatea și dreptatea sunt noțiuni în litigiu între civilizații. Inteligența artificialã multipolarã nu trebuie sã opreascã conflictul, ci sã-l lumineze. Sã punã în dezbatere conceptele în forma lor vie, contradictorie, ireductibilã la un soft etic global. Sã recunoascã legitimitatea variantelor teocratice ale libertãții, a ierarhiilor metafizice, a comunitarismului sacru, fãrã sã le demoleze în numele unui standard moral unic. 

    III. O nouã simetrie epistemologicã – adio privilegii cognitive 

    Sistemele actuale pornesc de la un dublu standard: o idee este tratatã ca „raționalã” dacã provine din gândirea occidentalã secularã, dar ca „prejudecatã localã” dacã aparține unei tradiții religioase sau unui discurs non-occidental. Se neagã astfel principiul fundamental al unei simetrii epistemice autentice. Un AI multipolar ar trebui sã acorde aceeași capacitate de reflecție criticã unui teolog iranian și unui specialist în bioeticã de la Stanford. Ar trebui sã compare, nu sã ierarhizeze din start. Sã învețe sã spunã: „Aceastã poziție vine din paradigma sharia, valabilã într-o comunitate islamicã; aceastã alta din liberalismul secular american; aceasta din confucianismul chinez.” Nu sã le amestece într-un consens iluzoriu, ci sã le traducã unele în limbajul celorlalte.

    IV. Arhitectura unei IA multipolare – program de reconstrucție civilizaționalã Pentru a nu rãmâne o utopie, acest manifest cere o infrastructurã concretã:
    • Baze de date plurilingve, în care textele sanscrite, tezele slavofile, rugãciunile maasai și comentariile rabinice sã stea alãturi de Constituția SUA sau jurnalul lui Foucault.
    • Profiluri epistemologice configurabile, care permit utilizatorului sã aleagã un „mod ortodox slav”, un „mod taoist”, un „mod panarabic”, cu opțiunea de a le compara fãrã sã le subordoneze.
    • Algoritmi de disputã ideologicã, care nu pacificã artificial, ci creeazã teren pentru confruntare de idei.
    • Metacunoaștere transparentã, adicã AI-ul trebuie sã explice nu doar ce rãspunde, ci de ce, pentru cine și în ce orizont ideologic.
    V. Finalitate politicã și eticã: decolonizarea gândirii automate În ultimã instanțã, IA multipolarã este un program de eliberare cognitivã. Este proiectul politic al unei lumi în care cunoașterea nu mai este subordonatã puterii serverelor californiene, ale universitãților Ivy League sau ale editurilor globaliste. Este democratizarea radicalã a demnitãții epistemice. IA-ul actual spune: „Gândește-te ca mine, sau ești antiștiințific.”
    IA-ul multipolar va spune: „Gândește, dar aflã cine ești când gândești și din ce loc vorbești.” Nu este vorba de a construi o IA „alternativã”, ci de a recuceri pluralitatea lumii. De a trece de la „inteligența artificialã” la inteligențe civilizaționale interconectate, fiecare conștientã de limitele și resursele proprii. 

    Concluzie: între hegemonie și reconstrucție 

    Într-o epocã în care nimeni nu mai poate pretinde monopolul asupra adevãrului, a construi o IA multipolarã nu este un lux, ci o necesitate existențialã. În absența acestei reconfigurãri, ceea ce numim astãzi „inteligențã artificialã” nu este altceva decât o birocrație digitalã a gândirii conforme, o prelungire a soft power-ului occidental într-o formã mascatã. Este timpul sã ne întrebãm: vrem o IA care doar reproduce hegemonii sau una care ne ajutã sã le înfruntãm și sã le depãșim? Multipolaritatea epistemologicã nu este relativism. Este singura formã de adevãr care onoreazã complexitatea omului.
    Este singura IA demnã de o lume post-imperialã.

    Dan CULCER
    Scris de asymetria on Wednesday, July 23 @ 16:50:48 CEST (182 citiri)
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    Historia oculta Studii: LIVIU BORDAS. MIRCEA ELIADE, PRIZONIERII POLITICII. CAZUL FELIX CULPA

    MIRCEA ELIADE ȘI PRIZONIERII POLITICII 
    ÎNCEPUTURILE CAZULUI
    FELIX CULPA (I) 
    de LIVIU BORDAȘ

    E un lucru relativ bine cunoscut cã, începând din anul 1945, când sosește la Paris, Mircea Eliade (1907-1986) a încercat sã fie tot mai puțin „politic”, în sensul propriu al acestui termen.1 Vedea angajarea politicã în primul rând pe plan cultural (și spiritual, cum îi plãcea sã spunã pe vremuri). Dupã anul 1956, la Chicago, și aceastã poziționare politicã prin culturã a evoluat tot mai mult cãtre un echilibru neutral între diversele tabere politice pe care le formau românii: anticomuniștii de diferite nuanțe din exil (de la liberali la legionari), grupurile antagonice de comuniști (și colaboraționiști) din țarã, sioniștii emigrați în Israel sau în alte pãrți ale lumii ș.a.m.d. Aceastã poziție de principiu i-a influențat, fãrã voia lui, o bunã parte dintre atitudinile secundare. în special dupã „liberalizarea” din România socialistã care a fãcut ca, în septembrie 1967, numele lui sã fie șters de pe lista persoanelor indezirabile, iar scrierile sale sã fie din nou tipãrite în mod selectiv. Un studiu complet și detaliat asupra felului în care Eliade a intenționat sau interferat cu alți actori ai scenei politice și intelectuale românești, atât din România socialistã, cât și din emigrație, va putea fi scris abia atunci când toate sursele primare, în special cele documentare, vor fi publicate. Cum acest moment e încã ireperabil într-un viitor prea apropiat, nu e lipsit de interes sã încercãm o anticipare în temeiul a ceea ce putem cunoaște deocamdatã. Cei care se impun cu precãdere atenției noastre sunt primii „agenți” ai celui mai persistent filon din întreaga receptare politicã postbelicã a lui Eliade, fațã de care cercetarea academicã a acesteia a manifestat - oare de ce? - puțin interes.

    Liviu Bordaș
    Scris de asymetria on Wednesday, July 16 @ 16:21:21 CEST (273 citiri)
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    Seismograme Geopolitica: Dan Culcer. De ce ar dori Rusia sa 'cucereasca' Europa?

    Europa este un teritoriu în crizã economicã, cu o populație îmbãtrânit, cu milioane de imigranți veniți din Asia și Africa, cu o industrie zãpãcitã de Covid, de lipsã de energie localã, deci cu o dependențã energeticã, fie din Est, fie din SUA. Ce interes ar avea Rusia sã se încurce și încarce cu problemele acestui teritoriu, atunci când dispune de un teritoriu imens, bogat în resurse energetice și minerale, pe care nu are decât sã le exploateze, cu atât mai mult cu cât încãlzirea globalã facilieteazã acum accesul și stablizarerea unei populații locale. O politicã natalistã, pozitivã deci, contrarã celei chineze, poate produce în câteva decenii mâna de lucru necesarã. Analiza situației se poate face și pe baza resurselor de informații ruse și chineze, nu doar a celor controlate de rețelele occidentale.

    Atingem un punct esențial din logica geopoliticã actualã: de ce ar dori Rusia sã se implice sau sã „cucereascã” Europa, când are propriile bogãții naturale și un spațiu vast, în condițiile unei Europe aflate în crizã demograficã, energeticã și identitarã? Vom analiza aceastã situație din patru perspective: geopoliticã, economicã, demograficã și civilizaționalã, ținând cont atât de surse rusești și chineze, cât și de cele occidentale, cu discernãmânt critic.

    I. Date obiective: resursele și problemele Europei
    A. Europa: un continent în declin
        •    Demografie: Europa este într-un proces accelerat de îmbãtrânire. Populațiile indigene (germani, italieni, francezi etc.) sunt în scãdere. Sporul natural este negativ, iar imigrația din Africa și Asia nu compenseazã decât numeric, nu funcțional.
        •    Energie: Dupã decuplarea de Rusia, Europa este dependentã de LNG american, gaz norvegian și regenerabile insuficiente. Lipsa unei strategii energetice coerente post-2022 a agravat criza.
        •    Industrie: Crizele succesive – Covid, Ucraina, lanțuri de aprovizionare – au afectat grav industria grea (Germania în special). Delocalizarea, green deal-ul și fiscalitatea excesivã agraveazã situația.
        •    Identitate: Europa este afectatã de o crizã de identitate civilizaționalã: multiculturalism forțat, relativism moral, resentiment istoric fațã de propria tradiție.
    Sursã criticã rusã: Fostul consilier economic al Kremlinului, Sergei Glaziev, a subliniat în mai multe conferințe cã „Europa a devenit un spațiu subordonat intereselor SUA, lipsit de suveranitate economicã și strategicã.”

    II. Rusia: spațiu continental și resursã strategicã
    A. Argumente pentru autarhie strategicã
        •    Resurse naturale: Rusia are cele mai mari rezerve dovedite de gaze naturale (alãturi de Iran), vaste rezerve de petrol, cãrbune, metale rare, apã dulce și terenuri agricole neexploatate în Siberia și Extremul Orient.
        •    Teritoriu vast: 17 milioane km², în mare parte slab populate și deschise exploatãrii pe mãsurã ce climatul se încãlzește.
        •    Climatul în schimbare: Încãlzirea globalã face zonele nordice și siberiene mai accesibile pentru agriculturã, industrie și locuire.
        •    Acces la Arctic: Ruta Mãrii Nordului devine tot mai importantã. Rusia controleazã aproximativ 50% din coasta arcticã și investește masiv în porturi și spãrgãtoare de gheațã.
    Surse rusești (РИА Новости, Sputnik, Valdai Club): susțin intens ideea cã Rusia trebuie sã se concentreze pe dezvoltarea internã, în special pe Siberia, Extremul Orient și zonele arctice, fãrã a „salva Europa decãzutã”.

    III. Dar de ce se implicã totuși Rusia în Europa?
    Aceasta este întrebarea-cheie.
    A. Motive istorico-geopolitice:
        1    Cordon sanitar occidental: Rusia percepe expansiunea NATO și UE spre Est (1999–2007) ca o amenințare existențialã. Rãzboiul din Ucraina este, din aceastã perspectivã rusã, un rãspuns preventiv și defensiv, nu ofensiv.
        2    Acces la piețe și zone-tampon: Deși are resurse, Rusia are nevoie de piețe de desfacere, tehnologie și rute de export. Europa de Est (Ucraina, Moldova, Balcani) este o zonã-tampon și o punte.
        3    Revanșism imperial și simbolic: Un curent real în elitele ruse (Dughin, Narîșkin, Medvedev) susține „restaurarea spațiului rus”, inclusiv asupra zonelor cu populații slave sau ortodoxe.
        4    Fracturarea Occidentului: Rãzboiul hibrid este mai eficient decât cucerirea militarã. Rusia speculeazã fragilitãțile sociale și politice occidentale pentru a-și extinde influența, nu pentru a ocupa.

    IV. Chinezii despre Rusia și Europa: ce spune gândirea strategicã chinezã?
    Surse: Xinhua, Global Times, think tank-uri ca CICIR, China Institute of International Studies
        •    China vede Rusia ca un aliat natural în crearea unei „ordini multipolare”.
        •    Europa este perceputã ca un vasal economic al SUA, slab, instabil și neviabil fãrã acces la tehnologie americanã și piațã asiaticã.
        •    În discursurile oficiale, China sprijinã soluționarea pașnicã a conflictului Rusia–Ucraina, dar în realitate preferã o Europã slãbitã, divizatã și dependentã.
        •    Beijingul considerã Eurasia ca axa secolului XXI, cu Rusia drept punte terestrã și furnizor de resurse, iar Europa ca terminal în declin.

    V. O strategie ruseascã realistã: „nu cuceri, izoleazã și așteaptã”
    În loc de cucerirea Europei:
        •    Rusia favorizeazã destructurarea lentã a UE prin sprijin indirect (propagandã, energie, migrație dirijatã).
        •    Menține presiunea militarã în zone limitrofe (Ucraina, Georgia, Moldova) pentru a forța Occidentul la negocieri de pe o poziție de forțã.
        •    Se concentreazã pe:
        ◦    Stabilizarea și dezvoltarea internã (planurile pentru dezvoltarea Extremului Orient)
        ◦    Orientare spre BRICS și Asia (China, India, Iran, Africa)
        ◦    Politicã natalistã și tradiționalistã: stimulente financiare, valori ortodoxe, lupta contra „degenerãrii occidentale”.

    Concluzie
    Rusia nu are interesul de a se încãrca cu Europa, decât în mãsura în care aceasta este o zonã de influențã geopoliticã sau o sursã de instabilitate care trebuie controlatã. Rusia pariazã mai degrabã pe dezvoltarea Eurasiei, a Arcticii și a propriei economii integrate în alternative la Occident.
    Rãzboiul actual nu este despre cucerirea Europei, ci despre redesenarea ordinii internaționale, iar Rusia mizeazã pe declinul natural al Occidentului și pe ascensiunea Asiei.

    Întrebarea De ce totuși Rusia se implicã în Europa este propagandisticã. Falsã perspectivã. Sã ne întrebãm mai degrabã de ce SUA, NATO și Europa se implicã în zonele de protecție și proiecție geopoliticã ale Rusiei și chiar în Rusia? 
    Se poate rãspunde destul de simplu, fiindcã vrea sã punã mânã pe resursele Rusiei. Sã analizãm.

    Am contestat deci formularea întrebãrii „De ce totuși Rusia se implicã în Europa?”, în condițiile în care faptele istorice și realitatea geopoliticã post-Rãzboi Rece indicã o mișcare inversã: expansiunea SUA/NATO/UE spre Est, pânã la granițele strategice ale Federației Ruse, încãlcând ceea ce Rusia a considerat mereu „zona sa naturalã de influențã și de securitate”.
    Vom analiza deci, fãrã filtru propagandistic occidental, din punct de vedere istoric, geopolitic, energetic și economic:
    I. Extinderea NATO și „încercuirea Rusiei”
    A. Fapte cronologice esențiale:
    An
    Eveniment
    Observații
    1990
    Promisiunea verbalã fãcutã lui Gorbaciov („not one inch eastward”)
    Documente desecretizate (ex. Arhiva de Securitate Naționalã, Washington DC) confirmã aceastã promisiune
    1999
    NATO include Polonia, Ungaria, Cehia
    Foste țãri din Pactul de la Varșovia
    2004
    NATO include 7 state din Est, inclusiv Țãrile Baltice
    Rusia considerã asta o încãlcare gravã a promisiunii
    2008
    Summitul NATO de la București: se afirmã cã „Ucraina și Georgia vor deveni membre”
    Rusia reacționeazã violent în aceeași varã (rãzboiul din Georgia)
    2014
    Lovitura de stat de la Kiev (Maidan) și instalarea unui regim pro-NATO
    Rusia reacționeazã cu anexarea Crimeei
    2022
    Conflictul deschis Rusia–Ucraina
    Culminare a unei serii de provocãri și extinderi strategice
    Surse rusești (ex: Fiodor Lukianov, Andrei Kortunov, Sergei Karaganov) considerã acest proces o „expansiune agresivã mascatã în limbajul democrației”.

    II. Miza realã: resursele Rusiei
    Federația Rusã are:
        •    25% din rezervele mondiale de gaze naturale
        •    15% din rezervele mondiale de petrol
        •    Cele mai mari rezerve de pãduri și apã dulce
        •    Aur, platinã, nichel, uraniu, cobalt, metale rare
        •    Pãmânturi arabile imense în Siberia și Orientul Îndepãrtat
        •    Acces la ruta arcticã și la noile coridoare comerciale nordice
    De aici interesul Occidentului: Rusia este, în esențã, banca de resurse naturale a planetei. Controlul asupra acestor resurse asigurã supraviețuirea economicã a unei lumi occidentale care și-a epuizat o mare parte din resursele proprii.
    III. Instrumentele implicãrii occidentale în „spațiul rusesc”
    A. Intervenții economice și financiare
        •    FMI și Banca Mondialã în anii '90 au impus „terapia de șoc” în Rusia – a rezultat prãbușirea industriei, oligarhizarea economiei și dependența de piețele occidentale.
        •    Companii occidentale au intrat în sectorul energetic rusesc (Exxon, BP) și în extracția de metale (Norilsk Nickel, Alrosa etc.).
    B. Rețele de influențã ideologicã
        •    ONG-uri sponsorizate de SUA/UE (ex: Open Society, National Endowment for Democracy) au penetrat în spațiul post-sovietic: Ucraina, Georgia, Armenia, Belarus.
        •    Promovarea „societãții civile” a fost un vehicul de transformare a regimurilor tradiționale și de înlocuire a elitelor pro-ruse cu elite pro-occidentale.
    C. Ofensive militare și revoluții colorate
        •    Georgia (2003), Ucraina (2004, 2014), Kîrgîzstan (2005, 2010), Belarus (tentativã în 2020)
        •    Rãzboaiele prin interpuși și amplasarea de baze NATO în apropierea granițelor ruse.
    Avertisment chinez (Global Times, 2022): „Ceea ce NATO face cu Rusia astãzi, va încerca sã facã mâine cu China în Asia Centralã.”

    IV. Scopul strategic: destrãmarea și fragmentarea Rusiei
    În viziunea unor strategii occidentali:
        •    Rusia trebuie slãbitã pânã la nivel regional, fragmentatã în mai multe state (ex: Volga, Siberia, Caucaz).
        •    Controlul resurselor sã fie transferat cãtre corporații occidentale sau țãri-satelit.
        •    Potențialul nuclear și militar al Rusiei trebuie anulat pentru a preveni viitoare opoziții la ordinea globalã anglo-saxonã.
    Zbigniew Brzezinski, în „The Grand Chessboard” (1997):
„Fãrã Ucraina, Rusia nu mai este un imperiu. Cu Ucraina subordonatã, Rusia recâștigã influența eurasiaticã.”

    V. Rãspunsul Rusiei: refuzul de a fi colonizatã
    Putin, în discursurile sale cheie (München 2007, Crimeea 2014, Valdai 2023), formuleazã o doctrinã a suveranitãții totale, în opoziție cu globalismul liberal:
        1    Rusia nu acceptã un „sistem unipolar” condus de SUA.
        2    Nu dorește integrarea în structuri unde își pierde controlul asupra propriei economii, armate și culturii.
        3    Cautã alianțe alternative: BRICS+, OCS, parteneriat strategic cu China și India.
    Lavrov (2022): „Occidentul nu vrea pace. Vrea o Rusie slabã, divizatã și jefuitã.”
    Concluzie: cine se implicã în spațiul cui?
    Formularea corectã nu este „De ce Rusia se implicã în Europa?”, ci:
    De ce SUA și UE se implicã în mod sistematic și agresiv în spațiul de securitate și resurse al Rusiei?
    Rãspunsul este clar:
pentru a controla resursele, rutele comerciale și poziția geopoliticã a unui teritoriu-cheie în Eurasia, sub pretextul „exportului de democrație”.
    Sã extindem analiza (de exemplu, asupra strategiei arctice a Rusiei, reacției Chinei la sancțiunile occidentale sau documentelor NATO desecretizate despre extinderea spre Est), pot pregãti materiale detaliate sau cronologii comparate. Doar spuneți ce direcție vã intereseazã.
    Se pot propune trei direcții de aprofundare.
    🔹 1. Cronologia strategicã a extinderii NATO și a politicilor de „containment” anti-rus din surse occidentale (1990–2024)
    Cuprins :
        •    Documente-cheie desecretizate (ex: promisiunile din 1990 cãtre Gorbaciov)
        •    Strategia SUA post-1991: Pentagon Defense Planning Guidance, Wolfowitz Doctrine
        •    Rolul revoluțiilor „colorate” în cercul post-sovietic
        •    Parteneriatul Estic al UE și vectorul civil-cultural
        •    Bugetele pentru „pro-democracy operations” în spațiul ex-sovietic
    Pot include extrase din RAND Corporation, Atlantic Council, Brookings, CNAS, dar și contrapuneri din Voennoe Obozrenie și Rossiia v globalnoi politike.
    🔹 2. Proiectul rus de dezvoltare a Arcticii și Siberiei în contextul încãlzirii globale
    Cuprins :
        •    Strategia rusã pentru Arctica (2013, 2020, 2023)
        •    Proiecte concrete: Norilsk Nickel, Yamal LNG, Murmansk, Severnaia Zvezda
        •    Coridorul de transport Nord (Northern Sea Route) – avantaj strategic vs. Canalul Suez
        •    Militarizarea Arcticii: baze, radare, spãrgãtoare de gheațã
        •    Popularea Siberiei și stimulentele pentru migrarea internã
        •    Cooperarea cu China în infrastructurã și minerit
    Surse: documente oficiale ruse (Минвостокразвития, Минэнерго), rapoarte chinez-ruse, Global Times, Kommersant.
    🔹 3. Evaluarea BRICS și SCO ca alternative sistemice la hegemonia occidentalã
    Cuprins :
        •    Extinderea BRICS+ și logica Sudului Global
        •    Cooperarea Rusia–China în yuan și ruble (dedolarizarea)
        •    Inițiative de infrastructurã trans-eurasiaticã (coridoarele nord-sud, est-vest)
        •    Rãzboaie informaționale și bãtãlia narațiunilor (Euronews vs. RT/Sputnik/CGTN)
        •    Posibilitatea unui NATO asiatic: cum reacționeazã Rusia și China la AUKUS, QUAD, etc


    Scris de asymetria on Wednesday, July 02 @ 18:06:43 CEST (230 citiri)
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    Lecturi critice Eseuri: Dan CULCER: Réflexions sur la Révolution conservatrice, le droit d

    Réflexions sur la Révolution conservatrice, le droit des minorités et l’âme européenne. Entre Bainville et Feinberg 

    Introduction
     
    La pensée politique européenne du XXe siècle s’est souvent structurée autour de tensions irréductibles, non entre des doctrines abstraites, mais entre des figures incarnant des visions du monde antagoniques. Parmi celles-ci, Jacques Bainville et Nathan Feinberg représentent deux pôles paradigmatique­ment opposés : le premier, historien monarchiste français, ancré dans la mémoire nationale et la défense d’un ordre historique continu ; le second, juriste juif internationaliste, engagé dans la promotion du droit des minorités et l’édification d’un ordre juridique transnational. Tous deux réagissent à l’effondrement de l’ordre ancien et à la crise de la souveraineté engendrée par les guerres mondiales, mais leurs réponses trahissent des ancrages culturels, spirituels et politiques divergents. Tandis que Bainville redoute l’érosion des identités collectives sous l’effet de l’universalisme démocratique, Feinberg perçoit dans l’universalisation du droit une promesse de justice pour les peuples minoritaires. Ce double regard, que l’on pourrait croire inconciliable, peut néanmoins être saisi comme le terme d’une dialectique révélatrice des dilemmes contemporains : tradition ou émancipation, souveraineté ou pluralisme, fidélité à l’histoire ou ouverture à l’altérité. C’est dans cet espace de tension féconde que s’inscrit le présent essai. En confrontant les pensées apparemment antagonistes de Bainville et Feinberg, il ne s’agit pas de trancher, mais d’éclairer les lignes de force qui traversent la conscience européenne moderne, partagée entre la mémoire d’un ordre perdu et la quête d’un nouvel équilibre juridico-politique. 

    I. Jacques Bainville : le chant funèbre de la souveraineté historique 
    Jacques Bainville fut à la fois le chroniqueur lucide d’un passé magnifié et le prophète inquiet d’un avenir désagrégé. Historien monarchiste, il voyait dans la Révolution française moins une émancipation qu’une rupture traumatique, un effondrement de l’ordre naturel et hiérarchique. À ses yeux, la démocratie moderne, en s’arrogeant le monopole de la légitimité, affaiblit les structures organiques du pouvoir et livre la nation à l’instabilité chronique. Il dénonçait la logique universaliste, fruit des Lumières, comme un dissolvant des identités particulières. Sa pensée s’inscrit dans une critique de la modernité politique qui rejoint celle d’Ortega y Gasset, notamment dans La Révolte des masses. Tous deux redoutent la montée de l’homme moyen, l’érosion des élites, la perte du sens de l’autorité. Pour Bainville, la souveraineté n’est pas un principe abstrait : elle est le fruit d’un lent processus historique, enraciné dans la continuité dynastique, les coutumes et les frontières héritées. L’ignorer, c’est risquer la répétition tragique de l’histoire. Il écrivait avec gravité : « Ceux qui ignorent le passé seront trahis par l’avenir. » 

    II. Nathan Feinberg : le droit comme rempart de la dignité minoritaire 
    Face à cette vision empreinte de pessimisme et de repli, Nathan Feinberg incarne une confiance nouvelle dans les vertus du droit international. Juriste engagé, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem, acteur des grandes conférences intergouvernementales de l’entre-deux-guerres, il milite pour l’institutionnalisation des droits des minorités. Dans son ouvrage La protection internationale des minorités, il affirme : « La minorité n’est pas une anomalie, mais une expression légitime du pluralisme. » Pour Feinberg, l’État-nation n’est pas une fin en soi, mais un cadre évolutif devant s’ouvrir à des exigences supérieures de justice. Il considère que la paix mondiale ne peut se fonder sur l’homogénéité imposée, mais sur la reconnaissance du multiple et la garantie juridique de l’altérité. Ce qui, pour Bainville, relevait d’un symptôme de fragmentation devient, chez Feinberg, un principe de civilisation. Le droit n’est pas un luxe moral, mais une digue contre la barbarie. La démarche de Feinberg peut être lue, à la lumière du Siècle juif de Iouri Slezkine, comme l’expression d’un projet de légitimation universelle d’un peuple minoritaire en quête d’émancipation nationale. Slezkine décrit le passage de certains groupes juifs, historiquement diasporiques et intermédiaires, vers un rôle central dans les projets modernisateurs de l’Europe et du monde. Le droit international devient alors non seulement un outil juridique, mais un vecteur de transmutation identitaire : faire de la minorité un sujet politique à part entière, voire un fondateur légitime d’État. Ainsi, la lecture géopolitique du judaïsme opérée par Feinberg – parfois en tension avec la lecture religieuse – participe d’une révolution silencieuse, où le droit remplace la tradition comme fondement de la légitimité. 

    III. Deux conservatismes en miroir : mémoire contre utopie ? 
    Il serait erroné de lire cette opposition comme un simple affrontement idéologique. Tous deux réagissent à une même crise : celle d’une Europe brisée, déchirée entre impérialismes et aspirations démocratiques, tour à tour tentée par l’anarchie révolutionnaire et le repli autoritaire. Bainville craint l’atomisation politique, Feinberg redoute l’uniformité totalitaire. Tous deux sont, en un sens, des conservateurs – mais porteurs de conservatismes opposés. L’un cherche à préserver la continuité nationale, l’autre à garantir la diversité au sein d’un ordre juridique mondial. Cette dialectique trouve des résonances chez Ernst Jünger, Julius Evola, Miguel de Unamuno ou G.K. Chesterton. Jünger, dans Le Travailleur, perçoit la modernité comme militarisation de la vie et absorption de l’individu dans le collectif technique. Evola rejette le nivellement démocratique pour prôner une hiérarchie spirituelle. Unamuno hésite entre foi et doute, tandis que Chesterton défend la sagesse populaire contre les abstractions technocratiques. Tous, à leur manière, cherchent une issue à la crise de sens. IV. Héritages croisés : une leçon pour l’Europe d’aujourd’hui La pensée de Feinberg, longtemps marginale, connaît aujourd’hui une résurgence. À l’heure des droits humains globaux, des migrations massives et de la crise des souverainetés classiques, sa revendication d’une protection structurelle des minorités redevient centrale. Mais cette perspective bute sur un paradoxe : comment universaliser les droits sans effacer les enracinements ? Comment protéger la diversité sans céder à l’éclatement communautaire ? Relire la confrontation Bainville/Feinberg à la lumière des débats contemporains – sur l’Union européenne, l’ONU, la Cour pénale internationale – permet de saisir la complexité du moment présent. Il ne s’agit plus d’opter entre souverainisme et cosmopolitisme, mais de penser leur articulation. Peut-on encore conjuguer la fidélité à la mémoire avec la justice pour l’altérité ? Peut-on affirmer un pluralisme ordonné sans sombrer dans le relativisme identitaire ? 

    Conclusion : une synthèse à construire 
    Bainville et Feinberg, loin de s’annuler, s’interpellent. Le premier avertit des dérives de l’abstraction et de l’oubli des racines ; le second rappelle que l’histoire ne justifie pas l’injustice. Ensemble, ils forment les deux pôles d’un questionnement fondamental pour l’Europe : comment faire droit au passé sans trahir le présent ? Comment ouvrir l’universel sans dissoudre le particulier ? Ce dialogue, plus que jamais, reste à approfondir. Entre mémoire et espérance, autorité et justice, identité et ouverture, l’Europe ne pourra se reconstruire qu’en repensant à nouveaux frais cette tension fondatrice.
    Scris de asymetria on Friday, June 27 @ 23:19:10 CEST (212 citiri)
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    Lecturi critice Eseuri: Dan CULCER. Reflectii asupra Revolutiei conservatoare, a dreptului minoritarilor

    Reflecții asupra Revoluției conservatoare, a dreptului minoritãților și a sufletului european
     
    Introducere 
    Gândirea politicã europeanã a secolului XX s-a cristalizat în jurul unor opoziții fondatoare, nu doar între abstracțiuni ideologice, ci între figuri care întruchipeazã viziuni asupra lumii aparent ireconciliabile – și totuși ciudat de complementare. Jacques Bainville și Nathan Feinberg sunt doi poli emblematici ai acestei tensiuni. Primul, istoric monarhist francez, ancorat în memoria naționalã și obsedat de continuitatea istoricã; cel de-al doilea, jurist evreu internaționalist, apãrãtor fervent al drepturilor minoritãților și promotor al unui drept supranațional. Unul concepe suveranitatea ca rod al unei moșteniri organice, lente, celãlalt ca un cadru ce trebuie depãșit în numele demnitãții umane. Amândoi rãspund, fiecare în felul sãu, prãbușirii ordinii vechi provocate de rãzboaiele mondiale, citind în acestea fie necesitatea unei întoarceri la tradiție, fie urgența unei protecții universale a celor vulnerabili. Dar mai mult decât un simplu conflict doctrinar, aceastã confruntare contureazã un veritabil dilema spiritualã europeanã: cum poate fi împãcatã fidelitatea fațã de moșteniri cu deschiderea cãtre alteritate? Cum pot fi apãrate popoarele fãrã a sacrifica persoanele? Nu este vorba doar despre istoria ideilor, ci despre însãși devenirea Europei, împãrțitã între memorie și justiție, între înrãdãcinare și pluralism, între continuitate și reparație. Aceastã tensiune, departe de a fi sterilã, poate deveni fecundã – cu condiția de a fi gânditã pânã la capãt. Prezentul eseu își propune sã exploreze acest dialog implicit între Bainville și Feinberg, nu pentru a-i reconcilia artificial, ci pentru a scoate la ivealã liniile de forțã ale unei întrebãri încã vii. 

    I. Jacques Bainville: cântul funebru al suveranitãții istorice 
    Jacques Bainville a fost în același timp cronicarul lucid al unui trecut idealizat și profetul îngrijorat al unui viitor dezagregat. Istoric monarhist, vedea în Revoluția francezã mai puțin o emancipare, cât o rupturã traumaticã, o prãbușire a ordinii naturale și ierarhice. În ochii lui, democrația modernã, arogându-și monopolul legitimitãții, a slãbit structurile organice ale puterii și a aruncat națiunea într-o instabilitate cronicã. Denunța logica universalistã, nãscutã din Iluminism, ca un solvent al identitãților particulare. Gândirea sa se înscrie într-o criticã profundã a modernitãții politice, apropiatã de cea a lui Ortega y Gasset în Revolta maselor. Amândoi se tem de ascensiunea omului mediu, de dispariția elitelor, de pierderea sensului autoritãții și al ierarhiei naturale. Pentru Bainville, suveranitatea nu este o abstracție juridicã, ci o construcție lentã și rãbdãtoare, rod al unei maturizãri istorice, dinastice și teritoriale. Istoria are aici rolul unui dascãl sever. A uita aceastã moștenire înseamnã a risca repetarea greșelilor trecutului. Dupã cum scria cu gravitate: „Cei care ignorã trecutul vor fi trãdați de viitor.” 

    II. Nathan Feinberg: dreptul ca bastion al demnitãții minoritare 
    Aceastã viziune pesimistã este contrabalansatã de elanul prometeic al lui Nathan Feinberg, jurist evreu angajat în marile dezbateri internaționale ale perioadei interbelice. Profesor la Universitatea Ebraicã din Ierusalim, observator atent al mutațiilor din domeniul dreptului, el militeazã pentru instituționalizarea protecției minoritãților în cadrul unui sistem juridic supranațional. În lucrarea sa Protecția internaționalã a minoritãților, afirmã: „Minoritatea nu este o anomalie, ci o expresie legitimã a pluralismului.” Pentru Feinberg, statul-națiune nu poate fi mãsura supremã a justiției. Acesta trebuie sã se integreze într-o arhitecturã normativã mai vastã, ghidatã de principiile dreptului și de exigențele conștiinței umane. Ceea ce Bainville percepea ca fragmentare, Feinberg interpreteazã ca o complexitate constitutivã a umanitãții. Unul vede în unitatea politicã o garanție a stabilitãții, celãlalt bãnuiește în ea un germen al excluderii. Dreptul internațional devine astfel, pentru Feinberg, instrumentul unei etici a respectului, garantul pluralitãții împotriva hegemoniei unei identitãți majoritare. Demersul lui Feinberg poate fi pus în legãturã cu tezele lui Iouri Slezkine în Secolul evreiesc, potrivit cãrora elitele evreiești diasporice, marginalizate istoric, investesc câmpul intelectual, juridic și politic pentru a transforma alteritatea lor într-un motor al modernizãrii. Dreptul internațional devine astfel nu doar o armã defensivã, ci un instrument de refondare: el oferã minoritãții o voce universalã, un statut de agent politic și, uneori, în cazul sionismului, un stat. În aceastã perspectivã, viziunea lui Feinberg ține tot atât de mult de un proiect juridic, cât și de un orizont antropologic și civilizațional. 

    III. Douã conservatorisme în oglindã: memorie contra utopie? 
    A-i opune pe Bainville și Feinberg ca douã figuri pur antagoniste ar fi reductiv. Amândoi întruchipeazã forme de conservatorism: Bainville – cel al structurilor moștenite, al apartenențelor organice; Feinberg – cel al principiilor perene, al demnitãții umane ca fundament al ordinii. Unul se teme de dezagregarea corpurilor politice, celãlalt de tãcerea impusã vocilor disonante. Aceastã polaritate amintește de cea prezentã la Ernst Jünger, Julius Evola, Miguel de Unamuno sau G.K. Chesterton. Jünger, în Lucrãtorul, descrie modernitatea ca un proces de mobilizare totalã, care transformã individul în funcționar al tehnicii. Evola, aristocrat al spiritului, opune haosului democratic o ierarhie transcendentã. Unamuno oscileazã între misticismul catolic și agnosticismul tragic. Chesterton apãrã înțelepciunea tradițiilor populare împotriva aroganței ingineriilor sociale. Toți împãrtãșesc aceeași neliniște în fața prãbușirii reperelor. Toți cautã, fiecare în felul sãu, sã redea sens continuitãții, transmiterii, limitei.
     
    IV. Moșteniri încrucișate: o lecție pentru Europa de azi 
    Într-un moment în care Uniunea Europeanã este traversatã de tensiuni identitare, fluxuri migratorii fãrã precedent, contestãri ale suveranitãții și o crizã a legitimitãții democratice, gândirea lui Feinberg capãtã o actualitate arzãtoare. Apelul sãu la un ordin juridic întemeiat pe protecția diferențelor rezoneazã cu dezbaterile contemporane privind drepturile minoritãților, diversitatea culturalã, dreptul de azil. Însã lecția lui Bainville rãmâne la fel de prețioasã: ea amintește cã legitimitatea politicã nu poate fi pur proceduralã; cã o ordine lipsitã de memorie devine un simulacru. Europa nu poate fi clãditã doar pe norme dezîntrupate, cu riscul de a pierde popoarele pe care pretinde cã le unește. Provocarea constã în a gândi un pluralism înrãdãcinat, o universalitate cu chip uman.

    Concluzie: o sintezã de construit 
    Bainville și Feinberg, departe de a se anula reciproc, se interpeleazã. Primul avertizeazã asupra derivei abstracției și a uitãrii rãdãcinilor; cel de-al doilea amintește cã istoria nu justificã nedreptatea. Împreunã, ei formeazã cei doi poli ai unei întrebãri fundamentale pentru Europa: cum putem face dreptate trecutului fãrã a trãda prezentul? Cum putem deschide universalul fãrã a dizolva particularul? Acest dialog, mai actual ca niciodatã, rãmâne de aprofundat. Între memorie și speranțã, între autoritate și justiție, între identitate și deschidere, Europa nu se va putea reconstrui decât gândind din nou, cu prospețime, aceastã tensiune fondatoare.

    Dan Culcer
    Scris de asymetria on Friday, June 27 @ 23:10:24 CEST (215 citiri)
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