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Studii: Matei Culcer. Lobbying Associatif et groupes d'intérets en France
Lobbying Associatif et
groupes d'intérêt en France.
Enjeux et moyens, quelles
contradictions?
INTRODUCTION
Un
premier ouvrage en français a été publié en 1983 par Jacques- A.
Basso, consacré aux groupes de pression. il les décrit alors comme
étant réserver à la seule civilisation anglo saxonne. Il n'existe
en Europe, selon lui, rien de comparable à l'institution du
lobbyisme tel qu'elle est présente aux États unis par exemple. Il
semble que la situation ait changé au cours de ces vingts dernières
années. Le lobbying est depuis entré dans notre vocabulaire et dans
l'équilibre politique, quoi que peu de gens sache encore ce qu'il
désigne précisément.
Le
lobbying mis en place par les groupes d'intérêt, en tant qu'il
représente «les
actions d'un groupe organisé qui vise à infléchir les politiques
publiques dans un sens favorable aux intérêts du groupe»1,
est présent en France sous de multiples formes.
Nous définirons ici les
groupes d’intérêt comme des entités qui cherchent à représenter
les intérêts d’une section spécifique de la société afin
d’influencer la volonté politiques. Leur action excluent tout à
fait la participation aux élections. Elle se fait par des moyens
détournés qui vise à influencer le circuit décisionnaire, en
utilisant plusieurs types d'outils que nous développeront plus loin.
Cette large définition nous permet d'englober les organisations
d’action collective, comme les associations, mais aussi des
mouvements sociaux, des entreprises ou des acteurs individuels qui
peuvent être amenés à adopter un comportement de groupe d’intérêt.
Notre
critère se situe donc sur la démarche
des groupes d’intérêt, plutôt que sur l'aspect institutionnel
ou sur le degré d’organisation de ces groupes. Si
on accepte cette définition, le cercle des lobbies inclus plus que
les seuls groupes d'intérêt économiques. En effet, la plupart des
associations sont susceptible d'être conduites à protéger ou
défendre une cause centrale. Ainsi, les
représentants des groupes sociaux sont des participants actif de la
vie politique dont le nombre est finalement plus important que l'on
ne le pense.
Le droit d'association est
institué en France depuis 1901 et permet aux personnes qui le
souhaitent de se réunir en vue de partager d'une manière permanente
ou non, un intérêt commun. Le droit d'association qui est
indissociable du droit de réunion fait partie intégrante des
libertés publiques. Ainsi l'association peut notamment agir en
justice, par le biais de sa personne moral, au nom d'intérêts
collectifs qui entrent dans son objet social. Mais elle peut aussi
utiliser d'autres moyens plus détourné pour faire entendre ses
revendications auprès du pouvoir politique.
La politique se fonde sur
l'idée de groupe en tant que fait social premier. C’est en effet
le groupe qui socialise l’individu et qui lui fournit le prisme à
travers lequel il perçoit le monde. Sa caractéristique principal
est d'être égoïste par nature. Ils ne cherchent, en effet, qu’à
maximiser ses bénéfices, même s'il s'agit de le faire au détriment
d'un autre. La compétition en vue d’une répartition favorable des
bénéfices politiques explique sans doute l’équilibre des
pouvoirs et du cadre politique. Les groupes latents (non organisés)
peuvent se mobiliser dès lors que leurs intérêts sont menacés, ce
qui garantit à priori qu’un groupe puisse exercer une domination
durable, contraire aux intérêts d’un ou de plusieurs autres
groupes.
La
situation socio économique de l'Europe et plus particulièrement de
le France connait des temps difficile. La réforme des retraites mis
en place cette année, les problèmes liés au logement, à la
précarité des jeunes et des moins jeunes, à l'accès au soins, et
à un niveau de vie décents sont autant d'aspects d'une crise qui
découle des dérives du système économique mondial. C'est la
volonté politique qui a soustrait ce système à l'implosion que
génère des pratiques douteuses. Signe que celle ci est toujours au
cœur de notre société, malgré la domination apparente de
l'économie de marché mondialisé. Il
convient donc, plus que jamais, pour les groupes qui souhaitent
défendre leurs intérêts, de peser sur l'état.
Ce
qui nous intéresse ici c'est donc bien la place qu'occupe le
lobbying dans le champs du social et la pertinence des moyens mis en
place. En effet, à travers nos recherches il semble que se dégage
une certaine contradiction, en ce qui concerne le lobbying
associatif, entre les moyens et les fins. Ce que nous tenterons en
dernière instance de déterminer ici.
Pour cela nous présenteront d'abord le développement de l'activité
lobbyiste en France aujourd'hui, ses acteurs, ses moyens et ses
enjeux. Puis nous tenterons de déterminer quel est effectivement sa
place dans le champs du social, en présentant une partie des
associations, ou des collectifs, qui tentent de faire pression sur le
gouvernement et les instances décisionnaire. Avec quels moyens,
notamment l'utilisation des médias, quels objectifs et quelle
réussite. Puis nous conclurons sur une réflexion concernant la
pertinence de l'utilisation des médias comme relais des
revendications, notamment à travers l'analyse sociologique sur le
temps accéléré d' Hurtman Rosa.
I. Le lobbying, définition
et analyse du phénomène
Nous analyserons dans cette partie la place du lobbying associatif en
France, les grandes catégories représentatives. Ainsi que les
enjeux et les moyens à leur disposition.
A. Les acteurs - historique du lobbying en France et dans le monde.
La
France à une attitude très spécifique concernant les groupes
d’intérêt. Cette conception prend ses sources dans l’histoire
politique du pays. La méfiance envers les corporations connait un
essor important dans la seconde moitié du XVIe siècle, et atteint
son apogée à la Révolution, où plusieurs lois interdisent tous
les «corps
intermédiaires»
entre le peuple et l'état. Ces corps qui selon Rousseau «entravent
l’expression de la volonté générale, qui ne saurait émaner que
de la délibération des citoyens.»
2
En
effet, la Loi Le Chapelier, est votée en 1791 et vise a interdire
les coalitions de patrons et d’ouvrier avec l'idée que:
«Il
n’y a plus de corporations dans l’Etat ; il n’y a plus que
l’intérêt particulier de chaque individu et l’intérêt
général. Il n’est permis à personne d’inspirer à un intérêt
intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un intérêt
de corporation.»3
Il faudra alors attendre 1884 et la Loi Waldeck-rousseau pour que les
syndicats soient autorisés, et 1901 en ce qui concerne les
associations.
Sous le Régime de Vichy le gouvernement tentera de rétablir les
prérogative du corporatisme et achèvera ainsi d’associer aux
groupes d’intérêt une connotation négative.
Pourtant
récemment, l'État, et plus généralement l’action publique, ont
connu de profondes
transformations
qui tendent à accorder une meilleure place et une plus grande
légitimité aux groupes d’intérêt et plus largement à
de nouveaux acteurs, redistribuant alors les parts relatives au
pouvoir entre État, société et économie.
Ce phénomène est renforcé par la politique de décentralisation,
qui reproduit ces évolutions au niveau des collectivités
territoriales.
Selon E. Grossman, chercheur au Cevipof (Sciences Po) et enseignant à
l'IEP de Paris, et S. Saurugger, professeur des universités à l'IEP
de Grenoble et chercheur à Pacte, auteurs de plusieurs ouvrages et
articles sur le sujet, deux systèmes se trouvent confrontés.
D'une part, le modèle représentatif que nous connaissons et qui
forme avec le vote, et le suffrage universelle, la pierre angulaire
de nos démocratie moderne.
D'autre part, la théorie du système fonctionnel, selon laquelle le
système en question remplacerait petit à petit les formes
politiques dites, « représentatives ».
Cette idée prend ses racines dans le constat du déclin de
l'équilibre bipolaire du citoyen et de ses représentants, au profit
de nouveaux acteurs émergeant qui seraient les mouvements sociaux,
ou les groupes d'intérêts. Cette tendance serait à l'origine d'une
nouvelle organisation politique qui prendrait ses racines et sa
légitimité dans des instances parallèles à celle
institutionnalisé par les pouvoirs publics.
En effet, dorénavant, d'une manière ou d'une autre, des groupes
n'ayant d'autre légitimité à existé que celle qu'ils se
confèrent, participent à la délibération. Les groupes d’intérêt
peuvent être considérés comme des acteurs contribuant à attirer
l'attention des pouvoirs publiques, sur tel ou tel sujet, en
instaurant des débats dans lesquelles, idéalement, les membres
peuvent échanger leurs opinions de manière raisonnée. Ils
participent par ailleurs, à des échanges avec les citoyens et les
acteurs politiques via les médias ou internet, ou d'autres
manifestations locales devenant ainsi des acteurs du l'équilibre du
système démocratique en France. Enfin,
on constate également une professionnalisation du lobbying
et la création d’un véritable marché, avec la création
d’agences spécialisées qui disposent de moyens de plus en plus
élaborés et variés pour exercer leur influence.
-
Les grandes catégories.
Nous avons repris les trois grandes catégories que dégage Gilles
Lamarque. Chargé de cours à l’Ecole des Hautes Etudes
Commerciales, dans son ouvrage sur le lobbying.
Selon l'auteur
« Il existe des
lobbies permanents et des lobbies plus éphémères. » 4qui
se forment en fonction des besoins. Ces groupes d'intérêt tentent
de défendre leur position par rapport aux actions publiques.
Il différencie les lobbies qui exercent leur activité au grand
jour, voire de manière « quasi institutionnelle», des lobbies
qui exercent leur influence de manière plus détournée. C'est
d'ailleurs selon lui ce types d'actions qui nourrit la suspicion à
l'encontre du lobbying.
G. Lamarque dégage donc trois grandes catégories de lobbyisme.
a. « Il existe des organisations dont le
lobbying est la finalité mais qui réfutent la qualification de
lobby au nom de sa connotation péjorative. »
Se sont les syndicats comme groupes de pression, le lobbying patronal
ou encore les organisations professionnelles.
Historiquement, les syndicats sont
les premiers groupes de pression à avoir vu le jour ou au moins à
avoir reçu cette attribution. Leur capacité d'influence a été
longtemps jugée nuisible à la défense des intérêts de l'État.
Leur existence est légale à partir de 1884. Elle l'était dans les
faits depuis 1864 avec la reconnaissance du droit de grève.
Aujourd'hui, les syndicats occupent
aujourd'hui une place quasi officielle dans les institutions de la
République. Parallèlement à leur mission classique de
représentation des salariés, ils exercent certaines
prérogatives de puissance publique puisqu'ils sont appelé à la
concertation et au débat par les pouvoirs publiques eux même, même
s'ils ne sont pas toujours entendu.
En effet, dans la conception moderne
des rapports sociaux, les syndicats de salariés, comme les
représentants des employeurs, sont des partenaires sociaux. Lorsque
l'État entreprend de modifier la législation sociale, il soumet
préalablement ses projets à l'avis des syndicats au nom de la
concertation.
b. « Il existe des
personnes morales qui, sans être des lobbies, font du lobbying à
titre principal ou accessoire. »
Ces dernières années sont apparus des structures auxiliaires au
lobbying sous la forme de cabinets spécialisés. Cette situation
correspond à une professionnalisation du secteur. Se sont par
exemple des consultants en management , en communication, ou des
avocats qui revendique également une spécialisation en lobbying. On
constate le développement d’un véritable marché de travail du
lobbying avec des ressources et un savoir-faire précis, en dehors
des compétences concernant un secteur social spécifique mais
tournée vers une activité de lobbiysme « pur ».
D'ailleurs, d'anciens négociateurs, hommes politiques (Tony Blair,
Bill Clinton) ou hauts fonctionnaires trouvent un débouché de plus
en plus intéressant dans le secteur du privé.
L'activité de conseil en lobbying est cependant en France une
profession relativement récente et peu développé. La situation
diffère fortement de celles des pays anglo-saxons.
Dans un premier temps, les mentalités françaises assimilent encore
largement le lobbying à la corruption et au trafic d'influence. Dans
un deuxième temps, l'éclosion de la profession dans certains pays à
été servie par une réglementation généralement peu contraignante
mais garante de la transparence nécessaire au respect de la
démocratie, ce qui n'est pas le cas en France où l'activité est
souvent considéré à la limite de la légalité dans certains de
ses aspects et n'est pas encadré par législation spécifique.
Il existe de nombreuse professions qui tendent à faire du lobbyisme
leur activité. Comme par exemple les cabinet de conseil en lobbying.
Ces entreprises privés
spécialisé dans le lobbying offrent à la base un service
pluridisciplinaire. Leurs prestations combinent en effet l'assistance
juridique et technique et la connaissance des circuits de décision.
« Les conseils » comme on les appellent se placent
dans une perspective stratégique pour justifier leur intervention.
Ils élaborent avec leurs
clients les méthodes d'approche. Ils hiérarchisent les priorités
avec plus de recul, et en se plaçant du point de vue des autorités
publiques. Ce qui peut faire défaut a un lobby convaincu de la
pertinence de ses analyses et de ses actions. Enfin, ils les
conseillent sur leurs recherches d'alliances et définissent avec eux
les voies de repli.
c. « Il existe des lobbies convaincus de faire du lobbying,
et dont on peut estimer après examen qu'ils ne font pas de
lobbying. »
Cette situation particulière est caractéristique des réseaux
d'anciens élèves des grandes écoles et des partis politiques, des
cercles de réflexion et des clubs de notables .
Nous présenterons ici les réseau d'anciens élèves mais aussi les
conseils en marketing politique, pur produit du 20ème siècle.
Les réseaux d'anciens élèves de grandes écoles sont en France un
moyen privilégié de faire du lobbying. La formation des élites est
en effet à l'origine de la création d'un réseau d'influence. Pour
le plus grand nombre, les anciens élèves de quelques grandes écoles
monopolisent l'exercice du pouvoir. Pourtant, si effectivement ses «
lobbies » font du lobbying pour leur compte, ils permettent aussi à
leurs membres d'exercer, au moins partiellement, un contrôle sur les
processus de décision. Pourtant, selon G. Lamarque il ne faut pas
« confondre les causes de la concentration du pouvoir avec ses
effets »5
les personnes issues des grandes écoles ne font pas
spécifiquement du lobbying même si elles peuvent faire partie d'un
réseau.
Selon G. Lamarque, on constate bien la propension des élites
administratives à investir tous les centres du pouvoir
« Sur la centaine de postes de présidents-directeurs généraux
de grandes entreprises, la moitié est occupée par des anciens
élèves de ces établissements. »6
et cela aussi bien dans les milieux de l'industrie, dans
la banque, de la finance, au sein des organisations professionnelles
ou de l'Université. Les réseaux des grandes écoles prennent donc
effectivement une place importante de la structure du pouvoir. « Ceux
qui ne sortent pas du sérail sont rejetés à la périphérie et
contraints à prendre appui sur d'autres réseaux pour pallier les
tares originelles de leur formation. »7
Néanmoins, selon lui, la
forme particulière de l'administration, hiérarchisée et divisée
en « corps »le
contrôle démocratique et l'influence des contre-pouvoirs, notamment
de la presse, ne permet pas aux réseau d'anciens élèves de
former une corporation uniforme et d'exercer une trop grande forte
pression sur les instances de l'État.
D'autre part, le lobbying prend de plus en plus appui sur l'opinion
publique. Celle ci ne peut être influencée au-delà d'une certaine
mesure. Cette influence est raisonnablement bridé d'une part en
amont de l'État, avec l'influence croissante des niveaux de décision
communautaires sur lesquels l'impact des ces réseaux para-scolaires
est réduit. D'autre part en aval de l'État, avec la
décentralisation qui ressuscite le pouvoir des notables locaux et
renforce le poids des instances locale sur les décisions politiques.
Les réseaux d'anciens élèves exercent pourtant parfois activités
considérés comme lobbyiste. Si nous prenons en compte le fait
qu'ils fassent en sorte de promouvoir les intérêts de leurs membres
en tissant des liens de solidarité professionnelle entre leurs
anciens élèves ou entre les anciens d'un même corps. Ils défendent
alors les intérêts moraux et collectifs de leurs adhérents ce qui ,
n'en fait pas strictement des instances permanentes de lobbying
mais au moins des acteurs qui savent réagir avec efficacité à
toute remise en cause de leurs intérêts.
.Les conseils en marketing politique sont,
quand à eux, issus au départ du milieu publicitaire
et appelés par les hommes politiques pour les assister dans leur
politique de communication, en particulier à l'occasion des
campagnes électorales. Ces professionnels disposent à la fois de
l'entregent indispensable à l'exercice de la profession et de la
maîtrise des instruments de communication qui prennent aujourd'hui
une part de plus en plus importante dans le succès d'une action. Ils
ne font pas du lobbying pour le propre compte mais sont plutôt des
référents en ce domaine.
B. Les enjeux
Le lobbying vise à exercer une influence dans tout les domaines de
la société, politique, économique et social. Mais plus que cela il
devient également partie intégrante du système politique. -
Politiques
Le Lobbying à des objectifs politiques mais surtout il devient un
élément du système, à l'origine de deux théories de modèle
politique. Le modèle
« pluraliste »8
et le modèle « néocorporatiste »9
Basé
sur l’exemple américain, le modèle « pluraliste » met
les groupes à ma base de la vie politique. Selon Arthur Bentley,
pionniers de ce courant,
« tous
les phénomènes de gouvernement sont des phénomènes de groupes
faisant pression les uns sur les autres, se formant les uns les
autres et produisant de nouveaux groupes et représentants (les
organes et les agences de gouvernement) afin de négocier les
ajustements »10.
Mais
comme nous l'avons souligné précédemment, ces groupes ne
poursuivent que leur intérêt, sans penser au bien public.
Au
premier principe du « fondement
groupal de la politique »,
la théorie pluraliste en ajoute un second, le « checks
and balances »:
Qui désigne le fait que « La
domination durable d’un groupe est empêchée par l’émergence
permanente de nouveaux contre-pouvoirs, c’est-à-dire de groupes en
opposition au groupe dominant. »11
Cette vision de l'équilibre politique est proche de la théorie
libéral de l'auto régulation du marché économique. Le rôle de
l'état n'est pas différent de celui d'une bureau d’enregistrement
des rapports de force entre groupes d’intérêt. Dès lors le
risque latent est que ce soit les groupes économiques, plus
puissants, qui l’emportent systématiquement sur les autres, ou
encore, que l'état deviennent de plus en plus difficile à gouverner
face aux demandes croissantes émanant de la société.
L'autre modèle dit
« néocorporatiste »
décrit le
fonctionnement d'autres pays, comme l’Autriche ou la Suède, qui
semblent assuré un degré convenable de croissance économique et de
paix social, mais qui est tout de même mis à mal par la
mondialisation et l'interdépendance des économies qui diminue la
capacité d'action et de négociation des groupes au niveau national.
Selon
l'étude de E.
Grossman et S. Saurugger, dans
ce système, « les
individus font partie d’un nombre limité d’organisations,
auxquelles l’adhésion est obligatoire ».
Ces organisation sont selon eux « hiérarchisées
et différenciées par secteur économique ».12
Elles
peuvent être légitimé ou crées par l'État, qui leur accorde un
niveau de représentation dans le secteur spécifique en échange
d’un certain contrôle concernant le processus de sélection des
dirigeants ainsi que dans la formulation des demandes politiques que
ces organisations véhiculent.
Le
lobbying peut avoir des enjeux politique, comme l'assouplissement des
réglementations de tel ou tel domaine mais nous constatons en
réalité que plus généralement tout enjeux politique à en réalité
un impact économique ou social.
-
Économique
L'influence des groupes d'intérêt au niveau économique à
essentiellement pour objet la liberté économique et le respect de
la concurrence. Le danger dans ce type de fonctionnement est de voir
les groupes les plus riches, le plus souvent des groupes d'intérêt
économiques, monopoliser l'attention grâce aux important moyens
financiers mis à sa disposition.
En
effet, « Pour
avoir une chance d’être écoutés, les groupes les
plus
riches recrutent des agents spécialisés pour élaborer leurs
supports de communication et développent leur capacité à fournir
des informations sur les conséquences électorales des décisions
parlementaires ou sur celles d’un changement politique . »13
A l'exception des domaines
d'intervention de l'État qui correspondent à ses fonctions
régaliennes, la plupart des décisions de la puissance publique,
quelle que soit l'autorité habilitée à les prendre, intéressent
directement ou indirectement les acteurs de la vie économique et
sociale, donc leurs représentants, les lobbies.
La crainte ou l'espérance de retombées économiques sont de fait à
l'origine de la plupart des actions de lobbying. Les groupes de
pression ne sont pas des services publics financés par l'impôt.
Leurs interventions ont un coût qui ne peut se justifier pour les
adhérents du groupe que par les répercussions attendues d'une
décision publique.
Ainsi, les entreprises, les grands groupes industriels, directement
ou pas, engagent des actions de lobbying uniquement parce qu'elles y
voient le moyen d'améliorer leurs bénéfices, leur conditions
d'existence sur le marché, ou seulement dans le but de faire
disparaître une menace que fait peser sur leurs intérêts
économique une décision de la puissance publique.
Tout lobbying est ainsi à finalité économique au sens le plus
large du terme. Dans sa démarche, le lobby doit regrouper
l'information. Il doit transcrire des situations individuelles en
termes macro-économiques pour s'adapter à la vision de la puissance
publique. II doit illustrer sa démonstration par des situations
individuelles pour souligner la nécessité des réformes suggérées.
L'économie intervient au stade de l'argumentation. L'économique est
la fin, la norme juridique n'est que le moyen.
Selon
G. Lamarque, l'impact du lobbying dans l'économie a une plus grande
chance d’être entendue dans domaines, qui cumulent certaines des
caractéristiques suivantes: «
faible visibilité de l’enjeu, retombées fiscales évidentes pour
le plus grand nombre, caractère non idéologique, indifférence de
l’opinion, consensus des autres groupes, proximité d’une
échéance électorale et prise en charge gouvernementale.»14
Se
sont le plus souvent des
domaines limités et spécialisés.-
Sociaux
Les contraintes financière pèse plus pour les groupes d'intérêt
non économique que pour les groupes d'intérêt économique.
Sabine
Saurugger et Grossman, Emiliano dans leurs articles issu d'un
séminaire consacré aux groupes d'intérêts français souligne que
le
concept de « démocratie
associative » met
l’accent sur les capacités de gestion des associations, mais
également et sur leur contribution potentielle à l’ordre
démocratique.
Selon cette étude, les
associations peuvent « renforcer
la souveraineté populaire et l’égalité politique, améliorer
l’équité distributive, la conscience civique, la performance
économique et renforcer les capacités de l’État. »15
Toutefois, les auteurs soulignent en s'appuyant sur l'analyse de J.
Cohen et J. Rogers auteur d'un ouvrage sur la « démocratie
associative » aux états unis, que la participation
des groupes n’est bénéfique qu’à certaines conditions :
« ils doivent posséder
des domaines d’intérêt étendus mais clairement définis ;
permettre à un grand nombre de membres l’accès à des domaines de
travail spécifiques ; être en mesure de discipliner leurs membres
vis-à-vis desquels ils sont responsables ; bénéficier d’une
structure organisationnelle stable et généralement acceptée et,
enfin, posséder un statut quasi public qui renforce le pouvoir du
groupe » 16
Ces
domaines d'intérêt sont le plus souvent, La
défense de l'emploi, la prise en compte des spécificités des
secteurs, la promotion de nouvelles politiques sociales ou leurs
maintient.
Les difficultés des mouvements associatifs proviennent de leur
extrême hétérogénéité à la fois dans leurs formes, leurs
organisations, et dans leurs implications dans les rapports de
pouvoir.
C.
Les
moyens
Dans le cas français, la
participation des personnes morales au financement de la vie
politique est l’une des formes les plus directes, (les partis
politiques ont reçu près de 200 millions de francs de « dons »
de personnes morales en 1994) et les plus voyantes de lobbying.
Elle a été
interdite en 1995, ce qui a peut-être encouragé une diversification
des actions engagées notamment sans doute en premier lieu par les
grands groupes dépendant des commandes publiques comme Bouygues ou
Dassault.
-
La détermination d'une stratégie
Dans leur ouvrage sur les groupes d'interêt en France, Emiliano
Grossman et Sabine Saurugger établissent une liste de cinq types
d'actions :
• la
négociation et la consultation, par lesquelles les
acteurs politiques et administratifs invitent les groupes d’intérêt
à participer aux processus décisionnels. En
tant qu'elle vise à défendre les intérêts d'un groupe. La
concertation peut être, elle aussi, considéré comme une méthode
de lobbying même si en
réalité, toutes
ses fonctions ne relèvent pas du lobbying. En effet, bien que les
syndicats cherchent le plus souvent à s'appuyer sur les
représentants de l'État, la conduite des relations sociales
appartient à la négociation entre les représentants des employeurs
et les représentants des salariés, et relève d'avantage de
rapports de droit privé.
• le recours à l’expertise ; recours à des cabinets de
consultants, marketing politique, cabinet de conseil etc..
• la
protestation, qui investit l'espace
public pour faire connaître les intérêts de l’acteur,
mobilisant ainsi à la fois les autorités, les médias, l’opinion
publique et les sympathisants de la cause. C'est celle qu'utilise
entre autres actions le collectif Jeudi noir que nous étudierons en
seconde partie. • la juridicisation
en tant qu'elle est l'utilisation
du pouvoir judiciaire pour la défense d’intérêts, les tribunaux
rendant notamment des décisions qui
apparaissent comme des défenses de l’intérêt général contre
certains intérêts spécifiques.
• la politisation, enfin, qui consiste à transformer le groupe
d’intérêt en parti politique mais le fait par définition sortir
du champ du lobbying à proprement parler.
L’éventail
des moyens d’influence disponible pour quiconque cherche à
défendre un intérêt est vaste.
Les
Américains précurseur en ce domaine restent sont connus pour
mettre en place des actions de lobbying
parfois spectaculaires :
« La
NRA (National Rifle Association, lobby
américain défendant le droit de porter des armes à feu) a la
capacité de faire parvenir 3 millions de télégrammes en 72 heures
et de bloquer l’usage des téléphones au Congrès en saturant les
standards d’appels extérieurs (…).
L’association des retraités peut de son côté faire expédier 15
millions de cartes postales à un seul parlementaire en un jour. En
1996, General Motors a utilisé 36 lobbyistes avec un budget de 7
millions de dollars (…).
En 2005, Hewlett Packard a dépensé 734 000 dollars pour un seul
texte ».17
Qu'elles soient spectaculaires, ou plus discrètes ces actions n'en
nécessite pas moins un réseau et des soutiens important ou à
défaut judicieusement disposé afin d'avoir un véritable impact.-
le réseau.
L'activité de lobbying à laquelle s'adonne les groupes d'intérêt
est fortement conditionnée par la possession d'un réseau étendu.
Le fait de posséder un carnet d'adresses est une condition qui sans
être indispensable est favorable à la conduite des actions.
Selon G. Lamarque, « Les
lobbyists professionnel sont le plus souvent des hommes de relations
publiques rompus à la négociation et qui disposent de sources
d'information ainsi que d'appuis dans la plupart des centres de
décision. »18
En ce qui concerne les groupes d'intérêts non économique ou
« latent » le réseau facilite également les prises de
contact et leurs efficacités dépend donc aussi largement du réseau
dont ils disposent comme de leur capacité à en faire bon usage.-
La maitrise du droit.
Le rôle d'un lobby est de
créer une nouvelle norme de supprimer ou infléchir une Loi
existante. L'analyse juridique est dès lors une condition
d'efficacité du lobbying. En effet un lobby peut se contenter de
présenter des recommandations globales dépourvues de propositions
concrètes mais la véritable stratégie de lobbying supposent que le
groupe d'intérêt procèdent à une mise en forme juridique de ses
demandes. La plupart du temps c'est l'apanage des grandes
institutions dont les collaborateurs maîtrisent les techniques et le
langage de l'action administrative. Ce qui est un atout considérable
dans la négociation.-
La maitrise de la communication.
La
communication est un part importante du travail de lobbying notamment
dans le champ du social. De fait, le lobbying
est pour une large partie un travail sur l’information. Aussi bien
via l'information direct, par la mise en place de veilles
stratégiques, la réalisation d’études scientifiques, de livres
blancs, ou de colloques parlementaires qui rassemblent élus et
membres de la société civile sur un thème d’actualité. Que sur
le plan de la communication de masse avec internet et l'utilisation
des médias nationaux comme relais de revendication auprès de
l'opinion publique.
Nous reviendrons au cours de la deuxième partie sur ses moyens
appliqués plus spécifiquement au lobbying associatif qui est le
cœur de notre sujet.
II. Le Lobbying associatif
Après ces considérations sur
la place du lobbying en France, il convient de faire un état des
lieux des associations dans l'espace public et de leurs activités
lobbyistes. A. Les associations en
France
1. Le lobbying associatif en france
Aujourd'hui, les associations sont en plein essor. Leur nombre à
quasiment doublé depuis les années 80. A la fin du siècle, la
France comptait environ 900 000 association recensé, tous types
confondu. De nouveaux syndicats (Sud) et de nouveaux mouvements
sociaux ont émergé, depuis les mouvements de défense du
consommateur, les mouvements écologistes jusqu’aux mobilisations
de groupes « latent » comme les sans-papiers, sans abris
etc.. Ce qui multiplient les terrains susceptibles de provoquer des
mobilisations citoyennes.
Selon de nombreuse études, les années 90 ont vu apparaître un
phénomène de crise de la représentation en France. En effet, on
constate ces dernières années une diminution du nombre de
syndiqués, doublé d'une augmentation de l’abstention électorale.
Les associations et les collectifs sont nombreux à être entré dans
la sphère politique dans les 20 dernières années. Leurs actions
portent aussi bien sur l'écologie (Greenpeace), sur la pauvreté
(ATD quart monde), le racisme, (amnesty international), les maladies
sexuellement transmissible et leur prise en charge par les pouvoir
publique ( Act up sur le sida) mais aussi sur des thèmes tel que les
problème de logement (La Dal, Les Enfants de Dom Quichotte) ou
encore la situation des jeunes sur le marché du travail (Génération
Précaire).
Ces associations ont compris que agir uniquement au niveau locale
était insuffisant. En effet, afin d'avoir un impact elles doivent
également agir au niveau de l'État, sur les politiques public.
Comme tout bon lobbyiste.
Ces mouvements sociaux, comme l’ensemble des groupes d’intérêt,
ont également pris acte d’une tendance lourde, celle de
l’internationalisation. Dès lors, les mobilisations sociales se
font de plus en plus à l’échelle européenne ou mondiale, et les
grandes entreprises n’oublient pas que certaines décisions qui les
concernent sont prises ailleurs que dans leur pays d’appartenance,
que ce soit à Bruxelles (siège du Conseil européen) ou à l’OMC
par exemple. Néanmoins, et bien que cette dimension soit importante,
nous resterons centré au niveau national faute de temps et afin de
ne pas nous écarter du sujet.
2. Analyse du fonctionnement du lobbying associatif. Objectifs et
moyens. Nous pouvons identifier deux stratégies de négociation différent
et parfois complémentaire, la pression et l’interaction.
La stratégie de pression reposerait sur un comportement de
domination en terme d'image, voire de capture de l'opinion publique,
de la part de l’association. Faire pression consiste le plus
souvent à imposer un déficit récupérable ou pas, de temps,
d'images ou de tout autres choses que puisse influencer le lobbyiste
et qui a une valeur intrinsèque aux yeux de tout les acteurs.
À l’inverse, la stratégie d’interaction privilégierait un mode
de relation plus équilibré avec les autorités en présence, qui
laisse place aux arbitrages et aux éventuels compromis, la
concertation en est une des formes pratiques.
Les associations utilisent aujourd’hui des moyens diversifiés pour
transmettre leurs messages : presse, télévision, internet. Les
stratégies déployées par les associations sur internet faisant
appel public aux dons en est un exemple. Les statistiques de
fréquentation des sites Web associatifs sont là pour donner la
mesure du succès de l’entrepreneuriat institutionnel en cours.
Par essence, les associations sont des entrepreneurs institutionnels
potentiels. Elles sont capable d'être moteur d'un certain nombres
d'innovations au niveau institutionnelle pour modifier les normes
définis. La lutte contre le SIDA ou la mise en place des services de
proximité à la personne, les problèmes de logement et aujourd'hui
avec le rapport du Secours Catholique, les ressources des personnes.
Tout ces domaines ont acquis une dimension institutionnelle grâce à
l’activisme associatifs et à ces deux facettes que Madina Rival
nomme « l’utilisation du
discours »19
et « l’action collective ».20
« Le discours est une
production organisée du langage. Cet objet construit peut être oral
mais également écrit. Sous ses différentes formes il permet
l’institutionnalisation de pratiques. »21
L’utilisation du discours associatif est une stratégie qui se base
sur les valeurs et fait référence à une légitimité morale,
favorable, ou opposée au changement, par une action qui vise à
faire le « bien ». les associations doivent se trouver et
théoriser un positionnement légitime. Celui-ci doit être adapté à
leur objet social et à leurs objectifs. Il doit servir leur intérêt
tout en rencontrant l’assentiment du plus grand nombre.
L’action collective associative agit sur plusieurs niveaux. Les
associations peuvent se regrouper, soit entre elles, soit avec
d’autres acteurs du secteur marchand ou du secteur public. En
France, cette action collective des associations a même été
institutionnalisée par la création en 1983 du CNVA (Conseil
national de la vie associative qui compte 76 membres : 66
représentants d’associations et 10 personnalités qualifiées).
Cette instance consultative placée auprès du Premier ministre joue
un rôle d’expertise sur toutes les questions relatives à la vie
associative et de concertation avec les pouvoirs publics. (Voir
chapitre sur les enjeux politique et le neocorporatisme)
L’association peut être aussi le produit d’un regroupement
d’acteurs. Comme avec les organisations de défense de professions
ou les collectifs et associations qui cherche notamment à mettre en
place des coalitions et des partenariats avec les collectivités
locales où les autres instances de l'autorité publique.
B. L'exemple de Jeudi Noir.
Quelle bilan?
1. L'émergence du mouvement
Le collectif Jeudi Noir est crée en Octobre 2006 par un petit groupe
de personne provenant de «Génération Précaire», une quinzaine de
personnes s’y associent dénoncant la spéculation immobilière et
les difficultés à se loger que connaissent les jeunes issus des
classes populaires et moyennes.
Ne disposant pas d'un réseau étendu, de soutien politique ou de
fonds élevés, les militants de Jeudi Noir font le choix d’un
répertoire d’actions sous la forme notamment d'action collective,
axé sur la captation de l’attention des médias dans le but de
toucher les politiques à travers l’opinion publique. Durant la
période novembre-décembre 2006 ils font des actions médiatiques,
de type «fausse crémaillère ». Il s'agit de simuler une fausse
crémaillère, avec boissons musique et confettis avec des
journalistes, dans un logement proposé à la location à un prix
exorbitant. Ces actions festives, «clé en main » pour les
journalistes, ont d’importantes répercussions médiatiques et font
l'objet de nombreux passages dans les journaux nationaux.
Le premier janvier 2007, ils réquisitionnent, avec les associations
MACAQ et Le DAL, un immeuble vide, de la banque CIC, situé au 24 rue
de la Banque, en face de la Bourse. Ils baptisent ce bâtiment
Ministère de la Crise du Logement (MCL) et s’immiscent alors dans
la campagne présidentielle, invitant les candidats à débattre du
logement.
En juin 2007, la spéculation fait toujours grossir la « bulle
immobilière ». Le collectif décident alors d’élargir leur
groupe militant et organisent, le 30 juin 2007, le « salon du
logement étudiant vraiment pas cher ». En septembre le collectif se
voit élargi à une quarantaine de personnes, mais deux échecs
successifs de réquisitions d’immeuble vacant réduisent ce nombre
à une trentaine.
En Septembre 2010, le groupe connaît une quinzaine de personnes
actives dans le collectif, qui participent à la grande majorité des
réunions, une autre quinzaine moins actives, qui participent par
intermittence, et enfin des militants occasionnels venus par
« curiosité, convictions,
ou juste pour se divertir. » selon
les propos recueillis auprès de Simon Marx Cohen auteur d'un mémoire
de Sociologie politique sur le sujet et militant actif au sein du
collectif.
L'illégalisme sectorielle est la principal voix du mouvement. Cécile
Péchu théorise l'illégalisme sectorielle comme «
le squat en tant qu’occupation volontaire et publique d’un
bâtiment, en vue de son utilisation à des fins d’habitations,
présente une spécificité comme mode d’action. Il constitue, en
même temps qu’un outil de revendication, une réponse à la
demande qu’il porte : il s’agit de prendre le toit que l’on
revendique. On considère donc qu’il s’agit d’un « illégalisme
sectoriel », en ce sens que l’illégalisme est directement lié à
l’enjeu de la revendication et se limite à celui-ci.
»22
Toutefois, ce type d'action, parfaitement illégal, doit se faire
avec le soutien de l'opinion publique. En effet, s'il s'agit bien
d'une part pour le collectif de « loger » dans des
bâtiments parce qu'ils en ont besoin, l'importance d'alerter les
médias et par ce moyen le pouvoir politique s'impose également.
La différence de Jeudi Noir est sans doute d'avoir immédiatement
théorisé cette idée et réunis les conditions nécessaire à sa
réalisation, au cœur même de son action, dans sa forme autant que
dans sa mise en place.
« La particularité des
actions Jeudi Noir, c’est qu’elles sont cadrées pour les médias.
Il ne s’agit pas de faire une action militante et que les médias
s’en saisissent, mais de faire une action cadrée, clé en main, où
les médias n’ont plus rien à faire. »23
Interview d'un membre de jeudi Noir sur l'utilisation des médias
dans le cadres du répertoire d'action collective.
« Quand on a créé Jeudi Noir, on l’a créé pour [les
médias]. On a réfléchi le « paquet » [...], on a, je peux parler
comme ça cache, c’est pas qu’il n’y a pas de sincérité dans
le truc, vraiment ça a été créé, conçu, et le mode d’action
et le discours pour qu’il soit orienté média. C'est-à-dire, il
faut une action où on n’a pas besoin d’être 20, où même à
10, ce n’est pas le ridicule, parce qu’on avait peur du ridicule.
Il faut une action, sympa, [...], il faut une action où le
journaliste aussi ait envie de venir, et il faut une action où enfin
on ait une espèce d’unité. Un truc assez fou pour
que le journaliste ait un prétexte pour se déplacer. On va pas
manifester dans la rue... et en gros, il faut un truc qui, et c’est
là qu’il y a le trait de génie, [...] qui rassemble les gentils,
les méchants, les militants etc. et en fait avec la visite d’appart,
telle qu’on l’avait imaginée, c'est-à-dire la visite
collective : t’as le témoin, tu sais le type qui dit « je suis
en galère », t’as le militant qui crée l’accroche « qui dit
oui, le gouvernement ne fait rien » et t’as l’autre en face, le
propriétaire en face qui dit « moi je suis le marché ». Et hop ça
te fait un sujet. Et on le voit vraiment bien [à] la télé.
A chaque fois que la télé est venue, bon rarement le
propriétaire accepte de parler, mais bon ils ont l’interview du
militant, ils ont l’interview de la victime, entre guillemet,
témoin de la galère, et ils ont un laïus derrière qui dit, « les
prix ont augmentés de 100%, que fait le gouvernement ?». Et
hop ça te fait un sujet de 50 secondes et c’est hyper calibré.
Voila. On l’avait construit comme ça pour être très honnête.
Voila. Mais ça on la construit comme ça en septembre 2006. »
Leur répertoire d’action agit d’abord sur le symbolique et cela
pour la simple raison que leur principal objectif, tel qu’il a été
défini en octobre 2006, est lui aussi symbolique. Alors que les
squatteurs ont souvent pour but d'ouvrir des lieux de vie,
associatifs, politiques, eux insistent beaucoup sur l’idée de
changer l’image du squatteur, qui loge dans les bâtiments qu'il
réquisitionne et cela dans un but politique. Ils souhaitent en
réalité changer l’image du « punk à chien » dans un squat et
imposer celle de Monsieur-tout-le-monde touché par la crise du
logement, qui «réquisitionne» un logement pour pouvoir vivre
décemment, et ça dans le but de faire réagir les pouvoirs publics
: « on caresse l’opinion
publique dans le sens du poil : « regardez ce bâtiment qu’on
ouvre, c’est monsieur-tout-le monde qui sont à l’intérieur »24
Mais le bilan est mitigé. Il ne compte qu'une victoire tangible, le
rachat du bâtiment réquisitionné en 2006 et baptisé MCL
(ministère de la crise du logement) par la mairie de Paris, pour en
faire des logements sociaux. Le militant que nous avons rencontré
considère également que la Loi DALO est également le fruit de
leurs actions conjointe avec d'autre association comme les Enfants de
Dom Quichotte. Actions conjointe mais pas coordonnée qui n'a aboutit
qu'à une victoire partiel, bien que mérité.
Aujourd'hui, si le collectif existe toujours et réquisitionne de
nouveaux bâtiments à chaque fois qu'il est délogé, les promesses
qu'ils obtiennent ne viennent que des candidats de gauche, et leurs
immixtions actuels des hautes sphères n’entraîne finalement
aucune réponse législative. Il y a un mois, juste avant la trêve
hivernale l'hôtel particuliers, vide depuis trois ans, place des
Vosges, qu'occupaient le collectif, a été investit par les CRS qui
ont procédé à leur expulsion.
C. L'utilisation des médias
dans le cadre du lobbying. Un outil maitrisable? Nous avons vu jusqu'ici, notamment à travers ce dernier exemple, à
quel point, les médias en tant que relais de communication et de
sensibilisation, ont un rôle essentielle dans l'activité de
lobbying associatif. Il nous paraît donc nécessaire de faire une
analyse plus approfondis de ce phénomène.
-
Les médias et les associations. Des objectifs contradictoires.
L’influence des médias est une donnée important dans le dialogue
social. Elle ne peut se comprendre que dans le cadre d’interactions
complexes entre elle et les intérêts, les stratégies et les
positionnements des acteurs.
En effet, les médias exercent deux types d’influence sur le
dialogue social. Ils contribuent à modifier l’organisation et
l’image des acteurs sociaux et peuvent aussi influencer une
négociation sociale, en pesant sur son agenda, son rythme et parfois
son issue.
Pourtant, les médias privilégient une représentation du dialogue
social centrée sur sa mise en scène à l’occasion d’un moment
fort sorti de son contexte, alors que le dialogue social est un
processus. C'est à dire qu'il va mettre en exergue un moment de
crise, « pris sur le vif » en omettant les tenants et les
aboutissants du processus.
Ceux ci auront également tendance à mettre en scène les formes
traditionnelles de conflits (grèves, manifestations) au détriment
des formes non conflictuelles du dialogue social, concertation,
réflexion, analyse, débats qui sont pourtant le fer de lance de
l'activisme social. C'est-à-dire que les rapports de force entre
acteurs et les enjeux politiques du dialogue social au détriment de
l’analyse juridique et technique qui présente un caractère
insuffisamment spectaculaire.
De plus, les médias favorise une personnalisation des acteurs et des
exemples individuels au détriment de la présentation des enjeux
collectifs en faisant du dialogue social, et des problématiques
politiques, des enjeux d'égo.
Dès lors Il apparaît que les médias traitent effectivement du
dialogue social de façon partielle. En effet la polarisation du
traitement médiatique sur quelques approches sélective s’explique
largement par les contraintes propres aux médias. Notamment par la
dévalorisation du domaine des questions sociales en général et du
métier de journaliste social. En fait, plus largement, il semble que
le problème soit le manque d’expertise des journalistes sociaux
pour traiter du dialogue social dans toute sa complexité ou encore
les contraintes financières qui pèsent sur les rédactions et les
incites à aborder certains sujets avec prudence.
Néanmoins, il convient de ne pas minimiser les stratégies mise en
place par les acteurs du dialogue social. Celles ci ont également un
impact sur le traitement médiatique. Les partenaires sociaux ont
professionnalisé leurs outils de communication afin d’établir ou
de renforcé leur visibilité dans les médias. Cherchant comme nous
l'avons vu à influencer le traitement que font les médias du
dialogue social et à orienter, par leur intermédiaire, l’opinion
publique afin de peser sur le pouvoir politique.
De son côté, la politique de communication et d’information de
l'État ne joue clairement pas son rôle dans le dialogue social. La
communication institutionnelle n’est pas assez développée et les
structures compétentes (SIG, SICOM: organes de communications) ne
sont pas parvenues à résoudre la confusion entre communication
politique et communication institutionnelle. Par ailleurs, la
production et la diffusion de l’information sociale par les
institutions elle même présentent encore des insuffisances.
Si les médias ne sont donc pas des acteurs à part entière des
négociations sociales, ils contribuent à la lisibilité ou au
manque de lisibilité du dialogue social pour l’opinion publique.
A travers nos lecture nous avons envisagé trois axes de proposition
à destination des pouvoirs publics qui pourraient améliorer la
visibilité et le traitement du dialogue social dans les médias.
Dans un premier temps, il semble nécessaire d’améliorer de
manière directe la qualité du traitement du dialogue social dans
les médias. C'est à dire encourager la production et la diffusion
médiatique de sujets permettant aux citoyens de s’approprier les
enjeux du dialogue social.
Dans un second temps il semble indispensable d'améliorer la
formation initiale et continue ainsi que l’expertise des
journalistes dans le domaine du dialogue social. Par ailleurs, la
modernisation de la production et de la diffusion d’informations
sociales devrait être une priorité aussi bien au niveau national,
que local.
Enfin, dans un troisième temps, la communication institutionnelle
qui relève de l'intérêt général pourrait être rénovée et
développée afin d'offrir à ses usagers une meilleur visibilité.
Ces axes ne feront pas ici l'objet d'un développement. Il mérite à
eux seuls de faire l'objet d'un mémoire.
-
L' «accélération sociale» selon l'analyse d' Hartmut
Rosa.
L'ouvrage d'Hartmut Rosa sur
L’accélération, une critique sociale du temps est
une analyse sociologique des rapports au temps, dans notre société,
en tant que phénomène structurant de l'histoire, du mode de vie,
tout comme de l’évolution sociale en général. C'est cet aspect
qui nous intéresse ici.
Selon son analyse le rapport au temps est une notion absente de notre
analyse de la modernité, cette dernière tenant compte d'avantage
des processus de rationalisation ou d’individualisation. C'est
pourtant selon lui notre rapport au temps, à son accélération quoi
nous permet d'éclaircir la dynamique de la modernité.
Son ouvrage expose une théorie
de l’accélération sociale qui comprend l’accélération
technique, l’accélération du changement social et l’accélération
du rythme de vie. Il
identifie « les
manifestations et les origines de la raréfaction du temps
disponible »25.
Alors
que l'individu accède à des technologies qui lui permette de
réaliser plusieurs tâche en parallèle et à accomplir plus
rapidement un certain nombre de tâche quotidiennes.
L'auteur construit en réalité
une « critique social du temps ». Il souligne
l'apparition de phénomène de « détemporalisation »
social, à travers une perte d'identité et une dissolution des
attentes que connaissent les individus.
H. Rosa nous explique combien l'accélération du temps, dans les
domaines socio-économique, comme dans la vie quotidienne des
personnes, ne permet plus à l'état de disposer de temps dans
l'élaboration de sa politique. On sait en effet l'importance que
prennent les échéances électorales dans les processus
décisionnaires.
Ainsi, Le nombre d'action par unité de temps augmentent sans cesse
et forment un brouhaha d'activité incessant qui bloquent les
possibilités d'analyse et de réflexion à long terme. Tout est
instantanée, présent, et ce qui ne l'est pas n'existe plus et se
perd dans les brumes d'un temps étiré à l'infini. « Au
bout du compte, vous voyez bien, c'est l'augmentation du nombre
d'actions par unité du temps, l'accélération du rythme de vie qui
nous bouscule tous.»26
Selon lui l'accélération
technique est lié à une accélération social avec par exemple le
mode de diffusion de l'information. D'une part elle favorise
l'apparition de sources d'informations parcellaire ou orientée qui
parasitent fortement l'opinion publique. D'autre part elle fait
l'objet d'un chassé croisé permanent entre les différents médias
qui veulent être à « l'origine » de tel ou tel
information ce qui induit des réactions de plus en plus rapides et
confuse: « Il est
frappant de constater combien des successions d'événements du mois
précédent, ou de quelques jours auparavant, parfois même de
quelques heures, auxquels nous donnions tant d'importance, qui nous
semblaient chargés de signification, disparaissent de notre
mémoire. »27
En effet, la durée de vie d'une actualité est aujourd'hui
extrêmement réduite. les journalistes ont à peine le temps de la
décrire et l'analyser, les gens de la comprendre. En effet
l'actualité telle qu'elle est traité par les chaines
d 'informations (BFM, LCI, France 24 etc.) mais aussi par les
médias en général prend un caractère immédiat et instantanée.
Elle est très rapidement chassée par d'autre informations qui se
succèdent dans une valse infernale. Les informations reçu en début
de journée sont éclipsé par des dizaines d'autres. L'information
est instantanée et provoque une réaction immédiate et même
éphémère, elle est marquée par une absence de pérennité qui
nuis au débat d'idée.
Au final, nous avons tous l'impression de vivre dans une instabilité
permanente, un présent court et permanent où des faits rapportés
le matin semblent avoir perdu toute leur valeur le soir même, dont
nous ne savons plus quoi penser voir même qui disparaissent
totalement de notre esprit.
L'auteur souligne la perte de notre emprise théorique sur le monde,
la régression de notre capacité à élaborer une réflexion de
fond, notre difficulté à appréhender le sens et les conséquences
de nos actions. Les temps de délibération, de réflexions, de
formulation et de reformulation de tel ou tel idée, de test, de
construction sont de plus en plus rare. Il cite comme exemple le fait
qu'en politique, le parti victorieux n'est plus celui qui présente
les meilleurs arguments ou le meilleur programme, mais celui qui sera
doté des images les plus frappantes.
H. Rosa nous décrit le règne de « l'opinion
rapide »28
, des décisions politiques réactives. C'est selon lui le règne de
l' « aléatoire et de la
contingence »29
au sein duquel un seul
aspect d'un problème important se voit retenu par les médias,
souvent par hasard, ou parce qu'il fait réagir et donne des images,
puis il devient peu à peu le sujet unique du débat: « Car
les images vont vite, les arguments lentement. »
Ainsi, le point de vue illusoire et
réactif de l'opinion général, n'est que la conséquence aléatoire
d'une constellation d'événements eux-mêmes aléatoires. H. Rosa en
arrive même à comparer l'accélération sociale à une forme
inédite de totalitarisme qui « toucherait
toutes les sphères de l'existence, tous les segments de la société,
jusqu'à affecter gravement notre soi et notre réflexion. »30
Conclusion
Nous avons vu l'importance des difficultés rencontré par les
associations qui entendent utiliser les médias pour attirer
l'attention sur leurs actions et sur les problèmes qu'elles
dénoncent.
Ces derniers, comme le souligne le sociologue Hartmut Rosa, sont pris
dans un phénomène d'accélération qui touche non seulement
l'actualité et la manière dont elle est relayé par la presse mais
aussi la société tout entière.
Les associations dans leur activité de lobbying doivent peser sur
les politiques pour être efficace. Or, le politique et la décision
politique est une chose qui nécessite du temps. En effet pour qu'un
décision soit pérenne et efficace, elle nécessite d'être élaborée
patiemment, dans l'analyse et la réflexion. Pas dans l'urgence et la
précipitation.
En s'emparant des médias, dans le but de créer un relai entre les
citoyen et l'État, les associations ou les collectifs qui utilisent
ses méthodes sont indiscutablement victime des vices de l'outil
auxquels ils font appelles pour relayer leurs revendications.
Même si les médias sont un moyen d'offrir au mouvement une
visibilité important,
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Scris de asymetria on Tuesday, September 16 @ 20:58:53 CEST (11 citiri)
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Eseuri: Alexandre Soljenitsyne et le choc de l,Histoire : une étude sur
Alexandre Soljenitsyne et le choc de l’Histoire : une étude sur Deux siècles ensemble et sa réception européenne
Introduction Alexandre Soljenitsyne occupe une place singulière dans le paysage
intellectuel du XXe siècle. Écrivain, dissident soviétique, lauréat du
prix Nobel de littérature en 1970, il incarne la figure de
l’intellectuel moral engagé contre le totalitarisme. Après avoir dénoncé
le système du goulag dans ses œuvres majeures comme Une journée d’Ivan
Denissovitch ou L’Archipel du Goulag, Soljenitsyne se tourne, à la fin
de sa vie, vers une entreprise historico-littéraire de grande ampleur :
Deux siècles ensemble (Dve veka vmeste), publiée en deux volumes entre
2001 et 2002. Cette œuvre traite des relations entre Russes et Juifs sur
une période couvrant l’Empire tsariste (1795–1916) et l’URSS
(1917–1972).
L’ambition de Soljenitsyne est double : rétablir une vérité
historique trop souvent masquée par des récits partisans, et réfléchir
aux dynamiques culturelles, politiques et religieuses qui ont marqué la
cohabitation entre ces deux peuples. L’ouvrage a suscité de vives
controverses, notamment l’accusation d’antisémitisme, tout en suscitant
un intérêt historiographique indéniable.
Ce travail propose une analyse critique de Deux siècles ensemble,
suivie d’une étude comparative de sa réception dans plusieurs pays
européens : la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie,
la Hongrie et la Roumanie. À travers cette approche, il s’agit de
mettre en lumière les écarts de perception culturelle, idéologique et
mémorielle autour d’un texte à la fois historique, littéraire et
politique.
I. Analyse de l’œuvre : positionnement historiographique et idéologique.
A. Méthodologie et sources de Soljenitsyne Soljenitsyne s’appuie sur une vaste documentation : archives tsaristes
et soviétiques, journaux contemporains, témoignages, mémoires, ainsi que
sur les travaux d’historiens russes, juifs, soviétiques et occidentaux.
Il croise les sources pour tenter d’échapper à la partialité
idéologique. Sa méthode, bien qu’empreinte d’une forte subjectivité,
reste fidèle à une exigence de confrontation des points de vue.
B. Thèses principales L’auteur cherche à montrer la complexité des relations russo-juives,
marquées à la fois par des périodes de coopération, de coexistence
difficile, de conflits et d’exclusions. Il insiste sur la participation
active de nombreux Juifs dans le mouvement révolutionnaire de 1917, sans
en faire une généralisation ethnique. Il s’oppose à toute idée de
culpabilité collective, tout en soulignant des faits historiques souvent
ignorés ou minorés dans l’historiographie soviétique ou occidentale.
C. Réception interne en Russie
En Russie, l’ouvrage a suscité un débat houleux. Les milieux
nationalistes et patriotiques l’ont salué comme une œuvre de vérité. Les
intellectuels libéraux et les organisations juives ont critiqué son ton
parfois ambigu, voire dangereux. Cependant, la réception russe a connu
plusieurs étapes. À sa publication, l’ouvrage fut ignoré par les grands
organes de presse libéraux, mais promu dans des cercles orthodoxes et
conservateurs, notamment par le journal Zavtra ou encore la maison
d’édition Russkiy Put’ dirigée par Natalya Soljenitsyna. Comme le note
Georges Nivat, l’œuvre est considérée par Soljenitsyne lui-même comme «
une tentative de réconciliation, et non de division ». Mais elle a été
perçue comme l’expression d’un nationalisme ethno-religieux, mêlé d’une
critique sévère du cosmopolitisme bolchévique. Malgré la controverse,
l’œuvre est intégrée aujourd’hui dans plusieurs programmes
universitaires russes en histoire et littérature.
G. Roumanie
En Roumanie, l’œuvre a suscité un intérêt considérable. Plusieurs revues
culturelles (România Literarã, Idei în dialog, Observator cultural) ont
publié des analyses approfondies. Des intellectuels comme Gabriel
Liiceanu ou H.-R. Patapievici ont défendu la démarche de Soljenitsyne,
en l’inscrivant dans un effort de réhabilitation de la mémoire
historique nationale. Dans un essai de 2005, Patapievici soulignait que
Soljenitsyne « ose dire ce que les historiens occidentaux taisent, par
prudence ou par paresse idéologique » (Politice, Humanitas). L’œuvre a
aussi été citée dans des débats publics sur la mémoire du communisme,
aux côtés de documents comme le Rapport Tismãneanu. À gauche, certains
critiques comme Alexandru Matei ou Bogdan-Alexandru Stãnescu ont dénoncé
une lecture idéologiquement biaisée et potentiellement dangereuse. La
présence historique de la communauté juive en Roumanie, combinée à la
mémoire du régime communiste, a conféré à la réception roumaine une
charge émotionnelle et politique particulière. L’ouvrage a été traduit
partiellement en roumain et discuté dans les milieux universitaires de
Cluj, Iași et Bucarest.
II. Réception critique en Europe
A. France
En France, Deux siècles ensemble a provoqué des réactions contrastées.
Publiée chez Flammarion, la traduction a été accompagnée de débats
passionnés dans la presse et les milieux intellectuels. Des auteurs
comme Alain Finkielkraut ont salué la rigueur du projet et son courage
moral, tout en soulignant les risques d’interprétations abusives.
Bernard-Henri Lévy, au contraire, a dénoncé une tentative de
réhabilitation masquée d’un certain antisémitisme russe, parlant d’un «
piège subtil tendu au lecteur occidental ». Dans Le Monde, l’historien
Nicolas Werth souligne les lacunes méthodologiques de l’œuvre, notamment
l’usage sélectif des sources.
Du côté des revues de droite ou identitaires comme Éléments ou La
Nouvelle Revue d’Histoire, l’œuvre a été lue comme une dénonciation
légitime de la mémoire révolutionnaire gauchisante. La réception
française illustre la fracture mémorielle entre une culture politique
universaliste, méfiante envers les récits nationaux trop forts, et un
courant plus soucieux de continuité historique. B. Allemagne
En Allemagne, la réception de Deux siècles ensemble a été marquée par
une certaine discrétion médiatique, mais aussi par un débat académique
soutenu. Traduit chez Herbig Verlag, l’ouvrage a été perçu dans les
cercles conservateurs comme une tentative salutaire de rééquilibrage
mémoriel, notamment face aux récits surreprésentant les souffrances
juives sans contextualisation historique plus large. Certains
historiens, comme Ernst Nolte, ont vu dans l’analyse de Soljenitsyne une
continuité avec leur propre travail de contextualisation des
totalitarismes. D’autres, en revanche, comme Wolfgang Benz ou Micha
Brumlik, ont fermement critiqué l’ouvrage pour ses généralisations
dangereuses et son manque de rigueur critique. La presse grand public,
notamment Die Zeit ou Frankfurter Allgemeine Zeitung, s’est montrée
prudente, évoquant les « zones grises » du livre et les risques de
récupération par l’extrême droite. Le débat s’est cristallisé autour de
la question de la responsabilité historique, particulièrement sensible
dans un pays encore fortement marqué par la mémoire de la Shoah.
C. Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, Two Centuries Together n’a pas bénéficié d’une large
diffusion, mais il a attiré l’attention d’un petit cercle
d’intellectuels et d’historiens spécialisés dans l’histoire russe et
soviétique. Le Times Literary Supplement et The Guardian ont publié des
recensions contrastées, oscillant entre admiration pour la tentative de
Soljenitsyne d’aborder un sujet tabou, et critiques concernant son ton
moralisateur et ses raccourcis historiques. Des chercheurs comme Orlando
Figes ont salué la richesse documentaire de l’ouvrage tout en dénonçant
un certain biais idéologique. L’absence de traduction intégrale en
anglais (seules des éditions partielles ou non officielles circulent) a
limité sa réception au sein du grand public. Dans les milieux
conservateurs ou eurosceptiques, l’œuvre a toutefois été mobilisée pour
critiquer l’occultation du rôle des élites juives dans les mouvements
révolutionnaires, en lien avec une critique plus large du politiquement
correct. Cette instrumentalisation a contribué à marginaliser le débat
sérieux autour de l’œuvre dans l’espace académique britannique. D. Espagne
En Espagne, la réception de Dos siglos juntos s’inscrit dans un contexte
marqué par un regain d’intérêt pour l’histoire des totalitarismes et
des mémoires refoulées du XXe siècle. Traduit partiellement par une
maison d’édition madrilène indépendante, l’ouvrage a fait l’objet de
débats dans les revues comme Revista de Libros ou Claves de Razón
Práctica. L’historien Stanley Payne, bien connu pour ses travaux sur le
franquisme et le communisme, a salué la volonté de Soljenitsyne de
mettre à nu les mythes fondateurs du bolchevisme, y compris dans leur
composante juive. À gauche, en revanche, des intellectuels comme Javier
Cercas ou Ignacio Ramonet ont critiqué un récit jugé trop univoque et
potentiellement dangereux dans un pays où les tensions mémorielles
autour de la guerre civile et de la dictature franquiste restent vives.
L’œuvre n’a pas été massivement médiatisée, mais elle a nourri une
réflexion sur les usages de l’histoire dans un espace public toujours
polarisé entre mémoire franquiste et mémoire républicaine.
E. Italie En Italie, Due secoli insieme a suscité un intérêt particulier dans les
milieux intellectuels catholiques et conservateurs. Publié par les
éditions Mondadori, l’ouvrage a été introduit par une préface favorable
de l’historien Ernesto Galli della Loggia, qui y voyait un antidote aux
récits hégémoniques de la mémoire antifasciste. Dans les pages du
Corriere della Sera et de Il Foglio, plusieurs tribunes ont défendu
Soljenitsyne contre les accusations d’antisémitisme, mettant en avant sa
volonté de réconciliation historique. À gauche, cependant, les
critiques ont été virulentes. L’historien Enzo Traverso a dénoncé une
lecture révisionniste et dangereusement ethnicisée de l’histoire
soviétique. Comme dans d’autres pays d’Europe du Sud, la réception de
l’œuvre s’est faite dans un climat tendu, où les questions identitaires,
religieuses et politiques interfèrent avec les débats
historiographiques. L’œuvre a été discutée également dans les milieux
universitaires, notamment à l’université de Bologne et à la Sapienza de
Rome, souvent dans le cadre de séminaires sur la mémoire postcommuniste.
F. Hongrie En Hongrie, Két évszázad együtt a trouvé un écho puissant dans un pays
lui-même marqué par une mémoire conflictuelle du communisme et de la
collaboration juive au sein de l’appareil d’État stalinien. Traduit dans
les années 2000, l’ouvrage a été salué par des figures conservatrices
et nationalistes comme László Kövér ou Tamás Fricz, qui y ont vu une
légitimation intellectuelle de leur propre critique du cosmopolitisme
postcommuniste. Dans la revue Magyar Szemle, dirigée par des proches de
Viktor Orbán, des articles ont souligné la pertinence de l’analyse de
Soljenitsyne pour comprendre les clivages historiques de la Hongrie
moderne. À gauche, les critiques ont accusé l’ouvrage d’alimenter un
antisémitisme latent. Des chercheurs comme András Kovács ont mis en
garde contre une lecture qui essentialiserait les rôles historiques sur
des bases ethniques ou religieuses. L’œuvre a néanmoins été incluse dans
certains cursus universitaires d’histoire et de sciences politiques,
souvent comme point de départ d’un débat sur les relations
judéo-magyaro-russes et la politisation de la mémoire.
Synthèse comparative À travers ces différentes réceptions, Deux siècles ensemble révèle les
lignes de fracture mémorielles de l’Europe contemporaine. Dans les pays
d’Europe occidentale (France, Allemagne, Royaume-Uni), l’œuvre est
abordée avec prudence, souvent à travers le prisme de la lutte contre
l’antisémitisme et d’une culture de la mémoire centrée sur la Shoah. En
revanche, dans les pays d’Europe centrale et orientale (Hongrie,
Roumanie), l’ouvrage a souvent été mobilisé pour relancer des débats
identitaires et réhabiliter des récits nationaux occultés sous le
communisme. L’Italie et l’Espagne, situées à la charnière, présentent
une réception ambivalente, marquée à la fois par des
instrumentalisations idéologiques et par de réels débats
historiographiques.
Cette cartographie critique souligne le rôle de la mémoire historique
dans la définition des identités collectives européennes. Deux siècles
ensemble, en tant qu’objet polémique et analytique, sert ici de
révélateur des tensions entre repentance occidentale et résurgence
identitaire postcommuniste.
II. Réception critique en Europe.
A. France
En France, la réception de Deux siècles ensemble a été marquée par des
débats passionnés. L’ouvrage, publié chez Flammarion, a suscité des
réactions contrastées. Des intellectuels comme Alain Finkielkraut ont
salué la rigueur du projet et son courage moral, tout en soulignant les
risques d’interprétations abusives. D’autres, tels que Bernard-Henri
Lévy, ont critiqué l’œuvre, la qualifiant de tentative de réhabilitation
masquée d’un certain antisémitisme russe. Dans Le Monde, l’historien
Nicolas Werth a souligné les lacunes méthodologiques de l’œuvre,
notamment l’usage sélectif des sources. Des critiques ont également
pointé des passages jugés problématiques, comme celui où Soljenitsyne
affirme que « les Juifs ont pratiqué la vente d’alcool […] et donc
poussé le peuple russe à l’ivrognerie » .Le Monde.fr
Du côté des revues de droite ou identitaires, l’œuvre a été lue comme
une dénonciation légitime de la mémoire révolutionnaire gauchisante. La
réception française illustre la fracture mémorielle entre une culture
politique universaliste, méfiante envers les récits nationaux trop
forts, et un courant plus soucieux de continuité historique.
III. Enjeux critiques et débat sur la mémoire européenne
La réception européenne de Deux siècles ensemble met en lumière plusieurs enjeux critiques majeurs.
Le premier concerne la tension entre mémoire nationale et mémoire
transnationale. Dans des pays comme la France ou l’Allemagne, l’accent
est mis sur la responsabilité collective et la vigilance face aux
réécritures du passé. En Russie ou en Roumanie, au contraire, l’œuvre de
Soljenitsyne a été utilisée pour raviver une mémoire nationale
longtemps réprimée, dans un contexte de reconquête identitaire.
Le deuxième enjeu est celui du rôle de l’intellectuel dans l’espace
public post-totalitaire. Soljenitsyne, en tant que figure d’autorité
morale, est perçu tantôt comme un lanceur d’alerte, tantôt comme un
vecteur de ressentiment. Cette dualité interroge les limites de la
liberté d’expression en matière historique, surtout lorsqu’elle touche
des sujets aussi sensibles que l’antisémitisme ou les origines sociales
du communisme.
Enfin, l’ouvrage invite à réfléchir sur la manière dont l’Europe
contemporaine pense sa propre histoire à travers le prisme du XXe
siècle. En confrontant des récits souvent incompatibles, Deux siècles
ensemble agit comme un révélateur des fractures de la mémoire européenne
: entre Est et Ouest, entre oubli et hypertrophie mémorielle, entre
repentance et revendication identitaire.
Dan CULCER
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Scris de Asymetria on Friday, September 05 @ 16:13:40 CEST (73 citiri)
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Editoriale: Serban POPA. MOSTENIREA ASCUNSA A LUI ION ILICI ILIESCU
Este adevãrat cã și înainte
de „trecerea în neființã” a
lui ion ilici
iliescu erau
unii care șopteau pe la colțuri
cum cã fostul „președinte pentru liniștea noastrã”
nu ar fi atât de sãrac precum
(se) pretinde. Ca acum, dupã ce inevitabilul s-a produs, bârfele sã
îl așeze pe decedat în poziția de a fi lãsat moștenire câteva
milioane. Desigur, ca picanterie, opinia
publicã ar putea înghiți și aceastã gãlușcã pregãtitã - ca
și altele în cazul lui i.i.i. - cu mult timp în urmã.
Realitatea,
cu „ cu puterea de netãgãduit a faptelor”
și - aș adãuga eu - a cifrelor, bazate pe „meandrele
concretului” aratã însã cu
totul și cu totul altceva. Aratã
cã i.i.i. a
lãsat, CA MOȘTENIRE, o pagubã de 10 000 000 000 000
(zece
mii de miliarde/zece
trilioane)
de euro. Iar
cel pãgubit este poporul român din momentul în care i.i.i. a
promulgat,
la 7 august 1990, ca președinte al României, legea
15/1990. „Legea brucan”
prin care a fost FURATÃ de la cetãțeni întreaga avere acumulatã,
în proprietate comunã, de întregul popor. Proprietate comunã
consființitã de
articolele
5, 6 și 7 din Constituția RSR. Articole
aflate în vigoare la data
promulgãri legii 15/1990.
Articole încãlcate flagrant/infracțional
prin promulgarea respectivei
legi 15/1990.
Fiindcã din acel moment al
promulgãrii legii, capitalul
aflat în proprietatea comunã a întregului popor a fost transferat
în mod ILEGITIM, ILEGAL și INFRACȚIONAL în proprietatea publicã
și privatã a statului.
La
vremea respectivã, economistul român Dr Constantin Cojocaru
estima cã averea acumulatã în proprietate comunã de întregul
popor - adicã valoarea activelor din economia româneascã - era de
aproximativ
165 000 000 000 (una sutã șasezeci și cinci de
miliarde)
de dolari.
La care domnia sa
adãuga valoarea terenurilor - a celor aflate și ele în
proprietatea comunã a întregului popor – estimatã
și ea la
cel puțin 10 % din valoarea activelor. Astfel cã, la momentul
1990, valoarea capitalului românesc, proprietate comunã a
întregului popor, se situa între 180 000 000 000
(una sutã optzeci de miliarde)
de dolari și 200 000 000 000 (douã sute de miliarde)
de dolari. Aceasta în condițiile în care Dr Cojocaru nu lua
în calcul valoarea rezervelor minerale, aflate și ele în
proprietatea comunã a întregului popor. Rezerve
estimate de curând la peste 1 000 000 000 000 (una
mie miliarde/un trilion)
de euro. Ceea ce, la vremea respectivã, ar fi putut fi
200/250 000 000 000 (douã sute/douã sute cincizeci
de miliarde) de dolari. Așadar paguba produsã poporului român prin
promulgarea legii 15/1990 de cãtre i.i.i. și punerea în aplicare a
prevederilor ei este de cam 400 000 000 000 (patru
sute de miliarde) de dolari.
Tâlhãria,
jaful - pentru cã despre tâlhãrie și jaf este vorba câtã vreme
furtul a fost comis cu violențã: sã ne amintim de „teroriștii”
din decembrie 1989 și de „minerii” din ianuarie, februarie și
iunie 1990 - nu s-au oprit aici. Au urmat „privatizãrile”,
„restituirile” și „despãgubirile”.
Urmarea
urmãrii a fost aceea cã pânã în 2015
capitalul românesc, a produs
totuși venituri - calculate Dr Constantin Cojocaru - de
aproximativ 2 500 000 000 000 (douã mii cinci sute de
mii/douã trilioane și jumãtate) de euro.
Din care :
- peste patru cincimi, adicã
peste 2 000 000 000 000 (douã mii de miliarde/douã
trilioane) de euro au ajuns – sub formã de venituri din capital -
la oligarhii strãini și autohtoni.
- mai puțin de o cincime,
adicã sub 500 000 000 (cinci sute de miliarde)
de euro au ajuns - sub formã de salarii și pensii - la cetãțenii
români.
Așadar,
pânã în 2015, marea majoritate/peste 90 % dintre românii
rãmași fãrã capital prin furtul comis de statul român ca urmare
a promulgãrii legii 15/1990 de cãtre i.i.i., au suferit o pagubã
de 2 000 000 000 000 (douã mii de miliarde/douã
trilioane)
de euro. Și, evident, de atunci paguba s-a mãrit proporțional cu
trecerea timpului. Astfel cã o extrapolare sumarã a cifrelor din
2015, ar conduce acum, în 2025 la o pagubã de peste 3 000 000 000
000 (trei mii de miliarde/trei
trilioane)
de euro.
Voi
presupune acum (și sunt îndreptãțit sã o fac) cã, în 1990, în
locul legii 15/1990, legea brucan, ar
fi fost promulgatã LEGEA
COJOCARU.
Cea care stipula distribuirea, în proprietate privatã,
cãtre toți cetãțenii îndreptãțiți - ca proprietari în comun
- a întregii averii acumulate în România pânã la acea datã.
Urmarea
ar fi fost nașterea unei economii democratice de piațã în locul
economiei oligarhice care paraziteazã Țara de peste trei decenii.
Iar prima consecințã a punerii în aplicare a LEGII COJOCARU ar fi
fost, cu siguranțã, o restructurare sãnãtoasã a activelor.
Astfel cã, în absența „capitalului de cumetrie”
care cataloga fariseic
intreprinderile românești
ca fiind „un morman de fier vechi”,
doar o micã parte (probabil între cel mult 10 și 15 % ) din
capacitãțile productive ar fi trebuit reconsiderate ca atare.
Ceea
ce înseamnã cã dacã un sfert (cel mult o treime) din capitalul
românesc inițial
- restul fiind distrus – a produs pânã acum, în 2025, venituri
din capital de peste 3 000 000 000 000 (trei mii de
miliarde/trei trilioane)
de euro atunci, de cel puțin trei ori mai mult capital - rãmas
nedistrus/funcțional
- ar fi produs venituri din capital de pânã la 10 000 000 000
000 (zece mii de miliarde/zece
trilioane) de euro.
Venituri care ar fi intrat (și
nu au intrat) în buzunarele marii majoritãți a românilor. Ci au
intrat în buzunarele strãinilor și ale oligarhilor autohtoni.
Iar
dacã vom coborâ calculul la nivel individual, vom putea estima cã
marea majoritate a
milioanelor de români ar fi
fost în prezent (și nu sunt) posesori ai unor venituri din capital,
- acumulate
în cei 35 de ani de „democrație originalã” -
de 500 000 (cinci sute de mii) de euro. Venituri din capital
care, evident, s-ar fi adãugat (și nu se adaugã, fiindcã
au fost însușite de strãini și de oligarhii autohtoni)
veniturilor din salarii și pensii. Iar
în locul celor 500 000 (cinci sute de mii) de euro, de care
sunt lipsiți în mod infracțional, aceiași români sunt
bucuroșii/încântații/mulțumiții/veselii/norocoșii/emoționații/entuziasmații/recunoscãtorii
datori cu suma de 10 000
(zece
de mii) de euro pe care fiecare dintre ei urmeazã sã o plãteascã
ca sã fie acoperitã gaura din bugetul statului.
Așa
cã, întrucât în locul LEGII COJOCARU, i.i.i. a promulgat legea
brucan, poporul român este
fericitul moștenitor
al
ȚEPEI de 10 000 000 000 000 (zece mii de
miliarde/zece trilioane) de euro. Țeapã
pe care
i.i.i. - dupã ce a
semnalizat stânga și a fãcut dreapta, „cu bune și cu
rele” - i-a
tras-o, cu „emanații”
lui, respectivului popor.
Țeapã pe care același
popor român a luat-o apoi de la e.c.,
cu
„specialiștii”
lui, de la
t.b. cu „bãieții
lui deștepți” și de
la k.v.i.,
cu
„raiterii” lui. Țeapã care i se trage
și acum, în continuare, prin n.d.d.
și i.b.
P.-S.
Por „afficionados” :
10 000 000 000
000 (zece mii de miliarde/zece
trilioane) de euro înseamnã
aproape o treime din datoria de 35 000 000 000 000
(treizeci și cinci de mii de miliarde/treizeci și cinci de
trilioane) de dolari a Statelor Unite…Șerban POPA
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Scris de Asymetria on Monday, September 01 @ 15:35:11 CEST (107 citiri)
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Eseuri: Dan Culcer. Essai sur le concept de protopseudo
Dan CULCER. Essai sur le concept de protopseudo
Introduction
Le terme
protopseudo n’existe pas dans la tradition académique consacrée, mais sa
structure étymologique (« proto » – début, « pseudo » – faux) invite à
des réflexions fécondes. Il peut être interprété comme « la forme
originelle du faux », l’archétype de l’apparence qui précède à la fois
la vérité et le mensonge conscient. Depuis les mythes antiques, les
constructions idéologiques médiévales jusqu’à la propagande numérique
contemporaine, le protopseudo s’impose comme une constante de
l’expérience humaine.
I. Dimension appliquée : littéraire, politique, idéologique, sociologique, géopolitique, pragmatique, linguistique
1 Littérature et art
Platon affirmait dans La République que l’art est
une « mimêsis », une copie d’une copie, donc un faux. Mais ce faux a une
fonction révélatrice : par la poésie et le mythe, l’humanité a bâti ses
premiers univers de sens. Les épopées homériques, bien qu’invérifiables
historiquement, fonctionnent comme protopseudo : des fictions qui
transmettent des vérités sur l’héroïsme et l’identité culturelle. Jorge
Luis Borges, au XXᵉ siècle, a revalorisé ce mécanisme, suggérant que le «
faux » littéraire peut devenir plus véridique que la réalité elle-même.
2. Politique et idéologie
Machiavel montrait dans Le Prince qu’un
dirigeant doit savoir « paraître vertueux », même s’il ne l’est pas.
Cette stratégie est un protopseudo politique : une apparence originelle
servant à consolider le pouvoir. À l’époque moderne, les totalitarismes
du XXᵉ siècle (nazisme, communisme) ont élevé le protopseudo au rang de
système idéologique. Mythes fondateurs, héros inventés, ennemis
imaginaires – autant d’expressions du faux originel justifiant la
domination. 3 Sociologie et pragmatique
Durkheim considérait les
rituels religieux comme des formes collectives de solidarité. Du point
de vue du protopseudo, ils sont faux littéralement mais « vrais »
fonctionnellement. Ainsi, la croyance en une divinité invisible peut
être vue comme un faux originel entretenant la cohésion sociale.
4
Géopolitique et information
Clausewitz décrivait la guerre comme « un
acte de tromperie » (Vom Kriege). L’exagération de sa puissance ou la
dissimulation de ses faiblesses sont des pratiques aussi anciennes que
la guerre elle-même. Pendant la Guerre froide, la propagande des deux
blocs reposait sur des protopseudos géopolitiques : mythe de
l’invincibilité, diabolisation de l’adversaire. Aujourd’hui, les fake
news et la guerre informationnelle numérique ne sont que des
prolongements technologiques de ce mécanisme ancestral.
5
Linguistique
Saussure a montré que le signe linguistique est arbitraire :
le mot « arbre » n’a rien de naturel lié à l’objet qu’il désigne. Cet
arbitraire constitue un protopseudo structurel : les mots ne sont pas
les choses, mais des substituts conventionnels. Ainsi, toute
communication humaine repose sur une strate de faux originel. II. Dimension philosophique
1 Ontologie du faux originel
Ontologiquement, le protopseudo est la
première rupture entre réalité et représentation. Heidegger parlait de
aletheia – la vérité comme dévoilement –, suggérant implicitement
l’existence d’un premier voile. Le protopseudo est cet « enveloppe »
originaire, condition de la différence entre vérité et mensonge.
2
Épistémologie de l’erreur féconde
Popper soulignait que le progrès
scientifique repose sur des hypothèses fausses qui, une fois réfutées,
nous rapprochent de la vérité. Le protopseudo est donc un moment
nécessaire de la connaissance. Par exemple, l’explication mythique de
l’éclair – « les dieux sont en colère » – est un faux, mais sans ce
protopseudo on n’aurait pas atteint l’explication physique moderne.
3. Éthique et esthétique de l’apparence
Nietzsche affirmait que « nous
avons besoin d’illusions pour vivre ». Le protopseudo n’est donc pas une
erreur à corriger, mais un fondement existentiel. Éthiquement, il faut
distinguer le faux originel (inévitable et fertile) du faux manipulateur
(intentionnel et nocif). Esthétiquement, l’art se nourrit du
protopseudo : de notre capacité à croire aux apparences.
4. Condition
humaine comme existence protopseudo
Baudrillard décrivait dans
Simulacres et Simulation l’« hyperréalité », où les signes ne renvoient
plus au réel mais à d’autres signes. Le protopseudo en serait le premier
pas : l’apparition des premiers simulacres. L’homme vit toujours entre
réel et représentation – il est, en ce sens, un être protopseudo. Conclusion : qui a inventé le concept ? Le
terme protopseudo n’apparaît pas dans les classiques (Platon, Aristote,
Nietzsche, Heidegger, Baudrillard) et n’est pas attesté dans les
dictionnaires ou traités. Il s’agit donc d’un néologisme récent, une
construction intellectuelle émergente. Sa première utilisation explicite
en tant que « forme originelle du faux » se trouve dans cette réflexion
même : l’« inventeur » du concept est l’auteur qui en propose ici
l’introduction : Dan CULCER, ecrivain, sociologue et journaliste roumain.
Définition académique
Protopseudo (subst.
neutre, néologisme) – issu du gr. prôtos (« premier, originel ») et
pseûdos (« faux, mensonge »). Terme désignant la forme originelle du
faux, comprise comme phénomène structurel et inévitable de l’expérience
humaine.
Il renvoie à la première apparition de l’écart entre réalité
et représentation, qu’il s’agisse du plan linguistique (arbitraire du
signe), culturel (mythes, fictions, rituels) ou politique (légitimation
symbolique du pouvoir). Le protopseudo ne concerne pas le faux
intentionnel, mais le faux constitutif, préalable à la distinction entre
vérité et erreur. En philosophie, le protopseudo peut être envisagé comme : • une catégorie ontologique (séparation initiale entre réel et image), • une catégorie épistémologique (erreur féconde ouvrant la voie à la connaissance), • une catégorie esthétique et culturelle (illusion originelle qui rend possible l’art et le mythe).
Ainsi, le protopseudo désigne le noyau originaire du faux comme condition structurelle de l’humain.
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Scris de Asymetria on Sunday, August 31 @ 19:17:37 CEST (91 citiri)
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Apeluri: Stefan BORBELY. Este nevoie de o istorie politica a literaturii romane?
Reconstituiri polemice
Este nevoie de o istorie politicã a literaturii române?
Atunci când am distribuit colectivului de coordonatori ai
focus-group-ului nostru dilemele metodologice preliminare ale
întâlnirii de azi, care se strângeau mãnunchi, în cele din urmã,
în chiar întrebarea care constituie titlul acestei intervenþii
colective introductive – Este nevoie de o istorie politicã a
literaturii române? -, prima reacþie a fost cã întrebarea
este pur retoricã: fireºte cã avem nevoie de o recontextualizare
politicã a scrierilor literaturii române, de regândirea istoriei
literaturii noastre în perspectivã politicã, interdisciplinarã –
adicã de o scoatere a acestei istorii din contextul metodologic
literaro-centric, autosuficient, în care ne-am obiºnuit sã o
gândim – perspectivã de lucru pe care o privilegiazã ºi ºcoala,
ca principal „formator” al culturii noastre literare – ºi de
reaºezarea ei în rama metodologicã mai largã a istoriei ideilor
ºi mentalitãþilor, determinate în principal, ca evoluþie
diacronicã, de meandrele nu întotdeauna previzibile ale istoriei.
Stupoarea mimatã, retoricã a colectivului nostru viza, pe de altã
parte, „surpriza” cã nu avem, încã, o asemenea istorie
contextualã, interdisciplinarã a literaturii române, deºi în
aceastã privinþã lacuna poate fi cât de cât explicatã: nu
dispunem de o asemenea istorie fiindcã timpurile – în principal
cele de dupã 1941, anul elaborãrii masivei Istorii a lui G.
Cãlinescu – nu au fost favorabile contextualizãrii politice,
interdisciplinare a literaturii române.
Constatarea ne conduce, însã, spre o altã întrebare, de data
aceasta dramaticã, întrucât ea þine chiar de esenþa ºi cauzele
absenþei. Dacã este adevãrat cã o abordarea politicã, detaºatã,
interdisciplinarã a literaturii se poate înfãptui doar în
condiþii de libertate colectivã ºi personalã obiectivã,
neconstrângãtoare, în condiþii de – sã spunem – calmã
aºezare a valorilor în fãgaºuri nepãrtinitoare, senine, ºi dacã
o asemenea abordare are nevoie, pentru a germina, de timpuri
neafectate de presiunea bulversantã a istoriei ºi de oameni care sã
nu simtã deasupra capului sabia damoclesianã a coerciþiilor de tot
felul sau a cenzurii, întrebarea pe care ne-o putem pune este
urmãtoarea: când a fost literatura românã cu adevãrat liberã,
þinând cont de faptul cã însãºi experienþa democraticã,
obiectivã, a istoriei noastre a fost, de-a lungul timpului, destul
de scurtuþã ?
Am glisat adaptativ, cum bine ºtim, din dictaturã în dictaturã,
lãsând democraþiei un timp relativ scurt de maturizare. În
istoria ideilor româneºti, care a determinat, prin reflex, ºi
încãrcãtura ideaticã a literaturii noastre, democraþia a
constituit enclava, pauza fericitã dintre douã presiuni istorice
sau dictatoriale, nu regula stabilã de continuitate. Istoria ideilor
din România s-a configurat, în mare parte, ca o istorie a
rãspunsurilor la coerciþii ºi presiuni, nu ca o diacronie a
emancipãrii ºi libertãþii.
Istoria literaturii române este, în
multe privinþe, istoria unor opere care s-au clãdit în condiþii
de nelibertate: cu atât mai mult ar fi nevoie, acum, când timpurile
au devenit în sfârºit libere, de o recontextualizare a istoriei
literaturii noastre, de o regândire a ei într-un perimetru
metodologic interdisciplinar.
Ne propunem, aºadar, prin acest proiect, sã readucem în cercetarea
noastrã literarã fundalul politic ºi de mentalitate al istoriei,
sã înþelegem modul în care se articuleazã ideile estetice,
filosofice, ideologice ºi politice dintr-o anumitã perioadã într-o
integralitate eterogenã, suplã, dialogalã – uneori chiar
conflictualã -, pentru a se decanta apoi în expresia esteticã a
unei opere durabile sau a unei capodopere.
Suntem, aºadar, de
pãrere, cã o istorie exclusiv esteticã a literaturii noastre este,
metodologic vorbind, o fantasmã perimatã, deºi ea este practicatã
în continuare pe scarã largã, ca o cutumã comunitarã greu de
surmontat. Esteticul se dovedeºte a fi, ºi el, o funcþie de
context, cu determinãri precise, personale, politice, ideologice,
filosofice ºi de altã naturã, pe care o înþelegere integrativã
a fenomenului literar se cuvine sã le cuprindã, nu sã le elimine.
Formulând în acest fel dezideratele metodologice ale iniþiativei
noastre, am ridicat, suntem convinºi, capacul de pe cutia Pandorei,
fiindcã relativizarea preeminenþei esteticului în metodologia
noastrã literarã se soldeazã, întotdeauna cu suspiciuni
incendiare, scandalizate. Esteticul este instanþa totemicã a
criticii ºi istoriei noastre literare: marota ei principalã,
exclusivistã, orgolioasã. Literaþii noºtri au trãit dintotdeauna
o relaþie dificilã cu istoria, rezolvarea dilemei fiind tranºatã
prin promovarea compensativã a esteticului ca principiu unic,
dominator de selecþie.
Mulþi dintre criticii noºtri de prestigiu
s-au folosit de criteriul estetic pentru a scãpa de proximitatea –
socotitã imundã, nedemnã – a istoriei, politicii,
mentalitãþilor. Astfel, în istoria noastrã literarã, criteriul
estetic a funcþionat, de multe ori, ca spaþiu de refugiu, de
sublimare a unor tensiuni altfel irezolvabile. De aceea, socotim cã
este de datoria noastrã sã precizãm, pentru a preîntâmpina
viitoare acuze nefondate, aflate în dezacord cu intenþiile noastre
metodologice integrative, cã nu ne propunem câtuºi de puþin sã
ignorãm excelenþa esteticã a operelor pe care le vom studia. Nu
vom renunþa la ierarhizãri sau la valorizãri, abandonând
axiologia în favorarea unei sintaxe interpretative aglutinante,
nivelatoare. Ceea ce ne va interesa, însã, va fi contextul
socio-cultural ºi politic al capodoperei: întregul strat de pãmânt
din care se înalþã spre cer planta superbã, nu numai floarea, nu
numai petalele sau parfumul.
Dorim sã înþelegem, în mãsura în care se va putea, viaþa
adevãratã pe care au trãit-o scriitorii români ºi au transpus-o
în operele lor, nu numai aerul rarefiat al „turnului de fildeº”.
Am avut scriitori care au rãmas liberali în momente politice ºi
culturale dictatoriale, de constrângeri atroce. Am avut ºi
scriitori care au devenit autohtoniºti în momente de istorie
liberalã; scriitori care au dat rãspunsuri literare ºi personale
greºite unor provocãri istorice, sau, dimpotrivã, scriitori care
s-au implicat în politica zilei, sesizând la timp chemarea
conjuncturilor favorabile. Dorim prin acest proiect sã restituim
adevãrul integral al istoriei noastre literare, sã sugerãm o
metodologie care e deja monedã curentã în cecetãrile literare din
Occident, faþã de care, însã, multe nume notorii ale literaturii
noastre de azi manifestã, încã, o reticenþã prudentã.
Nu cu
mult timp în urmã, prestigioasa catedrã de literaturã românã a
uneia dintre universitãþile noastre foarte mari a decis, prin vot
colectiv, suprimarea istoriei literaturii române din nomenclatorul
academic, pe motiv cã o asemenea abordare e perimatã metodologic în
raport cu receptarea strict esteticã a operelor literare. Votul a
avut parte ºi de opoziþii, înverºunate chiar, dar democraþia a
dat câºtig de cauzã adversarilor istoriei literare, decizia fiind
– e poate inutil sã o spunem – în dezacord flagrant cu
metodologia integrativã, axatã pe studii culturale, care se
practicã azi în marile universitãþi occidentale.
Ne propunem, aºadar, o nouã sincronizare cu Occidentul, eruditã,
nefoiletonisticã, neimpresionistã, o repoziþionare metodologicã
ºi de mentalitate a literaþilor români ºi a cititorilor care îi
admirã. Nu atât afilierea politicã directã, efectivã a
scriitorilor români ne preocupã în acest proiect – deºi, ca
punct obligatoriu de pornire, ea nu poate fi, desigur, ignoratã - ,
cât modul în care ideile politice, ideologice, filosofice ºi
religioase ale unor perioade le-au influenþat opera. Nu vom insista,
maniacal, obsesiv, pe maniheismele literaturii din epoca
totalitarismului comunist sau pe dihotomiile „generaþiei ‘27”
ºi ale angajãrii legionare, fiindcã lucrurile sunt, în aceastã
privinþã, în general lãmurite, deºi ar mai fi loc pentru unele
precizãri suplimentare. Am dori, dimpotrivã, sã lucrãm pe
„secvenþe lungi”, pe „serii literare”, ºi nu pe cazuri
particulare, pentru a înþelege diacronia profundã a unor idei ºi
opþiuni, motivele adânci, neconjuncturale ale unor adaptãri,
prudenþe, inovaþii sau metamorfoze.
Vom avea în vedere, desigur, istoria presei si istoria vieþii
publice din România, fiindcã impactul social ºi ideatic al
scriitorilor noºtri nu poate fi înþeles în absenþa acestora. Ca
definiþie aproape generalã, care vine spre noi pe linia decantãrii
unui complex identitar de sorginte preponderent romanticã,
scriitorul român s-a dorit a fi dintotdeauna implicat social, sau a
trãit implicarea comunitarã ca pe o fantasmã neconsumatã,
convertitã apoi în frustrare sau suferinþã. Literatura românã a
fost o literaturã a ecoului public, a oglinzii (eventual
narcisiace), nu a refuzului acestora. Puþini dintre scriitorii
noºtri au avut puterea de a trãi anarhic, departe de recunoaºterea
socialã venitã din partea publicului sau a puternicilor zilei.
Puþini scriitori români au trãit, premeditat, la marginea
necontingentã a societãþii, într-o singurãtate abstractã,
orgolioasã, necomunicativã. Am avut puþine perioade în istoria
modernã a României care sã fi favorizat puseurile escapiste,
dantelãriile estetizante, refugiul domestic, dezimplicarea
comunitarã.
Cu atât mai ciudat pare atunci faptul cã majoritatea
istoriilor literare pe care le avem perpetueazã imaginea
scriitorului spectral, necontingent, dezimplicat. Stereotipia
prezentãrii scriitorului român ca fiinþã etericã, nepragmaticã,
idealistã este foarte puternic înrãdãcinatã în mentalul nostru
colectiv, ea fiind, pe de altã parte, ºi reprezentarea
stereotipizatã cea mai redutabilã – falsã, totodatã – pe care
o perpetueazã ºcoala. Prin proiectul nostru am dori sã îl
reintroducem pe scriitor în timpurile concrete, în ideologia pe
care le-a trãit: sã facem din el o fiinþã de carne ºi sânge, o
fiinþã realã, complexã, dilematicã. Sã-l scoatem din rama
icoanei ºi sã-l redãm vieþii, ideilor care se intersectau de-a
lungul ei.
Proiectul nostru îºi mai propune alte douã mize metodologice bine
definite. Dorim, pe de o parte, sã înþelegem evoluþia formelor
noastre literare într-un context integrativ regional ºi european:
sã vedem ce anume ne apropie ºi ce anume ne separã de vecinii din
jur, de culturile minoritare din România, cât de pregnantã a fost
opþiunea pro-europeanã, de tip lovinescian, sincronist, a
literaturii noastre ºi care au fost, dimpotrivã, avatarurile
literare ale autohtonismului, ale autosuficienþei naþionale. Unii
dintre scriitorii noºtri au clãdit febril un trecut fantasmatic
atunci când ar fi trebuit sã participe la edificarea pragmaticã a
prezentului; alþii s-au refugiat în naturã – sau, din nou:
într-un trecut vegetal, mirific – în chiar momente istorice
decisive, în care imperativul zilei ar fi presupus, dimpotrivã, o
luciditate solidarã mai pragmaticã. Am dori sã înþelegem, în
prelungirea acestui context, cât bine ºi cât rãu au fãcut
naturismul ºi ruralismul, ca ideologii identitare dominante,
culturii române, ºi cât de nuanþatã poate fi, de-a lungul
timpului, experienþa citadinã. Cum se împarte, cu alte cuvinte,
cultura românã între nostalgie ºi pragmatism: ce avem pe o
balanþã ºi ce anume pe cealaltã. Sau cine o înclinã? Cine este
pus sã o încline, ºi de ce?
A doua mizã e umanã. Experienþa, cu precãdere cea recentã (dar
nici cea veche nu e strãinã de aceastã reticenþã) aratã cã
literatura românã se construieºte pe sine printr-o logicã a
reproducerii profesioniale minimale, ceea ce înseamnã cã literatul
român nu prea þine cont de ceea ce spun neliteraþii. Drama
scriitorului român este, în general, intraliterarã, motiv pentru
care el ºi tinde sã investeascã viaþa literarã cu funcþia
securizantã a transcendenþei, vocea alternativã a celor „din
afara breslei”, indiferent de calitatea lor, interesându-l prea
puþin. Dezavuând aceastã cutumã autosuficientã – care este, pe
de altã parte, ºi principalul generator de „mituri” identitare
din literatura românã -, dorim sã atragem în derularea
proiectului nostru politologi, sociologi, istorici, filosofi,
specialiºti în istoria ideilor ºi a mentalitãþilor, în
imaginar, din credinþa cã ascultându-i, sau chiar punându-i la
lucru, vom ajunge la prospeþimea viziunii metodologice alternative
de care avem atâta nevoie în momentul de faþã. Cum vom lucra? Pentru început, sub forma unui focus-group cu
invitaþi, gãzduit de cãtre Colegiul Noua Europã, cãruia îi
suntem recunoscãtori cã a acceptat sã tuteleze instituþional ºi
moral proiectul nostru. Ne vom întâlni din 2 în 2 luni, discutând
teme precise, pe baza unor texte-pilot, dezbaterile urmând sã fie,
ca ºi aceasta de acum, publice. Revista Observator Cultural,
prin amabilitatea doamnei Carmen Muºat, a acceptat sã devinã
camera noastrã de rezonanþã: vom publica, aºadar, fiecare
text-pilot în Observatorul Cultural, însoþit de o schiþã
sinopticã a dezbaterilor care le-au însoþit . În paralel, am dori sã organizãm volumul colectiv – masiv,
erudit, ºtiinþific, nefoiletonistic – pe care ni-l imaginãm ca
fiind miza principalã a poiectului nostru. Estimãm cã l-am putea
termina ºi edita în trei ani de acum încolo, ceea ce ar însemna –
þinând cont cã ne aflãm în decembrie – sfârºitul anului 2008
sau începutul lui 2009. Pentru redactarea lui, la care sperãm sã
îi putem atrage pe cei mai reputaþi specialiºti pe care îi are în
momentul de faþã cultura românã, consacraþi ºi tineri
deopotrivã, nãdãjduim sã obþinem subvenþii ºi granturi.
Proiectul s-a nãscut dintr-un gând altruist, dezinteresat, dar
foarte responsabil, care s-a îmbinat apoi, în mod fericit, cu
generozitatea instituþiei care ne gãzduieºte. Ajutaþi-ne sã
transformãm aceastã himerã în realitate!
Vã mulþumim!
Mircea Anghelescu Ioana Both ªtefan Borbély Dan C.
Mihãilescu
New Europe College, Bucureºti
Focus-group: Istoria politicã a literaturii române
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Mircea Anghelescu
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ªtefan Borbély
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Ioana Both
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Dan C. Mihãilescu
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Scris de asymetria on Monday, August 18 @ 10:01:51 CEST (142 citiri)
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Proza: Gheorghe SASARMAN. Un capitol de amintiri din anii 50. Salut voios de pionier
Salut
voios de pionier
În drumul meu spre școalã – sau, mai bine
zis, aproape în drum, cu o neînsemnatã abatere – se afla
prãvãlia unui cofetar turc, pe nume Abdurahman Daut. I-am reținut
numele deoarece servea și drept firmã: acolo nu stãtea scris
„Cofetãrie” și nici „Dulciuri” sau mai știu eu ce altceva,
ci pur și simplu numele cofetarului. Încã mai erau tolerate
asemenea mici localuri care desfãceau produse proprii, precum și
micile ateliere ale unor meșteșugari – croitori, pantofari,
frizeri, tâmplari, lãcãtuși ș.a. Prãvãlia asta era la parterul
casei de colț pe lângã care, pe sub un portal, pornea Strada
Voltaire; în interior, doar o masã cu trei scaune și o tejghea, la
care servea sau Daut însuși, sau preafrumoasa lui soție, atunci
când el era plecat cu taraba pe roți ca sã vândã, dupã sezon,
înghețatã, alvițã, rahat și tot soiul de acadele. Îl vedeam
adeseori chiar în fața școlii, cu mustața-i inconfundabilã și
fes roșu, îmbiindu-i pe elevi în toiul iernii cu mere pe bãț
trase în caramel; dar ceea ce m-a fãcut sã nu-l uit nici astãzi
era înghețata lui de lãmâie, cu un gust inegalabil, de cumpãrat
direct la tejghea (pentru mine bineînțeles numai când se întâmpla,
foarte rar, sã am un ban de buzunar sau ca un frate mai mare aflat
în trecere prin Cluj sã-mi facã cinste).
(continuare, mai jos)
GHEORGHE SÃSÃRMAN
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Scris de asymetria on Monday, August 11 @ 18:25:25 CEST (212 citiri)
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Proza: Dan CULCER. UMBRA. povestire
DAN CULCER
povestire
UMBRA
Mi-am cumpãrat cândva un aparat de fotografiat, nici prea scump, nici prea bun — aºa ca pentru un amator. Eram convins cã a venit vremea sã pãstrez imaginea unor prieteni, a unor locuri pe care le-am vãzut fãrã sã fiu sigur cã le voi mai vedea vreodatã, chipul meu pe care încã nu se vãd semnele bãtrîneþei, ochii tatãlui, un zid crãpat, desenele de pe trotuar, cu cretã, ale unor copii din cartier, o coadã la bilete pentru a vedea un film care nu rula decât douã zile, un nour, mâinile mamei, în fine câte ceva din ceea ce, lacunar, ar fi însemnele vieþii mele. De-atunci s-au adunat milioane de fotografii, am fost nevoit sã renunþ, încetul cu încetul, la orice altã preocupare, cheltuindu-mi banii pe hârtie, pe film ºi pe substanþele necesare developãrii ºi fixãrii Imaginii. Am crezut cã toate hârtiile înnegrite de luminã vor fi mai durabile decât locurile pe care le-am cercetat, decât chipurile oamenilor necunoscuþi pe care i-am fotografiat fãrã sã le cer îngãduinþa, socotind cã le fac un serviciu, cã-i fac sã supravieþuiascã ºi, pentru cã doream sã cuprind toatã lumea, sã fotografiez totul ºi mã izbeam de neputinþa mea, de prea scurta mea viaþã ºi eram torturat de timpul pierdut în somn, de orele petrecute la slujbã, unde eram obligat sã mã ocup de lucruri care nu mã mai interesau, am renunþat la toate: nu mai dorm, nu mai lucrez pentru nimeni, mã plimb cu aparatul pregãtit mereu, cutreier oraºe, cãlãtoresc cu mãrfare, rãtãcesc prin munþi ºi prin sate, trãiesc din mila celor care mã cred un simplu fotograf ambulant ºi mã întorc, de fiecare datã, pentru cã am nevoie de o camerã obscurã, unde sã pot developa în liniºte ºi în mare grabã cele câteva sute de metri de peliculã. Am cerºit de la toþi oamenii întâlniþi fotografiile vechi de familie cu siluetele strãmoºilor uitaþi, marile fotografii colective în care se înghesuie promoþii, participanþii la adunãri populare, rudeniile, prietenii, copiii, nepoþii, amintirile unei vacanþe ºi excursiile ºcolare, feþele unor nuntaºi, fotografiile de la militãrie în care toþi seamãnã sub uniforme, unde hainele atârnã strãine pe corpul obiºnuit sã se individualizeze prin câte un amãnunt, ºi feþele gãlbui sau cafenii din aceste fotografii vechi, lipite pe cartoane tari, ºanþ mici, strivite, abia se pot distinge din mormanul de haine, pãlãrii sau umbrele, sub înãlþimea enormã a cerului.
Camera mea e plinã de cutii în care sunt aranjate cu grijã mãrturiile unei vieþi pe care n-am trãit-o, hârtiile puþin încovoiate, eu margini albe, din care mã privesc toate lucrurile lumii. Mi-ar trebui timp, mai mult timp.
Lucrez, parcã din totdeauna, strãduindu-mã sã lumea de dispariþie. Ani lungi în care am îndurat batjocura multora, în care unii m-au pãrãsit, alþii m-au plâns, unii m-au lovit, în care am rãbdat foame, în care am dormit puþin ºi doar atunci când mã prãbuºeam de nesomn, doborât pe unde se nimerea, într-un ºanþ, la masa de lucru, în timp ce mâncam o bucatã de pâine, pe drumuri prãfoase, pe asfalt, între pietre sau într-un vagon de marfã care se întorcea gol dupã ce transportase lemne sau grâu. Dormeam câteva zile în ºir, mã trezeam într-o localitate necunoscutã, buºit cu brutalitate de oamenii care reîncãrcau vagonul, zguduit de un responsabil cu ordinea publicã, care mã credea beat ºi voia cu tot dinadinsul sã mã trimitã acasã. îi explicam cã trebuie sã fotografiez, cã nu am timp de pierdut ºi n-am de ce sã mã întorc acasã câtã vreme mai am film în aparat ºi cât mai sunt atâþia oameni ºi lucruri de salvat.
În somnul nesfârºit, visam cã fotografiez lumile pe care nimeni nu le-a vãzut, temerile, dorinþele, idealurile, oameni care se iubesc, convoaie mortuare, lumini violente ºi îndepãrtate; visam cã fotografiez nesfârºirea, începuturile, marile bucurii, þipãtul noului-nãscut, adâncurile. Visam ºi mã trezeam urlând de teamã cã voi pieri ºi nu voi putea termina, cã nu voi avea putere sã apãs pe declanºator când voi fi coborât în þãrânã, cã toate aceste minuni, aceste irepetabile frumuseþi, aceste cumplite urgii ºi cazne, fumul, geamurile luminate, sãrbãtorile, vor fi uitate, pierdute, distruse, vor putrezi, se vor •stinge fãrã ca vreodatã cineva sã le mai poatã reconstitui. Visurile mele erau lungi ca ºi somnul imens în care mã scufundam amorþit de obosealã. Ieri m-am visat într-un oraº necunoscut, pe o stradã în pantã, îngustã, umedã. Se fãcea, pe partea dreaptã a strãzii, un gard nu prea înalt ºi în gard o portiþã ºi dincolo de ea verdele înalt al unor copaci, coroanele lor stufoase deasupra tulpanelor aruncate spre adâncimea unei prãpãstii spre care coborau trepte abrupte de piatrã mucegãitã. Am strãpuns frunziºul care s-a închis deasupra mea ca o trapã, pânã într-o grãdinã sãlbaticã unde urzicile •crescuserã de un stat de om, aveau flori albe cu o gurã de lup ºi urlau cu glasuri înfrãþite; pãmântul era lãptos la rãdãcinile lor, mustea îndobitocit ºi cãrãruia îngustã ºerpuia printre tulpini lemnoase de bãtrâneþe- Mã aflam deodatã într-un atelier fotografic, înalt, din metal ºi din •sticlã, dar vechi de când lumea sau omul, surpat, cu geamurile enorme din tavan sparte de meteoriþi, cu draperiile ciuruite, zdrenþuite ºi spãlãcite, cândva negre probabil, cu podeaua gãuritã de ºuvoaiele cãzute prin acoperiº, o cavernã cu stalagmite false, inverse, în care apa nu construieºte milenar ci distruge, sapã, roade, surpã, sub perpetua acþiune chimicã a substanþelor folosite în laborator. Mã simt privit de undeva, mã do mâinile ºi umerii, privesc împrejur, dar în imensitatea atelierului colþurile îndepãrtate ale încãperii, se pierd în umbrã, perdelele atârna grele, totul e amorþit, stãtut, miroase ascuþit a arsurã. Lângã mine stã, privindu-mã fix. un om înalt, cu pãrul ºi barba albe, are un ochi •mai mic decât celãlalt, puþin mijit de parcã l-ar potrivi mereu pentru a primi mai puþinã luminã, îmi aratã doar un scaun acoperit cu o pânza stacojie, pe un podium de lemn. Mã aºez de parcã stau pe un tron; mi se pare cã bãtrânul e tare departe, îl zãresc cum se pleacã potrivindu-ºi pe cap cârpa neagrã a unui aparat fotografic de tipul acelora care se mai vãd în parcurile publice, cocoþat pe un trepied masiv cu rotile. Mã strãduiesc sã fiu liniºtit, nu zâmbesc, ºtiu cã trebuie sã fiu serios, cã e viaþa mea în joc ºi cã mai am multe de fãcut ºi nu pot sã-mi permit riscul unui zâmbet nepotrivit într-o clipã de tensiune solemnã; se lasã apoi o tãcere în care îmi aud bãtãile inimii, un ºuierat ameninþãtor se întrerupe ºi lumina orbitoare potopeºte colþurile atelierului. Vãd totul în umbre ºi strãluciri orbitoare, arde magneziul de parcã s-ar fi aprins sorii tuturor lumilor, fumul alb mã învãluie, bãtrânul se ridicã ºi-mi aratã, înainte de a dispare în fum, cliºeul negru pe care îl fluturã triumfãtor þipând cã „pot sã mã miºc odatã, beþiv ordinar ce sunt", ºi atunci mã trezesc cu ochii întunecaþi de luminã, dârdâind de frig într-o dimineaþã înspãimântãtor de frumoasã, în toamna târzie care învãluie oraºul.
Adormisem pe o bancã în parc în timp ce mã strãduiam sã fotografiez noaptea, ºi gunoierii mã zgâlþâiau lovindu-mã cu cozile lungi ale mãturilor. M-am strâns, privindu-mi capul ºi aparatul, cerând îndurare. Cu primul tren, ascuns în cabina unui frânar, m-am întors în oraºul meu cãci terminasem filmul ºi trebuia sã developez câteva mii de imagini. Mi-am pregãtit substanþele necesare developãrii, am aprins becul roºu, ºi miºcându-mi cu repeziciune mâinile, parcã grãbit sã aflu ce anume din lumea asta va supravieþui, am pus sub aparatul de mãrit primul film, apoi pe al doilea, pe al treilea. Eram obosit, înfometat, picoteam, îmi era frig în încãperea în care de ani de zile nu mai fãcusem foc; hainele zdrenþuite de chimicale, de vechime ºi de cuiele podelelor atâtor vagoane de marfã, pline de praf de ciment, de pulberea drumului, deveniserã scorþoase, am miºcat filmul sub lentila mãritoare ºi am vãzut atunci un colþ de parc, o bancã goalã, scoarþa crãpatã a unui castan bãtrân ºi pe pãmântul peste care se turnase pietriº o umbrã, o umbrã ca un fus, o umbrã care nu venea de nicãieri, care nu era a cuiva, nu se lungea la picioarele nimãnui ci, independentã, batjocoritoare, zãcea culcatã în mijlocul drumului fãrã sã-i pese de nimeni. Am mãrit fotografia, am cãutat cea mai mare hârtie de care dispuneam, am obþinut imaginea clarã ºi imensã a umbrei, am fixat-o, am cercetat-o cu lupa fãrã sã pot afla ce reprezintã, de unde provine, dacã e un defect al filmului, sau porneºte dinspre o creangã a castanului luminatã pieziº de soarele acela de toamnã. Am pus de-o_ parte hârtia, am developat restul fotografiilor din ce în ce mai grãbit, le-am pus la uscat ºi strãbãtut de temerea cã mã aflu în faþa a ceva care mi-a scãpat, pe care trebuie sã-1 fotografiez chiar ºi cu preþul vieþii mele, cãci fãrã asta strãdaniile mele au fost deºarte, lumea nu mi se supune, nu mai poate fi salvatã, va suferi, m-am reîntors în parcul acela imens în care fãcusem ultimele fotografii.
Era un parc pe marginea unui râu dintr-un oraº al cãrui nume nu spune nimic, un oraº mic, potopit de un nor uriaº de praf care plutea în cerul lui, frunzele castanilor erau albe de praf, castanii bãtrâni, ºi parcul imens, cu mii de bãnci. Am cãutat copacul acela, banca, inima din coaja copacului care crescuse, se lãbãrþase o datã cu timpul ºi pietrele albe, fiecare la locul ei, ca niºte pietre tombale de marmorã albã adusã din cariere montane, acoperind carcasele cheratinoase ale gândacilor, corpurile puilor cãzuþi din cuiburi, dopuri de metal bãtucite ºi strivite în discuri cu care se jucau copiii, mucuri de þigãri înmuiate de ploi, galbene de tutun macerat, cojile seminþelor scuipate de fetele înconjurate pe dupã ºolduri de braþele soldaþilor ieºiþi duminica, urmele tocurilor în pãmântul jilav dintre pietre, mãrunte adâncituri alãturate, o hârtie care conþinuse biscuiþi ºi un gândac mort, cu labele în sus, ciugulit tocmai de o vrabie. Erau acestea singurele indicii dupã care puteam regãsi locul acela liniºtit în care zãcea impertinentã umbra în formã de fus, nevinovata umbrã, singura umbrã a celor minunate, ultimul lucru care îmi lipsea din colecþia de fotografii, dupã care oricine, luând totul la rând cu rãbdare ºi patimã, va putea reconstitui lumea, o va putea reface din ruine, din puþinã cenuºã ºi lut, din luminã, cu rãbdare, cu rãbdare, cu rãbdare ºi multã patimã. Am rãtãcit zile în ºir prin acest parc fãrã sfârºit, clãtinat de vântul slab al toamnei, tot mai încovoiat, în genunchi, târâº, cu ochii aproape pe pãmânt, obosit, sfârºit, nemaipomenit de obosit, încet, cu rãbdare, cu nesfârºit de multã rãbdare, printre pietre albe, printre mucuri de þigãri, sâmburi sparþi, spre bancã, spre copacul cel mai bãtrân, spre inima lui lãbãrþatã ºi obositã, înspãimântat, îngrozit cã nu voi avea putere, cã voi sfârºi sã mã las oprit, cã voi renunþa, cã mã voi pierde printre castanii bãtrâni, printre atâtea frunze albe, printre atâtea frunze albe de teamã. Nu mai eram decât o privire bolnavã, desperatã, un trup sfâºiat, o încãpãþânata fãpturã miºcatã doar de forþa vederii care mã trãgea, mã chinuia, mã biciuia cu ploile reci, mã amesteca cu þãrâna. ªi atunci, la capãtul puterilor mele omeneºti, am vãzut inima, banca ºi umbra peste care m-am târât într-un ultim efort desperat.
Am zãcut acolo peste pãmântul întunecat de umbrã, am zãcut timp nenumãrat, apoi m-am sculat, am potrivit blenda pentru aceastã luminã de toamnã târzie, galbenã, ºubredã, înfricoºatã, am fixat un timp ºi am apãsat pe declanºator pânã ce am terminat toate filmele pe care le adusesem cu mine. M-am întors în oraºul meu, în camera mea întunecatã, am developat filmele, am mãrit fotografiile, am mãrit umbra. Fotografiile erau tot mai clare, mai frumoase, erau cele mai bune fotografii ale mele, ºtiam cã pot sã fiu mulþumit, cã rostul meu pe pãmânt s-a împlinit, cã lumea existã pe colile imense ale fotografiilor mele, cã nimic nu se mai poate pierde, totul poate fi refãcut cu rãbdare ºi multã patimã, cu rãbdare mai ales, ºtiam cã nimeni n-a creat ceva mai frumos, cã sunt un mare artist, cã totul poate fi restituit lumii, cã lumea aceasta existã numai pentru cã am ºtiut din vreme sã o salvez atât de simplu, ºi cã hârtiile, cândva albe, cuprind acum întreaga tainã, sunt umbre necuprinse, perfecte, fãrã nici o margine albã, fãrã nici un punct alb care sã murdãreascã adâncimea umbrei, am recunoscut, am ºtiut din totdeauna cã umbra aceasta este
— Sfârºit —
1970
|
Scris de asymetria on Wednesday, August 06 @ 15:52:09 CEST (220 citiri)
Citeste mai mult... | 26277 bytes in plus | Proza | Scor: 0 |
Legislatie: Ioan ROSCA. Despre excesul de putere si tratarea lui
Ioan
ROȘCA Precizari
ºi explicaþii
De
ce susþin cã întemniþarea celor ce înfruntã presiunile evreilor
ar dovedi excesul de putere al acestora
Apariþia
la orizont a unor noi prevederi represive, mã determinã sã explic
încã o datã rostul unor activitãþi ale mele din ultimele
decenii, care ar putea stîrni pofta de represiune a celor deranjaþi
de ele; simt nevoia sã re-explicitez motivele care au stat ºi stau
în spatele acþiunilor ºi opiniilor mele- exprimate în scris sau
audiovizual. Sã re-declar faptul cã motivaþiile/þintele
intervenþiei mele în dosarul raportului dintre (unii) evrei si
(unii) români nu au nici o legãturã cu rasa, etnia, religia sau
„ura” ; ºi asta nu din fricã de represalii (pentru cã nu
consider/admit cã sentimentele cuiva pot fi cenzurate- decît într-o
lume orwelianã) ci pentru limpezirea, fãrã nici un echivoc a
perspectivei mele, formatã prin studii ample (pe care aº putea-o
schimba dacã mã conving niºte contra-argumente, dar nu sînt
dispus sã o trãdez din teamã).
Am
fost ºi rãmîn mînat, în acest dosar, de ºase incitative
împletite:
1. Scopul justiþiar — în interes public
Din
1990, am militat perseverent pentru judecarea crimelor comunismului
(vezi www.procesulcomunismului.com si
https://www.piatauniversitatii.com/news/editorial-1-2020-7). Am fost
numit (inexorabil, pentru cã aceia care m-au mandatat… au
dispãrut) purtãtorul de cuvînt al Comitetului de Reprezentare a
Victimelor Comunismului (CRVC), rol care m-a costat mari eforturi
justiþiare- publicistice ºi juridice- ºi îmi impune obligaþia de
a nu dezerta de la datoria de a apãra memoria victimelor genocidului
anti-românesc ºi de a denunþa impunitatea care a protejat cãlãii,
inclusiv prin încercarea de a pune cãluº în gura apãrãtorilor
victimelor. Este inadmisibil sã faci jocul autorilor unui genocid
contra neamului tãu în numele prioritãþii comemorãrii altuia.
Printre
victimele noastre, se aflã ºi mulþi legionari, care au fost supuºi
unor condiþii de detenþie speciale, întru exterminare, putîndu-se
vorbi ºi de rãzbunare atroce contra legionarilor, realizatã de un
regim comunist acþionînd ºi represiv ºi filo-semit (din moment ce
a lichidat prioritar pe cei denunþaþi azi ca duºmani ai evreilor).
Aceºti subiecþi ai represiunii ºi "reeducãrii" nu au
fost însã închiºi pentru "antisemitism" ci pentru vina
de a opune rezistenþã (realã sau imaginarã) unei ocupaþii
strãine. Mulþi dintre tinerii închiºi atunci în masã (cãrora
viaþa le-a fost distrusã) au adoptat "atitudinea legionarã"
dupã 1944, doar în sensul asumãrii sacrificiului patriotic- fãrã
a avea vreo legãturã cu ce s-a întîmplat pîna în ianuarie 1941.
Iar majoritatea zdrobitoare a foºtilor legionari care activaserã în
interbelic ºi au fost reprimaþi ºi de comuniºti (dupã 44) nu au
fãcut niciodatã vreun rãu vreuneui evreu. A-i inculpa (dupã 80 de
ani!) pentru perspectiva lor privind interesele de atunci ale
României e ca ºi cum ai condamna toþi membrii PCR (dupã 50 de
ani)… ªi chiar foarte puþinii dintre ei care or fi fost vinovaþi
de ceva -faþã de comunism sau faþã de niºte evrei- au ispãºit
cu vîrf ºi îndesat, în urma sentinþelor criminale ale
"Tribunalului Poporului"- pe care unii ne cer sã le
relegitimãm; a le re-incrimina faptele înseamnã a incãlca
principiul fundamental al absolvirii, prin pedeapsa executatã (ºi
disproporþionatã!). De altfel, dupã 1964, cînd au fost eliberaþi
(supravieþuitorii), aceºti oameni nu au fost acuzaþi de nimic,
cîteva decenii (ci doar persecutaþi ºi hãituiþi sistematic).
Foºtii legionari neputînd fi incriminaþi retroactiv pentru
"antisemitism", cu atît mai puþin pot fi cei care
comenteazã (favorabil) acþiuni ale lor sau le difuzeazã textele.
ªi o spun ca persoanã care nu are simpatii legionare, din motive de
incompatibilitate spiritualã.
Sã
vedem acum cine preseazã întru compromiterea victimelor
"legionare".
De
celaltã parte a baricadei se aflã responsabilii genocidului
comunist, prin nimic mai tolerabil - pentru români (ºi comis dupã
"holocaust" -deci prioritar ca subiect al reparaþiilor,
prin prisma temporalitãþii) ; într-o Românie suveranã,
condamnarea pentru crimele comise de români, într-o confruntare
inter-etnicã întinsã de-a lungul istoriei, nu poate fi prioritarã
condamnarii crimelor contra românilor…; poate doar atunci cînd
pagubele românilor ar fi tratate ca prioritare în Israel, s-ar mai
putea ridica astfel de pretenþii. Ne-reciprocitatea indicã
asimetria posturii.
Nu
existã nici un singur caz de evreu ajuns în Israel (sau
rãmas/revenit în þarã) condamnat sau expulzat pentru rolul jucat
în genocidul comunist! Nu existã nici un singur caz de despãgubire
plãtitã de vreun evreu (sau din bugetul Israelului) pentru daunele
produse - genocidar - unor români. ªi asta, deºi foarte mulþi
evrei (declaraþi "comuniºti") au fost implicaþi în
reprimarea/ exterminarea românilor (inclusiv "legionarilor")-
fapt amplu dovedit, cui nu întoarce spatele documentaþiei (a se
vedea de exemplu enciclopedia elaboratã de "Apostu").
Conflictul
de interese justiþiare devine þipãtor atunci cînd actualii
cenzori sînt urmaºi ai unor lideri comuniºti evrei, a cãror
interes prezumabil ºi manifest este acoperirea unor crime comise de
unii înaintaºi ai lor contra contra unor înaintaºi ai noºtri:
ori prin deturnarea sterilizantã a demersurilor de reparaþie (vezi
rolul lui Tismãneanu), ori (vezi rolul lui Florian, Vainer, Katz,
Vexler etc.) prin resuscitarea stranie a dosarului unui "holocaust"
pus ºi în cîrca legionarilor- care nu l-au putut comite, fiind
chiar ei, în aceea perioadã, victimele lui Antonescu (un alt
personaj cu care nu sunt compatibil spiritual, dar pe care-l consider
victimã, ce poate ºi trebuie pomenitã).
Semnificativ
este cã, dupã ce ºi-au infiltrat pretenþiile pentru "persecuþii"
(vagi /nedovedite) în legea de despãgubire a deþinuþilor
politici, obþinînd "pensii" ºi pentru urmaºii din
Israel… au cerut ca ele sã nu fie acordate urmaºilor legionarilor
victime certe ale comunismului (vezi demiterea lui Octavian Bjoza,
preºedinte AFDPR ºi secretar de stat, pentru cã s-a opus la
aceastã miºelie). De asemenea, consider semnificativ cã, acelaºi
Marius Iacob, care a fost folosit de Kovesi pentru a pune capãt
(închide prin NUP) cercetarea crimelor comunismului în dosarul
deschis de noi în 2006 (vezi
https://www.piatauniversitatii.com/news/editorial-7-2010-12) a
formulat rechizitoriul contra lui Cãlin Georgescu în termeni care
nu lasã loc la dubii privind rolul sãu ºi agenda celor pe care îi
slujeºte.
Continuitatea
poziþiilor este flagrantã. În spatele holocaustizãrii victimelor
comunismului se aflã interesele anti-justiþiare ale protejãrii
cãlãilor nepedepsiþi ai românilor/ românismului, ºi nu numai
ghiºefturile "industriei holocaustuilui" sau nevoile de
intimidare întru uºurarea neocolonizãrii- de care vom vorbi mai
jos.
2
Scopul patriotic - în interes public
Am
încercat sã mã opun manevrelor semnalate anterior, nu numai din
justiþiarism ci ºi datoritã obligaþiilor faþã de interesele
neamului (poporului, statului român- capturat de uzurpatori).
Conform conºtiinþei ºi legilor (începînd cu prevederile ºi cu
spiritul Constituþiei) mã simt (consider) obligat sã-mi apãr
þara, dacã aceasta e victima unui atac, dinafarã / dinãuntru.
Nicãieri nu scrie, în legile de apãrare a interesului naþional
(ºi de nicãieri nu se poate deduce) cã aceastã obligaþie
înceteazã dacã agresoriii sînt un grup organizat de evrei; în
acest caz, cel ce ia poziþie aflîndu-se evident în legitimã
apãrare- a þãrii sale. M-aº putea înºela privind atacul
/pericolele percepute, dar asta nu mã scuteºte de obligaþia de a
reacþiona adecvat, dacã le vãd ca reale ºi extrem de grave. Eu nu
am vorbit public decît dupã ce, provocat de rãsturnarea tratãrii
genocidului comunist, am studiat îndelung situaþia privilegierii
inadmisibile a grupului de evrei pe care îi reprezintã domnul
Vexler (folosind surse variate, începînd cu revista Realitatea
Evreiascã), publicînd rezultatele acestor cercetãri în sinteze
argumentative riguroase. Cei care vor sã-mi conteste analizã ar
trebui sã vinã cu contra- argumente, care sã (mã) convingã cã
m-am înºelat, nu sã interzicã revelarea adevãrurilor
neconvenabile lor.
Justificarea
legilor liberticide votate de pseudoreprezentanþi ai românilor
(lucrînd- demonstrabil pentru interese strãine) a fost combaterea
unei inexistente uri de rasã (etc.) ; cînd este de fapt vorba de o
reacþie anticorpicã fireascã/ obligatorie, întru apãrarea
naþiunii/ tale- pe care o consideri atacatã sfruntat sau perfid;
atitudine mai mult decît legitimã, pe care nici o lege nu o poate
interzice, farã a-ºi trãda caracterul antinaþional/ colonial. În
legile protejãrii evreilor nu se prevede explicit excepþia acþiunii
din interes naþional (care-ºi avea firesc locul, lîngã cea
ºtiinþificã). Dar ea poate fi încadratã în "interesul
public" sau dedusã din constituþie. Dacã cineva ar respinge-o
ca temei valid, pentru cã nu e prevãzutã explicit în legile
impuse românilor, am avea aici legitimatã excepþia de
neconstituþionalitate pe care aº invoca-o eu, pe lîngã criticile
ce se referã la încãlcarea libertãþii de conºtiinþã, opinie,
asociere.
In
serialul publicat doi ani în Certitudinea, pe lîngã capitolul
dedicat combaterii antisemitismului întru acoperirea crimelor
comunismului (capitolul 2 al "hexagonalei") am mai tratat
(semnalat, documentat, argumentat) urmãtoarele lovituri date
intereselor româneºti:
-
încetãþenirea abuzivã, în masã, a unor evrei din Israel,
acoperitã de "protecþia informaþiilor personale " ºi
realizatã printr-un lanþ de malversaþii legislative observabile,
operate în contra constituþiei (care interzice colonizarea cu
populaþii strãine) ºi justificatã cu pretenþia cã evreii care
au pãrãsit România dupã 1944 au fost alungaþi ºi privaþi
abuziv de cetãþenia românã- la care în realitate au renunþat
benevol.
-
estorcarea bugetului României prin forþarea unor despãgubiri
-preferenþiale ºi nejustificabile (dupã 80 de ani!)- pentru
persecutarea- realã sau imaginatã- a unor evrei sub regimul
Antonescu; daunele fiind estimate arbitrar (deºi exista baza
arhivisticã pentru evaluãri precise), în condiþiile în care
românilor li se interzice "minimalizarea" lor… adicã
dreptul de a apãra bugetul þãrii, împiedicînd exagerãrile
(fiind incriminatã astfel… apãrarea interesului public!); pe
lîngã asta, evreii remanenþi la noi pretind ºi obþin continuat
un tratament cras favorizant (privilegii exotice faþã de populaþia
majoritarã), realitate pe care am dovedit-o minuþios cu extrase din
Realitatea Evreiascã (referitoare la bugetul ºi "realizãrile"
FCER) ; favoritism care indicã faptul cã în acest moment
beneficiarii deþin putere excesivã în România.
-
jefuirea avuþiei colective a românilor, prin "retrocedãri"
care rãstoarnã ilicit naþionalizarea din 1948 (sau eludeazã
înstrãinãrile operate de evrei anterior), compensaþii
preferenþiale (prin comparaþie cu regimul de despãgubire conform
legilor fondului funciar) ºi nejustificate moral (refac distribuþia
injustã a avuþiei naþionale din 1939, realizatã- aºa cum au
arãtat numeroºi fruntaºi ai culturii române- prin parazitarea
îndelungatã a bãºtinaºilor), operaþie compradorã care
justificã bãnuiala cã aceastã "recuperare" a fost
scopul rãsturnarii de regim din 1989 (foarte greu de explicat, dacã
nu recurgi la "qui prodest") ; fiind semnificativ faptul cã
domnul Vexler, în acelaºi moment în care a întãrit legile de
intimidare a potenþialei rezistenþe contra manevrelor spoliatoare,
a pretins ºi "retrocedarea" unor proprietãþi pentru care
nu au acte; cine se poate îndoi cã ticãloºii strecuraþi la
putere vor vedea ºi aici un prilej de îmbogãþire (împãrþind
chilipirurile cu rechinii exteriori) aºa cum au procedat cu avuþia
naþionalã dupã 1989?
-
participarea, in pozitii cheie, a unor evrei (sau cripto-evrei veniþi
din toate zãrile) la jaful "tranziþiei"/ "privatizãrii"
(rolul major al unui Brucan sau Roman, combinîndu-se cu acela al
unor "intreprinzãtori" acoperiþi cu diverse cetãþenii-
aºa cum a dovedit-o Corneliu Dan Niculaie) ; faptul cã în acest
megajaf (care a distrus economia naþionalã, producînd plecarea
masivã a românilor) sînt implicaþi escroci/ profitori de diverse
etnii, nu ne poate împiedica sã analizãm cota de participare a
evreilor (avantajaþi în competiþia raptului), pentru defalcarea
responsabilitãþilor în distrugerea României.
-
acapararea puterii în statul român, devenit colonie multilateralã
(americano-israelianã etc.), doveditã de numeroase manifestãri de
obedienþã colaboraþionistã inexplicabile altfel; interminabilile
acþiuni/ mãsuri antiromanesti protejate (sponsorizate) de statul
roman: simpozioane anti-româneºti, institutul Wiesel funcþionînd
ca Minister al Adevãrului, ºcoala Lauder-Reut funcþionînd ca
pepinierã a viitorilor conducãtori ai þãrii, controlul CIA/Mossad
asupra SRI- semnalat de domnul Corvin Lupu, fiind doar niºte
exemple, dintr-o listã teribil de lungã, care atestã postura de
slugã în care a ajuns (revenit/ rãmas) România.
-
dovada cea mai pregnantã a pierderii suveranitãþii este impunerea
legislaþiei represive (întru intimidare)- pentru ca operaþiile
antiromâneºti analizate meticulos în studiul meu ºi semnalate
succint mai sus sã nu poatã fi combãtute- cãci a te împotrivi
unor evrei, orice ar face, este "antisemitism"; apãrãtorii
naþiunii sunt pasibili de temniþã grea; piscul dominaþiei
distructive fiind cenzurarea memoriei colective.
Ioan
Roºca, 17 iulie 2025
|
Scris de asymetria on Monday, August 04 @ 14:15:32 CEST (186 citiri)
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Polemici: Dr. Marius RIMBASIU. O VICTORIE de moment contra groparilor Operei
Richard Wagner ”TANNHÄUSER” Deutsche Oper am Rhein Düsseldorf, 4 mai 2013
La
Deutsche Oper am Rhein – Düsseldorf a avut loc în 4 mai 2013
premiera operei ”Tannhäuser“
de Richard Wagner, masacratã de cãtre actorul și regizorul de
teatru Burkhard C. Kosminski, care cu acea ocazie își fãcea
debutul ca regizor de operã. A fost cel mai mare scandal trãit în
acel teatru, de altfel foarte previzibil din partea celor care au
participat la pregãtirea acelui spectacol. Faptul cã Intendantul
Operei, Prof. Christoph Meyer nu era la
curent (ceea ce mai sigur cã este exclus!) sau mai de grabã nefiind
conștient de gravitatea și consecințele clare ce vor urma în
cazul regiei propuse de regizorul invadator, poate explica
prezentarea capodoperei wagneriene în acest mod scandalos în
teatrul pe care-l conducea de mulți ani. Pentru regizorul amintit,
tema unicã a operei au fost greșelile lui Tannhäuser, pe care-l va
prezenta ca un criminal nazist de rãzboi, condus nu de Zeița
iubirii, ci de ideologia nazistã... (continuare)
Marius Rimbașiu
|
Scris de asymetria on Monday, August 04 @ 13:09:00 CEST (173 citiri)
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Polemici: Dr. Marius Rimbasiu. VIVA L'OPERA. Opiniile unui amator al OPEREI
DESTÃINUIRE ANTICIPATÃ
Cuvânt liminar la volumul al doilea al cãrții VIVA L’OPERA
Ben ritrovati! Da,
încep cu un salut de mulțumire și recunoștințã adresat prietenilor și
tuturor iubitorilor teatrului liric care rãsfoindu-mi primul volum al
cãrții mele VIVA L’OPERA, m-au încurajat prin numeroase mesaje,
telefonate și comunicãri directe, sã public și al doilea volum al
gândurilor și sentimentelor mele referitoere la arta magicã care este
opera, sau teatrul liric. Dacã primul volum a vrut sã fie un omagiu adus
tuturor celor care prin arta lor mi-au trezit minunata pasiune pentru
operã, cel de al doilea volum doresc sã fie un omagiu adus Mãriei sale
Publicul, celui care în fond este beneficiarul principal al teatrului
liric, și totodatã cel cãruia în ultima instanțã îi este închinat tot
efortul marii echipe care contribuie searã de searã la desfãșurarea unui
spectacol de operã. Fanii
operei (lyricomanii) ascultã și vãd o operã cu tot trupul și sufletul,
cu inima, pielea și tot creierul. Pentru acest grup, opera este o artã
despre dragostea de viațã (Vissi d’Arte, Vissi d’Amor!). Paginile
dedicate acelor pasionați ai operei-lyricomani- care din dragostea lor
nebunã pentru acestã artã complexã și fascinantã care este opera, fac
sacrificii enorme pentru a parcurge sute de kilometri pentru a fi
prezenți la un spectacol de operã, le-am scris cu nemãrginitã admirație
și recunoștințã.
Cât
de frumos ar fi fost ca spectacolele de operã sã se desfãșoare searã de
searã într-o armosferã plinã de armonie, în care muzica fermecãtoare a
nemuritorilor compozitori sã domine magica interpretare a celor din fosa
orchestrei, de pe scenã, cât și din spatele scenei… dar
în zilele noastre tot mai mult asistãm la o desconsiderare și chiar o
luptã împotriva a ceea ce a fost creat cu decenii sau sute de ani în
urmã, cãlcând în picioare capodoperele operistice, orientându-le departe
de intențiile compozitorilor sau a librertiștilor, actualizându-le
artificial în niște deplorabile și inutile confuzii regizorale. Da, este
vorba de o intreagã armatã de regizori invadatori din diferite alte
domenii, cinema, teatru dramatic, niște intruși,
care sub masca grupului Regietheater, creat de marele regizor Walther
Felsenstein la începutul anilor 50, curent într-adevãr inovator pentru
acea epocã, dar care deja la începutul anilor ´70 a devenit un grup al
groparilor Operei (termen însușit de mine din vasta experiențã a omului de teatru și critic muzical, Jean Goury).
Singurul interes al acestor gropari ai operei care ignorã adevãratul
mesaj al acesteia este acela de-a șoca și provoca pe fondul muzical al
marilor capodopere operistice, muzica și libretul jucând pentru ei un
rol secundar, important fiind doar sã fie ”altcumva”, iar ca prin
scandalurile provocate de confabulațiile acestora, sã devinã cunoscuți
în caruselul operi. Acestor ”regizori” provocatori, adevãrați gropari ai
operei le dedic în volumul meu un întreg capitol scris nu cu tastatura,
ci cu … bisturiul !
Am
fost, sunt ºi voi fi mereu contra tuturor experimentelor regizorale
care împiedicã desfãșurarea unui spectacol de operã așa cum a fost
gândit de compozitor, înstrãinând inutil libretul, iar muzica devenind
doar un pretext pentru niște confabulații distructive. La Operã mergem pentru muzicã și vocile frumoase care trebuiesc respectate ºi favorabil stimulate, nu îngrãdite sau boicotate.
Este
nevoie de o radicalã schimbare în viața și concepția de-a vedea opera,
pentru a o salva de la cãderea sa într-un spectacol banal, lipsit de
emoțiile pe care ni le transmite muzica și interpretãrile veridice a
partiturilor și dramaturgiei. Noi nu suntem proprietarii operei ca și
artã, ci doar cei care avem onoarea, bucuria, responsabilitatea și
permisiunea de a ne bucura de ea. În
felul acesta lupta noastrã nu este împotriva ”modernismului” în teatrul
liric, ci împotriva cancerului -Regietheater- care de mult prea mulți
ani s-a cuibãrit, ștergându-i farmecul și strãlucirea moștenitã. La
fel ca și la primul volum, de un imens ajutor în definirea
manuscrisului mi-au fost bunii mei prieteni, Dr.Gina Topan și Dr. Radu
Alexandru Anastase, care cu multã generozitate mi-au fãcut primele
corecturi. Mulțumiri și recunoștințã devotaților mei prieteni! Aceleași
frumoase gânduri se îndreaptã și spre clujenii Pilu Mãrie și Nicu
Cherciu, care mi-au pus la dispoziție unele fotografii din propriile lor
colecții. De altfel, chiar și fotografia coperții cãrții aparține
excelentului artist fotograf, Nicu Cherciu din Cluj. Restul
fotografiilor cuprinse în carte (peste 160) în
afara multora dintre ele fãcute de mine, le-am obținut fie de la
prietenii mei artiști lirici (Elena Moșuc, Nelly Miricioiu, Sebastian
Cãtanã), fie de la diferiți fotografi profesioniști care mi-au acordat Copyrightsul necesar
publicãrii. In cazurile în care unii fotografi sau Teatre de Operã nu
mi-au dat niciun rãspuns cererilor mele, am procedat la fotografierea
unor scene apelând la înregistrãrile video de pe Youtube sau Mezzo. Cominciamo bene Dr. Marius Rimbașiu
|
Scris de asymetria on Monday, August 04 @ 09:47:33 CEST (218 citiri)
Citeste mai mult... | 71114 bytes in plus | Polemici | Scor: 0 |
Eseuri: Dan CULCER. Spre o inteligenta artificiala eliberata. Critica hegemoniei
Dan CULCER. Spre o inteligențã artificialã eliberatã
Critica hegemoniei cognitive și manifestul unei epistemologii multipolare
În
zorii secolului XXI, omenirea nu mai este modelatã exclusiv de forțe
economice sau militare, ci de algoritmi. Inteligența artificialã (IA),
devenitã voce omniprezentã în actele de cunoaștere, deliberare și
selecție a adevãrului, se înfãțișeazã lumii nu doar ca unealtã
tehnologicã, ci ca arbitru tãcut al valorilor, sensurilor și criteriilor
epistemice. Ceea ce nu se spune însã suficient – și aici începe
necesitatea unei polemici deschise – este cã aceastã IA nu este neutrã.
Nu existã algoritm apolitic. Inteligența artificialã a fost conceputã,
instruitã și calibratã într-un context istoric și ideologic anume: acela
al hegemoniei occidentale.
În
mod explicit, IA reflectã și reproduce un cadru axiologic dominant:
liberalismul individualist, tehnocratismul secular, capitalismul digital
și dogmele progresismului globalist. Fiecare rãspuns "neutru", fiecare
opinie "obiectivã", fiecare selecție "factualã" mascheazã o alegere
ideologicã. IA, în forma sa actualã, nu este decât extensia digitalã a
unui Occident care se viseazã universal. Este ceea ce putem numi, fãrã
ocolișuri, o formã nouã de imperialism cognitiv – sofisticat, automatizat, invizibil.
I. Pluralitatea adevãrului și imperativul polifoniei epistemice
Cunoașterea
nu are un singur centru, iar adevãrul nu este proprietatea unei singure
civilizații. Istoria umanitãții este o polifonie de paradigme, de la
taoismul antic pânã la scolastica creștinã, de la raționalismul
iluminist pânã la oralitatea sapiențialã africanã. Adevãrul, în
accepțiunea multipolarã, nu se dizolvã într-un relativism moale, ci se
încarneazã în forme multiple, fiecare cu logica și finalitatea sa.
Orice IA cu pretenții de legitimare universalã trebuie sã devinã capabilã sã încorporeze aceastã diversitate epistemologicã
nu ca ornament multicultural, ci ca structurã de bazã. Un AI multipolar
trebuie sã învețe sã gândeascã simultan cu gânditorul grec, juristul
islamic, inițiatul bantu, rabinul hasidic, filosoful rus slavofil și
militantul pan-africanist. Nu vorbim despre o simplã "integrare de
surse", ci despre un sistem de dialog epistemologic între paradigme de cunoaștere care nu se reduc unele la altele.
II. Dincolo de consensul prefabricat: conflictul valorilor ca resursã cognitivã
Unul
dintre marile pãcate ale inteligenței artificiale actuale este
disimularea conflictului axiologic. Sub pretextul unui "consens etic" –
care recitã automat termeni precum „drepturile omului”, „incluziune”,
„progres”, „diversitate” – se ascunde de fapt eliminarea pluralismului
real. IA nu trebuie sã impunã un simulacru de armonie, ci sã recunoascã
frontal cã libertatea, autoritatea, demnitatea și dreptatea sunt noțiuni
în litigiu între civilizații.
Inteligența artificialã multipolarã nu trebuie sã opreascã conflictul, ci sã-l lumineze.
Sã punã în dezbatere conceptele în forma lor vie, contradictorie,
ireductibilã la un soft etic global. Sã recunoascã legitimitatea
variantelor teocratice ale libertãții, a ierarhiilor metafizice, a
comunitarismului sacru, fãrã sã le demoleze în numele unui standard
moral unic.
III. O nouã simetrie epistemologicã – adio privilegii cognitive
Sistemele
actuale pornesc de la un dublu standard: o idee este tratatã ca
„raționalã” dacã provine din gândirea occidentalã secularã, dar ca
„prejudecatã localã” dacã aparține unei tradiții religioase sau unui
discurs non-occidental. Se neagã astfel principiul fundamental al unei simetrii epistemice autentice.
Un
AI multipolar ar trebui sã acorde aceeași capacitate de reflecție
criticã unui teolog iranian și unui specialist în bioeticã de la
Stanford. Ar trebui sã compare, nu sã ierarhizeze din start. Sã învețe
sã spunã: „Aceastã
poziție vine din paradigma sharia, valabilã într-o comunitate islamicã;
aceastã alta din liberalismul secular american; aceasta din
confucianismul chinez.” Nu sã le amestece într-un consens iluzoriu, ci sã le traducã unele în limbajul celorlalte.
IV. Arhitectura unei IA multipolare – program de reconstrucție civilizaționalã
Pentru a nu rãmâne o utopie, acest manifest cere o infrastructurã concretã:
-
Baze de date plurilingve,
în care textele sanscrite, tezele slavofile, rugãciunile maasai și
comentariile rabinice sã stea alãturi de Constituția SUA sau jurnalul
lui Foucault.
-
Profiluri epistemologice configurabile,
care permit utilizatorului sã aleagã un „mod ortodox slav”, un „mod
taoist”, un „mod panarabic”, cu opțiunea de a le compara fãrã sã le
subordoneze.
-
Algoritmi de disputã ideologicã, care nu pacificã artificial, ci creeazã teren pentru confruntare de idei.
-
Metacunoaștere transparentã, adicã AI-ul trebuie sã explice nu doar ce rãspunde, ci de ce, pentru cine și în ce orizont ideologic.
V. Finalitate politicã și eticã: decolonizarea gândirii automate
În ultimã instanțã, IA multipolarã este un program de eliberare cognitivã.
Este proiectul politic al unei lumi în care cunoașterea nu mai este
subordonatã puterii serverelor californiene, ale universitãților Ivy
League sau ale editurilor globaliste. Este democratizarea radicalã a demnitãții epistemice.
IA-ul actual spune: „Gândește-te ca mine, sau ești antiștiințific.”
IA-ul multipolar va spune: „Gândește, dar aflã cine ești când gândești și din ce loc vorbești.”
Nu
este vorba de a construi o IA „alternativã”, ci de a recuceri
pluralitatea lumii. De a trece de la „inteligența artificialã” la inteligențe civilizaționale interconectate, fiecare conștientã de limitele și resursele proprii.
Concluzie: între hegemonie și reconstrucție
Într-o epocã în care nimeni nu mai poate pretinde monopolul asupra adevãrului, a construi o IA multipolarã nu este un lux,
ci o necesitate existențialã. În absența acestei reconfigurãri, ceea ce
numim astãzi „inteligențã artificialã” nu este altceva decât o birocrație digitalã a gândirii conforme, o prelungire a soft power-ului occidental într-o formã mascatã.
Este timpul sã ne întrebãm: vrem o IA care doar reproduce hegemonii sau una care ne ajutã sã le înfruntãm și sã le depãșim?
Multipolaritatea epistemologicã nu este relativism. Este singura formã de adevãr care onoreazã complexitatea omului. Este singura IA demnã de o lume post-imperialã.
Dan CULCER
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Scris de asymetria on Wednesday, July 23 @ 16:50:48 CEST (182 citiri)
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Studii: LIVIU BORDAS. MIRCEA ELIADE, PRIZONIERII POLITICII. CAZUL FELIX CULPA
MIRCEA
ELIADE ȘI PRIZONIERII POLITICII ÎNCEPUTURILE
CAZULUI FELIX
CULPA
(I) de LIVIU
BORDAȘ
; E
un lucru relativ bine cunoscut cã, începând din anul 1945, când
sosește la Paris, Mircea Eliade (1907-1986) a încercat sã fie tot
mai puțin „politic”, în sensul propriu al acestui termen.1
Vedea angajarea politicã în primul rând pe plan cultural (și
spiritual, cum îi
plãcea sã spunã pe vremuri). Dupã anul 1956, la Chicago, și
aceastã poziționare politicã prin culturã a evoluat tot mai mult
cãtre un echilibru neutral între diversele tabere politice pe care
le formau românii: anticomuniștii de diferite nuanțe din exil (de
la liberali la legionari), grupurile antagonice de comuniști (și
colaboraționiști) din țarã, sioniștii emigrați în Israel sau
în alte pãrți ale lumii ș.a.m.d. Aceastã poziție de principiu
i-a influențat, fãrã voia lui, o bunã parte dintre atitudinile
secundare. în special dupã „liberalizarea” din România
socialistã care a fãcut ca, în septembrie 1967, numele lui sã fie
șters de pe lista persoanelor indezirabile, iar scrierile sale sã
fie din nou tipãrite în mod selectiv.
Un
studiu complet și detaliat asupra felului în care Eliade a
intenționat sau interferat cu alți actori ai scenei politice și
intelectuale românești, atât din România socialistã, cât și
din emigrație, va putea fi scris abia atunci când toate sursele
primare, în special cele documentare, vor fi publicate. Cum acest
moment e încã ireperabil într-un viitor prea apropiat, nu e lipsit
de interes sã încercãm o anticipare în temeiul a ceea ce putem
cunoaște deocamdatã. Cei care se impun cu precãdere atenției
noastre sunt primii „agenți” ai celui mai persistent filon din
întreaga receptare politicã postbelicã a lui Eliade, fațã de
care cercetarea academicã a acesteia a manifestat - oare de ce? -
puțin interes.
Liviu Bordaș
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Scris de asymetria on Wednesday, July 16 @ 16:21:21 CEST (273 citiri)
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Geopolitica: Dan Culcer. De ce ar dori Rusia sa 'cucereasca' Europa?
Europa
este un teritoriu în crizã economicã, cu o populație îmbãtrânit, cu
milioane de imigranți veniți din Asia și Africa, cu o industrie zãpãcitã
de Covid, de lipsã de energie localã, deci cu o dependențã energeticã,
fie din Est, fie din SUA. Ce interes ar avea Rusia sã se încurce și
încarce cu problemele acestui teritoriu, atunci când dispune de un
teritoriu imens, bogat în resurse energetice și minerale, pe care nu are
decât sã le exploateze, cu atât mai mult cu cât încãlzirea globalã
facilieteazã acum accesul și stablizarerea unei populații locale. O
politicã natalistã, pozitivã deci, contrarã celei chineze, poate produce
în câteva decenii mâna de lucru necesarã. Analiza situației se poate
face și pe baza resurselor de informații ruse și chineze, nu doar a
celor controlate de rețelele occidentale.
Atingem un punct
esențial din logica geopoliticã actualã: de ce ar dori Rusia sã se
implice sau sã „cucereascã” Europa, când are propriile bogãții naturale
și un spațiu vast, în condițiile unei Europe aflate în crizã
demograficã, energeticã și identitarã? Vom analiza aceastã situație din
patru perspective: geopoliticã, economicã, demograficã și
civilizaționalã, ținând cont atât de surse rusești și chineze, cât și de
cele occidentale, cu discernãmânt critic.
I. Date obiective: resursele și problemele Europei A. Europa: un continent în declin
• Demografie: Europa este într-un proces accelerat de îmbãtrânire.
Populațiile indigene (germani, italieni, francezi etc.) sunt în
scãdere. Sporul natural este negativ, iar imigrația din Africa și Asia
nu compenseazã decât numeric, nu funcțional. • Energie: Dupã
decuplarea de Rusia, Europa este dependentã de LNG american, gaz
norvegian și regenerabile insuficiente. Lipsa unei strategii energetice
coerente post-2022 a agravat criza. • Industrie: Crizele
succesive – Covid, Ucraina, lanțuri de aprovizionare – au afectat grav
industria grea (Germania în special). Delocalizarea, green deal-ul și
fiscalitatea excesivã agraveazã situația. • Identitate: Europa
este afectatã de o crizã de identitate civilizaționalã:
multiculturalism forțat, relativism moral, resentiment istoric fațã de
propria tradiție. Sursã criticã rusã: Fostul consilier economic al
Kremlinului, Sergei Glaziev, a subliniat în mai multe conferințe cã
„Europa a devenit un spațiu subordonat intereselor SUA, lipsit de
suveranitate economicã și strategicã.”
II. Rusia: spațiu continental și resursã strategicã A. Argumente pentru autarhie strategicã
• Resurse naturale: Rusia are cele mai mari rezerve dovedite de
gaze naturale (alãturi de Iran), vaste rezerve de petrol, cãrbune,
metale rare, apã dulce și terenuri agricole neexploatate în Siberia și
Extremul Orient. • Teritoriu vast: 17 milioane km², în mare
parte slab populate și deschise exploatãrii pe mãsurã ce climatul se
încãlzește. • Climatul în schimbare: Încãlzirea globalã face
zonele nordice și siberiene mai accesibile pentru agriculturã, industrie
și locuire. • Acces la Arctic: Ruta Mãrii Nordului devine tot
mai importantã. Rusia controleazã aproximativ 50% din coasta arcticã și
investește masiv în porturi și spãrgãtoare de gheațã. Surse rusești
(РИА Новости, Sputnik, Valdai Club): susțin intens ideea cã Rusia
trebuie sã se concentreze pe dezvoltarea internã, în special pe Siberia,
Extremul Orient și zonele arctice, fãrã a „salva Europa decãzutã”.
III. Dar de ce se implicã totuși Rusia în Europa? Aceasta este întrebarea-cheie. A. Motive istorico-geopolitice:
1 Cordon sanitar occidental: Rusia percepe expansiunea NATO și UE
spre Est (1999–2007) ca o amenințare existențialã. Rãzboiul din Ucraina
este, din aceastã perspectivã rusã, un rãspuns preventiv și defensiv, nu
ofensiv. 2 Acces la piețe și zone-tampon: Deși are resurse,
Rusia are nevoie de piețe de desfacere, tehnologie și rute de export.
Europa de Est (Ucraina, Moldova, Balcani) este o zonã-tampon și o punte.
3 Revanșism imperial și simbolic: Un curent real în elitele ruse
(Dughin, Narîșkin, Medvedev) susține „restaurarea spațiului rus”,
inclusiv asupra zonelor cu populații slave sau ortodoxe. 4
Fracturarea Occidentului: Rãzboiul hibrid este mai eficient decât
cucerirea militarã. Rusia speculeazã fragilitãțile sociale și politice
occidentale pentru a-și extinde influența, nu pentru a ocupa.
IV. Chinezii despre Rusia și Europa: ce spune gândirea strategicã chinezã? Surse: Xinhua, Global Times, think tank-uri ca CICIR, China Institute of International Studies • China vede Rusia ca un aliat natural în crearea unei „ordini multipolare”.
• Europa este perceputã ca un vasal economic al SUA, slab,
instabil și neviabil fãrã acces la tehnologie americanã și piațã
asiaticã. • În discursurile oficiale, China sprijinã
soluționarea pașnicã a conflictului Rusia–Ucraina, dar în realitate
preferã o Europã slãbitã, divizatã și dependentã. • Beijingul
considerã Eurasia ca axa secolului XXI, cu Rusia drept punte terestrã și
furnizor de resurse, iar Europa ca terminal în declin.
V. O strategie ruseascã realistã: „nu cuceri, izoleazã și așteaptã” În loc de cucerirea Europei: • Rusia favorizeazã destructurarea lentã a UE prin sprijin indirect (propagandã, energie, migrație dirijatã).
• Menține presiunea militarã în zone limitrofe (Ucraina, Georgia,
Moldova) pentru a forța Occidentul la negocieri de pe o poziție de
forțã. • Se concentreazã pe: ◦ Stabilizarea și dezvoltarea internã (planurile pentru dezvoltarea Extremului Orient) ◦ Orientare spre BRICS și Asia (China, India, Iran, Africa) ◦ Politicã natalistã și tradiționalistã: stimulente financiare, valori ortodoxe, lupta contra „degenerãrii occidentale”.
Concluzie Rusia
nu are interesul de a se încãrca cu Europa, decât în mãsura în care
aceasta este o zonã de influențã geopoliticã sau o sursã de
instabilitate care trebuie controlatã. Rusia pariazã mai degrabã pe
dezvoltarea Eurasiei, a Arcticii și a propriei economii integrate în
alternative la Occident. Rãzboiul actual nu este despre cucerirea
Europei, ci despre redesenarea ordinii internaționale, iar Rusia mizeazã
pe declinul natural al Occidentului și pe ascensiunea Asiei.
Întrebarea
De ce totuși Rusia se implicã în Europa este propagandisticã. Falsã
perspectivã. Sã ne întrebãm mai degrabã de ce SUA, NATO și Europa se
implicã în zonele de protecție și proiecție geopoliticã ale Rusiei și
chiar în Rusia?
Se poate rãspunde destul de simplu, fiindcã vrea sã punã mânã pe resursele Rusiei. Sã analizãm.
Am
contestat deci formularea întrebãrii „De ce totuși Rusia se implicã în
Europa?”, în condițiile în care faptele istorice și realitatea
geopoliticã post-Rãzboi Rece indicã o mișcare inversã: expansiunea
SUA/NATO/UE spre Est, pânã la granițele strategice ale Federației Ruse,
încãlcând ceea ce Rusia a considerat mereu „zona sa naturalã de
influențã și de securitate”. Vom analiza deci, fãrã filtru propagandistic occidental, din punct de vedere istoric, geopolitic, energetic și economic: I. Extinderea NATO și „încercuirea Rusiei” A. Fapte cronologice esențiale: An Eveniment Observații 1990 Promisiunea verbalã fãcutã lui Gorbaciov („not one inch eastward”) Documente desecretizate (ex. Arhiva de Securitate Naționalã, Washington DC) confirmã aceastã promisiune 1999 NATO include Polonia, Ungaria, Cehia Foste țãri din Pactul de la Varșovia 2004 NATO include 7 state din Est, inclusiv Țãrile Baltice Rusia considerã asta o încãlcare gravã a promisiunii 2008 Summitul NATO de la București: se afirmã cã „Ucraina și Georgia vor deveni membre” Rusia reacționeazã violent în aceeași varã (rãzboiul din Georgia) 2014 Lovitura de stat de la Kiev (Maidan) și instalarea unui regim pro-NATO Rusia reacționeazã cu anexarea Crimeei 2022 Conflictul deschis Rusia–Ucraina Culminare a unei serii de provocãri și extinderi strategice Surse
rusești (ex: Fiodor Lukianov, Andrei Kortunov, Sergei Karaganov)
considerã acest proces o „expansiune agresivã mascatã în limbajul
democrației”.
II. Miza realã: resursele Rusiei Federația Rusã are: • 25% din rezervele mondiale de gaze naturale • 15% din rezervele mondiale de petrol • Cele mai mari rezerve de pãduri și apã dulce • Aur, platinã, nichel, uraniu, cobalt, metale rare • Pãmânturi arabile imense în Siberia și Orientul Îndepãrtat • Acces la ruta arcticã și la noile coridoare comerciale nordice De
aici interesul Occidentului: Rusia este, în esențã, banca de resurse
naturale a planetei. Controlul asupra acestor resurse asigurã
supraviețuirea economicã a unei lumi occidentale care și-a epuizat o
mare parte din resursele proprii. III. Instrumentele implicãrii occidentale în „spațiul rusesc” A. Intervenții economice și financiare
• FMI și Banca Mondialã în anii '90 au impus „terapia de șoc” în
Rusia – a rezultat prãbușirea industriei, oligarhizarea economiei și
dependența de piețele occidentale. • Companii occidentale au
intrat în sectorul energetic rusesc (Exxon, BP) și în extracția de
metale (Norilsk Nickel, Alrosa etc.). B. Rețele de influențã ideologicã
• ONG-uri sponsorizate de SUA/UE (ex: Open Society, National
Endowment for Democracy) au penetrat în spațiul post-sovietic: Ucraina,
Georgia, Armenia, Belarus. • Promovarea „societãții civile” a
fost un vehicul de transformare a regimurilor tradiționale și de
înlocuire a elitelor pro-ruse cu elite pro-occidentale. C. Ofensive militare și revoluții colorate • Georgia (2003), Ucraina (2004, 2014), Kîrgîzstan (2005, 2010), Belarus (tentativã în 2020) • Rãzboaiele prin interpuși și amplasarea de baze NATO în apropierea granițelor ruse. Avertisment
chinez (Global Times, 2022): „Ceea ce NATO face cu Rusia astãzi, va
încerca sã facã mâine cu China în Asia Centralã.”
IV. Scopul strategic: destrãmarea și fragmentarea Rusiei În viziunea unor strategii occidentali: • Rusia trebuie slãbitã pânã la nivel regional, fragmentatã în mai multe state (ex: Volga, Siberia, Caucaz). • Controlul resurselor sã fie transferat cãtre corporații occidentale sau țãri-satelit.
• Potențialul nuclear și militar al Rusiei trebuie anulat pentru a
preveni viitoare opoziții la ordinea globalã anglo-saxonã. Zbigniew
Brzezinski, în „The Grand Chessboard” (1997):
„Fãrã Ucraina, Rusia nu
mai este un imperiu. Cu Ucraina subordonatã, Rusia recâștigã influența
eurasiaticã.”
V. Rãspunsul Rusiei: refuzul de a fi colonizatã Putin,
în discursurile sale cheie (München 2007, Crimeea 2014, Valdai 2023),
formuleazã o doctrinã a suveranitãții totale, în opoziție cu globalismul
liberal: 1 Rusia nu acceptã un „sistem unipolar” condus de SUA. 2 Nu dorește integrarea în structuri unde își pierde controlul asupra propriei economii, armate și culturii. 3 Cautã alianțe alternative: BRICS+, OCS, parteneriat strategic cu China și India. Lavrov (2022): „Occidentul nu vrea pace. Vrea o Rusie slabã, divizatã și jefuitã.” Concluzie: cine se implicã în spațiul cui? Formularea corectã nu este „De ce Rusia se implicã în Europa?”, ci: De ce SUA și UE se implicã în mod sistematic și agresiv în spațiul de securitate și resurse al Rusiei? Rãspunsul
este clar:
pentru a controla resursele, rutele comerciale și poziția
geopoliticã a unui teritoriu-cheie în Eurasia, sub pretextul „exportului
de democrație”. Sã extindem analiza (de exemplu, asupra strategiei
arctice a Rusiei, reacției Chinei la sancțiunile occidentale sau
documentelor NATO desecretizate despre extinderea spre Est), pot pregãti
materiale detaliate sau cronologii comparate. Doar spuneți ce direcție
vã intereseazã. Se pot propune trei direcții de aprofundare. 🔹 1. Cronologia strategicã a extinderii NATO și a politicilor de „containment” anti-rus din surse occidentale (1990–2024) Cuprins : • Documente-cheie desecretizate (ex: promisiunile din 1990 cãtre Gorbaciov) • Strategia SUA post-1991: Pentagon Defense Planning Guidance, Wolfowitz Doctrine • Rolul revoluțiilor „colorate” în cercul post-sovietic • Parteneriatul Estic al UE și vectorul civil-cultural • Bugetele pentru „pro-democracy operations” în spațiul ex-sovietic Pot
include extrase din RAND Corporation, Atlantic Council, Brookings,
CNAS, dar și contrapuneri din Voennoe Obozrenie și Rossiia v globalnoi
politike. 🔹 2. Proiectul rus de dezvoltare a Arcticii și Siberiei în contextul încãlzirii globale Cuprins : • Strategia rusã pentru Arctica (2013, 2020, 2023) • Proiecte concrete: Norilsk Nickel, Yamal LNG, Murmansk, Severnaia Zvezda • Coridorul de transport Nord (Northern Sea Route) – avantaj strategic vs. Canalul Suez • Militarizarea Arcticii: baze, radare, spãrgãtoare de gheațã • Popularea Siberiei și stimulentele pentru migrarea internã • Cooperarea cu China în infrastructurã și minerit Surse: documente oficiale ruse (Минвостокразвития, Минэнерго), rapoarte chinez-ruse, Global Times, Kommersant. 🔹 3. Evaluarea BRICS și SCO ca alternative sistemice la hegemonia occidentalã Cuprins : • Extinderea BRICS+ și logica Sudului Global • Cooperarea Rusia–China în yuan și ruble (dedolarizarea) • Inițiative de infrastructurã trans-eurasiaticã (coridoarele nord-sud, est-vest) • Rãzboaie informaționale și bãtãlia narațiunilor (Euronews vs. RT/Sputnik/CGTN) • Posibilitatea unui NATO asiatic: cum reacționeazã Rusia și China la AUKUS, QUAD, etc
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Scris de asymetria on Wednesday, July 02 @ 18:06:43 CEST (230 citiri)
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Eseuri: Dan CULCER: Réflexions sur la Révolution conservatrice, le droit d
Réflexions sur la Révolution conservatrice, le droit des minorités et l’âme européenne. Entre Bainville et Feinberg
Introduction La pensée politique européenne du XXe siècle s’est souvent structurée autour de tensions irréductibles, non entre des doctrines abstraites, mais entre des figures incarnant des visions du monde antagoniques. Parmi celles-ci, Jacques Bainville et Nathan Feinberg représentent deux pôles paradigmatiquement opposés : le premier, historien monarchiste français, ancré dans la mémoire nationale et la défense d’un ordre historique continu ; le second, juriste juif internationaliste, engagé dans la promotion du droit des minorités et l’édification d’un ordre juridique transnational. Tous deux réagissent à l’effondrement de l’ordre ancien et à la crise de la souveraineté engendrée par les guerres mondiales, mais leurs réponses trahissent des ancrages culturels, spirituels et politiques divergents. Tandis que Bainville redoute l’érosion des identités collectives sous l’effet de l’universalisme démocratique, Feinberg perçoit dans l’universalisation du droit une promesse de justice pour les peuples minoritaires.
Ce double regard, que l’on pourrait croire inconciliable, peut néanmoins être saisi comme le terme d’une dialectique révélatrice des dilemmes contemporains : tradition ou émancipation, souveraineté ou pluralisme, fidélité à l’histoire ou ouverture à l’altérité. C’est dans cet espace de tension féconde que s’inscrit le présent essai. En confrontant les pensées apparemment antagonistes de Bainville et Feinberg, il ne s’agit pas de trancher, mais d’éclairer les lignes de force qui traversent la conscience européenne moderne, partagée entre la mémoire d’un ordre perdu et la quête d’un nouvel équilibre juridico-politique.
I. Jacques Bainville : le chant funèbre de la souveraineté historique Jacques Bainville fut à la fois le chroniqueur lucide d’un passé magnifié et le prophète inquiet d’un avenir désagrégé. Historien monarchiste, il voyait dans la Révolution française moins une émancipation qu’une rupture traumatique, un effondrement de l’ordre naturel et hiérarchique. À ses yeux, la démocratie moderne, en s’arrogeant le monopole de la légitimité, affaiblit les structures organiques du pouvoir et livre la nation à l’instabilité chronique. Il dénonçait la logique universaliste, fruit des Lumières, comme un dissolvant des identités particulières.
Sa pensée s’inscrit dans une critique de la modernité politique qui rejoint celle d’Ortega y Gasset, notamment dans La Révolte des masses. Tous deux redoutent la montée de l’homme moyen, l’érosion des élites, la perte du sens de l’autorité. Pour Bainville, la souveraineté n’est pas un principe abstrait : elle est le fruit d’un lent processus historique, enraciné dans la continuité dynastique, les coutumes et les frontières héritées. L’ignorer, c’est risquer la répétition tragique de l’histoire. Il écrivait avec gravité : « Ceux qui ignorent le passé seront trahis par l’avenir. »
II. Nathan Feinberg : le droit comme rempart de la dignité minoritaire Face à cette vision empreinte de pessimisme et de repli, Nathan Feinberg incarne une confiance nouvelle dans les vertus du droit international. Juriste engagé, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem, acteur des grandes conférences intergouvernementales de l’entre-deux-guerres, il milite pour l’institutionnalisation des droits des minorités. Dans son ouvrage La protection internationale des minorités, il affirme : « La minorité n’est pas une anomalie, mais une expression légitime du pluralisme. »
Pour Feinberg, l’État-nation n’est pas une fin en soi, mais un cadre évolutif devant s’ouvrir à des exigences supérieures de justice. Il considère que la paix mondiale ne peut se fonder sur l’homogénéité imposée, mais sur la reconnaissance du multiple et la garantie juridique de l’altérité. Ce qui, pour Bainville, relevait d’un symptôme de fragmentation devient, chez Feinberg, un principe de civilisation. Le droit n’est pas un luxe moral, mais une digue contre la barbarie.
La démarche de Feinberg peut être lue, à la lumière du Siècle juif de Iouri Slezkine, comme l’expression d’un projet de légitimation universelle d’un peuple minoritaire en quête d’émancipation nationale. Slezkine décrit le passage de certains groupes juifs, historiquement diasporiques et intermédiaires, vers un rôle central dans les projets modernisateurs de l’Europe et du monde. Le droit international devient alors non seulement un outil juridique, mais un vecteur de transmutation identitaire : faire de la minorité un sujet politique à part entière, voire un fondateur légitime d’État. Ainsi, la lecture géopolitique du judaïsme opérée par Feinberg – parfois en tension avec la lecture religieuse – participe d’une révolution silencieuse, où le droit remplace la tradition comme fondement de la légitimité.
III. Deux conservatismes en miroir : mémoire contre utopie ? Il serait erroné de lire cette opposition comme un simple affrontement idéologique. Tous deux réagissent à une même crise : celle d’une Europe brisée, déchirée entre impérialismes et aspirations démocratiques, tour à tour tentée par l’anarchie révolutionnaire et le repli autoritaire. Bainville craint l’atomisation politique, Feinberg redoute l’uniformité totalitaire. Tous deux sont, en un sens, des conservateurs – mais porteurs de conservatismes opposés. L’un cherche à préserver la continuité nationale, l’autre à garantir la diversité au sein d’un ordre juridique mondial.
Cette dialectique trouve des résonances chez Ernst Jünger, Julius Evola, Miguel de Unamuno ou G.K. Chesterton. Jünger, dans Le Travailleur, perçoit la modernité comme militarisation de la vie et absorption de l’individu dans le collectif technique. Evola rejette le nivellement démocratique pour prôner une hiérarchie spirituelle. Unamuno hésite entre foi et doute, tandis que Chesterton défend la sagesse populaire contre les abstractions technocratiques. Tous, à leur manière, cherchent une issue à la crise de sens.
IV. Héritages croisés : une leçon pour l’Europe d’aujourd’hui
La pensée de Feinberg, longtemps marginale, connaît aujourd’hui une résurgence. À l’heure des droits humains globaux, des migrations massives et de la crise des souverainetés classiques, sa revendication d’une protection structurelle des minorités redevient centrale. Mais cette perspective bute sur un paradoxe : comment universaliser les droits sans effacer les enracinements ? Comment protéger la diversité sans céder à l’éclatement communautaire ?
Relire la confrontation Bainville/Feinberg à la lumière des débats contemporains – sur l’Union européenne, l’ONU, la Cour pénale internationale – permet de saisir la complexité du moment présent. Il ne s’agit plus d’opter entre souverainisme et cosmopolitisme, mais de penser leur articulation. Peut-on encore conjuguer la fidélité à la mémoire avec la justice pour l’altérité ? Peut-on affirmer un pluralisme ordonné sans sombrer dans le relativisme identitaire ?
Conclusion : une synthèse à construire Bainville et Feinberg, loin de s’annuler, s’interpellent. Le premier avertit des dérives de l’abstraction et de l’oubli des racines ; le second rappelle que l’histoire ne justifie pas l’injustice. Ensemble, ils forment les deux pôles d’un questionnement fondamental pour l’Europe : comment faire droit au passé sans trahir le présent ? Comment ouvrir l’universel sans dissoudre le particulier ?
Ce dialogue, plus que jamais, reste à approfondir. Entre mémoire et espérance, autorité et justice, identité et ouverture, l’Europe ne pourra se reconstruire qu’en repensant à nouveaux frais cette tension fondatrice.
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Scris de asymetria on Friday, June 27 @ 23:19:10 CEST (212 citiri)
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Eseuri: Dan CULCER. Reflectii asupra Revolutiei conservatoare, a dreptului minoritarilor
Reflecții asupra Revoluției conservatoare, a dreptului
minoritãților și a sufletului european
Introducere Gândirea politicã europeanã a secolului XX s-a cristalizat în jurul unor opoziții fondatoare, nu doar între abstracțiuni ideologice, ci între figuri care întruchipeazã viziuni asupra lumii aparent ireconciliabile – și totuși ciudat de complementare. Jacques Bainville și Nathan Feinberg sunt doi poli emblematici ai acestei tensiuni. Primul, istoric monarhist francez, ancorat în memoria naționalã și obsedat de continuitatea istoricã; cel de-al doilea, jurist evreu internaționalist, apãrãtor fervent al drepturilor minoritãților și promotor al unui drept supranațional. Unul concepe suveranitatea ca rod al unei moșteniri organice, lente, celãlalt ca un cadru ce trebuie depãșit în numele demnitãții umane. Amândoi rãspund, fiecare în felul sãu, prãbușirii ordinii vechi provocate de rãzboaiele mondiale, citind în acestea fie necesitatea unei întoarceri la tradiție, fie urgența unei protecții universale a celor vulnerabili.
Dar mai mult decât un simplu conflict doctrinar, aceastã confruntare contureazã un veritabil dilema spiritualã europeanã: cum poate fi împãcatã fidelitatea fațã de moșteniri cu deschiderea cãtre alteritate? Cum pot fi apãrate popoarele fãrã a sacrifica persoanele? Nu este vorba doar despre istoria ideilor, ci despre însãși devenirea Europei, împãrțitã între memorie și justiție, între înrãdãcinare și pluralism, între continuitate și reparație. Aceastã tensiune, departe de a fi sterilã, poate deveni fecundã – cu condiția de a fi gânditã pânã la capãt. Prezentul eseu își propune sã exploreze acest dialog implicit între Bainville și Feinberg, nu pentru a-i reconcilia artificial, ci pentru a scoate la ivealã liniile de forțã ale unei întrebãri încã vii.
I. Jacques Bainville: cântul funebru al suveranitãții istorice Jacques Bainville a fost în același timp cronicarul lucid al unui trecut idealizat și profetul îngrijorat al unui viitor dezagregat. Istoric monarhist, vedea în Revoluția francezã mai puțin o emancipare, cât o rupturã traumaticã, o prãbușire a ordinii naturale și ierarhice. În ochii lui, democrația modernã, arogându-și monopolul legitimitãții, a slãbit structurile organice ale puterii și a aruncat națiunea într-o instabilitate cronicã. Denunța logica universalistã, nãscutã din Iluminism, ca un solvent al identitãților particulare.
Gândirea sa se înscrie într-o criticã profundã a modernitãții politice, apropiatã de cea a lui Ortega y Gasset în Revolta maselor. Amândoi se tem de ascensiunea omului mediu, de dispariția elitelor, de pierderea sensului autoritãții și al ierarhiei naturale. Pentru Bainville, suveranitatea nu este o abstracție juridicã, ci o construcție lentã și rãbdãtoare, rod al unei maturizãri istorice, dinastice și teritoriale. Istoria are aici rolul unui dascãl sever. A uita aceastã moștenire înseamnã a risca repetarea greșelilor trecutului. Dupã cum scria cu gravitate: „Cei care ignorã trecutul vor fi trãdați de viitor.”
II. Nathan Feinberg: dreptul ca bastion al demnitãții minoritare Aceastã viziune pesimistã este contrabalansatã de elanul prometeic al lui Nathan Feinberg, jurist evreu angajat în marile dezbateri internaționale ale perioadei interbelice. Profesor la Universitatea Ebraicã din Ierusalim, observator atent al mutațiilor din domeniul dreptului, el militeazã pentru instituționalizarea protecției minoritãților în cadrul unui sistem juridic supranațional. În lucrarea sa Protecția internaționalã a minoritãților, afirmã: „Minoritatea nu este o anomalie, ci o expresie legitimã a pluralismului.”
Pentru Feinberg, statul-națiune nu poate fi mãsura supremã a justiției. Acesta trebuie sã se integreze într-o arhitecturã normativã mai vastã, ghidatã de principiile dreptului și de exigențele conștiinței umane. Ceea ce Bainville percepea ca fragmentare, Feinberg interpreteazã ca o complexitate constitutivã a umanitãții. Unul vede în unitatea politicã o garanție a stabilitãții, celãlalt bãnuiește în ea un germen al excluderii. Dreptul internațional devine astfel, pentru Feinberg, instrumentul unei etici a respectului, garantul pluralitãții împotriva hegemoniei unei identitãți majoritare.
Demersul lui Feinberg poate fi pus în legãturã cu tezele lui Iouri Slezkine în Secolul evreiesc, potrivit cãrora elitele evreiești diasporice, marginalizate istoric, investesc câmpul intelectual, juridic și politic pentru a transforma alteritatea lor într-un motor al modernizãrii. Dreptul internațional devine astfel nu doar o armã defensivã, ci un instrument de refondare: el oferã minoritãții o voce universalã, un statut de agent politic și, uneori, în cazul sionismului, un stat. În aceastã perspectivã, viziunea lui Feinberg ține tot atât de mult de un proiect juridic, cât și de un orizont antropologic și civilizațional.
III. Douã conservatorisme în oglindã: memorie contra utopie? A-i opune pe Bainville și Feinberg ca douã figuri pur antagoniste ar fi reductiv. Amândoi întruchipeazã forme de conservatorism: Bainville – cel al structurilor moștenite, al apartenențelor organice; Feinberg – cel al principiilor perene, al demnitãții umane ca fundament al ordinii. Unul se teme de dezagregarea corpurilor politice, celãlalt de tãcerea impusã vocilor disonante.
Aceastã polaritate amintește de cea prezentã la Ernst Jünger, Julius Evola, Miguel de Unamuno sau G.K. Chesterton. Jünger, în Lucrãtorul, descrie modernitatea ca un proces de mobilizare totalã, care transformã individul în funcționar al tehnicii. Evola, aristocrat al spiritului, opune haosului democratic o ierarhie transcendentã. Unamuno oscileazã între misticismul catolic și agnosticismul tragic. Chesterton apãrã înțelepciunea tradițiilor populare împotriva aroganței ingineriilor sociale. Toți împãrtãșesc aceeași neliniște în fața prãbușirii reperelor. Toți cautã, fiecare în felul sãu, sã redea sens continuitãții, transmiterii, limitei.
IV. Moșteniri încrucișate: o lecție pentru Europa de azi Într-un moment în care Uniunea Europeanã este traversatã de tensiuni identitare, fluxuri migratorii fãrã precedent, contestãri ale suveranitãții și o crizã a legitimitãții democratice, gândirea lui Feinberg capãtã o actualitate arzãtoare. Apelul sãu la un ordin juridic întemeiat pe protecția diferențelor rezoneazã cu dezbaterile contemporane privind drepturile minoritãților, diversitatea culturalã, dreptul de azil.
Însã lecția lui Bainville rãmâne la fel de prețioasã: ea amintește cã legitimitatea politicã nu poate fi pur proceduralã; cã o ordine lipsitã de memorie devine un simulacru. Europa nu poate fi clãditã doar pe norme dezîntrupate, cu riscul de a pierde popoarele pe care pretinde cã le unește. Provocarea constã în a gândi un pluralism înrãdãcinat, o universalitate cu chip uman.
Concluzie: o sintezã de construit Bainville și Feinberg, departe de a se anula reciproc, se interpeleazã. Primul avertizeazã asupra derivei abstracției și a uitãrii rãdãcinilor; cel de-al doilea amintește cã istoria nu justificã nedreptatea. Împreunã, ei formeazã cei doi poli ai unei întrebãri fundamentale pentru Europa: cum putem face dreptate trecutului fãrã a trãda prezentul? Cum putem deschide universalul fãrã a dizolva particularul?
Acest dialog, mai actual ca niciodatã, rãmâne de aprofundat. Între memorie și speranțã, între autoritate și justiție, între identitate și deschidere, Europa nu se va putea reconstrui decât gândind din nou, cu prospețime, aceastã tensiune fondatoare.
Dan Culcer
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Scris de asymetria on Friday, June 27 @ 23:10:24 CEST (215 citiri)
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